AccueilLes sciences humaines et sociales à l’heure du numérique : qui est le peuple ?

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Les sciences humaines et sociales à l’heure du numérique : qui est le peuple ?

The humanities and social sciences in the digital age: who is the people?

Séminaire doctoral francophone en ligne du Collège européen francophone en sciences humaines et sociales

Francophone doctoral online seminar at the European Francophone College of the Humanities and Social Sciences

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Publié le vendredi 15 janvier 2021

Résumé

Cet appel est destiné aux doctorants francophones en sciences humaines et sociales des universités de l’Alliance 4EU+ et d’autres établissements. Les organisateurs de ce séminaire-wébinaire se posent pour objectif de mener une réflexion méthodologique, épistémologique et conceptuelle sur le numérique et d’effectuer des études de cas dans différents domaines de recherche appartenant à l’univers des sciences humaines et sociales, en se concentrant autour d’un thème fédérateur – le peuple. Les organisateurs invitent les propositions de réflexion concernant le peuple dans tous les sens du terme : en tant que construction politique, sociale, nationale, géographique, linguistique ou ethnique.

Annonce

Séminaire doctoral francophone en ligne du Collège Européen Francophone en Sciences Humaines et Sociales organisé dans le cadre du Projet de l’Alliance 4EU+ « Dimension Francophone »

Présentation

Le développement de l’informatique et du réseau Internet a provoqué un grand bouleversement des sociétés, de notre rapport à l’information et de nos pratiques quotidiennes. Il en est de même pour la recherche, notamment pour les sciences humaines et sociales : la « révolution numérique » a forcé à repenser les problématiques et les méthodologies de recherche ainsi qu’à en trouver des nouvelles, plus adaptées. En même temps, les repères traditionnels des activités académiques (espace, divulgation du savoir, institutions, etc.) changent diamétralement à l’échelle mondiale.

Depuis ses origines, l’informatique est un outil pour les sciences humaines et sociales, mais l’accélération de l’utilisation des techniques numériques au cours de la dernière décennie affecte profondément les pratiques et le rapport à la science aussi bien des milieux académiques que des personnes non-initiées au monde savant. Le numérique, dans son développement rhizomatique, n’est plus uniquement un outil de recherche mais devient également un objet d’étude, ainsi qu’un terrain, un instrument et une méthode (Bourdeloie, 2014). A travers la navigation hyperdocumentaire et l’accès ouvert (open access), l’impératif numérique ouvre de nouveaux types de raisonnement et des voies des connaissance. Néanmoins, ces technologies ne peuvent que démultiplier et prolonger la réflexion scientifique, sans jamais la remplacer (Wieviorka, 2013). La modélisation et la programmation informatiques permettent de visualiser et d’imager des concepts et des connaissances abstraites, mais cette production peut devenir éphémère si son application de codage devient obsolète (Grau, Hoth, Wandl-Vogt, 2019) ou en cas d’incompatibilité entre interfaces différentes (Plantin, Monnoyer-Smith, 2014). Et même si la visualisation est réussie, elle ne peut pas exister en soi sans avoir un fondement clair dans l’interprétation et l’analyse des sciences humaines (Drucker, 2011).

D’une certaine façon, l’avènement du numérique dans la société a rendu visible et tangible une population (Lévy, 1997), l’enjeu est de réfléchir à la manière dont la dimension numérique impacte ces multiples constructions. A l’heure des Big Data et de l’individualisation des expériences numériques, les frontières de la notion de peuple s’effacent progressivement, notamment avec la nouvelle génération née à l’ère du numérique et qui peut être définie comme une « génération globale » (Tubella, 2015). De même, le tournant numérique permet à des milieux économiquement et socialement défavorisés d’avoir une visibilité plus forte, par exemple, à travers les pratiques liées à l’utilisation des téléphones portables (Allard, 2017). Dans les champs sociologique, ethnographique et anthropologique, il devient difficile d’utiliser uniquement une méthodologie empirique, puisqu’avec le développement des techniques d’information et de communication, l’objet d’étude n’est pas figé et se trouve en mouvement et changement permanent. Même si pour l’historien le corpus reste défini par les sources et les archives, les techniques numériques ouvrent une multiplicité des choix d’approche et des usages, qui permettent de visualiser et ancrer sa recherche, touten exigeant une justification claire de ces choix et l’intégration de ces analyses dans un champ transdisciplinaire (Costa, 2012).

3 axes de réflexion sont proposés :

Le peuple comme un objet d’étude sociohistorique à l’heure du numérique

Les études des réseaux sociaux – à la fois objets d’étude et outils numériques, différentes propositions transdisciplinaires au sujet d’études de cas en lien avec « le peuple ». L’utilisation des outils numériques dans l’étude historique, géocodage en croisement avec des données sociohistoriques (approche géomatique), études statistiques et quantitatives, prosopographie et étude des réseaux. La recherche engagée et les enjeux éthiques à l’heure du numérique. Questionner l’approche spatiale dans le domaine d’histoire.

Littérature et art à portée de clic

Conception et étude des nouveaux corpus littéraires digitalisés, l’accessibilité des sources, distant reading, approches computationnelles d’analyse des textes, lexicométrie, lexicographie, lexicologie et numérique – études comparatives de la notion-clé « le peuple » ; L’art numérique et le peuple, le discours et la perception du peuple dans l’art numérique et les nouveaux médias artistiques, la digitalisation de l’art et l’accessibilité à un public large et diversifié, questionner la démocratisation de l’art. Participation de l’art numérique dans les mouvements sociaux, l’art engagé et le peuple. L’analyse des rapports entre les biens culturels et médiatiques.

Le peuple et ses contextes conceptuels

La mise en perspective de la notion de peuple avec d’autres notions fondamentales (société, culture, politique, etc.). Le numérique permet-il de mieux recontextualiser le concept de peuple ou, tout au contraire, contribue à son isolement? Numérisation des archives, accès aux nouvelles sources ; les archives du web : utilisation et analyse ; développement des recherches transnationales et transchronologiques sur le thème du peuple. Dimension historique des recherches comparatives ayant pour concept-vedette le peuple. L’application des méthodes pré-numériques (entretiens, enquêtes, analyses du terrain etc.) dans la conception des recherches à l’heure du numérique.

Les thématiques et les questionnements abordés dans ces trois axes portent un caractère transversal, le comité est donc ouvert aux propositions interdisciplinaires, qui permettent de découvrir l’objet d’étude sous un angle innovant.

Modalités de contribution

Les propositions de communication (résumés de 300-400 mots avec un titre et 2-3 références bibliographiques) sont à envoyer à seminarium.okf@uw.edu.pl

avant le 18 janvier 2021 inclu.

Les propositions ne doivent pas être l’objet d’un texte publié ou soumis à publication dans une revue scientifique. Sélection des candidatures et réponse aux participants : le 8 février 2021.

Webinaire: les panels de 3 participants chacun seront organisés selon les sujets des propositions reçues et quelques sessions de discussions libres sous forme de groupes de travail entre les doctorants et les professeurs selon les sujets seront organisés en parallèle.

Le séminaire a lieu dans le cadre du Projet de l’Alliance 4EU+ « Dimension Francophone », dont l'organisateur principal est le Centre de civilisation française et d'études francophones de l'université de Varsovie en coopération avec Sorbonne Université, Université Charles de Prague, Université de Heidelberg, Université de Milan et Université de Copenhague. 

Conseil scientifique

  • prof. Maciej Abramowicz (Université de Varsovie) – Président du Conseil scientifique,
  • dr Nicolas Maslowski (Université de Varsovie),
  • prof. Xavier Galmiche (Sorbonne Université),
  • prof. Iwona Pugacewicz (Sorbonne Université),
  • prof. Eva Beránková (Université Charles de Prague),
  • prof. Sven Externbrink (Université de Heidelberg),
  • prof. Marco Modenesi (Université de Milan),
  • prof. Chiara Molinari (Université de Milan),
  • prof. Jørn Boisen (Université de Copenhague),
  • prof. Lisbeth Verstraete-Hansen (Université de Copenhague)

Comité d’organisation

  • prof. Maciej Abramowicz (Université de Varsovie),
  • Alicja Jaworska (Université de Varsovie),
  • dr Nicolas Maslowski (Université de Varsovie),
  • dr Marija Podzorova (Université de Varsovie)

Lieux

  • Université de Varsovie, ul. Dobra 55.
    Varsovie, Pologne (00-312)

Dates

  • lundi 18 janvier 2021

Mots-clés

  • science humaine, science sociale, numérique, épistémologie, méthodologie, peuple

Contacts

  • Marija Podzorova
    courriel : maria [dot] podzorova [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Marija Podzorova
    courriel : maria [dot] podzorova [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les sciences humaines et sociales à l’heure du numérique : qui est le peuple ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 15 janvier 2021, https://doi.org/10.58079/15ut

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