HomeCovid-19 in Africa: informative and communicative responses and the social imagination

Covid-19 in Africa: informative and communicative responses and the social imagination

La Covid-19 dans les Afriques : réponses informationnelles, communicationnelles et imaginaires sociaux

*  *  *

Published on Monday, November 02, 2020

Abstract

Ce premier numéro de la revue Conjonctures de Communication ambitionne d’aborder toutes les problématiques communicationnelles et la diversité des défis informationnels qui se sont posés dans les Afriques depuis l'irruption de la Covid-19. Par des monographies et des analyses, il entreprend aussi questionner les imaginaires sociaux saillants avec ou à partir desquels le continent a fait face et vécu avec cette pandémie, en dépit de la performativité très inégales de ses systèmes de santé. Les contributions pourront s’inscrire dans les axes indicatifs suivants : États, gouvernements et parole publique par temps de crise sanitaire ; infodémie, infox, communication et circulation des données : les théories de la diffusion à l’épreuve ; effets de la Covid-19 et mutations des paradigmes de la communication organisationnelle ; médias, discours journalistiques, discours d’expertise, logiques de production ; Covid-19, conspirationnisme et autres imaginaires sociaux ; Covid-19, résilience du monde des arts et du spectacle.

Announcement

Appel à communication pour la réalisation du n° 1 de la revue Conjonctures de communication du Laboratoire d'Analyse des conjonctures de communication du Département de communication de l'Université de Douala.

Revue africaine des Sciences de l’information et de la communication

Argumentaire

Dès son irruption, la Covid-19 a acquis un indice de centralité (Benzi, Klymko, 2015 ; Lawyer 2015) jamais atteint jusque là dans le monde globalisé. Ce qui explique les nombreux travaux pluridisciplinaires qui tentent déjà d’en rendre compte. Au niveau organisationnel Anton (2020), Fall, (2020), Frimousse, Peretti, (2020), analysent ses effets et conséquences sur le management, les changements à conduire pour s’adapter, etc. Sur le plan de la liberté de circulation, Dumont (2020), Sardon (2020) esquissent les leçons à tirer sur l’hypermobilité des populations mondiales et les reconfigurations qui s’en suivent. Des dossiers paraissent dans des revues spécialisées questionnant à la fois les causes, l’impact et les stratégies de lutte (Futuribles, 2020/4, n° 437) ; les bouleversements géopolitiques et géostratégiques des relations internationales (Politique Etrangère, 2020/2 ; Outre terre, 2019/2, n° 57) ; les mutations de la criminalité et de la fraude (Sécurité globale 2020/2, n° 22). Dans la sphère individuelle et familiale, la Revue de neuropsychologie 2020/2 (Volume 12) explore les effets positifs et pervers des confinements, etc. Depuis « l’affaire du sang contaminé » en France (Champagne, Marchetti, 1994 ; Bruguidou, 1993) en passant par la « crise de la vache folle » Lepiller (2019), Masson et al., (2003), Fallon (1998), Sicard (1997), les médias et les dispositifs de communication participent de l’événementialisation et de la mise en sens postmoderne des crises médicales ou sanitaires. Le déferlement de la Covid-19 est venu la rendre plus plausible encore dans un contexte d’emprise panoptique des réseaux sociaux numériques (RSN) sur les régimes de perception et de production des imaginaires sur divers aspects de la vie humaine Pennycook, McPhetres, Zhang (2020), Chan, Nickson et al., (2020), Gao, Zheng et al., (2020), Ellis, Dumas, Forbes (2020). Le rôle des médias dans l’accentuation de la psychose et la spectacularisation des problèmes de santé dans l’opinion est déjà évoqué par Mer (2004), de même que la pression qui est la leur dans la production de l’information en temps de crise sanitaire. Zylberman (2013) a montré comment les psychoses sanitaires sont des occasions pour les Etats même démocratiques d’éroder de manière autoritaire le champ des libertés publiques et souvent les plus sensibles d’entre elles : la liberté d’expression, d’opinion, de la presse avec des conséquences dans la production de l’information, les stratégies éditoriales, la diffusion et la circulation des nouvelles, la sécurité des 

acteurs des médias, etc. Dans le monde et partout en Afriques, la Covid-19 a porté un coup sévère aux arts et à la culture, notamment l’industrie du spectacle. Paradoxalement, ce chambardement a permis à la musique, au cinéma, au théâtre, etc. de se réinventer, d’envisager que leurs modes de consommation ne pourraient désormais qu’être numériques, virtuels. Sans prétendre à l’exhaustivité, ce premier numéro de la revue Conjonctures de Communication ambitionne d’aborder toutes ces problématiques tout en restituant la diversité des défis informationnels qui se sont posés dans les Afriques et les réponses communicationnelles qu’elles ont apportées à cette crise. Par des monographies et des analyses, il entreprend aussi de questionner les imaginaires sociaux saillants avec ou à partir desquels le continent a fait face et vécu avec cette pandémie, en dépit de la performativité très inégales de ses systèmes de santé. Pour ce faire, les contributions pourront s’inscrire dans les axes indicatifs suivants :

1- Etats, gouvernements et parole publique par temps de crise sanitaire

Continent de pandémies et autres crises sanitaires cycliques (choléra, Ebola, etc.), les Etats et gouvernements africains ont l’habitude de parler à leurs populations en de telles circonstances. La soudaineté de la Covid-19 et le brutalisme de ses effets sur le politique, l’économie, le social, le sport, les arts et la culture ont mis en relief les spécificités et les failles de cette parole publique. En puisant dans les ressorts de la communication de crise, les contributions qui s’inscriront dans cet axe s’attarderont, entre autres, sur ses formes, ses stratégies de légitimation au milieu d’autres paroles hyper-médiatisées, les effets recherchés, ses échos et régimes de captation, acceptation, détournement de sens, etc. L’objectif étant de voir comment, dans la lutte contre la Covid-19, Etats et gouvernements ont tiré bénéfice ou non de ce qu’ils ont appris en bien et en mal de la communication (politique, publique, gouvernementale, institutionnelle, etc.) sur les multiples crises sanitaires auxquelles l’Afrique s’est accoutumée.

2- Infodémie, infox, communication et circulation des données : les théories de la diffusion à l’épreuve

Avant la Covid-19, le monde et les Afriques vivaient au rythme de flux d’informations inexactes ou de données aux sources pas toujours fiables. Avec la psychose et le confinement durant lesquels le temps de surexposition aux contenus médiatiques et des réseaux sociaux numériques s’est démultiplié, les défis informationnels se sont avérés nombreux bousculant les classiques des théories de la diffusion. Dans un contexte de défiance vis-à-vis des systèmes politiques, économiques et médiatiques, internet devenu le dispositif refuge plurimodal et plurifonctionnel a remis d’actualité la question de la bonne information et de la meilleure stratégie pour la diffuser. Les contributions de cet axe couvriront tous ces enjeux et débats.

3- Effets de la Covid-19 et mutations des paradigmes de la communication organisationnelle

Pour rester opérationnelles quand elles n’étaient pas contraintes de fermer, les organisations publiques et privées à but lucratif ou non ont dû continuer à communiquer en interne comme en externe. Toutes les dimensions de ces pratiques s’en sont trouvées affectées. Comment et dans quelles proportions ? Quels nouveaux paradigmes ont émergé ? Comment les acteurs se sont adaptés ? Autant de pistes que cet axe suggère d’investiguer dans la diversité des déclinaisons (communication corporate, communication interne, communication internationale, relations publiques, publicité, sponsoring, mécénat, etc.).

4- Médias, discours journalistiques, discours d’expertise, logiques de production

Pris de cours comme tous les autres champs sociaux, les médias et leurs acteurs ont dû dans l’urgence, essayer de continuer à assurer leurs missions (information, éducation, divertissement) parfois au péril de leur vie (plus d’une cinquantaine seraient décédés après avoir été contaminés par le virus d’après l’ONG suisse Press Emblem Campain). Puisqu’il a fallu continuer à se rendre dans les hôpitaux, interviewer médecins, infirmiers, dirigeants politiques, spécialistes, scientifiques, malades, etc., la couverture du Covid-19 a donc été considérée comme une mission dangereuse. Les rédactions se sont trouvées dès lors reconfigurées, les logiques de production (collecte, traitement, diffusion) du travail, les mises en récit des nouvelles aussi. Au-delà, comment les discours médiatiques, journalistiques et des spécialistes ont-ils été construits, relayés, médiatés ? Comment ont-ils continué à exister et faire sens à côté des autres formes de discours (internet, magico-religieux, culturaliste, etc.). Des sentiers et d’autres que les contributions attendues dans cet axe pourront aborder.

5- Covid-19, conspirationnisme et autres imaginaires sociaux

Le complot est entendu comme l’œuvre d’un petit groupe de gens puissants, se coordonnant en secret pour planifier et entreprendre une action néfaste, généralement illégale, affectant le cours des événements de la vie d’un individu, de la sureté d’un Etat, d’une institution, etc. La Covid-19 a été un amplificateur de la circulation des théories du complot en Afriques. Les contributions de cet axe analyseront le conspirationnisme en tant qu’enjeu de compréhension des imaginaires africains de soi, de l’autre et du monde. Elles pourront porter sur les thèmes, les domaines, les formes, les canaux de circulation, etc. Au-delà du complotisme, les contributions de cet axe pourront aussi s’articuler sur l’économie morale des autres imaginaires sociaux avec lesquels les Afriques ont affronté la pandémie et vécu avec elle, s’érigeant en modèle de résilience à la face du monde. L’économie morale sera appréhendée comme système de valeurs et codes culturels qui permettent de comprendre et justifier les 

règles éthiques qui ordonnancent le fonctionnement, la prégnance et la diffusion d’une signification culturelle, magico-religieuse, techno-scientifique, politique, etc. L’économie morale comme normes sociales et logiques de comportement qui structurent les interactions autour d’un phénomène social. Tout en prenant en compte les spécificités des discours complotistes de chaque pays, les contributions mettront l’accent sur la manière dont ces énonciations complotistes s’irriguent mutuellement entre espaces africains.

6 - Covid-19, résilience du monde des arts et du spectacle

Les mesures barrières édictées pour tenter de stopper la propagation de la pandémie ont fortement impacté l’industrie des arts et du spectacle (Télévision, cinéma, musique, etc.). Sur les plans de la production et de la diffusion, des contrats ont été suspendus, des programmations annulées. Les acteurs évoluant dans des environnements déstructurés se sont contraints à la résilience. L’Union Africaine par la voix de la Commissaire des affaires sociales a fait un tour d’horizon des situations au cours d’un Forum virtuel avec les Ministres en charge de la culture dans les Etats membres. Certains pays (Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Bénin, etc.) ont mis sur pied des mécanismes d’appui institutionnels (fonds spéciaux, plans de riposte, etc.). D’autres sont restés indifférents, confirmant ainsi la place résiduelle qu’occupe la culture dans leur vision du progrès social. Or à travers des initiatives novatrices relayés par les médias sociaux, les acteurs de différents secteurs culturels n’ont pas baissé les bras. La Covid-19 a finalement été pour bon nombre, un catalyseur dans l’invention de nouveaux modes de production et de diffusion. Les contributions de cet axe questionneront les moyens et les pratiques de résilience des acteurs, les nouvelles contraintes et opportunités de production et de diffusion. Des propositions portant sur l’évaluation des actions publiques prises ou non dans le sens du soutien aux créateurs sont aussi attendues.

Calendrier

Les propositions (300 à 500 mots) sont attendues au secrétariat du comité éditorial

au plus tard le 25 novembre 2020.

Elles comprendront un titre, le(s) nom (s) de(s) auteur(s), les coordonnées mail, téléphone et affiliation institutionnelle.

Les auteur.e.s. des propositions retenues recevront une notification le 28 décembre 2020. Ils (elles) seront invité.e.s à soumettre un article complet de 45.000 signes pour le 28 février 2021 au plus tard selon la feuille de style de la revue. L’ensemble du dossier sera mis en ligne en Avril 2021.

Contacts

Les propositions sous forme de document Word sont à envoyer aux adresses suivantes :

  • Timothée Ndongue Epangue, Université de Douala, Cameroun, tim_ndongue@yahoo.fr
  • Adrien Bitond, Université de Maroua, Cameroun, bitondadrien@gmail.com
  • Gildas Mouthe, Université de Dschang, Cameroun mouthdas@yahoo.fr

Coordination

  • Thomas ATENGA, Université de Douala
  • Georges Madiba, Université de Douala
  • Timothée Ndongue Epangue, Université de Douala
  • Adrien Bitond, Université de Maroua
  • Gildas Mouthé, Université de Dshang

Subjects


Date(s)

  • Wednesday, November 25, 2020

Information source

  • Thomas Atenga
    courriel : thomas [dot] atenga [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Covid-19 in Africa: informative and communicative responses and the social imagination », Call for papers, Calenda, Published on Monday, November 02, 2020, https://doi.org/10.58079/15ho

Archive this announcement

  • Google Agenda
  • iCal
Search OpenEdition Search

You will be redirected to OpenEdition Search