AccueilCovid-19, le monde d’après : déconstruire pour reconstruire les rapports avec le reste du vivant

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Covid-19, le monde d’après : déconstruire pour reconstruire les rapports avec le reste du vivant

Covid-19, the world after: deconstructing to reconstruct relationships with the remainder of life

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Publié le mardi 28 juillet 2020

Résumé

Que le Covid-19 soit d’origine animale, végétale, ou issu de manipulations en laboratoire, la crise qu’il cause en ce moment permet de se rendre compte de la fragilité de l’architecture du monde contemporain où, plus précisément, de la structure du système humain hérité de l’économie globalisée. Et les réponses que les experts de toutes spécialités tentent d’y apporter montrent qu'il est urgent de réfléchir sur l’ensemble des rapports de l’homme au monde ; de penser aux actions à entreprendre pour répondre efficacement aux insuffisances du système d’organisation économique qui a prévalu jusqu’aujourd’hui. S’il a été possible de prendre des mesures radicales pour se préserver du virus (gestes barrières, confinement, etc.), de vivre avec le minimum tout en faisant tourner l’activité économique par des moyens autres que ceux que nous avons eu l’habitude d’utiliser, c’est qu’il est aussi possible de changer sensiblement nombre de nos valeurs et pratiques bâties, pour la plupart, sur des principes aléatoires.

Annonce

Argumentaire

Cela faisait déjà longtemps que les détracteurs d’une mondialisation effrénée appelaient à la nécessité de réexaminer les rapports de l’homme au monde. Cette invitation est devenue, semble-t-il, une urgence avec la survenue de la pandémie du Corona Virus (Covid-19) en ces débuts du 21e siècle. Parlant plus précisément de « prise de conscience de l’humain avec le reste du vivant », l’historien camerounais Achille Mbembe ne faisait pas si bien de réitérer cet appel, lors d’une émission radiodiffusée le 16 Avril 2020 (Appel sur l’Actualité, RFI), en évoquant entre autres inquiétudes suscitées par l’action de l’homme, le dysfonctionnement dans le modèle économique, les rapports sociaux, et bien d’autres questions cruciales.

Que le Covid-19 soit en effet d’origine animale, végétale, ou issu de manipulations en laboratoire, cette pandémie appelle plus que jamais à réfléchir sur les rapports de l’homme avec les autres composantes du monde et sur les institutions qui régulent la vie de l’humanité depuis longtemps. Il est inutile de rappeler que ce qui plombe la société aujourd’hui, et ce bien avant la globalisation de l’activité humaine, est l’idée héritée de la pensée chrétienne qui fait de l’homme le maître de l’univers —juste en dessous de Dieu— dont le bonheur est lié à l’assujettissement de celui-ci.

Une des conséquences de cette conception est sans doute cette infection respiratoire qui va à coup sûr achever le verdict sur les effets pervers de la mondialisation, en montrant à quel niveau de fragilité se trouve l’architecture du monde contemporain. Les quelques semaines que la maladie a pris pour se propager dans le monde entier ont suffi pour déséquilibrer tout le système du vivant, en causant des chutes du PIB dans les économies les plus puissantes et en faisant exploser les chiffres du chômage à des proportions rarement égalées.

Il y a donc urgence, au moment où l’économie mondiale se remet peu à peu du traumatisme, de réfléchir, au-delà des types de liens que l’homme a bâti avec « le reste du vivant », sur l’ensemble des rapports de l’homme au monde ; de penser aux actions à entreprendre pour répondre efficacement aux insuffisances que la pandémie a révélées. S’il a été possible de prendre des mesures radicales pour se préserver du virus (gestes barrières, confinement, etc.), en vivant avec le minimum, en faisant tourner l’activité économique par des moyens autres que ceux que nous avons eu l’habitude d’utiliser, c’est qu’il est aussi possible de changer sensiblement nombre de nos valeurs et pratiques bâties, pour la plupart, sur des principes aléatoires.

Combien de fois les détracteurs de l’économie de marché, telle qu’elle se présente dans sa structuration globale, n’ont dénoncé un système inhumain de production et de consommation non respectueuse des vrais intérêts de l’homme et son environnement ? Aussi sophistiqué que ce système soit, il semble avoir pris un coup certes non fatal, mais assez violent pour faire prendre conscience à toute l’humanité des dangers liés à certaines de ses actions et surtout de sa fragilité. Face à la désarticulation du système économique traditionnel et aux conséquences multiples causées par la pandémie –désorganisation du marché du travail, diminution du pouvoir d’achat des travailleurs, explosion du taux du chômage, baisse historique du PIB des économies, etc.— les différents plans de ré-médiation offrent au chercheur l’occasion d’envisager des systèmes alternatifs.

Tout comme il n’est plus indispensable de travailler au laboratoire ou sur une chaine de production, mais à mille lieux, par télétravail, il est sans doute possible de réorienter les objectifs de production et d’exploitation des biens en sortant des schémas productivistes et consuméristes effrénés pour tendre vers un système plus respectueux des intérêts de l’homme et son environnement. De même, il est temps de penser à la recomposition des Comités de Direction dans leurs configurations actuelles, en réduisant la marginalisation pour favoriser plus de participation dans les prises de décision, et dans le partage des richesses, etc.

En termes philosophiques, cette crise sanitaire fait penser à une Déconstruction de l’ensemble du système d’organisation de la société. En tenant compte de la perception derridienne de la notion de déconstruction, en tant que méthode particulière d’analyse critique, il est question de relever les incompatibilités logiques et rhétoriques dans l’organisation globale du monde d’aujourd’hui, et de projeter un système plus ambitieux répondant aux vrais défis de l’humanité. On pourrait ainsi penser aux modalités de ré-articulation des questions :

  1. a) Économiques : ré-modeler le système économique mondial, revoir le système productiviste, consumériste et mercantiliste. On a vu en France ou encore en Inde la crise sanitaire contraindre des paysans à détruire leurs récoltes pour cause de rupture du système d’approvisionnement. L’Afrique pourrait enfin envisager les conditions de transformation de ses matières premières afin d’approvisionner son marché local et satisfaire aux exigences d’autosuffisance, etc.
  2. b) Sociales : on peut entre autres choses repenser les systèmes de santé, les préoccupations liées au genre, à la classe, à la race, etc.
  3. c) Culturelles : on repensera aussi le multiculturalisme, l’Inter-culturalité, l’hybridité, etc.
  4. d) Épistémologiques : les sujets suivants peuvent aussi être d’intérêt : Critique formelle et contexte socio-historique, récit et histoire, temps narratif et temps diégétique, espace mentale et espace fictif, etc.

Voici autant de sujets qui peuvent faire l’objet de réflexion pour l’enseignant-chercheur, le chercheur, le doctorant, etc. Les propositions de communication aussi bien en sciences humaines et sociales, sciences économiques, qu’en médecine sont les bienvenues aux membres du comité d'organisation.

Comité d’Organisation

  • Dr Eugène N’GUESSAN, Maître de Conférences à l’Université Alassane Ouattara : enguessan@live.com
  • Dr Kouamé SAYNI, Maître de Conférences à l’Université Alassane Ouattara : saykoua1@gmail.com
  • Dr Kramoko PIERRE, Maître de Conférences à l’Université Alassane Ouattara :

Pkramokoub.ed@gmail.com

Comité scientifique

  • Mamadou Kandji, Professeur Emérite, Université Cheick Anta Diop, Dakar
  • Komla Messan Nubukpo, Professeur Titulaire, Université de Lomé
  • Lawrence Patrick Jackson, Distinguished Professor, Johns Hopkins University, Baltimore MD
  • Kouadio Germain N’guessan, Professeur Titulaire, Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire) ;
  • Bah Henry, Professeur Titulaire, Université Alassane Ouattara
  • Daouda Coulibaly, Professeur Titulaire, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire) ;
  • Louis Obou, Professeur Titulaire, Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire) ;
  • Kouabenan Kossonou François, Professeur Titulaire, Université Alassane Ouattara
  • Ibo Lydie, Professeur Titulaire, Université Alassane Ouattara 
  • Sassongo Jacques Silué, Professeur Titulaire, Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire) ;
  • Gossouhon Sékongo, Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
  • Pierre Kramoko, Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
  • Vamara Koné, Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)

Calendrier

  • Date de soumission des propositions de communication : Jusqu’au 05 Septembre 2020.

  • Réponses du comité scientifique : 20 Octobre 2020
  • Colloque : 25 au 26 Mars 2021

Frais des inscriptions pour les intervenant(e)s

  • Frais d’inscription et publication : 50.000 francs CFA.
  • Les versements seront effectués sur place.
  • Le financement des repas et l’hébergement des participant(e)s hors Côte d’Ivoire seront assurés par les organisateurs du colloque.
  • Les voyages resteront à la charge des participant(e)s ou de leur institution d’appartenance.

Format des propositions

Les propositions de communication devront être envoyées en un document Word comportant le nom, l’appartenance institutionnelle, le grade, le titre de la communication, les coordonnées de l’auteur (adresse électronique et téléphone) et un résumé d’environ 260 mots en français ou en anglais (document Word, Times New Roman 12, interligne 1,5) présentant le corpus étudié, les idées principales, le raisonnement et les conclusions générales, et précisant le cadre et les notions. Six mots-clés devront également être mentionnés.

Langue des communications et des publications : Français et/ou anglais.

Les communications de 15 minutes seront suivies de 10 minutes d’échanges. Les articles feront l’objet d’une publication, sous la forme d’un volume collectif, avec comité de lecture.

Les consignes éditoriales seront envoyées avec la réponse.

Les propositions de communication seront conjointement envoyées aux organisateurs du colloque. 

Organisateurs du Colloque

  • Dr Eugène N’GUESSAN: enguessan@live.com
  • Dr Kouamé SAYNI : saykoua1@gmail.com
  • Dr Kramoko PIERRE : Pkramokoub.ed@gmail.com

Dates

  • samedi 05 septembre 2020

Mots-clés

  • pandémie, globalisation, déconstruction, riposte post-covid, économie

Source de l'information

  • Kouamé SAYNI
    courriel : saykoua1 [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Covid-19, le monde d’après : déconstruire pour reconstruire les rapports avec le reste du vivant », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 28 juillet 2020, https://doi.org/10.58079/1561

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