AccueilMourir au loin : perspectives de l’espace post-soviétique

AccueilMourir au loin : perspectives de l’espace post-soviétique

Mourir au loin : perspectives de l’espace post-soviétique

Death and Migration: Perspectives from the Post-Soviet Space

*  *  *

Publié le mercredi 20 janvier 2021

Résumé

Ce dossier de la Revue européenne des migrations internationales propose de s’inscrire dans une thématique de recherche qui connaît un fort renouvellement ces dernières années, celle de la mort et de la migration. Il propose en même temps d’éclairer un espace jusque-là très peu étudié sous cet angle (l’espace post-soviétique) et de développer une approche qui s’intéresse non seulement à la gestion des corps « morts au loin » (morts en migration, morts par la migration), mais également aux effets d’une certaine proximité de la mort en contexte migratoire sur les pratiques de prévoyance et d’entraide mutuelle lorsqu’elles existent, ainsi que sur l’ensemble du projet migratoire. Deux axes principaux vont guider les contributions : le premier concerne les modalités de gestion des morts en contexte migratoire, le second les pratiques de prévoyance et de solidarité liées à la proximité de la mort en migration.

Annonce

Argumentaire

Ce dossier propose de s’inscrire dans une thématique de recherche qui connait un fort renouvellement ces dernières années, celle de « mort et migration ». Il propose en même temps d’éclairer un espace jusque-là très peu étudié sous cet angle (l’espace postsoviétique) et de développer une approche qui s’intéresse non seulement à la gestion des corps « morts au loin » (morts en migration, morts par la migration), mais également aux effets d’une certaine proximité de la mort en contexte migratoire sur les pratiques de prévoyance et d’entraide mutuelle lorsqu’elles existent, ainsi que sur l’ensemble du projet migratoire. Au regard du foisonnement actuel des recherches sur ces thématiques, et malgré un travail de pionnier de Verdery sur les enjeux politiques de la circulation des morts dans l'espace post-communiste (Verdery, 1999), il est remarquable de noter que l’un des espaces migratoires les plus importants à l’échelle mondiale est si peu représenté – cette proposition vise à compenser quelque peu ce manque.

Les migrations au sein de l’espace postsoviétique

Au sein de l’espace post-soviétique, la Fédération de Russie est depuis 1991 le premier pays d’arrivée des migrant·es – et l’un des premiers pays dans le monde[1], parmi lesquels l’écrasante majorité est issue des anciennes républiques soviétiques. Si la variété du phénomène migratoire qui s’est développé dans la région, depuis les « premières » migrations économiques internes à l’URSS jusqu’au circulations actuelles, a été relativement bien étudiée (Thorez, 2007 ; Laruelle, 2010 ; Rahmonova-Schwarz, 2012 ; Abashin, 2014 ; Reeves, 2017 ; Hohmann et Kurbonova, 2018 ; Abashin, 2019 ; Demintseva, 2020), la manière dont sont vécus les décès de parents, collègues, voisins, compatriotes ou simples connaissances au sein des populations immigré.es n’a été que peu explorée.

L’espace postsoviétique ne présente pas d’homogénéité territoriale, démographique, économique, religieuse ou politique. Mais il peut être pensé à partir d’une expérience historique commune, celle de l’Union soviétique (Hann, 2002 ; Fourniau, 2019), et de ses effets particulièrement notables sur les expériences contemporaines en matière de circulations migratoires (qu’il s’agisse d’ingénierie politique en matière de migration, d’un certain rapport à l’étranger, du savoir-circuler, du plurilinguisme et de la familiarité avec la langue russe, etc.). En effet, depuis l’effondrement de l’URSS en 1991, les dynamiques migratoires dans la région se sont largement inscrites dans le maintien de la centralité de la Russie comme pays pourvoyeur de ressources vis-à-vis des pays « frères » : la Russie est rapidement devenue l’un des premiers pays au monde d’arrivée de migrants – dans un premier temps les « compatriotes » russophones qui s’installent ou se réinstallent en Russie, mais rapidement ces flux se sont surtout composés de citoyens des ex-républiques soviétiques (Ukraine, Biélorussie, Caucase et Asie centrale), territoires souvent qualifiés en russe d’« étranger proche » (blizhe zarubjezhe) (Laruelle, 2010). Ainsi, parmi les plus de 12 millions d’entrées sur le sol russe déclarées en 2014 pour des raisons professionnelles, plus de 77 % sont issues des anciennes républiques soviétiques (Hohmann, 2019). Et si plus récemment les destinations migratoires se sont diversifiées (vers la Turquie, la Corée du Sud, les États-Unis ou l’Europe de l’Ouest), la Russie demeure un pays central non seulement dans la géopolitique des flux migratoires, mais également dans les expériences des individus et du savoir-circuler transnational.

Aussi ce dossier a-t-il pour vocation d’éclairer l’actualité de ces circulations et de ces expériences, mais à partir d’une approche spécifique : celle de la circulation de personnes décédées au loin, au sein de cet espace, ainsi que de ses conditions de possibilité. L’analyse des effets réciproques et mutuels de la mort et de la migration (ce que l’une fait à l’autre et réciproquement) s’est particulièrement étoffée durant la décennie qui vient de s’écouler, ainsi qu’en atteste la revue de littérature très complète effectuée récemment par Lestage (2019). Tandis que les travaux de la décennie précédente avaient insisté sur les formes d’organisation des groupes de migrants, formant des communautés, autour du rapatriement ou de l’inhumation des morts (entre autres, Chaïb, 2000 ; Gardner et Grillo, 2002 ; Gardner, 2002 ; Petit, 2005 ; Berthod, 2006 ; Aggoun, 2006), la décennie qui vient de s’écouler a montré la diversification des approches : la violence des frontières et les effets de leur sécurisation sur le risque de mort en migration, les enjeux éthiques et politiques liés à l’identification et à la territorialisation de corps étrangers parfois (souvent) non réclamés, les formes de contestations politiques liées au soin et à la dignité des morts – les siens ou ceux des autres (Heller et Pezzani, 2014 ; Steputtat, 2014 ; Kobelinsky, 2017 ; Kobelinsky et Le Courant, 2017 ; Ural, 2016 ; Stierl, 2016 ; Anteby-Yemini, 2018 ; Berthod, 2018 ; Cuttita et Last, 2020). Le dossier de la REMI qu’avait coordonné Lestage sur la mort en migration en 2012 annonçait déjà cette diversité (Alaoui, 2012 ; Moreras et Tarrés, 2012 ; Saraiva et Mapril, 2012 ; Lestage, 2012), qui n’a fait que se renforcer depuis

Ce dossier propose ainsi de saisir un moment particulier – celui de la mort au loin – au sein d’un espace particulier – l’espace post-soviétique – pour comprendre non seulement comment se perpétuent et s’ancrent les circulations migratoires dans les territoires d’arrivée, mais également comment la gestion des défunts peut contribuer à perpétuer et façonner des groupes transnationaux dans le temps, de part et d’autres des frontières traversées.

Une double problématique est au cœur de ce projet de publication : d’une part, un questionnement sur les logiques financières, logistiques et éthiques – encore très mal connues au sein de cet espace très étendu – qui président à la gestion collective des morts, à leur inhumation sur place ou au rapatriement ; et, d’autre part, une interrogation sur les effets de la mort (sa proximité quotidienne, ses représentations, ses effets sur le sentiment de danger, sur les projets migratoires etc.) sur des pratiques de prévoyances et d’adaptation face au risque, tant en fonction des situations administratives et financières des immigré.es que des contextes sociopolitiques et médiatiques qui entourent les migrations. Tout particulièrement, nous proposons d’explorer les pratiques de collectivisation des ressources liées à a volonté de s’occuper de ses morts, qu’il s’agisse d’organisations associatives ou de mutuelles, de mobilisations politiques, ou de réseaux liés au lieu de travail.

Pour développer ces deux points, nous proposons deux axes thématiques : Prendre soin des morts en migration : identification, circulation, restitution Perception du risque de mort en migration : stratégie, prévoyance, militantisme

Axe 1 : Prendre soin des morts en migration : identification, circulation, restitution des corps

Pourtant sujet récurrent de l’actualité médiatique, les événements de mort « précoce » ou violente ainsi que le soin accordé aux migrant·e·s décédé·e·s n’ont été que relativement peu explorés au sein de l’aire postsoviétique. Il s’agira ici de s’intéresser aux pratiques individuelles, familiales et collectives de gestion de la mort en mobilité, les processus d’identification et de mise en circulation des défunt·e·s. L’exploration des « chaînes d’intervention » des différent.es acteurs et actrices de ces réseaux – familiaux, villageois, religieux, associatifs, mais aussi les pompes funèbres ou les entreprises de transport funéraire – permet de faire intervenir dans l’analyse différentes échelles de contraintes et supports d’actions (politique des frontières, administration de la mort, ressources économiques des familles, ou encore réseaux sociaux, etc.). À partir de réseaux de relations tissés par la mort, il s’agit d’explorer également les modalités pratiques des adaptations rituelles aux conditions de la mobilité (ou de l’immobilité forcée, comme durant la fermeture des frontières liée à l’épidémie de COVID-19), de la multiplication possible des appartenances (identitaires, religieuses, territoriales) et de la constitution de nouveaux espaces de deuil et de lieux de mémoire (Ansari, 2007 ; Rachédi et al., 2016).

En effet, paradoxalement le contexte migratoire peut amener à s’occuper des morts des autres : l’État, en distinguant « ses » morts des morts étrangers (Lestage, 2019), incite parfois l’organisation de groupes d’entraide qui dépassent ces catégories citoyens/étrangers, ayant pour objectif de répondre à une certaine « éthique » du deuil et de la mort. Ainsi, il arrive qu’on n’enterre plus seulement « ses » morts, mais aussi ceux des autres. Or cela exige un investissement en temps, en énergie et en financement qui n’est pas anodin : ces pratiques de soin aux morts en contexte de mobilité interrogent ainsi les manières de faire collectif (Stierl, 2016) et incitent à questionner le sens de la « communauté » (Leservoisier, 2019) – et notamment le lien d’identification avec les morts. Comment dans ce contexte sont négociées les appartenances ethniques, confessionnelles, citoyennes ? L’espace postsoviétique apparaît comme un lieu d’autant plus pertinent pour éclairer ces questions que les conceptions des nationalités héritées de l’Union soviétique et les tensions nationalistes actuelles alimentent la mise en scène de groupes ethnonymiques – les « Azéris », les « Tadjiks », les « Ouzbeks », etc. – pour en faire faire des ensembles aux caractéristiques culturelles et religieuses bien délimitées. La diversité des pratiques accordée aux morts doit permettre de nuancer et complexifier ces appartenances et les réseaux de circulation qu’elles contribuent à tisser.

Axe 2 : Perception du risque de mort : stratégies, prévoyance, militantisme

Ce second axe est sous doute le moins exploré jusqu’à présent. En Russie, le racisme (Zakharov, 2015 ; Agadjanian et al., 2017 ; Abashin, 2020) et la « migrantophobie » (Hohmann, 2019) alimentés quotidiennement par une presse et une géopolitique globalement assez hostiles aux migrant·e·s, ainsi que l’importance des réseaux sociaux dans la circulation des informations « chocs » (qu’elles soient perçues comme « pro » ou « anti » migrant·e·s) et des rumeurs contribuent à rendre très présente la mort comme sujet associé aux migrant·e·s ou au projet migratoire. Il s’agit ici de se demander comment les représentations de la mort associée aux migrant·e·s ou au projet migratoire peuvent influer sur les représentations du risque et les pratiques sociales en lien avec la migration.

Si un certain nombre de recherche dans d’autres régions met à jour l’existence « caisses » de solidarité (Petit, 2005), peu d’études ont été réalisées pour saisir les modalités et les conditions de participation à des réseaux d’entraide – voire les raisons qui pousseraient à ne pas s’y engager. Car, pour des raisons qui peuvent être diverses et qu’il s’agira d’explorer (entre autres, instabilité du séjour migratoire, manque de moyens financiers, isolement, peur de la visibilité que cela peut entrainer, refus de se soumettre au contrôle communautaire ou insertion dans la société d’arrivée qui n’exige pas d’y avoir recours, etc.), toute personne immigrée ne souhaite pas ou n’a pas nécessairement les moyens de participer à des stratégies collectives de traitement des défunt·e·s à titre communautaire. Ce deuxième axe propose d’explorer les perceptions individuelles et collectives liées à la mort, en fonction des situations personnelles d’ordre administratif et professionnel, des impératifs familiaux, des situations de santé ou des projections dans le futur, etc. La proximité de la mort et du risque de mort dans des contextes de précarité migratoire et professionnelle peut déboucher sur des stratégies de prévention et de prévoyance à des degrés d’informalité divers qu’il s’agira d’analyser.

Les effets de la proximité de la mort sur les stratégies de prévoyance peuvent également être approchées du point de vue des familles restées dans le pays d’origine. Depuis longtemps déjà, un certain nombre de travaux sur les migrations s’est intéressé à la migration du point de vue de celles et ceux qui restent (left behind). Nombreux sont ceux ayant souligné les décalages entre les attentes et les projets de vie des migrant·e·s d’une part et de leur famille de l’autre, des liens d’interdépendance parfois pesants que l’attente de revenus peut générer, le rôle des TIC dans la constitution des familles transnationales, etc. (entre autres, voir Archambault, 2010 ; Laruelle, 2010 ; Hoang et Yeoh, 2011 ; Reeves, 2011 ; Ikuomola, 2015 ; Hannaford, 2017 ; Urinboyev, 2017). Toutefois, là encore, peu ont travaillé sur l’effet de la mort sur les familles et sur les sociétés de départ. Pourtant, l’arrivée des cercueils aux aéroports, gares ferroviaires ou routières peut susciter un grand nombre de questions parmi les témoins, portant sur les circonstances de la mort comme sur la valeur d’une vie perdue précocement (Butler, 2009 ; Fassin, 2018), en passant par la possibilité de poursuivre l’engagement migratoire par le biais d’un autre membre de la famille lorsque cela possible. Car, en Asie centrale comme au Caucase, les revenus de la migration constituent une part majeure des ressources des foyers. Comment composer avec un événement tragique qu’est la mort précoce d’un membre de sa famille qui entraine, dans le même temps, une perte potentiellement conséquente de revenus ? Que dire ou faire lorsqu’au contraire, la mort ramène à la famille un « disparu » de la migration, l’une de ces personnes ayant choisi de rompre le lien familial et les obligations qu’il génère ? Sur quelles considérations éthiques voire politiques ces expériences peuvent-elles déboucher ? Ce sont autant d’interrogations qui cherchent à éclairer les liens entre expériences de la mort, réflexivité et stratégies d’adaptation en migration.

Calendrier

  • Lancement de l’appel : 01 janvier 2021
  • Envoi des propositions résumées (réponse dans les semaines qui suivent) : 01 mars 2021

  • Envoi des articles pour évaluation : 01 décembre 2021
  • Envoi des articles dans leur version finale : 01 juin 2022
  • Parution du dossier : 01 décembre 2022

Modalités de soumission

Les propositions d’articles peuvent être rédigées en français ou en anglais et devront comprendre l’affiliation de l’auteur·rice, une proposition de titre et un résumé de 300 mots. Elles peuvent émaner de différentes disciplines des sciences sociales, et sont à envoyer à juliette.cleuziou@univ-lyon2.fr

avant le 01 mars 2021.

Pour plus de détails (normes, nombre de caractères, présentation, etc.) : https://journals.openedition.org/remi/5848

Coordinateur·rice·s du dossier

  • Juliette Cleuziou (maîtresse de conférences au département d’anthropologie de l’Université Lumière Lyon 2. Elle travaille au Tadjikistan depuis 2011, où elle mène des recherches sur l’économie rituelle, la parenté et le genre, notamment dans le cadre des mariages. Elle travaille également en Russie depuis 2008, et s’intéresse aux effets des flux migratoires en provenance du Tadjikistan sur les sociétés d’origine et sur la formation de communautés tadjikes en Russie. Elle coordonne actuellement un projet de recherche sur les dimensions rituelles, économiques et politiques de la gestion des morts tadjiks en Russie)
  • Françoise Lestage (anthropologue, professeure, URMIS, Université de Paris/CNRS/IRD – casier 7027 – 75205 Paris cedex 13)
  • Julien Thorez (géographe, chargé de recherche, CERMI-CNRS-Université Sorbonne Nouvelle-EPHE-INALCO – 27, rue Paul Bert – 94204 Ivry-sur-Seine)

Contacts

remi@univ-poitiers.fr

Références bibliographiques

Abashin Sergey N. (2020) Существует ли в России расизм?, [online]. Last checked on 16/09/2020. URL: http://liberal.ru/migration/7604

Abashin Sergey N. (2019) Returning Home and Circular Mobility: How Crises Change the Anthropological View of Migration, Anthropology & Archeology of Eurasia, 58 (3), pp. 155‑168.

Abashin Sergey N. (2014) Migration from Central Asia to Russia in the New Model of World Order, Russian Politics & Law, 52 (6), pp. 8‑23.

Agadjanian Victor, Menjívar Cecilia and Zotova Natalya (2017) Legality, Racialization, and Immigrants’ Experience of Ethnoracial Harassment in Russia, Social Problems, 64 (4), pp. 558‑576.

Aggoun Attmane (2006) Les musulmans face à la mort en France, Paris, Vuibert.

Alaoui Soraya El (2012) L’espace funéraire de Bobigny : du cimetière aux carrés musulmans (1934-2006), Revue Européenne des Migrations Internationales, 28 (3), pp. 27‑49.

Ansari Humayum (2007) ‘Burying the dead’: making Muslim space in Britain, Historical research, 80 (120), pp. 545-566.

Anteby-Yemini Lisa (2018) Mourir en migration: Le cas des demandeurs d’asile subsahariens en Israël, Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 144, pp. 131‑154.

Archambault Caroline S. (2010) Women Left Behind? Migration, Spousal Separation, and the Autonomy of Rural Women in Ugweno, Tanzania, Signs, 35 (4), pp. 919‑942.

Berthod Marc-Antoine (2018) La circulation des morts, l’ancrage des corps et le deuil sans frontières, Diversité urbaine, 18, pp. 87‑104.

Berthod Marc A. (2006) Expérience Migratoire et Identité Dans La Mort Transnationale: Les Défunts Portoricains Rapatriés de New York, Canadian Journal of Latin American and Caribbean Studies, 31 (61), pp. 145‑168.

Butler Judith (2009) Frames of war: when is life grievable?, London; New York, Verso.

Chaïb Yassine (2000) L’émigré et la mort: la mort musulmane en France, Aix en Provence, Edisud.

Cuttitta Paolo and Last Tamara (2020) Border Deaths: Causes, Dynamics and Consequences of Migration-related Mortality, Amsterdam, Amsterdam University Press.

Demintseva Ekaterina (2020) Migrants in a Post-Soviet City. Introduction, Laboratorium: Russian Review of Social Research, 12 (1), pp. 5‑9.

Fassin Didier (2018) La vie: mode d’emploi critique, Paris, Le Seuil.

Fourniau Vincent (2019) Transformations soviétiques et mémoires en Asie centrale. De l'"indigénisation" à l'indépendance, Paris, Les Indes Savantes.

Gardner Katy (2002) Death of a migrant: transnational death rituals and gender among British Sylhetis, Global Networks, 2 (3), pp. 191‑204.

Gardner Katy and Grillo Ralph (2002) Transnational households and ritual: an overview, Global Networks, 2 (3), pp. 179‑190.

Hann C. M. (2002) Postsocialism: Ideals, Ideologies and Practices in Eurasia, London, Routledge.

Hannaford Dinah (2017) Marriage Without Borders: Transnational Spouses in Neoliberal Senegal, Philadelphia, University of Pennsylvania Press.

Heller Charles and Pezzani Lorenzo (2014) Traces liquides : enquête sur la mort de migrants dans la zone-frontière maritime de l’Union européenne, [Mylène Trouvé et Matthieu Renault trad.], Revue Européenne des Migrations Internationales, 30 (3&4), pp. 71‑107.

Hoang Lan Anh and Yeoh Brenda S. A. (2011) Breadwinning Wives and “Left-Behind” Husbands: Men and Masculinities in the Vietnamese Transnational Family, Gender & Society, 25 (6), pp. 717‑739.

Hohmann Sophie (2019) Migrations post-soviétiques en Russie et affirmation de la Nation, Herodote, 174 (3), pp. 141‑157.

Hohmann Sophie and Kurbonova Rukhshona (Eds.) (2018) Santé et migration en Asie centrale, Cahiers d’Asie centrale, 27.

Ikuomola Adediran Daniel (2015) An exploration of life experiences of left behind wives in Edo State, Nigeria, Journal of comparative research in anthropology and sociology, 6 (1).

Kobelinsky Carolina (2017) ‪Exister au risque de disparaître. Récits sur la mort pendant la traversée vers l’Europe, Revue Européenne des Migrations Internationales, 33 (2), pp. 115‑131.

Kobelinsky Carolina and Le Courant Stefan (2017) La mort aux frontières de l’Europe. Retrouver, identifier, commémorer, Paris, Le Passager Clandestin.

Laruelle Marlène (2010) Dynamiques migratoires et changements sociétaux en Asie Centrale, Paris, Petra.

Leservoisier Olivier (2019) L’association Pulaar Speaking à la croisée des chemins. Dynamiques migratoires et débats autour du sens à donner à l’action communautaire au sein du collectif migrant haalpulaaren (Mauritanie, Sénégal) aux États-Unis, Revue Européenne des Migrations Internationales, 35 (1&2), pp. 125‑147.

Lestage Françoise (2019) Comment les cadavres des migrants sont devenus des objets sociologiques. Notes sur quelques travaux en sciences humaines et sociales (2012-2018), Critique internationale, 83 (2), pp. 193‑203.

Lestage Françoise (2012) Entre Mexique et États-Unis : la chaîne entrepreneuriale de la mort des migrants, Revue Européenne des Migrations Internationales, 28 (3), pp. 71‑88.

Moreras Jordi and Tarrés Sol (2012) Les cimetières musulmans en Espagne : des lieux de l’altérité, Revue Européenne des Migrations Internationales, 28 (3), pp. 13‑26.

Petit Agathe (2005) Des funérailles de l’entre-deux Rituels funéraires des migrants Manjak en France, Archives de sciences sociales des religions, 131‑132, pp. 87‑99.

Rachédi Lilyane, Montgomery Catherine and Halsouet Béatrice (2016) Mort et deuil en contexte migratoire : spécificités, réseaux et entraide, Enfances Familles Générations. Revue interdisciplinaire sur la famille contemporaine, 24.

Rahmonova-Schwarz Delia (2012) Family and transnational mobility in Post-Soviet Central Asia: labor migration from Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan to Russia, Baden-Baden, Nomos.

Reeves Madeleine (2017) A Family Affair, in Sophie Roche Ed., The Family in Central Asia. New perspectives, Berlin, Klaus Schwarz Verlag, pp. 273‑288.

Reeves Madeleine (2011) Staying put? Towards a relational politics of mobility at a time of migration, Central Asian Survey, 30 (3‑4), pp. 555‑576.

Saraiva Clara and Mapril José (2012) Le lieu de la « bonne mort » pour les migrants guinéens et bangladais au Portugal, Revue Européenne des Migrations Internationales, 28 (3), pp. 51‑70.

Steputtat Finn (2014) Governing the dead: sovereignty and the politics of dead bodies, Manchester, Manchester University Press.

Stierl Maurice (2016) Contestations in death. The role of grief in migration struggles, Citizenship Studies, 20 (2), pp. 173‑191.

Thorez Julien (2007) Itinéraires du déracinement. L’essor des migrations de travail entre l’Asie centrale et la Russie, Espace populations sociétés. Space populations societies, 1, pp. 59‑71.

Ural Nur Yasemin (2016) Mourir en diaspora : les pratiques funéraires des « minorités » musulmanes originaires de Turquie en Allemagne et en France, Paris, EHESS.

Urinboyev Rustam (2017) Establishing an “Uzbek Mahalla” via Smartphones and Social Media: Everyday Transnational Lives of Uzbek Labour Migrants in Russia, Constructing the Uzbek State: Narratives of Post-Soviet Years.

Verdery Katherine (1999) The Political Lives of Dead Bodies: Reburial and Postsocialist Change, New-York, Columbia University Press.

Zakharov Nikolay (2015) Race and racism in Russia, Houndmills, Basingstoke, Hampshire, Palgrave Macmillan.

Note

[1] Au quatrième rang mondial en nombre d’entrées sur le territoire, selon le rapport 2020 de l’UN-Migration (IOM), derrière les États-Unis, l’Allemagne et l’Arabie saoudite.


Dates

  • lundi 01 mars 2021

Mots-clés

  • mort, migration, espace post-soviétique, rituel transnational, risque, prévoyance, solidarité, death, migration, post-Soviet space, transnational rituals, risk, foresight, solidarity

Contacts

  • Audrey Brosset
    courriel : remi [at] univ-poitiers [dot] fr

Source de l'information

  • Audrey Brosset
    courriel : remi [at] univ-poitiers [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Mourir au loin : perspectives de l’espace post-soviétique », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 20 janvier 2021, https://doi.org/10.58079/15tb

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search