AccueilDe l'image, et qu'elle pense

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De l'image, et qu'elle pense

Of pictures and what they think

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Publié le vendredi 02 octobre 2020

Résumé

Ce séminaire veut en premier lieu se montrer digne de ce mot sur lequel on passe d’ordinaire trop rapidement : il aimerait contribuer à ensemencer. Il tourne autour des deux mots grecs de logos et eikôn, le verbe et l’image pour employer une fois des traductions reçues et commodes. Cela dit on a depuis longtemps renoncé à traduire effectivement le premier, au-delà du prologue de Jean, et il sera plus prudent de faire de même pour le second, sans l’assimiler trop vite à ce latin image qu’il conviendra lui-même de démêler.

Annonce

Direction scientifique

Séminaire d’Agnès Callu, Florian Forestier et Pierre Lochak

Argumentaire

"La beauté des images est logée à l’arrière des choses, celle des idées à l’avant. De sorte que la première cesse de nous émerveiller quand on les a atteintes, mais qu’on ne comprend la seconde que quand on les a dépassées"

Marcel Proust, Le temps retrouvé (addition au Cahier XIX)

Ce séminaire voudrait en premier lieu se montrer se montrer digne de ce mot sur lequel on passe d’ordinaire trop rapidement : il aimerait contribuer à ensemencer. Il tourne autour des deux mots grecs de logos et eikôn, le verbe et l’image pour employer une fois des traductions reçues et commodes. Cela dit on a depuis longtemps renoncé à traduire effectivement le premier, au-delà du prologue de Jean, et il sera plus prudent de faire de même pour le second, sans l’assimiler trop vite à ce latin image qu’il conviendra lui-même de démêler. Sans doute la langue nous renvoie-t-elle immédiatement à une notion d’assemblage pour le premier, de similitude pour le second, et l’on pourrait multiplier les oppositions ou du moins les contrastes, dans bien des domaines : les parties et le tout, le local et le global, les figures et les nombres, l’algèbre et la géométrie, le discret et le continu, pour parler comme les mathématiciens, mais aussi bien le dessin et la couleur ajouteront les peintres, quand les musiciens auront bien entendu leur mot à dire, avec par exemple la hauteur et le timbre, ou encore, de l’intérieur même du “logos” et donc en forme de poupée russe ou de déplacement métonymique, la philosophie et la rhétorique, voire le Timée vs le Sophiste, le Gorgias ou le Phèdre ; à sa manière pseudo- sinisante Alexandre Grothendieck eût sans doute évoqué, dans cet ordre, le yang et le yin, sans qu’il nous faille nécessairement le suivre jusqu’à la fracture convenue entre masculin et féminin.

Deux pôles donc, et leurs difficiles relations ou historiques absences d’icelles. D’une part il s’agira d’explorer dans un certain détail la subordination moderne d’eikôn à logos, qui dans la langue de la philosophie se nomme “tournant linguistique” (ou langagier). D’où vient-il ? En quoi exactement consiste-t-il ? Que s’est-il passé de Kant et Fichte jusqu’à Husserl, Heidegger et le Cercle de Vienne, jusqu’à nous enfin ? Fait alors irruption un signifiant trop souvent muet ou bavard, celui de “science”. Vers quoi fait-il signe ? En quoi consiste cette “science” dont les prémisses sont à traquer en principe sur un temps long de vingt-cinq siècles, à Athènes et à Jérusalem comme en Perse ou à Cordoue, puis à Paris, à Florence, à Bologne et ailleurs, dans les mathématiques comme dans la philosophie et dans la théologie ? Une “science” dont les ambigüités se sont d’ailleurs récemment illustrées avec une tragique cocasserie dans “l’affaire de l’hydoxychloroquine”.

Les thèmes ne manquent donc pas, ils sont même d’une diversité foisonnante mais il ne s’agira pas de céder à la facilité du syncrétisme ni à la prudence frileuse du juste milieu. Tout au contraire, à travers des interrogations les plus spécifiques et détaillées possibles, entrecoupées éventuellement de séances à vocation plus synthétique, nous nous efforcerons de pénétrer plus avant dans l’essence historico-théologico-philosophique des rapports souvent difficiles et conflictuels qu’entretiennent ces deux pôles du “verbe” et de l’ image”. Puis, logiquement si ce n’est chronologiquement, viendrait le temps où, mieux installés peut-être, nous tâcherons d’entrer cette fois, conformément au titre même du séminaire, dans une authentique pensée de l’image et son histoire, à commencer par la définition, infiniment variée, de ce mot ou concept d’image ou eikôn.

P. Lochak

Programme

Lieu : ENS, 45 rue d’Ulm (75005 Paris) en Salle W, 4-ème étage, escalier B ; monter au 3-ème étage, aller au fond du couloir et prendre l’escalier à droite. Possibilité d’accès par ascenseur

15 séances : les 5 novembre, 19 novembre, 3 décembre, 17 décembre, 7 janvier, 21 janvier, 4 février, 4 mars, 18 mars, 1er avril, 15 avril, 6 mai, 20 mai, 3 juin, 17 juin.

  • Séance 1. 5 novembre 2020. Pierre Lochak (avec A. Callu et F. Forestier), « Introduction : sur quelques dichotomies au long cours »
  • Séance 2. 19 novembre 2020. Florian Forestier, « Du schématisme et de la question de l’imagination dans la nouvelle phénoménologie française »
  • Séance 3. 3 décembre 2020. Jean Petitot, « Iconicité et structure : de l’esthétique à la syntaxe »
  • Séance 4. 17 décembre 2020. Alain Connes, « Fragments de vérité (avec deux intermèdes musicaux : la toccata des nombres premiers et motifs rythmiques) »
  • Séance 5. 7 janvier 2021. Agnès Callu, « La/Le Politique des images »
  • Séance 6.  21 janvier 2021. Pierre Antoine Fabre, « Décréter l’image, le Concile de Trente »
  • Séance 7. 4 février 2021. Anne-Marie Miller Blaise, « Le verbe fait image »
  • Séance 8. 4 mars 2021. Gilles Hanus, « L’imaginaire selon Sartre, entre magie et liberté »
  • Séance 9. 18 mars 2021. Christiane Chauviré, « L’image et ses pouvoirs : Peirce et Wittgenstein »
  • Séance 10. 1er avril 2021. Alexander Schnell, « Image et créativité »
  • Séance 11. 5 1avril 2021. Philippe Debroise, « La nature et le rôle de l’imagination chez Oresme »
  • Séance 12. 6 mai 2021. Jean-Luc Nancy, « Imagination transcendantale »
  • Séance 13. 20 mai 2021. Olga Medvedkova, « Le nom dans l’image – le nom de l’image : à l’occasion des “Poèmes sans paroles” (1904) de Wassily Kandinsky »
  • Séance 14. 3 juin 2021. Anca Vasiliu, « La théorie platonicienne de l’image »
  • Séance 15. 17 juin 2021. Laurence Dahan-Gaida, « L’imagination diagrammatique par-delà science et littérature »

Lieux

  • 45, rue d'Ulm
    Paris, France (75005)

Dates

  • jeudi 05 novembre 2020
  • jeudi 19 novembre 2020
  • jeudi 03 décembre 2020
  • jeudi 17 décembre 2020
  • jeudi 07 janvier 2021
  • jeudi 21 janvier 2021
  • jeudi 04 février 2021
  • jeudi 18 mars 2021
  • jeudi 01 avril 2021
  • jeudi 15 avril 2021
  • jeudi 06 mai 2021
  • jeudi 06 mai 2021
  • jeudi 20 mai 2021
  • jeudi 03 juin 2021
  • jeudi 17 juin 2021

Mots-clés

  • image, langage, représentation, création, mathématiques, philosophie

Contacts

  • Agnès Callu
    courriel : agnes [dot] callu [at] ehess [dot] fr
  • Pierre Lochak
    courriel : pierrelochak [at] gmail [dot] com
  • Florian Forestier
    courriel : florianforestier [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Pierre Lochak
    courriel : pierrelochak [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« De l'image, et qu'elle pense », Séminaire, Calenda, Publié le vendredi 02 octobre 2020, https://doi.org/10.58079/15cj

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