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Ce que fabrique le genre

What gender makes

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Publié le mercredi 23 septembre 2020

Résumé

Il y a 90 ans, Marcel Mauss parlait de la division par sexes comme « une division fondamentale qui a grevé de son poids toutes les sociétés. Notre sociologie, sur ce point, est très inférieure à ce qu’elle devrait être. On peut dire à nos étudiants, surtout à ceux et à celles qui pourraient un jour faire des observations sur le terrain, que nous n’avons fait que la sociologie des hommes et non pas la sociologie des femmes, ou des deux sexes » (1969 [1931] : 15). Mauss évoque déjà l’androcentrisme qui marque les sciences sociales ; il présente le genre – même si son vocabulaire n’est pas celui d’aujourd’hui – comme une dimension qui traverse la vie sociale, un opérateur de portée générale ; il alerte enfin sur le fait que la division des techniques du corps entre les sexes va au-delà des formes sexuées du travail. Ce numéro de Techniques & Culture aimerait s’appuyer sur ce programme – qui reste encore largement à bâtir – à partir d’études de cas provenant de différentes époques et aires géographiques.

Annonce

Coordination

Pascale Bonnemère, Franck Cochoy et Chloé Clovis Maillet

Argumentaire

Une histoire des techniques androcentrée

L’histoire de la modernité technique est déterminée par un « régime de genre » spécifique (Bray 2007 : 45, Lett 2012) qui est celui de la naturalisation des femmes et de la « culturalisation » des hommes, héros de la technicité. Cette évidence semble avoir été si bien intégrée par les chercheurs qu’elle explique une certaine invisibilisation de cette problématique dans le domaine des sciences et des techniques. Jusqu’à récemment, la plupart des revues francophones traitant des techniques ne semblent pas avoir montré d’intérêt particulier pour le genre ; quant à la littérature anglophone en sciences sociales sur les rapports entre genre et technique, elle comprend quelques remarquables synthèses (Faulkner 2001, Bray 2007, Wajcman, 2010), dont le principal enseignement est d’avoir mis au jour le fait que les techniques sont des instruments de la domination masculine et de la reproduction du patriarcat (Cockburn 1983, Bray 2007). Il s’agit là d’une vision occidentale à la fois des rapports de genre, du phénomène technique et de leurs relations (Knittel & Raggi 2013), que l’on trouve dans des écrits qui ont cherché à produire des explications au fait considéré comme universel de la domination masculine, sur la longue durée (Tabet 1979).

Les techniques artisanales ont été largement étudiées au sein de la spécialisation des métiers – qui sont souvent mixtes jusqu’au xvie siècle – avec des activités plus spécifiquement féminines où les femmes étaient employeuses autant qu’artisanes, et où la séparation entre matériaux souples et matériaux rigides mise en valeur par Alain Testart (2014) semble opérer pour expliquer globalement – mais pas dans le détail – la division du travail. Les travaux sur l’histoire des métiers et sur la culture matérielle sont parmi les premiers à s’être ouverts aux études de genre, en s’intéressant à des métiers spécifiques liés au textile, du Moyen-Âge à l’époque contemporaine (Coffin 1996, Bard, 2010), et ces thématiques occupent toujours une grande part des recherches actuelles (Rivière 2016), tout autant que la question de l’exclusion des femmes des corporations au xvie siècle (Federici 2014 [2004]).

Un genre relationnel

Sur le plan conceptuel, les sciences sociales ont construit une polarité entre un essentialisme parfois lié au militantisme politique et un relativisme culturel, tous deux à l’œuvre dans les critiques féministes de la technique (Bray 2007 : 39). Certaines chercheuses considéraient que la domination masculine était un produit de l’industrialisation et que les sociétés du passé et d’avant la colonisation ne connaissaient pas cette forme d’inégalité entre les sexes.

En anthropologie sociale, la réflexion sur le genre a connu un développement majeur lorsque les Hautes Terres de la Nouvelle-Guinée, découvertes dans les années 1930, se sont ouvertes aux anthropologues. Des hommes, d’abord, sont partis sur le terrain et ont révélé des représentations qui stigmatisaient la physiologie féminine pour son caractère polluant, rendant la masculinisation des garçons au cours de rituels initiatiques indispensable. L’espace de la vie quotidienne, dans le village et à l’intérieur des maisons, était organisé de façon à ce que les hommes ne soient pas au contact des femmes et de leurs substances corporelles. Ces observations ont mis en exergue une opposition entre les activités féminines et masculines et les valeurs associées à chacun des sexes. Sans sous-estimer l’ambivalence de ces représentations et pratiques, le tableau exposait une implacable domination des hommes sur les femmes.

Puisque l’ethnographie des rituels révélait un possible androcentrisme des premières études, des femmes ethnologues sont parties faire du terrain avec l’idée d’équilibrer les regards. L’entrée du genre en histoire date elle aussi de la fin des années 1980, avec ce même but de réviser des analyses historiques en y incluant les femmes. Elle est associée dans le monde francophone à quelques publications marquantes par ces auteures engagées dans le féminisme que sont Geneviève Fraisse et Michelle Perrot (1991) et Pauline Schmitt-Pantel (1990). Joan Scott faisait, elle, le lien entre études anglophones et francophones et défendait l’idée que le genre était une catégorie d’analyse utile pour l’histoire en général (Scott & Varikas, 1988). Des travaux interdisciplinaires plus récents ont montré que s’il y a bien une chose qui traverse la vie sociale et ne saurait être traitée comme une question à part, c’est le genre, considéré alors comme une « modalité des relations instituées » (Théry & Bonnemère 2008 : 11). C’est à Marilyn Strathern que l’on doit d’avoir ouvert la voie de cette conception relationnelle du genre qu’elle ne considère pas comme une dimension à traiter indépendamment de celle des représentations de la personne ou des idées et pratiques qui guident la parenté (Strathern 1988, Théry 2007.)

Son ethnographie d’une société des Hautes Terres dont les membres organisent des grands échanges cérémoniels plutôt que des initiations masculines (Strathern 1972) lui a permis de décentrer son regard et de mettre en doute des représentations et des pratiques tenues pour universelles (Strathern 1978). Ses travaux, en parallèle de ceux de Donna Haraway (2007 [1985]), ont apporté une pierre essentielle à l’édifice conceptuel des recherches sur le genre. Ces chercheuses ont récusé les dichotomies sur lesquelles les sciences occidentales étaient fondées et ont déconstruit les paires nature/culture, sujet/objet et même femme/homme.

Elle a aussi développé une théorie du genre novatrice en ce qu’elle montre que, pour certaines sociétés mélanésiennes, ce qui distingue les hommes des femmes ne relève pas d’attributs objectifs mais de capacités d’agir. Les femmes produisent les biens les plus valorisés – les cochons – et les hommes les échangent. En anthropologie et en histoire, si le genre des objets n’est guère questionné, tant il paraît – souvent à tort – aller de soi et si la division sexuelle du travail est une thématique classique, les techniques elles-mêmes sont rarement abordées du point de vue du genre, une lacune relevée par Bray dans sa synthèse « Gender and Technology » de 2007, même si « l’anthropologie des techniques offre des cadres conceptuels et des méthodes pour explorer les régimes de genre » (Bray 2007 : 39, Knittel & Raggi 2019). Une des exceptions notables serait précisément un ouvrage de Bray sur les dynamiques historiques de la « gynotechnics » à l’époque de la Chine impériale (1997).

Le genre des techniques

Les questions d’histoire médicale, dont l’accès à la contraception et à l’avortement en particulier, étaient présentes dès les années 1980 et se combinaient avec l’assignation de certaines techniques aux femmes, notamment le travail domestique, et l’attribution aux hommes de techniques médicales spécialisées sur le corps féminin (gynécologie et obstétrique). Il a fallu attendre la fin des années 1990 pour que plusieurs synthèses et numéros de revues évoquent ce que la médecine moderne avait fait à la « naturalisation des femmes », ou plutôt, s’intéressent à la manière dont la médecine de la modernité avait fabriqué les femmes (Edelman & Rochefort 2013). Car ces publications étaient de fait circonscrites à l’époque de cette modernité et marquées par les études de Michel Foucault sur les sexualités (1976). Les débats ont été vifs dans le champ de l’histoire médicale, notamment autour du livre de Thomas Laqueur et de son hypothèse du corps unisexe dans la médecine d’avant la modernité (1992), discutée par Sylvie Steinberg (2001). Là encore, le même constat : si les techniques paraissaient a priori « gender-neutral », elles étaient en fait androcentrées et s’étaient modifiées sous la pression militante en matière médicale par le mouvement self help des années 1970 (Nissim, 1984). C’est l’idée d’une société moins technicisée et moins « armée » pensée comme préhistorique qui a inspiré les écoféministes et une autre conception des sciences avec l’hypothèse Gaïa, qui postule l’appartenance des organismes vivants à un tout tendant à l’autorégulation (Latour 2015). Mais cette approche était alors considérée comme appartenant moins à l’histoire des techniques qu’à celle du féminisme.

Les feminist technological studies (FTS) se sont, quant à elles, développées dans un dialogue avec l’histoire et la sociologie des techniques. Ces études soutiennent un discours bienvenu d’un point de vue politique mais souvent assez asymétrique d’un point de vue théorique et empirique, dans la mesure où, si elles accordent une attention soutenue au pôle humain de leurs objets, elles portent un regard plus relâché sur les techniques elles-mêmes. Une grande partie de la critique féministe embrasse le mode de pensée longtemps dominant dans le champ des cultural studies et des études féministes que Latour appelle « la sociologie du social » (2007), c’est-à-dire une sociologie qui tend à réduire les situations que l’on dénonce à de purs rapports de force, de structure, de sens, de langage et d’identités. Cette grammaire critique du social repose sur des oppositions binaires entre nature et culture, raison et émotion, dominants et dominés, conscient et inconscient, objectif et construit…

Le texte de Donna Haraway « A Manifesto for Cyborgs » (1985, 1re traduction française en 2002) renouvelle le projet d’émancipation critique grâce à la figure du cyborg, en montrant que l’expérience de toute femme, ou plutôt de toute personne, articule et hybride mille éléments hétérogènes comme une subjectivité, un corps, des techniques biomédicales, des ressources informatiques, et ne saurait donc être appréhendée au moyen de dichotomies a priori comme « l’esprit et le corps, l’animal et l’humain, l’organisme et la machine, l’idéalisme et le matérialisme » (éd. orig. : 72). En dissolvant ces catégories binaires, Haraway introduit un autre « trouble du genre » parallèle au « Gender trouble » linguistique (Butler, 2006 [1990]) et au démontage, par Strathern (1988), des catégories occidentales dans les analyses anthropologiques.

Ce texte rejoint les réflexions théoriques de la philosophe Annemarie Mol sur la multiplicité des définitions de l’entité femme selon qu’elle est saisie par différentes sciences. Mol nous invite ainsi à adopter une vision à la fois matérielle et pluraliste du genre et de son rapport avec l’univers technique (Mol 2015). Le Manifeste Cyborg a aussi permis un renouvellement considérable des analyses sur les relations entre genre et technique, avec les écrits sur le « cyberféminisme » (Plant 1998), le « technoféminisme » (Wajcman 2004) et l’oppression masculine comme « technologies de genre » dans la théorie queer (De Lauretis 1987) reprise par Paul Preciado sous la formule « technogenre » (2008). Ces études ont insisté sur le potentiel émancipateur d’internet et des technologies de l’information et de la communication, ou sur la capacité de l’endocrinologie ou du génie génétique à bouleverser l’appréhension naturaliste du genre (Oudshoorn 1994 et Haraway 1997 respectivement).

Peu de travaux interdisciplinaires ayant abordé conjointement la question des techniques, des gestes et des objets du point de vue du genre, ce numéro de Techniques&Culture, coordonné par des chercheuses et chercheurs formés à l’anthropologie, à l’histoire et à la sociologie, ambitionne de regrouper des travaux qui mènent une réflexion critique et sensible au genre sur l’histoire et l’épistémologie des techniques, bref qui s’intéressent à ce que le genre fait à la technologie, au sens où l’entend la revue.

Ce numéro accueillera des études de cas précises permettant d’aborder, parmi d’autres possibles, les questions suivantes, en essayant de les replacer dans les débats conceptuels exposés dans cet appel :

  • l’ autorialité et le genre des objets : qui les fabrique, qui les possède et qui les utilise ? (Anstett et Gélard, 2012 ; Montjaret, 2014) ;
  • la question du corps à corps entre genre et techniques: autrement dit, que font les sujets et les objets ensemble ? ;
  • la construction d’un éventuel nouveau rapport à leur corps pour les femmes suite aux expérimentations techniques récentes autour de questions liées à la physiologie (coupes menstruelles et applications pour smartphones de suivi du cycle d’ovulation).

Des questions plus générales sont également soulevées lorsqu’on s’interroge sur le genre des techniques et les techniques de genre :

  • Est-il pertinent de s’intéresser au genre des techniques plutôt qu’aux seules relations entre genre et techniques ?
  • Comment penser les normes de genres lorsque seuls des dispositifs techniques permettent à certains corps de les confirmer (pour les personnes intersexes et transgenres notamment) ?
  • Est-il possible de penser ensemble certaines théories anthropologiques sur le genre qui défendent l’idée que la pensée humaine a eu pour premier matériau d’observation la différence sexuée (Héritier, 1996) et certaines théories sur l’acte technique comme modèle de la relation sociale (Sigaut, 2012) ?
  • Les espoirs placés dans le potentiel émancipateur de l’univers technique (Faulkner, 2001) sont-ils trop grands, voire naïfs ?

Conditions de soumission

Un résumé de 3 000 caractères maximum, accompagné d’une dizaine d’illustrations. Trois formes d’articles sont envisageables :

  • un article pour la version en ligne disponible en accès immédiat, d’une longueur maximale de 50 000 caractères (espaces compris) et dans lequel toutes sortes d’illustrations (photos, vidéo, audio) sont possibles. Il sera également présenté sur 4 pages prenant la forme d’un « teaser » dans la version papier (avec l’annonce du lien http ; 5 000 à 6 000 signes + 2 images HD).
  • un article pour la version papier de la revue, de maximum 30 000 caractères (espaces compris) accompagnée d’un maximum de 10 images HD (300 dpi) dans lequel l’auteur s’efforcera d’écrire pour des lecteurs extérieurs à son propre champ, exercice impliquant une double exigence de scientificité et de lisibilité (la revue touchant un lectorat interdisciplinaire de sciences humaines et se diffusant en librairie comme un « livre revue » à destination d’un public élargi).
  • un article partant à l’inverse du terrain et des documents, dans lequel l’auteur, se fondant sur des corpus précis, analysera 15 à 20 images, dans un format de maximum 15 000 caractères

Détails pratiques

Les auteurs devront prendre contact avec les coordinateurs du numéro, P. Bonnemère, F. Cochoy et C. Maillet par l’intermédiaire du secrétariat de rédaction de la revue (techniques-et-culture@ehess.fr) pour soumettre leur projet (titre et résumé, projet d’iconographie) accompagné de leur nom, coordonnées, affiliation institutionnelle

avant le 21 novembre 2020.

Une rencontre des contributeurs retenus est prévue à Marseille en janvier 2021. La proposition ainsi que le texte intégral peuvent être envoyés en langue française ou anglaise ; le volume papier paraîtra en français, mais les articles en ligne pourront paraître en anglais.

Consulter le site de Techniques&Culture pour connaître les normes de la revue ou s’adresser à la rédaction : techniques-et-culture@ehess.fr

Techniques & Culture

La revue Techniques&Culture s’intéresse aux dimensions pragmatiques, sociales et symboliques des techniques, des plus « traditionnelles » aux plus modernes. Les cultures matérielles et la matérialité permettent de révéler et de donner un sens concret aux rapports entre les hommes ou entre les hommes (sociétés) et leurs milieux. La revue élabore et coproduit des numéros thématiques, synthèse des avancées les plus récentes de grandes questions anthropologiques qu’elle destine autant au monde savant (revue de rang A) qu’à un plus large public (disponible en librairie et sur internet).

Bibliographie

  • Anstett, E. & M.-L. Gélard 2012 Les objets ont-ils un genre ? Culture matérielle et production sociale des identités sexuées. Paris : Armand Colin.
  • Bard, Ch. 2010 Une histoire politique du pantalon. Paris : Seuil.
  • Bonnemère, P. 2014 « Marilyn Strathern en Mélanésie : un regard critique sur le genre, les objets et les rituels », Tracés, Revue de Sciences Humaines 14 (HS) : 203-221.
  • Bray, F. 1997 Technology and Gender : Fabrics of Power in Late Imperial China. Berkeley : University of California Press.
  • Bray, F. 2007 « Gender and technology », Annual Review of Anthropology 36 : 37-53.
  • Butler, J. 2006 [1990] Trouble dans le genre. Paris : La Découverte.
  • Cockburn, C. 1983. Brothers : Male Dominance and Technological Change. London : Pluto Press.
  • Coffin, J. G. 1996 The Politics of Women’s Work : The Paris Garment Trades, 1750-1915. Princeton, NJ : Princeton University Press.
  • De Lauretis, T. 1987 Technologies of gender, Essays on Theory, Film, and Fiction. Bloomington : Indiana University Press.
  • Descola, P. 2005 Par-delà nature et culture. Paris : Gallimard.
  • Edelman, N. & F. Rochefort dir. 2013 « Quand la médecine fait le genre », Clio. Femmes, Genre, Histoire 37 : 9-176.
  • Faulkner, W. 2001 « The technology question in feminism : A view from feminist technology studies », Women’s Studies International Forum 24 (1) : 79-95.
  • Federici, S. 2014 Caliban et la sorcière, femmes, corps et accumulation primitive, Genève : Entremonde.
  • Foucault, M. 1976 Histoire de la sexualité. Vol. 1 : La volonté de savoir. Paris : Gallimard.
  • Fraisse, G. & M. Perrot dir. 1991 Histoire des femmes en Occident. Vol. IV – Le xixe siècle, (Enc. Histoire des femmes en Occident, Georges Duby et Michelle Perrot, eds). Paris : Plon.
  • Haraway, D. 1997 Modest_Witness@Second_Millennium. FemaleMan_Meets_OncoMouse : Feminism and Technoscience. New York : Routledge.
  • Haraway, D. 2007 [1985] Manifeste Cyborg et Autres Essais. Sciences – Fictions –Féminismes, (anthologie établie par Laurence Allard, Delphine Gardey et Nathalie Magnan). Paris : Exils Éditeur.
  • Héritier, F. 1996 Masculin/Féminin. La pensée de la différence. Paris : Odile Jacob.
  • Knittel, F. & P. Raggi 2013 Genre et Techniques, xixe-xxie siècle. Rennes : Presses universitaires de Rennes (« Histoire »).
  • Knittel, F. & P. Raggi 2019 « Mauss et Sigaut. Réflexions sur les liens entre les techniques et le genre », Artefact. Techniques, Histoire et Sciences humaines 9 : 215-235.
  • Laqueur, T. 1992 La fabrique du sexe. Essai sur le genre et le corps en Occident. Paris : Gallimard.
  • Latour, B. 1997 Nous n’avons jamais été modernes. Essais d’anthropologie symétrique. Paris : La Découverte.
  • Latour, B. 2007 Changer de société – Refaire de la sociologie. Paris : La Découverte.
  • Latour, B. 2015 Face à Gaïa. Huit conférences sur le nouveau régime climatique. Paris : La Découverte.
  • Lett, D. 2012 « Les régimes de genre dans les sociétés occidentales de l’Antiquité au xviie siècle », Annales. Histoire, Sciences Sociales 67e année (3) : 563-572.
  • Mauss, M. 1950 [1936] « Principes de classification des techniques du corps » in Marcel Mauss, Sociologie et Anthropologie. Paris : PUF : 373-375.
  • Mauss, M. 1969 [1931] « La cohésion sociale dans les sociétés polysegmentaires » in Marcel Mauss, Œuvres (T. 3 : Cohésion sociale et divisions de la sociologie). Paris : Éditions de Minuit (« Le sens commun ») : 11-27.
  • Mol, A. 2015 « Who knows what a woman is… On the differences and the relations between the sciences », Medicine Anthropology Theory 21 (1) : 57-75.
  • Montjaret, A. 2014 « Objets du genre et genre des objets en ethnologie et sociologie françaises, Clio. Femmes, Genre, Histoire 40 : 153-170.
  • Nissim, R. 1984 Mamamelis. Manuel de Gynécologie Naturopathique à l’usage Des Femmes. Genève : Dispensaire des femmes.
  • Oudshoorn, N. 1994 Beyond the Natural Body : An Archaeology of Sex Hormones. London : Routledge.
  • Plant, S. 1998 Zeros + Ones : Digital Women and the New Technoculture. London : Fourth estate.
  • Preciado, P. B. 2008 Testo Junkie. Sexe, drogue et biopolitique. Paris : Grasset.
  • Rivière, F. 2016 « Women in craft organizations in Rouen (14th-15th Century) », pp. 93-124 in Eva Jullien and Michel Pauly, eds, Craftsmen and Guilds in the Medieval and Early Modern Periods. Stuttgart : Franz Steiner Verlag.
  • Schmitt-Pantel, P. dir. 1990 Histoire des femmes en Occident. Vol. I – L’Antiquité, (Enc. Histoire des femmes en Occident, Georges Duby et Michelle Perrot eds). Paris : Plon.
  • Scott, J. & E. Varikas 1988 « Genre : une catégorie utile d’analyse historique », Les Cahiers du GRIF 37 (1) : 125-153.
  • Steinberg, S. 2001 La confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution. Paris : Fayard.
  • Strathern, M. 1972 Women in Between : Female Roles in a Male World (Mount Hagen, New Guinea). London, New York : Rowman & Littlefield.
  • Strathern, M. 1978 « The achievement of sex : Paradoxes in Hagen gender-thinking », pp. 171-202 in Eric Schwimmer dir. Yearbook of Symbolic Anthropology. Hurst : McGill-Queen’s University Press.
  • Strathern, M. 1981 « Culture in a netbag : The manufacture of a subdiscipline in anthropology », Man (N.S.) 16 (4) : 665-688.
  • Strathern, M. 1988 The Gender of the Gift. Problems with Women and Problems with Society. Berkeley : University of California Press.
  • Sigaut, F. 2012 Comment Homo devint Faber. Paris : CNRS Éditions.
  • Tabet, P. 1979 « Les mains, les outils, les armes », L’Homme 19 (3/4) : 5-61.
  • Testart, A. 2014 L’amazone et la cuisinière. Anthropologie de la division sexuelle du travail. Paris : Gallimard (« Bibliothèque des Sciences Humaines »).
  • Théry, I. 2007 La distinction de sexe. Une nouvelle approche de l’égalité. Paris : Odile Jacob.
  • Théry, I. & P. Bonnemère dir. 2008 Ce que le genre fait aux personnes. Paris : Éditions de l’EHESS (« Enquête » 7).
  • Vostral, Sh. L. 2008 Under Wraps. A History of Menstrual Hygiene Technology. Plymouth, UK : Lexington Books.
  • Wajcman, J. 2004 TechnoFeminism. Cambridge, UK : Polity Press.
  • Wajcman, J. 2010 « Feminist theories of technology », Cambridge Journal of Economics 34 (1) : 143-152.

Dates

  • samedi 21 novembre 2020

Mots-clés

  • genre, techniques, technologie

Contacts

  • marie-luce rauzy
    courriel : mrauzy [at] ehess [dot] fr

Source de l'information

  • marie-luce rauzy
    courriel : mrauzy [at] ehess [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Ce que fabrique le genre », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 23 septembre 2020, https://doi.org/10.58079/15bh

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