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Killing the father - Considérant journal

Tuer le père

Revue « Considérant »

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Published on Monday, November 23, 2020

Summary

« Tuer le père » : sitôt prononcés, ces mots suscitent l’apparition d’Oedipe, figure centrale de l’imaginaire collectif, au carrefour du mythe, de la tragédie et de la psychanalyse. Le droit n’est pas en reste car « tuer le père », c’est, dans la langue pénale, commettre un parricide. Plus largement se pose la question de savoir comment ce « crime énorme », pour reprendre une formule ancienne, est représenté dans la littérature, les arts, les fictions télévisuelles ou cinématographiques. L’est-il seulement ou est-il occulté ? Est-il réel ou symbolique ? Ces caractères extraordinaires sont-ils mis en lumière ? Autant de questions, parmi d’autres, que la revue Considérant souhaite examiner.

Announcement

Considérant - Revue du droit imaginé n° 4 : « Tuer le père »

Argumentaire

« Tuer le père » : sitôt prononcés, ces mots suscitent l’apparition d’Oedipe, figure centrale de l’imaginaire collectif, au carrefour du mythe, de la tragédie et de la psychanalyse. Le droit n’est pas en reste car « tuer le père », c’est, dans la langue pénale, commettre un parricide. Or, cette incrimination est, à tous égards, extraordinaire. En raison de ce qu’elle protège d’abord : la famille, mais encore la Cité - comme le montrent les travaux de Yan Thomas sur le droit romain. En raison des peines fulminées ensuite, dont la dimension archaïque dans l’exemplarité frappe. Le Code pénal de 1810 prévoyait un cérémonial d’exécution, le condamné à mort arrivant nu-pieds, la tête couverte d’un voule noir ; selon une pratique héritée du Moyen Age, il subissait l’exposition lors de la lecture de l’arrêt, son poing droit devant être tranché avant son exécution. Encore actuellement, le Code pénal aggrave les sanctions en cas d’homicide d’un ascendant.

De fait, derrière la notion de père se joue l’autorité des ascendants au sens large, au premier rang desquels la mère. Non moin saisissant que le meurtre du père se révèle celui de la mère, que Michel Foucault nous fait partager avec Moi Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère. « Tuer le père » revient ainsi à se couper de ses racines et, de manière aiguë, soulève le problème du lien entre l’accusé et sa victime et donc in fine celle de la sanction donnée à l’attachement postulé.

Au-delà, l’approche juridique ne saurait faire l’économie d’une réflexion relative à l’ordre symbolique comme à l’ordre politique. En témoigne historiquement la répression du régicide, crime assimilé au parricide jusqu’en 1832. Sous l’Ancien Régime, les supplices infligés à Ravaillac ou à Damiens, coupables de lèse-majesté, rappellent la gravité de leur acte en assignant leur corps et leur vie au néant. La condamnation de Louis XVI, de même, a pu être envisagée comme l’acte parricide par excellence au niveau de l’Etat, dont la portée dépasse largement et même la France. En témougne également, aujourd’hui encore, une expression devenue presque courante, mais qui conserve, au moins sur le plan métaphorique, une part de violence : « tuer le père ».

Aussi les réprésentations du parricide apparaissent-elles comme autant de reflets d’une réalité complexe tant du point de vue individuel que collectif. A cet égard, les comparaisons entre la France et d’autres pays seront les bienvenues, tant l’imaginaire du lecteur ou du spectateur demeure animé par des oeuvres comme Hamlet ou Les Frères Karamazov. Plus largement se pose la question de savoir comment ce « crime énorme », pour reprendre une formule ancienne, est représenté dans la littérature, les arts, les fictions télévisuelles ou cinématographiques. L’est-il seulement ou est-il occulté ? Est-il réel ou symbolique ? Ces caractères extraordinaires sont-ils mis en lumière ? Autant de questions, parmi d’autres, que la revue souhaite examiner.

Modalités de contribution

Les propositions de contributions d’une longueur de 500 mots environ doivent être envoyées à l’adresse suivante : revueconsiderant@gmail.com

avant le 1er février 2021.

La remise des articles définitifs (50 000 signes maximum) doit avoir lieu au 15 juillet 2021.

Les propositions de contributions sont soumies à une double évaluation à l’aveugle par le comité de lecture, supervisé par les directeurs scientifiques.

Direction scientifique 

  • Nicolas Bareït, Maître de conférences en Droit privé et sciences criminelles à l’Université de Pau et des Pays de l’Adout 
  • Damien Connil, Chargé de recherches au CNRS (UMR 7318 DICE- IE2IA).

Comité scientifique

  • Olivier Cayla,
  • Pascale Deumier,
  • Nicolas Dissaux,
  • Rafael Encinas de Munagorri,
  • Nathalie Goedert,
  • Wanda Mastor,
  • Barbara Villez.

Comité de lecture

  • Marielle de Béchillon,
  • Sophie Delbrel,
  • Lisa Dumoulin,
  • Joana Falxa,
  • Dimitri Löhrer.

Date(s)

  • Monday, February 01, 2021

Keywords

  • père, tuer, psychologie

Contact(s)

  • Nicolas Bareït
    courriel : nicolas [dot] bareit [at] univ-pau [dot] fr

Information source

  • Nicolas Bareït
    courriel : nicolas [dot] bareit [at] univ-pau [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Killing the father - Considérant journal », Call for papers, Calenda, Published on Monday, November 23, 2020, https://calenda.org/816741

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