AccueilLe mandala et ses figures dans la modernité artistique

AccueilLe mandala et ses figures dans la modernité artistique

Le mandala et ses figures dans la modernité artistique

The Mandala and its figures in artistic modernity

Revue « Déméter. Théories et pratiques artistiques contemporaines »

Déméter journal. Contemporary artistic theories and pratices

*  *  *

Publié le jeudi 05 novembre 2020

Résumé

Le numéro #7 de la revue Déméter. Théories et pratiques artistiques contemporaines sera consacré au mandala et à ses figures dans la modernité artistique. Le bouddhisme tantrique, aussi bien le vajrayana indien que le shingon japonais, accorde une place première au mandala comme objet de contemplation symbolisant le corps de loi. En réalisant ou en contemplant un mandala, le pratiquant peut s’éveiller à son identité fondamentale d’avec le corps de loi et ainsi avec le Bouddha universel Vairocana. Ce numéro thématique a pour objectif d’interroger le mandala dans la modernité artistique, dans une perspective qui soulève des questions d’ordre artistique et esthétique. Pour cela, l’approche interdisciplinaire sera la bienvenue : les contributions pourront s’appuyer sur la philosophie, l’anthropologie, l’histoire, la psychanalyse voire les sciences de la nature.

Annonce

Argumentaire

Le numéro #7 de la revue Déméter. Théories et pratiques artistiques contemporaines sera consacré au Mandala et à ses figures dans la modernité artistique.

Le bouddhisme tantrique, aussi bien le Vajrayana indien que le Shingon japonais, accorde une place première au mandala comme objet de contemplation symbolisant le corps de Loi. En réalisant ou en contemplant un mandala, le pratiquant peut s’éveiller à son identité fondamentale d’avec le corps de Loi et ainsi avec le Bouddha universel Vairocana. « Mandala » qui se traduit par « cercle » ou « plateforme » désigne fondamentalement toute réalité manifestée, car, selon la doctrine tantrique, rien ne saurait exister sans être une manifestation de corps de Loi, c’est-à-dire sans posséder l’essence, et par conséquent sans être un mandala. Si toute entité est bien dotée de l’essence (esprit d’Éveil), néanmoins, le bouddhisme ésotérique distingue le Mandala de nature propre, c’est-à-dire le Mandala en soi (le corps de Loi), et ses différentes expressions et représentations symboliques et abstraites, dont le mandala figuratif, support de contemplation. Mais cette distinction entre l’essence et le manifesté est qualifiée elle-même d’illusoire et doit être dépassée. Ainsi, par la pratique du mandala, l’adepte « transforme son corps en un dharmadhātu-mandala » et « provoque ainsi l’épanouissement des vertus de Buddha qui préexistent en lui-même. » Cette prise de conscience s’opère par un mouvement de centration – ce qui fait de la figure du cercle, le mandala le plus simple et le plus accompli. « Forme(s) spontanée(s) surgie(s) des plus profondes couches de l’esprit humain », le mandala n’a ainsi de réalité que dans le mouvement intime et spontané dont il procède chez celui qui l’effectue, mouvement qui opère aussi chez le contemplant.

Le mandala a aussi ses figures hors du champ bouddhique. Selon Carl Gustav Jung, des diagrammes circulaires semblables aux mandalas se retrouvent dans l’art sacré des Indiens Navajos du Nouveau-Mexique par exemple. Par ailleurs Jung qualifie certaines des productions siennes et de ses patients, de « mandalas européens ». Jung voit dans le motif de base du mandala « l’intuition d’un centre de la personnalité, pour ainsi dire d’un point central à l’intérieur de l’âme, à quoi tout se rapporte, par lequel tout est ordonné, et qui représente en même temps une source d’énergie ». Le mandala s’exprime ainsi dans le trait de la main, mais aussi dans le geste dansé libre du corps, de telle manière que le déploiement spatial de son graphisme rende compte de la structure et du dynamisme vital de la psyché.

Figure transhistorique, le mandala semble en même temps trouver une expression propre avec les artistes du XXesiècle : qu’on pense à certaines recherches du peintre Frantisek Kupka, du poète Henri Michaux, ou plus récemment de Richard Long, artiste du Land Art, ainsi que de Tobias Collier ou encore de Paul Sharits pour le cinéma. L’exposition de Jean-Hubert Martin « Magiciens de la terre » (Centre Pompidou, 1989) a également été le vecteur de cet intérêt. Le numéro thématique a pour objectif d’interroger le mandala dans la modernité artistique, dans une perspective qui soulève des questions d’ordre artistique et esthétique. Pour cela, l’approche interdisciplinaire sera la bienvenue : les contributions pourront s’appuyer sur la philosophie, l’anthropologie, l’histoire, la psychanalyse voire les sciences de la nature. Par ailleurs, l’angle lié à la différence des arts sera privilégié, de manière à aborder la diversité des médiums qui structurent le mandala, dans des contributions susceptibles de s’ancrer dans la danse et la peinture, mais aussi le cinéma, la musique, la poésie, les arts de la scène. Quelques directions de recherche seront privilégiées :

  • Dans la mesure où le mandala est une création qui semble transcender aussi bien la diversité géographique que les époques, y a-t-il malgré tout une spécificité du XXe siècle à cet égard ? Quel rapport entre le mandala et les mutations historiques de l’art ? Comment envisager le rapport Orient/Occident ?
  • Comment décrire le mandala sous l’angle de la diversité de ses manifestations ? Quel rapport le mandala, dans sa dimension dynamique, entretient-il à la différence des arts ?
  • Dans quelle mesure le mandala renouvelle-t-il la conception qu’on se fait de la forme en art ? On s’interrogera sur la nature d’un acte qui, pour être spontané, n’en est pas pour autant gratuit mais exprime un ordre, interne mais aussi gestuel. Principe de centration, le mandala abandonne la logique de la représentation, et se définit par son activité, par un régime qui est expressif et opératoire : il agit. Mais comment définir cette action, en des termes artistiques ?
  • De quelle façon, enfin, l’expérience esthétique se structure-t-elle de façon singulière à travers l’opération du mandala ? Dans quelle mesure peut-on parler de rapport à la magie ou au rite, voire au thérapeutique ?

Soumission des contributions

Les propositions de contribution seront soumises aux coordinateurs du numéro thématique le 20 janvier 2021 au plus tard.

Les auteurs dont la proposition aura été acceptée devront adresser leur article le 15 mai 2021 au plus tard.

Les propositions, accompagnées d’une courte présentation bio-bibliographique de l’auteur, doivent être envoyées en format word (.doc) ou opendocument (.dot) aux adresses suivantes :

  • anne.boissiere@univ-lille.fr
  • bruno.traversi@yahoo.fr

Revue Déméter

Déméter est une revue scientifique interdisciplinaire à comité de lecture. La revue, semestrielle, privilégie le dialogue entre les arts (arts plastiques, cinéma, théâtre, danse, musique), ainsi qu’avec les sciences humaines en général (philosophie, histoire, sociologie, anthropologie). La revue est vouée à réfléchir les articulations entre théorie et pratique (pratique artistique ou pratique de l’analyse), entre discours scientifiques et gestes créateurs, entre savoir et imagination.

https://demeter.univ-lille.fr/

Coordination

Ce numéro est coordonné par Anne Boissière (CEAC, Centres d’études des arts contemporains, ULR 3587, Université de Lille) et Bruno Traversi (I3SP, Institut des Sciences du Sport-Santé de Paris, URP 3625, Université Paris- Descartes).

Bibliographie indicative

JUNG Carl Gustav, Commentaire sur le Mystère de la Fleur d'or, trad. Étienne Perrot, Paris, Albin Michel, 1979.

KERÉNYI Charles, JUNG Carl Gustav, Introduction à l'essence de la mythologie, trad. Del Medico, Paris, Payot, 1968.

MICHAUX Henri, Emergences-résurgences, Paris, Skira, 1972.

PAULI Wolfgang, Physique moderne et philosophie, trad. Claude Maillard, Paris, Albin Michel, 1999.

PLOTIN, Traités 27-29, Brisson L., Pradeau J-F. (sous la dir.), Paris, Flammarion, 2005.

RENOU Louis et FILLIOZAT Jean, LInde classique, vol. 2, EFEO, Paris, 1996 (Payot, 1949).

ROUGET Gilbert, La musique et la transe, Paris, Gallimard, 1990.

ROUSTANG François, Il suffit d’un geste, Paris, Odile Jacob, 2004.

TUCCI Giuseppe, Théorie et pratique du mandala, Paris, Fayard, 1989.

ZYSK Keneth G., Asceticism and Healing in Ancient India – Medecine in the Buddhist Monastery, Motilal Banarsidass Publishers, New Delhi, 2e éd., 1998 (1991, Oxford University Press, New York).


Dates

  • mercredi 20 janvier 2021

Mots-clés

  • mandala, cercle, principe de centration, geste, modernité artistique

Contacts

  • Géraldine Sfez
    courriel : geraldine [dot] sfez [at] univ-lille [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Géraldine Sfez
    courriel : geraldine [dot] sfez [at] univ-lille [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le mandala et ses figures dans la modernité artistique », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 05 novembre 2020, https://doi.org/10.58079/15ie

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search