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Arts contemporains et anthropocène

Contemporary arts and the anthropocene

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Publié le jeudi 12 novembre 2020

Résumé

Ce colloque international vise à examiner les façons dont les œuvres de l’art contemporain ‒ qu’elles soient plastiques, photographiques, cinématographiques… ou encore littéraires ‒ pensent les évolutions du monde qui motivent l’usage croissant du terme d’« anthropocène ».

Annonce

Mercredi 20, jeudi 21, vendredi 22 octobre 2021 Saint-Étienne

Argumentaire

L’art de notre temps se montre singulièrement poreux aux problématiques sociétales. Des théoriciens, tel Hal Foster, ont décelé un « retour du réel » dans l’art contemporain ‒ qui se démarque du formalisme et du purisme de la Modernité pour favoriser la création d’œuvres habitées d’une volonté de compréhension et de réflexion sur le monde. Au sein de ses écrits, l’artiste Allan Sekula défend le développement d’un art chevillé sur les réalités politiques. Il y a là un « tournant », qui peut être explicité de diverses manières, mais dont les théoriciens s’accordent pour dire qu’il reflète une inquiétude à l’égard des évolutions de nos sociétés ; les craintes ainsi exprimées concernent, pour bonne part, ce que l’on nomme depuis les années 2000 « l’anthropocène ».  

Ce colloque international visera à examiner les façons dont les œuvres de l’art contemporain ‒ qu’elles soient plastiques, photographiques, cinématographiques… ou encore littéraires ‒ pensent les évolutions du monde qui motivent l’usage croissant du terme d’« anthropocène ». Loin des réalisations témoignant d’une fascination romantique pour une nature proche de son état originel ou encore des productions désignées sous l’expression d’ « art écologique » par Paul Ardenne, il s’agira de prendre en considération des œuvres qui travaillent à problématiser les évolutions de nos modes de vie, à analyser leurs travers manifestes et s’inscrivent activement dans les débats de notre époque, par des modalités qui leur sont propres. C’est ainsi la façon dont l’art peut se faire outil spécifique de compréhension et d’analyse des dysfonctionnements du monde d’aujourd’hui qui se trouvera étudiée.

1/ À la période actuelle, art et journalisme d’investigation tendent parfois à se confondre en des formes hybrides (qui exploitent concomitamment les ressources du livre, du web ou de l’exposition). Mathieu Asselin, Ignacio Acosta ou Guillaume Herbaut proposent ainsi de véritables investigations, faites d’images fixes ou mobiles et de textes, qui contribuent à dénoncer les méfaits des modalités d’exploitation industrielle, des usages déraisonnables de la technologie ou des conséquences désastreuses de l’économie libérale, selon des modalités diversifiées. De tels travaux engagés s’avèrent susceptibles de soumettre la notion d’« anthropocène » à la réflexion critique et présentent ainsi une dimension spéculative.

2/ Les démarches scientifiques cloisonnées ont montré leurs limites (Bruno Latour, Edgar Morin) et la foi en un savoir tout puissant et objectif s’est aujourd’hui érodé. Certains artistes se livrent aujourd’hui à des formes d’enquêtes post-disciplinaires ou « indisciplinées » (Stéphanie Solinas, Camille de Toledo, Mathieu Pernot) qui en viennent à questionner les méthodes traditionnellement employées dans le champ des sciences humaines et sociales. L’art se présente dès lors comme un laboratoire de production de connaissances et un lieu de réflexion épistémologique, loin des segmentations limitatives, dans une volonté de saisie de la complexité des phénomènes. Il incline aussi à une ouverture démocratique de la construction des savoirs.

3/ C’est aussi le singulier rapport au temps ‒ lié à l’anthropocène ‒ que certains artistes contemporains viennent ausculter, passant au crible la propension actuelle à une patrimonialisation généralisée et ses modalités de mise en œuvre (Bruno Goosse). La catastrophe naturelle se trouve également thématisée et questionnée par les artistes d’aujourd’hui. Certains, s’inscrivant dans la lignée des travaux ou des écrits de Robert Smithson, questionnent les mécanismes de l’entropie (Michel Blazy). D’autres s’interrogent sur la possibilité de l’émergence de nouvelles utopies (Camille de Toledo).

4/ Parallèlement à cela, nombreuses sont les réalisations qui sondent la possibilité d’un autre rapport à la « nature » et au « vivant » ‒ qui serait établi sur une collaboration inédite ou retrouvée (Andy Golsdworthy, Olafur Eliasson, Gilles Clément, Tomás Saraceno). Aux antipodes des dualismes établis et des positions hégémoniques, des modalités nouvelles de respect et de réciprocité se trouvent esquissées (Jean-Luc Mylayne).

5/ Ce sont également les relations à autrui qui se trouvent interrogées par certaines pratiques artistiques actuelles, la parole étant donnée à diverses personnes qui contribuent par leurs propos à l’élaboration même des œuvres (Hortense Soichet, Marie Preston…). L’artiste se fait dès lors relais des paroles énoncées, refusant toute posture de pouvoir, au service de relations sociales réinventées. Ainsi se trouvent esquissées de nouvelles formes politiques ?

Modalités de contribution

Les propositions de contribution sont à envoyer avant le 15 janvier 2021

à : daniele.meaux@univ-st-etienne.fr

Elles devront comporter :

  • Les nom et prénom
  • L’adresse électronique
  • Une notice bio-bibliographique de 1 000 signes maximum
  • Un titre
  • Un résumé de la proposition de 3 000 signes maximum

Une réponse sera apportée par le comité scientifique avant la fin avril 2021.

Le programme sera établi à la fin mai 2021.

Comité scientifique

  • Elisa Bricco (Université de Gênes)
  • Yves Clavaron (CELEC, UJM)
  • Valérie Disdier (École Urbaine de Lyon)
  • Simone Fehlinger (ESADSE - CITÉ DU DESIGN)
  • Fabrice Flahutez (CIEREC, UJM)
  • Georges-Henry Laffont (ENSASE / EVS)
  • Philippe Kaenel (Université de Lausanne)
  • Vincent Lavoie (UQAM)
  • Stéphane Lemercier (ESADSE - CITÉ DU DESIGN)
  • Michel Lussault (École Urbaine de Lyon / EVS)
  • Danièle Méaux (CIEREC, UJM)
  • Jean-Pierre Mourey (CIEREC, UJM)
  • Rodolphe Olcèse (CIEREC, UJM)
  • Olga Smith (University of Warwick)
  • Alexander Streitberger (Université catholique de Louvain)

(CIEREC-UJM, ENSASE, ESADSE, Projet A.R.T.S, EUL, Université de Gênes, Université catholique de Louvain)

Lieux

  • Saint-Étienne, France (42)

Dates

  • vendredi 15 janvier 2021

Fichiers attachés

Mots-clés

  • art, anthropocène, savoir, société, nature, vivant

Contacts

  • Danièle Méaux
    courriel : daniele [dot] meaux [at] univ-st-etienne [dot] fr

Source de l'information

  • Danièle Méaux
    courriel : daniele [dot] meaux [at] univ-st-etienne [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Arts contemporains et anthropocène », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 12 novembre 2020, https://doi.org/10.58079/15j9

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