AccueilPréhistoire et anthropologie entre science, philosophie, politique et internationalisme

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Préhistoire et anthropologie entre science, philosophie, politique et internationalisme

Prehistory and anthropology: between science, philosophy, politics and internationalism

À propos de Gabriel de Mortillet

About Gabriel de Mortillet

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Publié le vendredi 18 décembre 2020

Résumé

Au cours du XIXe siècle, la construction intellectuelle et matérielle de l’archéologie des temps préhistoriques a été un processus complexe et aux origines multifactorielles. Depuis une trentaine d’années, l’appropriation résolument historienne de ces questions, aujourd’hui érigée en domaine d’étude, a marqué une rupture. Elle a permis d’ouvrir la réflexion à une véritable contextualisation intellectuelle et sociale de la Préhistoire en prenant en considération les démarches collectives et individuelles. Ce colloque sera donc l’occasion de réexaminer des concepts, des faits, des objets, des méthodes et des hommes dans une démarche pluridisciplinaire et dans un cadre géographique élargi. 

Annonce

Argumentaire

Au cours du XIXe siècle, la construction intellectuelle et matérielle de l’archéologie des temps préhistoriques a été un processus complexe et aux origines multifactorielles.

Ce processus s’est accompagné de l’élaboration d’un récit historiographique à but de légitimation tant nécessaire qu’utile pour justifier la place, le rôle et l’autonomie de la discipline naissante. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’archéologie a été souvent pratiquée par des savants appartenant à des disciplines distinctes (historiens, philologues, ethnologues, médecins, paléontologues, géologues, etc.) et s’est confondue avec l’anthropologie. Les vestiges matériels du passé étaient alors analysés sous des angles de vue très divers se recoupant d’une façon complexe et suivant des objectifs épistémologiques qui parfois n’étaient pas tout à fait les mêmes pour l’ensemble de ces savants. Des tendances et des courants d’idées dominantes ont cependant structuré ces différents éclairages permettant à l’archéologie préhistorique de se détacher des pratiques et des réflexions strictement antiquaires, historiques et naturalistes pour se doter d’une méthodologie et d’une démarche propres.

Depuis une trentaine d’années, des chercheurs, issus d’horizons scientifiques divers, se sont donné les moyens de dépasser cette historiographie originelle et les lacunes implicites d’une simple narration historique pour se pencher sur la complexité et la richesse de la construction de la discipline. Ces travaux nouveaux ont marqué le regain d’intérêt de la communauté scientifique, en France et dans le reste de l’Europe, pour la Préhistoire. L’appropriation résolument historienne de ces questions, aujourd’hui érigée en domaine d’étude, a marqué une rupture. Elle a permis d’ouvrir la réflexion à une véritable contextualisation intellectuelle et sociale de la discipline en prenant en considération les démarches collectives et individuelles. Ce colloque sera donc l’occasion de réexaminer des concepts, des faits, des objets, des méthodes et des hommes dans une démarche pluridisciplinaire et dans un cadre géographique élargi.

Pour ce faire, le bicentenaire de la naissance de Gabriel de Mortillet (1821-1898) offre l’opportunité de procéder à cette évaluation à travers l’un des acteurs majeurs de la préhistoire et protohistoire européennes, dont l’influence fut déterminante sur le second XIXe siècle préhistorien et au-delà. Les thèses défendues par Mortillet, les cadres interprétatifs et sa méthode chrono-typologique, tout comme sa personnalité même marquèrent toute une génération de préhistoriens et protohistoriens.

Il ne s’agit pas, à travers ce colloque, de se livrer à une évocation à visée mémorielle ou de produire une étude biographique en tant que telle, mais plutôt de suivre le fil du destin particulier de cette éminente personnalité, pour éclairer les caractéristiques d’un univers scientifique, dans son temps, dans son contexte (intellectuel, institutionnel…), dans ses objets et dans sa pratique archéologique.

Le parcours de Mortillet, ingénieur et géologue de formation, étudiant militant et athée à Paris, conservateur de musée, éditeur, élu républicain radical est à bien des égards illustratif d’une intrication entre science, projet de société et représentations philosophiques. Son parcours intellectuel, son engagement politique (socialisme, radicalisme), ses solidarités (matérialisme et sans doute franc-maçonnerie), ses voyages (exil politique puis voyages scientifiques), ses expériences sur le terrain, ses production éditoriales (périodiques, monographies), la reconnaissance de ses pairs (postes professionnels, constitution de collections dans des musées, transmission du savoir, engagement dans les institutions créées par Broca), seront autant d’éléments pris en compte au cours du colloque pour aboutir à un éclairage des conditions d’exercice spécifiques aux anthropologues et préhistoriens ainsi que de leurs contributions aux pratiques et techniques, à l’enseignement et à l’histoire de l’archéologie préhistorique.

Modalités de contribution

Le colloque est organisé en trois sessions thématiques.

Les propositions de communication pourront être déposées en ligne

jusqu'au 28 février 2021.

Comité scientifique

  • C. Blanckaert (UMR 8560 CAK)
  • V. Cicolani (UMR 8546 Archéologie et Philologie d’Orient et d'Occident CNRS-Université PSL)
  • N. Coye (ministère de la Culture, UMR 5608 TRACES)
  • Hurel (UMR 7194 Histoire naturelle de l’homme préhistorique (Muséum national d'Histoire naturelle)
  • M.-A. Kaeser (Laténium, université de Neuchâtel)
  • Ch. Lorre (Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye)
  • S. Péré-Noguès (UMR 5608 TRACES, université Toulouse Jean Jaurès)
  • N. Richard (UMR 9016 TEMOS, université du Mans)
  • N. Schlanger (École nationale des chartes)
  • Schwab, Musée d’Archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye
  • M. Tarantini (Soprintendenza Archeologia Belle Arti e Paesaggio, Firenze)
  • E. Warmenbol (département d’Histoire, Arts et Archéologie, Université libre de Bruxelles)

Comité d'organisation

  • Ch. Lorre, Musée d’Archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye
  • V. Cicolani, UMR 8546 Archéologie et Philologie d’Orient et d'Occident CNRS-Université PSL (ENS-EPHE),
  • A. Hurel, UMR 7194 Histoire naturelle de l’homme préhistorique (Muséum national d'Histoire naturelle, CNRS, UPVD)

Catégories

Lieux

  • Ecole Normale Supérieure de Paris, 45 rue d'Ulm
    Paris, France (75005)
  • Musée d'Archéologie nationale
    Saint-Germain-en-Laye, France (78)

Dates

  • dimanche 28 février 2021

Mots-clés

  • Préhistoire, protohistoire, histoire, musée, collection, patrimoine, archive

Contacts

  • Arnaud Hurel
    courriel : arnaud [dot] hurel [at] mnhn [dot] fr
  • Veronica Cicolani
    courriel : veronica [dot] cicolani [at] ens [dot] fr

Source de l'information

  • Arnaud Hurel
    courriel : arnaud [dot] hurel [at] mnhn [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Préhistoire et anthropologie entre science, philosophie, politique et internationalisme », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 18 décembre 2020, https://doi.org/10.58079/15pq

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