The current state of moralisation in capitalism
Actualités de la moralisation du capitalisme
L’Homme et la Société journal
Revue « L’Homme et la Société »
Published on Tuesday, December 08, 2020
Abstract
Dans un contexte global où les inégalités économiques atteignent de nouveaux sommets et engendrent des perceptions d’injustices cruelles et insolubles pour les acteurs individuels et collectifs quel que soit leur pays, le capitalisme semble, aux yeux d’une grande majorité, entaché d’une immoralité croissante. Dans le même moment, les déclarations visant la moralisation du marché et de la finance se développent et s’intensifient dans une perspective qui viserait à atténuer les maux présents, sans être suivies d’effets concrets. Par cet appel à articles, L’Homme et la Société souhaite engager le débat sur les transformations présentes qui, sous couvert de moralisation du capitalisme, découragent, démobilisent et en fin de compte démoralisent les possibles vers une autre société.
Announcement
Appel à Articles Actualités de la moralisation du capitalisme (n° 1 /2022 L'Homme et la Société)
Coordination
Dossier coordonné par Jean-Pierre Durand, Bernard Hours, Monique Selim,
Argumentaire
Dans un contexte global où les inégalités économiques atteignent de nouveaux sommets et engendrent des perceptions d’injustices cruelles et insolubles pour les acteurs individuels et collectifs quel que soit leur pays, le capitalisme semble aux yeux d’une grande majorité entaché d’une immoralité croissante. Dans le même moment, les déclarations visant la moralisation du marché et de la finance se développent et s’intensifient dans une perspective qui viserait à atténuer les maux présents, sans être suivies d’effets concrets. Mais surtout, des lois et des décrets ne cessent d’être promulgués sur la « moralisation de la vie publique » qui, de près ou de loin attentent aux libertés individuelles (la pandémie présente couvrant ces démarches de l’argument sanitaire).
Les injonctions paradoxales, qui découlent de cette politique, s’observent partout dans le cadre de l’entreprise, l’environnement, la santé, le politique, le genre etc. et touchent autant les sphères idéologiques que les politiques publiques. Elles demandent à être analysées selon la singularité des logiques en œuvre dans chaque champ social et national, sans oublier la science soumise à des contraintes de concurrence drastiques qui multiplient les contradictions internes.
Cette moralisation s’accompagne de l’intériorisation et de l’incorporation des nouvelles normes qu’elle édicte et en premier lieu celles de la conformité à ce qu’elle déclare comme être le « bien », en général fondé sur « l’évidence » et le « bon sens ». En second lieu, cette moralisation désamorce toute contestation de ce qu’elle avance et de ce qu’elle promeut. Elle construit ainsi une « impossibilité d’agir » ou au moins une « difficulté d’agir » là où elle moralise (entreprise, écoles, lycées, universités, usage des routes, des rues ou des espaces publics de plus en plus codifiés, etc.). Cette « impossibilité d’agir » ne fonctionne pas à la violence —ni physique comme dans certains pays, ni symbolique—, mais par des voies pernicieuses à analyser parce qu’elles se situent dans le droit prolongement de cette moralisation de la vie sociale dans le capitalisme. Elle affaiblit la mobilisation tout en en déplaçant l’objectif. Le mouvement des « gilets jaunes » ne serait-il pas alors le fruit de cette moralisation et de cette impossibilité d’aboutir qui se manifesterait ailleurs, tant les espaces d’expression traditionnels sont tués par la moralisation elle-même ?
Enfin, en reprenant des termes de la critique sociale et politique faite au capitalisme cette moralisation les retourne —en les normalisant pourrait-on dire— et démonétise toute contestation sociale et politique, allant des manifestations de rue jusqu’au syndicalisme en passant par les partis politiques ou les controverses intellectuelles.
Par cet appel à articles, L’Homme et la Société souhaite engager le débat sur les transformations présentes qui, sous couvert de moralisation du capitalisme, découragent, démobilisent et en fin de compte démoralisent les possibles vers une autre société.
Modalités de contribution
Les articles sont à envoyer avant le 30 avril 2021
à :jpd.duran@gmail.com; Monique.selim@ird.fr; Bernard.hours@ird.fr
Les articles son évalués anonymement par 3 lecteurs dont un extérieur au Comité de Rédaction.
Subjects
- Thought (Main category)
- Mind and language > Thought > Philosophy
- Society > Ethnology, anthropology > Political anthropology
- Society > Political studies > Political and social movements
- Society > Political studies > Political sociology
- Society > Political studies > Governance and public policies
- Society > Political studies > Political institutions
Date(s)
- Friday, April 30, 2021
Keywords
- inégalités, État, mouvement social, moralisation politique, difficulté d'agir, acteur, mobilisation
Contact(s)
- Jean-Pierre Durand
courriel : jpd [dot] duran [at] gmail [dot] com
Information source
- Jean-Pierre Durand
courriel : jpd [dot] duran [at] gmail [dot] com
License
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To cite this announcement
« The current state of moralisation in capitalism », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, December 08, 2020, https://doi.org/10.58079/15o1