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Le sacrifice en négro-culture

Sacrifice in black culture

De l’Antiquité égypto-pharaonique à l’Afrique noire moderne

From Egyptian and pharaonic antiquity to modern black Africa

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Publié le jeudi 06 août 2020

Résumé

Depuis l’Égypte ancienne, naissances, mariages, cérémonies d’initiation, maladies, chasse, pêche, semailles, récoltes, rituels funéraires vibrent au rythme de sacrifices multiformes et essentiellement symboliques. L’on peut alors constater alors le sacrifice fait partie intégrante de la vie en Afrique noire, de la naissance jusqu’à la vie posthume. C’est ainsi qu’à chaque étape de sa vie, l’homme y fait ou y a recours. La vie africaine se résume même en un ensemble de sacrifices. En tant que tel, on est en droit de les analyser, d’après une approche comparative et dans la perspective de la longue durée, la réalité étant très ancienne, depuis l’Égypte pharaonique jusque dans toutes les autres régions de l’Afrique noire moderne. En dépit des frontières artificielles issues du congrès de Berlin, il faut noter qu’il existe une unité culturelle en matière de sacrifice. Celle-ci a pour berceau l’Égypte ancienne tel que de nombreux travaux l’ont démontré (Diop, 1979 ; Diop, 1982 ; Obenga, 1990 et Lam, 1997). C’est dans cette logique qu’elle peut expliquer le reste de l’Afrique noire et vice versa.

Annonce

Argumentaire

Si la réflexion sur l’ “Autre” se fonde d’abord, d’ordinaire, sur un mélange de curiosité et de besoins à satisfaire à en croire F. Iniesta (1995 : 13), l’ “Autre” arrive tout de même à imposer sa propre personnalité. C’est dans cette optique que ceux qui approchent des cultures africaines pour éclairer des aspects obscurs de l’Occident sont, la plupart du temps, conquis par la réalité observée, par une complexité et une profondeur auxquelles, bien qu’admises, l’observateur ne s’attendait pas. Pour rendre compte des réalités sociales africaines, il est donc impératif que tout chercheur s’inscrive dans la logique d’une sorte de déconstruction épistémologique, perspective qui ne comporte pas seulement des inconvénients, mais aussi et surtout des atouts comme le préconise V. Y. Mudimbe (1981 : 57) :

Les rejeter, c’est choisir “l’aventure” contre “la science”, l’incertitude contre la sécurité intellectuelle ; mais c’est aussi opter pour une promesse, celle de pouvoir produire “une science du dedans”. Celle de s’intégrer dans la complexité véritable des formations sociales africaines et de les assumer, non plus comme celles de l’histoire occidentale mais en leur spécificité culturelle et historique...

En effet, l’existence de l’Africain se trouve inscrite, dans un système de cercles concentriques s’imbriquant les uns dans les autres, autour d’une centrale unique émettrice d’énergie : le Transcendant.  Cette énergie innerve les éléments de tous les ordres dont le Transcendant est l’unique producteur. Tous les éléments de ces ordres sont détenteurs de cette énergie source de vie, donc sacrés. Les astres en possèdent, les pierres, toutes les plantes, tous les animaux et l’homme aussi d’après F. Kange Ewane (1997 : 123). A l’aide de sa conscience qui fait sa spécificité, l’homme se trouve au carrefour de ces ordres, autant visibles (végétaux, minéraux, animaux), qu’invisibles (ancêtres, génies, esprits, dieux). On remarque ainsi sa position d’équilibre entre les divers ordres.  Il lui revient alors de veiller au respect de l’harmonie, de l’ordre juste que les Egyptiens anciens désignaient par le terme Maât. Ce respect, ou le souci de rétablir cet ordre ô combien indispensable à l’épanouissement de la vie, pouvait se lire dans les sacrifices.

Le sacrifice en Afrique noire, il faut l’indiquer, a toujours été au centre des travaux d’anthropologues, de sociologues, d’historiens et d’ethnologues. On peut à titre d’exemple citer l’ouvrage de Luc De Heusch Le sacrifice dans les religions africaines publié en 1986. Au niveau de l’introduction, il indique qu’en dépit du fait que ce soit un secteur négligé de l’anthropologie religieuse, Marcel Griaule et Germaine Dieterlen avaient déjà indiqué que le sacrifice se trouve au cœur du mythe dogon. A partir d’une perspective structuraliste, De Heusch tente de déchiffrer les champs de transformations du sacrifice dans les sociétés bantoues, à rapprocher des Mofus, Dogon, Bambara, Minyanka et Gourmantché. Il signale cependant que son « livre ne prétend pas clore une recherche toujours ouverte (De Heusch, 1986 : 10-11).

Etymologiquement, le sacrifice signifie le “fait de rendre sacré”. Ce terme est dérivé du latin sacrificium, ou de sacer fecere qui désigne une offrande, de la nourriture, des objets, voire des vies humaines ou animales à une ou plusieurs divinités[1]. Parler de sacrifice renvoie à ce titre à trois entités principales : un homme ou un groupe d’hommes qui offrent le sacrifice ou le sacrifiant, une victime et, un ou plusieurs esprits ou dieux auxquels celui-ci est destiné. A l’origine, le terme est surtout employé pour le cas de sacrifices sanglants. Toutefois, il existe d’autres sacrifices faits d’offrandes, de nourritures ou de liquide, qui sont dits sacrifices non sanglants ou libation.

L’ambition scientifique de l’ouvrage est de croiser, autant les approches disciplinaires que les méthodes dans l’optique d’analyser et de comprendre le sacrifice,  qu’il soit sanglant ou non et ce, sur la longue durée. Il se propose de regrouper des propositions de chapitres qui portent sur l’essence, le sens, la fonction sociale, la symbolique et la portée séculaire du sacrifice en Afrique noire afin d’en déterminer les permanences et les ruptures. Les propositions de texte devront s’articuler autour des axes de réflexion ci-après, qui ne sont pas pour autant exhaustifs :

  • Le sacrifice en Afrique noire : approches théoriques et conceptuelles ;
  • La valeur culturelle du sacrifice en Afrique noire ;
  • La fonction sociale du sacrifice en Afrique noire ;
  • Maladie et sacrifice en Afrique noire ;
  • Rituel funéraire et sacrifice en Afrique noire ;
  • Chasse et sacrifice en Afrique noire ;
  • Naissance et sacrifice en Afrique noire ;
  • Ecologie et sacrifice en Afrique noire ;
  • Pouvoir et sacrifice en Afrique noire.

Calendrier prévisionnel

  • Envoi des propositions en français ou en anglais (maximum 500 mots) : Titre de la proposition de contribution (Times New Roman 14, centré et en gras), Prénom(s) et Nom(s) du ou des auteurs, coordonnées des auteurs, résumé proprement dit et 5 mots clés, simultanément aux adresses suivantes : chanenkam@gmail.com /taguekakeu@yahoo.fr

Envoi avant le 10 octobre 2020.

  • Notification d’acceptation ou de rejet : 30 octobre 2020.
  • Transmission des chapitres complets (15 pages max, format Word, Police Times New Roman, interligne 1) : 30 janvier 2021.
  • Retour des textes expertisés aux auteurs pour corrections : 30 avril 2021.
  • Période de publication prévisionnelle : Septembre 2021.

Comité scientifique

  • Pr Aboubacry Moussa Lam, Université Cheikh Anta Diop, Sénégal ;
  • Pr Alexis Tague Kakeu, Université de Yaoundé I, Cameroun,
  • Pr Armand Leka Essomba, Université de Yaoundé I, Cameroun ;
  • Pr Armel Sambo, Université de Maroua, Cameroun ;
  • Pr Bienvenu-Dénis Nizesete, Université de Ngaoundéré, Cameroun ;
  • Pr Christophe Mbida, Université de Yaoundé I, Cameroun ;
  • Pr David Mokam, Université de Ngaoundéré, Cameroun ;
  • Pr Edouard Bokagne Betobo, Université de Yaoundé I, Cameroun ;
  • Pr François Wassouni, Université de Maroua, Cameroun ;
  • Pr Jean Gormo, Université de Maroua, Cameroun ;
  • Pr Lang Mickael Mpughe, Université de Bamenda, Cameroun ;
  • Pr Liliane Atoukam, Université de Ngaoundéré, Cameroun ;
  • Pr Luc Mebenga Tamba, Université de Yaoundé I, Cameroun ;
  • Pr Mbonji Edjenguèlè, Université de Yaoundé I, Cameroun);
  • Pr Michel-Alain Mombo, Université Marien Ngouabi, République du Congo ;
  • Pr Mouhamadou Nissire Sarr, Université Cheikh Anta Diop, Sénégal ;
  • Pr Moussa II, Université de Yaoundé I, Cameroun ;
  • Pr Paschal Kum Awah , Université de Yaoundé I / Cameroun;
  • Pr Paul Abouna, Université de Yaoundé I / Cameroun ;
  • Pr Siméon Kouassi Kouakou (Université Félix Houphouët Boigny / Côte d’Ivoire) ;
  • Pr Zacharie Saha, Université de Dschang, Cameroun.

Comité de lecture

  • Dr Apisay Eveline Ayafor, Université de Yaoundé I, Cameroun ;
  • Dr David Maura, Université de Yaoundé I, Cameroun ;
  • Dr Ferdinand Paul Enoka, Université de Maroua, Cameroun ;
  • Dr Michel Eone, Université de Dschang, Cameroun ;
  • Dr Kum George Fuh, The University of Yaounde I, Cameroon;
  • Dr Rodrigue de Paul Kepgang, Université de Maroua, Cameroun.
  • Dr Jeremie Diye, Université de Yaoundé I, Cameroun

Normes de rédaction

Chaque article doit être envoyé sous la forme d’un document Word d’un maximum de 50 000 signes (espaces et notes compris) ou 15 pages. Police Times New Roman ; taille 12 pour le corps de texte, 10 pour les notes de bas de page et 10 pour les citations en retrait ; interligne 1,5.

La première page doit comporter les informations suivantes :

  • Titre de l’article en minuscules, corps gras, police 14 ;
  • Nom et adresse de l’auteur ;
  • Résumé en français et en anglais (de 70 à 100 mots pour chacune des versions) ;
  • Mots-clés en français et en anglais (au maximum 5).

Accents : Utiliser les majuscules non accentuées (A, E) ;

Citations longues : (plus de 3 lignes) sans guillemets et hors texte, avec un retrait de 1 cm à gauche et interligne simple ;

Crochets : Mettre entre crochets [ ] les lettres ou les mots ajoutés ou changés dans une citation, de même que les points de suspension indiquant la coupure d’un passage […] ;

Guillemets : utiliser les guillemets anglais (“ ”) ;

Soulignement : Proscrit ;

Italique : Mettre en italique tous les termes et expressions qui ne sont ni en français ou en anglais.

Notes :

  • Placer les références des ouvrages et des articles à l’intérieur du texte indiquant, entre parenthèses, le nom de l’auteur, l’année et la ou les pages consultées. Ex. : (Kange Ewane, 1985 : 10) et (Kange Ewane, 1985 : 21-22) ;
  • Utiliser les notes de bas de pages uniquement pour les sources orales, les sources d’archives et pour les explications ;
  • Numérotation en continu ;
  • Utiliser les exposants pour les appels de notes de bas de pages;
  • Placer les appels de notes avant la ponctuation.

Sources :

  • Pour les sources orales: Dans l’ordre alphabétique des noms des informateurs ; dans un tableau comportant un numéro d’ordre, nom et prénom des informateurs, leur âge, statut social, le lieu et la date de l’entretien ;
  • Pour les archives: Mentionner en toutes lettres, à la première occurrence, le lieu de conservation des documents suivi de l’abréviation entre parenthèses. N’utiliser que l’abréviation pour les occurrences suivantes.

Bibliographie :

  • Livre: OBENGA Théophile, 1990, La philosophie africaine de la période pharaonique : 2780-330 avant notre ère, Paris, L’Harmattan.
  • Article de périodique: OUM NDIGI Pierre, 2007, “L’Égyptologie, une source majeure controversée de la nouvelle historiographie africaine”, Annales de la FALSH, vol.1, no 7, p.67-94.
  • Chapitre de livre: DIOP Cheikh Anta, 1980, “Origine des anciens Egyptiens”, in MOKHTAR Gamal (dir.), Histoire générale de l’Afrique: Afrique ancienne, tome II,  Paris, UNESCO / NEA, p.239-258.
  • Thèse ou mémoire : TAGUE KAKEU Alexis, 2007, “Le sous-développement dans l'Afrique indépendante au regard du développement dans l'Égypte ancienne et le pays bamiléké de la période précoloniale”, thèse de Doctorat / Ph.D en Histoire, Université de Yaoundé I (Cameroun).
  • Site web : SALL Babacar, “Hommes et cultures du Sahara ancien”, http://www.ankhonline.com/revue/sall_ba_sahara_ancien.htm (consulté le 16 juin 2019).

[1] https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/sacrifice/ (consulté le 07 mars 2020).

Bibliographie indicative

DE HEUSCH Luc, 1986, Le sacrifice dans les religions africaines, Paris, Gallimard.

DIETERLEN Germaine, 1976, “ Introduction à de nouvelles recherches sur le sacrifice chez les Dogons”, p.43-50.

DIOP Cheikh Anta, 1979, Nations nègres et culture : de l’antiquité nègre égyptienne  aux problèmes culturels de l’Afrique d’aujourd’hui, Paris, PA.

-------, 1982, L’unité culturelle de l’Afrique noire, Paris, PA.

GRIAULE Marcel, 1940, “Remarque sur le mécanisme du sacrifice dogon (soudan français) ”, Journal des Africanistes, no 10, p.127-129.

HUBERT Henri et MAUSS Marcel, 2016, Essai sur la nature et la fonction du sacrifice, Paris, PUF.

INIESTA Ferran, 1995, L’univers africain : approche historique des cultures noires, Paris,  L’Harmattan.

KANGE EWANE Fabien, 1997, “Religions africaines et écologie”, in Kä Mana et Kenmogne J. B. (dir.), Ethique écologique et reconstruction de l’Afrique, Actes du colloque International organisé par le CIPCRE (Centre international pour la promotion de la création), Bafoussam, CIPCRE, p.119-128.

LAM Aboubacry Moussa, 1997, Les chemins du Nil : les relations entre l’Égypte ancienne et l’Afrique noire, Paris, PA.

MUDIMBE Valentin Yves, 1981, L’odeur du père : essai sur les limites de la science et de la vie en Afrique noire, Paris, PA.

OBENGA Théophile, 1990, La Philosophie africaine de la période pharaonique 2780-330 avant notre ère, Paris, L’Harmattan.

SCUBLA Lucien, 2005, “Le sacrifice a-t-il une fonction sociale ?”, Pardès, n° 39,  p.143-159.


Dates

  • samedi 10 octobre 2020

Mots-clés

  • sacrifice, animal, libation, symbole, symbolisme, pratique religieuse, valeur culturelle, pouvoir, santé, esprit, Dieu

Contacts

  • Chamberlain NENKAM
    courriel : revue [dot] gnwt2019 [at] gmail [dot] com
  • Alexis Tague Kakeu
    courriel : taguekakeu [at] yahoo [dot] fr

Source de l'information

  • Chamberlain NENKAM
    courriel : revue [dot] gnwt2019 [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le sacrifice en négro-culture », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 06 août 2020, https://doi.org/10.58079/156g

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