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Vers la modernité politique en Ibéro-Amérique

Towards political modernity in Ibero-America

Formation de l'État, relations internationales et représentations de la nation, 1808-1848

State training, international relations and representations of the nation, 1808-1848

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Publié le mardi 01 septembre 2020

Résumé

Ce colloque est une invitation à réfléchir sur les réalités comparables et les structures communes de l'Ibéro-Amérique entre 1808 et 1848. La réflexion se déroulera autour de trois axes principaux : la formation de l'État, les relations internationales et les représentations de la nation.

Annonce

L'Université Autonome de San Luis Potosí (Mexique), l'Université Technologique de Pereira (Colombie) et l'Université Grenoble Alpes (France) invitent la communauté universitaire à participer au Colloque Vers la modernité politique en Ibéro-Amérique. Formation de l'État, relations internationales et représentations de la nation au XIXe siècle, qui se tiendra à Grenoble les 18 et 19 novembre 2021.

Argument 

Le passage à la modernité politique dans le monde ibéro-américain a un indéniable air de famille. Il y a, bien sûr, une diversité de cas difficiles à comparer, qui obéissent aux particularités des temps et des espaces singuliers et qui ne s'articulent pas toujours à une  dynamique globale; mais il y a également un ensemble de problèmes et de moments indissociables dans les trajectoires politiques et sociales de la péninsule ibérique et de l'Amérique latine dans la première moitié du XIXe siècle. Ce colloque privilégie l'étude de ces problèmes et de ces moments.

Comme l'ont souligné de nombreuses études historiques au cours des trente dernières années, cet “air de famille” peut être étudié de différentes manières: les fragmentations des empires ibériques, les guerres d'indépendance, les révolutions libérales, les réactions conservatrices, la construction des États, les significations de la citoyenneté ou les multiples interprétations et représentations de la nation. Toutes ces réalités sont comparables et parfois, grâce à l'existence commune de structures juridico-politiques, d'imaginaires religieux et de circulation de modèles et d'institutions, elles en sont interdépendantes.

La transition entre l'Ancien Régime et la modernité politique est un processus vaste, qui s'est étendu au-delà de la période révolutionnaire des années 1810 et 1820, et qui a eu le peuple souverain pour principal protagoniste, peuple en vertu duquel les bases traditionnelles de l’autorité politique et sociale ont été renversées pour en ériger de nouvelles. Au nom du peuple souverain de nouvelles constitutions et de nouveaux systèmes représentatifs ont été défendus avec véhémence puis instaurés; en son nom, les critères d'acceptation des Etats dans une société internationale en plein changement ont été redéfinis; pour tenter de le définir, les romantiques et les costumbristas lui ont donné un visage particulier qui, idéalisé ou diabolisé, a servi de point de référence pour fabriquer une représentation inédite de la nation et de ses membres.

Ce colloque est donc une invitation à réfléchir sur les réalités comparables et les structures communes de l'Ibéro-Amérique entre 1808 et 1848. La réflexion se déroulera autour de trois axes principaux: a. la formation de l'État, b. les relations internationales et c. les représentations de la nation.

Ateliers thématiques

Formation de l'État

Cet atelier vise à réfléchir sur la consolidation des États modernes en Espagne, au Portugal, en Amérique hispanique et au Brésil. La transition entre l'Ancien Régime et les États indépendants se fait, bien sûr, par plusieurs voies, mais dans cet espace de débat l’on cherche à privilégier, d'une part, le débat conceptuel sur la modernité politique en problématisant des concepts clés tels que «peuple souverain», «Nation», «révolution», «citoyenneté» et «guerre civile». D’autre part, et afin de provoquer un débat plus général, l’atelier compte problématiser les expériences politiques qui ont permis la consolidation de l'État: création d'institutions, frontières territoriales, exercices de souveraineté populaire et pratiques constitutionnelles. L’atelier cherche à rassembler différentes expériences qui permettent d'évaluer la formation de l'État ibéro-américain moderne dans une perspective comparative, en focalisant l'attention sur la période qui va des guerres d'indépendance aux révolutions libérales du milieu du siècle.

Relations internationales et insertion diplomatique des nouvelles nations

L'histoire internationale de l'Espagne, du Portugal, de l'Amérique hispanique et du Brésil au XIXe siècle est un objet d'étude marginal dans le renouveau de l'historiographie qui a eu lieu au cours des vingt dernières années. Contrairement à l'orientation générale des réflexions sur l'histoire des relations internationales qui prennent comme axe les relations des pays du monde ibéro-américain avec l'Angleterre, la France ou les États-Unis, cet atelier cherche à privilégier une histoire internationale des interactions entre acteurs étatiques et non étatiques au sein de l'espace ibéro-américain ou entre celui-ci et d'autres espaces culturels entre 1808 et 1848. C'est pourquoi nous invitons les intervenants à répondre directement ou indirectement à certaines de ces questions: quels problèmes ou avantages dans le scénario international résultent du choix de modèles de représentation modernes? Sur quels textes les diplomates se fondent-ils pour entériner leur conduite ou contester celle de leurs homologues? Les acteurs des relations internationales en Ibéro-Amérique sont-ils des diplomates stricto sensu? Quel est le poids des réseaux culturels dans l'interaction et la négociation entre souverains? La première moitié du XIXe siècle est-elle une rupture authentique et radicale avec la diplomatie de l'Ancien Régime?

Représentations de la nation

Définir la nation a été l'une des principales tâches des États-nations ibéro-américains au cours du XIXe siècle et une grande partie du XXe siècle. La nation est devenue le sujet intemporel qui justifiait les actions de construction de l'État. Par conséquent, définir et rendre la nation visible était une tâche indispensable. Pour atteindre cet objectif, les œuvres intellectuelles ont joué un rôle central; Pour cette raison, il est pertinent de se demander comment la littérature, la peinture, la musique, l'histoire, l'architecture et la science en général ont participé à la construction de la nation dans la péninsule et en Amérique latine. Cet atelier cherche, dans le cadre d’une perspective comparative, à étudier comment la définition des singularités nationales a été générée dans un espace jusqu'alors homogénéisé par son appartenance aux empires espagnol et portugais. Une attention particulière sera portée au processus de recyclage des références héritées de l'Ancien Régime vs. l'invention de nouvelles formes, ainsi qu’à la circulation transnationale des modèles.

Modalités de contribution

Les intervenants intéressés sont invités à fournir une proposition d’intervention d’environ 300 mots + bibliographie + présentation autobiographique.

avant le 8 août 2021

par email à l’adresse daniel.rojas@univ-grenoble-alpes.fr

Les propositions seront analysées par le comité scientifique du colloque et une réponse sera donnée avant le 12 septembre 2021.

Les interventions devraient être d’une durée maximum 30 minutes. Le français, l'espagnol, le portugais et l'anglais sont les langues souhaitées pour les interventions.

Comité scientifique

  • Adriana Alzate Echeverri, Universidad del Rosario
  • Gregory Benedetti, MCF, UGA.
  • Gonzalo Butrón Prida, PR, Université de Cadix.
  • Raul Caplan, PR, UGA.
  • Almudena Delgado-Larios, PR, Université Grenoble Alpes.
  • Enrique Delgado López, PR, UASLP.
  • Sonia Kerfa, PR, UGA.
  • Rocio Moreno Cabanillas, Universidad Pablo de Olavide.
  • Eric Langer, PR, Université de Georgetown.
  • Elida Tedesco, PR, UASLP.
  • Javier Fernández Sebastián, PR, Université du Pays Basque.
  • Inés Quintero, PR, Université centrale du Venezuela et Académie d’histoire du Venezuela.
  • Pablo Piccato, PR, Université de Columbia.
  • Pedro Rújula, PR, Universidad de Zaragoza. 
  • Isidro Vanegas, PR, Université pédagogique et technologique de Colombie.

Bibliographie

Jeremy Adelman. « Liberalism and Constitutionalism in Latin America in the 19th Century », History Compass,12/6, 2014, pp. 508–516, https://doi.org/10.1111/hic3.12157.

Antonio Annino, François-Xavier Guerra (Coord.), Inventando la nación: Iberoamérica siglo XIX, México, Fondo de Cultura Económica, 2003.

Manuel Chust Calero (Coord.), 1808. La eclosión juntera en el mundo hispano, México, Fondo de Cultura Económica-El Colegio de México, 2007.

Raymond B. Craib, Cartographic Mexico. A history of state fixations and fugitive landscapes, Duke University Press, 2004.

Ivana Frasquet, Manuel Chust Calero (Eds.), La patria no se hizo sola. Las revoluciones de independencia iberoamericanas, Madrid, Sílex Editores, 2012.

Romeo Grompone (Ed.), Instituciones políticas y sociedad: lecturas contemporáneas, Lima, IEP, 1995.

François-Xavier Guerra, Modernidad e independencias: ensayos sobre las revoluciones hispánicas, México, Fondo de Cultura Económica-Mapfre, 2000.

Richard Hocquellet, La revolución, la política moderna y el individuo. Miradas sobre el proceso revolucionario en España (1808-1835), Zaragoza, Prensas Universitarias de Zaragoza, 2011.

María Victoria López-Cordón Cortezo, Jean-Philippe Luis (Dir.), Mélanges de la Casa de Velázquez. “La naissance de la politique moderne en Espagne (milieu du XVIIIe siècle - milieu du XIXe siècle)”, 35-1, 2005.

Jean-Philippe Luis (Dir.), La guerre d'Indépendance espagnole et le libéralisme au XIXe siècle, Casa de Velázquez, pp.1-14, 2011, Collection de la Casa de Velázquez n° 118.

Jean-Philippe Luis, “Cuestiones sobre el origen de la modernidad política en España (finales del siglo XVIII-1868)”, Revista de historia Jerónimo Zurita, 84, 2009, pp. 247-278. 

Tomás Pérez Vejo, Elegía criolla. Una reinterpretación de las guerras de Independencia hispanoamericanas, México, Tusquets Editores, 2010 (edición electrónica de Crítica, Barcelona).

João Paulo Pimenta, La independencia de Brasil y la experiencia latinoamericana (1808-1822), Santiago, Centro de Investigaciones Diego Barros Arana, 2017.

Pedro Rújula, Manuel Chust, El Trienio Liberal. Revolución e independencia (1820-1823), Madrid, Catarata, 2020.

Theda Skocpol, “El Estado regresa al primer plano: estrategias de análisis en la investigación actual”, En: Romeo Grompone (Ed.), Instituciones políticas y sociedad: lecturas contemporáneas, Lima, IEP, 1995, pp. 91-129.

Clément Thibaud, « ‪Pour une histoire polycentrique des républicanismes atlantiques (années 1770 – années 1880)‪ », Revue d’histoire du XIXe siècle, vol. 56, 1, 2018, pp. 151-170. 


Dates

  • dimanche 08 août 2021

Mots-clés

  • nation, état, représentation, modernité

Contacts

  • Daniel Rojas
    courriel : daniel [dot] rojas [at] univ-grenoble-alpes [dot] fr
  • Pierre Geal
    courriel : pierre [dot] geal [at] univ-grenoble-alpes [dot] fr
  • Sebastián Martinez
    courriel : sebastian [dot] martinez [at] utp [dot] edu [dot] co
  • Alexander Alexander Betancourt
    courriel : alekosbe [at] uaslp [dot] mx

Source de l'information

  • Daniel Rojas
    courriel : daniel [dot] rojas [at] univ-grenoble-alpes [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Vers la modernité politique en Ibéro-Amérique », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 01 septembre 2020, https://doi.org/10.58079/1580

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