AccueilAnimal et portrait à la Renaissance

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Animal et portrait à la Renaissance

Animals and portraiture in the Renaissance

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Publié le mardi 08 septembre 2020

Résumé

L’intitulé du colloque invite à réfléchir aux rapports que les humains ont entretenus avec les bêtes à la Renaissance, et aux échos que de tels rapports ont pu trouver dans l’art du portrait. Les effigies animales individualisées, et même autonomes pour certaines d’entre elles, apparaissent précisément au moment où cet art connaît ses plus grandes évolutions en Occident. Aux XVe et XVIe siècles, les Européens ont manifestement éprouvé le besoin de se définir par rapport aux animaux, jusque dans leur quête d’individuation, et dans la construction de leur propre image. Le concept d’autoportrait avec animal, comme celui d’autoportrait en animal, s’avèrent à cet égard particulièrement intéressants. La richesse de la problématique du colloque appelle une approche pluridisciplinaire et un nécessaire dialogue entre historiens de l’art, historiens, historiens des sciences, littéraires, musicologues, sociologues, philosophes, éthologues, vétérinaires.

Annonce

« Animal et portrait à la Renaissance », les 17 et 18 mai 2021 à Paris (musée de la Chasse et de la Nature) et à Écouen (musée national de la Renaissance).

Argumentaire

Colloque international et pluridisciplinaire, au croisement des sciences humaines et des sciences du vivant, organisé par Cécile Beuzelin (maître de conférences en histoire de l’art moderne à l’université Montpellier 3) et Armelle Fémelat (historienne de l’art associée au CESR), en collaboration avec le Musée national de la Renaissance d’Écouen et le Musée de la Chasse et de la Nature.

Dans son discours sur la dignité de l’homme (De hominis dignitate, ca 1486), Pic de la Mirandole décrit l’humain comme un animal éternellement suspendu entre la terre et le ciel, oscillant entre nature céleste et nature terrestre, entre humain et animal. Sans rang, il est également sans visage propre, qu’il lui revient de modeler sous forme divine ou bestiale. Un tel exemple invite à s’interroger sur la perception que l’homme de la première modernité a eue de l’animal et sur la place qu’il lui a consacrée dans son quotidien, en particulier par le biais du portrait. Les questions du modèle animal et du rapport de hiérarchie entre homme et animal se retrouvent ainsi au cœur d’une réflexion sur le développement de l’art du portrait à la Renaissance. Le colloque se propose d’approfondir la problématique du portrait et de l’animal dans l’Europe des XVème et XVIème siècles.

Une telle problématique renvoie, d’une part, à la conception humaniste de l’ordre et de la hiérarchie des êtres vivants, en particulier à celle du rang que l’Homme souhaite occuper au sein de la Nature. Les penseurs de la première modernité se sont en effet essentiellement évalués par rapport aux animaux dans l’élaboration de leur place dans l’univers. En même temps que les humains se sont ainsi observés, ils ont observé les animaux. Et en même temps qu’ils ont développé l’art du portrait, leurs études d’animaux se sont faites plus précises.

L’intitulé du colloque invite, d’autre part, à réfléchir aux rapports que les humains ont entretenus avec les bêtes à la Renaissance, et aux échos que de tels rapports ont pu trouver dans l’art du portrait. Les effigies animales individualisées, et même autonomes pour certaines d’entre elles, apparaissent précisément au moment où cet art connaît ses plus grandes évolutions en Occident. Aux XVème et XVIème siècles, les Européens ont manifestement éprouvé le besoin de se définir par rapport aux animaux, jusque dans leur quête d’individuation, et dans la construction de leur propre image. Les artistes peut-être encore plus que les autres, comme le laisse entrevoir nombre de peintures, sculptures, dessins ou textes littéraires. Le concept d’autoportrait avec animal, comme celui d’autoportrait en animal, s’avèrent à cet égard particulièrement intéressants.

La richesse de la problématique du colloque appelle une approche pluridisciplinaire et un nécessaire dialogue entre historiens de l’art, historiens, historiens des sciences, littéraires, musicologues, sociologues, philosophes, éthologues, vétérinaires… autour de plusieurs thématiques centrales que nous souhaitons voir abordées :

Les interventions et échanges tenteront d’abord de déterminer les critères qui permettent de penser et de définir la notion de portrait animal à la Renaissance (étude anatomique, individuation plus ou moins poussée, autonomisation, empreinte).

Les propositions devront ensuite permettre de comprendre la manière dont les hiérarchies entre homme et animal, présentes dans les discours philosophiques et littéraires des XVème et XVIème siècles, transparaissent à la fois dans les portraits d’animaux autonomes et dans les doubles effigies combinant bêtes et humains. De fait, certains portraits plastiques, littéraires ou musicaux interrogent et remettent explicitement en question de tels rapports hiérarchiques, allant parfois jusqu’à les inverser. On pense notamment aux doubles portraits avec animaux, qui mettent en scène leurs relations affectives, mais aussi aux autoportraits littéraires, comme le De Canis de Leon Battista Alberti.

Il sera également fondamental de poser la question de l’animal comme modèle pour l’homme. À l’époque moderne, la compréhension de l’animal se situe en effet entre symbolisme, métaphore, exemples de vice ou de vertu et observation physionomique poussée. Les propositions interrogeront aussi bien l’héraldique et les exempla moralisants, que les théories physiognomoniques, en plein essor à la Renaissance et qui ont incontestablement marqué tant la pensée que l’art du portrait. La question de l’imitation de l’animal, à travers le portrait musical et le travestissement de l’homme en animal, pourra également être abordée.

Enfin, nous souhaitons que certaines propositions traitent des portraits d’animaux fantasmés. Un certain nombre d’animaux représentés à l’époque moderne n’ont en effet pas été observés de visu par les artistes, à commencer par ceux qui furent le fruit de l’imagination collective. Dans les travaux encyclopédiques les plus rigoureux cohabitent ainsi des animaux réellement examinés, avec ceux, exotiques ou merveilleux, tels que l’éléphant ou le rhinocéros, la licorne ou l’hydre, néanmoins « familiers de l’esprit » des humains de l’époque. Réalisé presque entièrement d’après des descriptions écrites, le cas du célèbre rhinocéros dessiné et gravé par Albrecht Dürer apparaît de ce point de vue tout à fait révélateur et pourra servir de point de départ.

Axes de recherche 

  • De l’étude scientifique au portrait d’individu
  • Empreinte et portrait animal
  • L’animal comme modèle : des exempla médiévaux aux théories physiognomoniques
  • Animal emblématique et portrait
  • Se ressembler, se distinguer : hommes et animaux dans un même portrait
  • Autoportrait en animal : arts plastiques, littérature, musique…
  • Animal et portrait funéraire : effigies mortuaires, épitaphes, dépouilles, trophées, taxidermie
  • Animaux exotiques et bêtes fantastiques : portrait de l’animal fantasmé

Modalités de candidatures 

Les propositions de communication s’inscriront dans un ou plusieurs des axes de recherche proposés.

Elles prendront la forme d’un synopsis d’environ 4500 signes ou 700 mots, accompagné d’un curriculum vitae.

Rédigées en français ou en anglais, elles devront être envoyées à animaletportraitalarenaissance@gmail.com,

au plus tard le 30 octobre 2020.

Les propositions seront évaluées par le comité scientifique et les réponses seront envoyées par mail au cours du mois de décembre 2020. 

Comité scientifique 

  • Cécile Beuzelin (Université Montpellier 3)
  • Sarah Cockram (University of Edinburgh)
  • Armelle Fémelat (CESR, université de Tours)
  • Aurélie Gerbier (Musée national de la Renaissance)
  • Christine Germain-Donnat (Musée de la Chasse et de la Nature)
  • Matteo Gianeselli (Musée national de la Renaissance)

Présentation de la manifestation 

Le colloque « Animal et portrait à la Renaissance » sera international et pluridisciplinaire, au croisement des sciences humaines et des sciences du vivant.

Il donnera lieu à une publication scientifique. Les intervenants seront invités à remettre un texte de 35 000 signes à l’issue du colloque, rédigé en français ou en anglais.

Le temps de parole imparti à chaque intervenant sera de 30 mn précisément, en français ou en anglais.

Lieux

  • Musée de la Chasse et de la Nature
    Paris, France (75003)
  • Musée national de la Renaissance - Château de la Renaissance
    Écouen, France (95440)

Dates

  • vendredi 30 octobre 2020

Mots-clés

  • animal, portrait, Renaissance

Contacts

  • Armelle Fémelat
    courriel : armelle [dot] femelat [at] gmail [dot] com
  • Cécile Beuzelin
    courriel : cecile [dot] beuzelin [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Armelle Fémelat
    courriel : armelle [dot] femelat [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Animal et portrait à la Renaissance », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 08 septembre 2020, https://doi.org/10.58079/158y

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