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La santé mondiale et la science

World health and science

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Publicado el viernes 29 de enero de 2021

Resumen

Cet appel est destiné aux chercheurs en sciences humaines et sociales travaillant sur les pandémies, telles que celles du choléra, du sida, ou encore du covid-19. Ce colloque, qui prend pour point de départ la diffusion du choléra en Haïti, a pour objectif de conduire une approche interdisciplinaire et une réflexion méthodologique, conceptuelle dans différents domaines de recherche touchant aux sciences humaines et sociales, privilégiant les réflexions sur la santé mondiale et les organisations globales, l’évaluation des institutions internationales interventionnistes dans les périphéries vulnérables, la crise sanitaire et la diplomatie mondiale, la place de la science au service de l’intérêt général, la résilience des victimes d’épidémie (sida, choléra, covid-19…) et la gestion lacunaire des organisations internationales.

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Dates et lieux

Du 28 eau 29 Octobre 2021 (webinaire /virtuel)

Paris et Port-au-Prince (en présentiel)

Argumentaire

En hommage au Dr Renaud Piarroux[1] pour sa contribution scientifique à la vérité sur l'introduction du choléra en Haïti

L’introduction du choléra en Haïti, considérée comme une question sensible[2] fait l’objet de débat et de controverses. En effet, les troupes népalaises de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) sont accusées d’en être les principales responsables. Cette responsabilité est étayée, à l’aide d’outils scientifiques, par Dr. Renaud Piarroux, spécialiste du choléra, qui a conduit une enquête approfondie sur la question[3].Sa démonstration prend le contrepied de 21 scientifiques de nationalités différentes, soupçonnées de manipulation, qui ont privilégié les liens entre le choléra et l’environnement.[4]

 Il s’agit pourtant d’une révélation erronée qui a nourri longtemps le refus de l’ONU de s’absoudre de ses fautes et de répondre à l’irruption de la souffrance dans l’espace public[5] et aux demandes de réparation exprimées par les associations de victimes.[6] Celles-ci ont eu recours à des modalités d’action collective (déplacements, sit-in, manifestations…) dans une interaction permanente avec la société civile internationale,[7]qui se montre sensible aux revendications des acteurs locaux. Des années plus tard, l’ONU reconnait « moralement » sa responsabilité dans l’introduction du choléra en Haïti mais nie toute responsabilité « juridiquement ». A ce sujet, le Secrétaire Général de l’ONU déclare : 

« Au nom des Nations Unies, je tiens à dire très clairement : nous nous excusons auprès du peuple haïtien. Nous n'avons tout simplement pas fait assez en ce qui concerne l'épidémie de choléra et sa propagation en Haïti. Nous sommes profondément désolés pour notre rôle »[8]a déclaré le Secrétaire général de l’ONU le 1er décembre 2016 au cours d’une réunion en assemblée générale. [9]

Cette reconnaissance tardive du secrétaire général soulève des critiques quant aux défaillances de l’ONU face à la nécessité de protéger les populations civiles, notamment en Haïti dont les capacités de l’Etat ne permettent pas d’assurer l’accès à des services de base (santé, éducation) et les aider à satisfaire à leurs besoins vitaux(eau, alimentation, etc.).On peut voir qu’au « cœur de ces situations d’extrême vulnérabilité qui accompagnent les situations d’absence ou de grande fragilité de l’Etat, il est possible de soutenir les stratégies de survie des populations. »[10]Il est à se demander en quoi les violations des droits humains sont-elles imputables à l’ONU ? La notion de crimes internationaux est-elle applicable ?[11]Comment l’ONU en position d’accusée pourrait-elle être amenée à produire la vérité « élaborée et validée » pour l’histoire ?

Ces interrogations inspirent la réflexion sur le rôle de l’ONU en Haïti et  son bilan en matière de recherche de la paix en Haïti. En effet, c’est une société en proie à l’instabilité politique qui espère de l’institution onusienne des solutions apaisantes dignes du respect des droits humains,[12]aux termes de nombreuses missions en Haïti : la MINUHA (Mission des Nations unies en Haïti), la MANUH (Mission d’appui des Nations unies en Haïti), la MITNUH (Mission de transition des Nations unies en Haïti), la MIPONUH (Mission de police civile des Nations unies en Haïti), et la MINUSTAH, MINUJUSTH (Mission des Nations Unies pour l’appui à la Justice en Haïti), BINUH(Bureau intégré des Nations Unies en Haiti). Cet interventionnisme a tenté d’empêcher l’explosion de la société haïtienne, mais sa défaillance met en danger la sécurité de la population. L’Etat haïtien se devait de protéger ses populations, mais « là où il ne le pouvait pas, il appartenait aux autres de le faire. »[13] souligne Bertrand Badie. Dans ces conditions, la responsabilité de protéger de l’ONU est-elle engagée ? A-t-elle failli à sa mission ? Au-delà du cas haïtien, comment conceptualiser et théoriser les défaillances des agents onusiens.[14]

Alors que l’Organisation des Nations Unies en deux occasions en 1994 et en 2004 s’est montrée à l’avant-garde des principes indiscutables de la grammaire démocratique, à travers différentes missions de paix , par la mobilisation de son expertise et de ses ressources, l’importation du choléra en Haiti et le nombre de victimes qu’elle entraine, ouvrent des perspectives épistémologiques à trois concepts le « biopouvoir », la « politique d’inimitié » et la « nécropolitique ».

Le premier est défini par Michel Foucault comme la souveraineté du pouvoir exercée sur la capacité à faire mourir, laisser vivre son ennemi et sur la manière de déterminer la fin de sa vie [15]Puis, la « politique d’inimitié » est une politique obsessionnelle de séparation d’avec tout ce qui n’est pas soi-même, c’est le prolongement du projet colonial porté par les Etats occidentaux qui distinguaient les maitres des esclaves, et aujourd’hui font la distinction entre ami et ennemi , entre semblables de même sang, de même race et d’autres ( le musulman, le nègre, l’arabe, le migrant).[16]

Alors que la nécropolitique « s’applique de manière générale à toutes les formes de domination fondées sur le gaspillage considérable des vies humaines. Il s’agit très souvent de régimes de domination sans responsabilité, dans lesquelles la souveraineté consiste en l’exercice d’un droit de vie et de mort sur ceux et celles que l’on a, au préalable, réduit à l’état d’objet. »[17]

La mobilisation de ces concepts nous permettra d’éclairer et d’approfondir les relations entre les populations des sociétés fragiles et les missions onusiennes, en tant que forces de substitution à l’Etat perçu comme structure de survivance de la post-colonie. Il faudrait dépasser le cadre étroit de l’analyse à Haïti et s’intéresser à d’autres aires géographiques, et aux enjeux sanitaires et aux politiques de santé au niveau mondial qui visent la réduction des effets néfastes des maladies.[18](Le Coronavirus vient de nous le rappeler).

Selon une perspective analytique et pluridisciplinaire, les contributions pourraient examiner les questions suivantes :

1.Penser le traumatisme et la souffrance des victimes à travers le droit international

Cette difficulté de l’ONU de reconnaitre ses fautes, située dans le contexte du post-séisme du 12 janvier 2010, est perçue comme « un mépris envers les populations locales »[19], une honte, une douleur pour les survivants dont la mémoire garde le spectacle affreux des milliers de corps déchiquetés, amputés, décomposés, laissés sous les décombres.[20]Les inhumations sauvages, les fosses communes improvisées dans un pays où le mort est un être vivant dans l’imaginaire, renforcent l’effroi des victimes du choléra.[21] Quels mécanismes de réparation à mettre en œuvre en faveur des victimes ? La demande de réparation des victimes est-elle recevable en regard du droit international ? Quels regards le droit international public porte sur la question de la réparation des torts causés par l’ONU dans le cadre d’une opération de paix ? Comment définir les responsabilités des missions des opérations de paix onusienne, leurs pouvoirs et leurs limites ?

 Il importe de considérer le droit international, sous l’angle de la confrontation du puissant et du faible, et le corps des victimes comme lieu de vérification d’un pouvoir de domination politique et d’actualisation de la référence coloniale distillée par l’éradication des grandes épidémies de son temps (la lèpre, la peste ou la maladie du sommeil), qui n’est pas sans lien avec la « mission civilisatrice » en Afrique.[22] Des contributions mettront en évidence les liens de la post-colonie avec le traitement de l’ONU aux victimes du choléra, contribuant ainsi à une réflexion constructive sur les études post coloniales en lien avec les pathologies dans les pays du Sud.

 L’analyse de la pénétration du choléra introduit une nouvelle grille : le corps défait par la maladie renvoie à des représentations coloniales dans une société qui en garde les séquelles. A travers l’expérience du choléra, la victime vit dans sa chair par procuration les souffrances de la traversée : ce qui est chargé de l’humanisation de la société haïtienne y assure désormais la prolongation de la mort.[23] Il renoue ainsi avec le cauchemar du passé  en se « pensant dans le pays où il vit »[24]: l’humanisme européen annoncé dans les colonies « apparut sous la figure de la duplicité, du double langage et du travestissement du réel ».[25]Mais le corps entre la vie et la mort, prend le dessus, organise sa résistance, demande des comptes aux autorités nationales pour avoir failli à leurs responsabilités, d’avoir contribué à la « désolation »[26] du sujet et à l’expression d’une citoyenneté dévaluée.

2. Pathologies et respect de la tradition

Les victimes du choléra sont inhumées dans des conditions expéditives peu respectueuses du sacré en matière funéraire. Les dépouilles sont exposées, lavées, touchées en général, mais dans le cas des victimes du choléra, les habitus culturels sont solubles dans les postures prudentielles. Or, les paysans accordent une importance particulière aux rites funéraires : ils consacrent leurs maigres économies à un bel enterrement cherchant non seulement dans les funérailles une « influence sur le sort de l’âme outre-tombe » mais également ils expriment leur souci « à l’idée qu’ils n’auront pas de veillées et qu’ils seront ensevelis dans un cercueil fait de planches grossières ».[27]

De plus, l’épidémie du choléra qui suscite peurs et passions déchainées, a servi de prétexte à des attaques contre les vodouisants, des prêtres-vodou comme étant des boucs émissaires, soit quarante-cinq ont été lynchés depuis le début de l’épidémie, « battus à coups de machettes et de pierres avant d’être brûlés dans la rue. »[28] Qu’est ce qui explique cette tendance du bouc émissaire ? Paul Farmer à propos des victimes du sida en Haïti analyse l’influence de la sorcellerie et de l’empoisonnement sur les grands malheurs qui frappent les haïtiens. « L’origine de ces conceptions se lit dans le mot makandal, qui désigne toujours du poison, magique, toxique ou les deux. Citons Dieudonné parlant de son agresseur : « Il n’était pas idiot, il savait ce que doit faire un type sans arme. Si c’est quelqu’un [qui m’a envoyé ma maladie], alors c’était un makandal et ça venait de la jalousie. Ces conceptions, ces préoccupations et ces peurs sont inextricablement mêlées aux réalités des maladies graves » soutient Paul Farmer.[29] Il y a lieu de s’interroger sur les liens entre maladies et représentations anthropologiques.

3. Les luttes et mobilisations d’une « diplomatie contestataire »

Les victimes du choléra sont-elles des déviants ? D’une part, leurs actions ne sont pas soutenues par l’Etat en Haïti, en raison de sa faiblesse,[30] de l’autre ces victimes sont perçues par l’ONU comme étant des « outsiders » c'est-à-dire étrangers aux normes, réfractaires au système international, adeptes de  la « diplomatie contestataire ».[31]Celle –ci se déploie loin de la tribune et des discours des diplomates, s’organise par une alchimie nettement pesée de misère sociale, de tensions sociales, de démonstrations de corps exposés, à l’agonie, de corps mourants en témoignage des échecs des élites locales qui n’ont pu limiter la propagation de la maladie. De plus, cet échec révèle les défaillances de l’intervention des ONG et renforce les inégalités d’accès aux soins des populations haïtiennes, participe davantage à l’affaiblissement de l’Etat sommé de mettre fin à l’éparpillement des initiatives dans un contexte de crise, mais forcé d’incarner une politique d’auto-rabaissement et d’auto- destruction, face à une maladie d’une grande ampleur et en tant qu’enjeu géopolitique.[32]

De plus , la prise en charge des victimes du choléra en Haïti à l’initiative de l’ONU au cœur d’une nouvelle « civilisation »[33] renvoie  au traitement du volet humain. D’une part, les acteurs privés que l’on croyait reléguer au rang négligeable dans les relations internationales relancent l’émergence des acteurs sociaux dans l’arène mondiale. De l’autre, la diplomatie étatique, d’Etat à Etat, se trouve contrée par la dynamique des sociétés. On y voit l’avènement d’une sociologie des relations internationales. Celles-ci « ne doivent pas être tenues pour une sphère à part : elles sont constituées de faits sociaux comme les autres, elles sont inscrites, elles aussi dans le tissu de notre univers quotidien, même si c’est à une échelle particulière."

Ensuite, ces victimes ont recours à des formules accusatrices qui ternissent l’image de l’institution onusienne, l’assimilant à une institution déviante qui banaliserait le respect des normes et des valeurs protectrices des droits humains. L’ONU sait jouer de cette accusation pour engager des investissements en matière préventive. Mobilisant les ressources de la diplomatie bienveillante, réparatrice et constructive, elle adopte une posture réactive de nature à se débarrasser de cette labellisation soulevée par les victimes. Cette diplomatie a des avantages : elle restaure l’ONU dans son rôle protecteur des droits humains, elle renvoie l’Etat haïtien aux « déficiences simultanées du système d’adduction d’eau, d’assainissement et des soins de santé »,[34] aux défaillances de son système de santé et de l’absence de politiques publiques.[35]Serions-nous en présence de « la victime accusée » ? Cette politique des droits de l’homme est-elle à géométrie variable ? Dans certains cas, nous rappelle Jean-François Bayart, « les droits de l’homme sont tenus pour menue monnaie, contrairement à l’opinion courante, le réalisme stratégique n’y trouve pas toujours son compte. »[36].Ne peut-on pas voir dans cette dissidence onusienne une violence qui trouve sa légitimation dans des logiques contestataires assumées par des « groupes sociaux subalternes en particulier de la jeunesse défavorisée » ;[37]

4. Les ressorts de la diplomatie sanitaire dans le contexte d’une économie mondialisée

Le droit universel à la santé s’inscrit au cœur des préoccupations de l’Organisation des Nations Unies qui incitent les Etats membres à traduire dans les politiques publiques des « mécanismes visant à garantir que personne n’éprouve de difficultés financières pour avoir à payer soi-même les soins de santé et mettre en œuvre des interventions sanitaires à fort impact pour lutter contre les maladies et protéger la santé des femmes et des enfants. »[38]Liée à la lutte contre les inégalités, la dimension politique de la santé émerge et se précise à travers les chemins de la mondialisation : elle n’est pas seulement un sujet « mondial » mais également « global ». Comme le précise Dominique Kerouedan « La santé est un thème de politique étrangère et de diplomatie, en ce qu’elle est devenue, dans les relations internationales au fil du temps, un paramètre de pouvoir, d’influence, de sécurité, de paix, de commerce, voire un vecteur de positions géopolitiques ou même idéologiques, pour des États qui cherchent à gagner en importance politique à l’échelle mondiale. »[39]

Au Sud et au Nord, la réflexion peut s’orienter vers le contenu caché des interventions en matière de santé, de plus en plus déterminées par les vues et les intérêts des Etats, des groupes de pressions qui poursuivent les stratégies de pouvoir et d'influence.

Au Nord, -comme le montre la crise sanitaire de la COVID-19-les économies les plus robustes envisagent des politiques protectrices de leurs citoyens. Peu se montrent préoccupées par les défis soulevés par la crise sanitaire au Sud. C’est une conception rétrécie de la communauté humaine et terrestre.

Par exemple, à la République du Congo, se dessine, par exemple, une géopolitique du médicament. A partir d'exemples pris en Europe, en Afrique, en Amérique latine, au Proche-Orient, et les examinant sous l'angle de la santé publique, mais aussi de l'économie politique, de la sociologie, de la science politique et de l'éthique, les interrogations montrent en quoi l'intervention massive des bailleurs dans le domaine de la santé peut être un véritable obstacle au développement.

5. La politique d’humiliation et la recherche de la paix

 Au- delà des souffrances humaines que soulève la posture onusienne, elle alimente l’hypothèse d’une adhésion ambiguë de l’ONU, quoiqu’ attachée à la paix, à des principes d’indépendance politique, de souveraineté nationale, à des pratiques qui raviveraient les survivances de la domination coloniale. Cette hypothèse trouve sa justification dans l’indépendance d’Haïti, un acte politique « impensable » qui était mal perçu par les grandes puissances actuelles. « Il nous semble que le devenir de la liberté et de l’esclavage conditionne le devenir des deux pays sur la scène internationale : tandis que les Etats-Unis sont devenus un Etat fort, respecté et accepté par la communauté des nations, Haïti est devenu un Etat paria, isolé, méprisé, faible. » [40]

Faut-il procéder à une relecture de l’ostracisme dont a été victime Haïti au XIXème siècle ?

Cette politique de l’humiliation s’accompagne d’une rhétorique accusant les décideurs locaux de n’avoir pas le choix de politiques publiques sanitaires. La victime devient accusée et s’affirme alors un discours de légitimation des actes comme si « l’apparente rémanence et reproduction … de pratiques, schèmes de pensée et représentations héritées d’un passé d’infériorisation juridique et de stigmatisation raciale et culturelle... » se précise.[41]Les décideurs locaux par les effets d’intériorisation de l’humiliation, entretiennent des liens de connivence avec la mission onusienne, intensifient leur situation de rente au mépris de la reddition de la souveraineté .Il serait illusoire de s’attendre à des demandes de réparation formulées par les exécutants locaux qui seraient amenés à rendre des comptes à leur tour.

6. La science prise au piège de la disqualification et de la méfiance

La qualité de l’expertise scientifique est mise à mal par une information pseudo-scientifique.[42]Les défaillances des troupes onusiennes de Nepal sont dissimulées par des meilleurs experts en épidémiologie. Les statistiques sont falsifiées par une communauté scientifique qui a pris le parti pris de déformer l’information, de manipuler l’opinion publique, de confondre le témoignage et la démonstration scientifique. A ce sujet, les commentaires du Dr. Piarroux méritent d’être cités : « …il m’a fallu des semaines pour comprendre qu’il y avait un problème majeur dans les informations délivrées au public et à tous ceux qui luttaient contre l’épidémie. J’avais bien noté ici et là des anomalies, mais je les prenais pour de simples erreurs d’inattention de ceux qui rédigeaient les rapports ou préparaient les cartes. Je ne voyais pas que ces erreurs allaient toutes dans le même sens, et qu’elles étaient trop systématiques pour n’être que fortuites. Et ce n’est que tardivement que j’acquis la conviction que la Minustah, les CDC et plusieurs agences de l’ONU, en particulier l’OCHA (le bureau chargé de la coordination des affaires humanitaires) et l’organisation panaméricaine de santé (OPS), branche américaine de l’OMS, ont les uns les autres dissimulé des informations gênantes pour leur en substituer d’autres. Ces informations de substitution, falsifiées, tronquées ou biaisées, allaient mener en bateau les journalistes et l’opinion publique du monde entier. Une partie de la communauté scientifique s’y laissera prendre ? »[43]

 …Un article intitulé « Diversité génomique des souches de l’épidémie de choléra d’Haïti », est paru en 2012 dans la revue Proceedings of the national Academy of Sciences of the United States of America (PNAS), la revue de l’Académie des Sciences des Etats-Unis, une des revues scientifiques les plus sévères au monde. L’article a d’autant plus de poids qu’il est signé par 21 scientifiques de plusieurs nationalités, dont certains font autorité dans le domaine du choléra, émargeant dans de prestigieuses institutions, comme l’Université Johns Hopkins aux Etats-Unis, ou le Centre international de recherche sur les maladies diarrhéiques à Dhaka au Bangladesh. Le but de cette étude scientifique était de démontrer que des souches originaires de l’environnement d’Haïti ont joué un rôle important dans la genèse de l’épidémie. On sait maintenant que c’est faux…»[44] Quelles sont les motivations des scientifiques ?Se mettent-ils au service d’une vérité tronquée ou d’une « vision du monde » ?[45]

La pertinence de la science fait appel à la probité des acteurs qui, souvent, se laissent aller par de véritables velléités idéologiques. La science doit orienter ses résultats au service de l’intérêt public. La production de nouvelles connaissances exige l’implication des masses populaires, de l’Etat et du secteur privé afin de bien revaloriser l’activité scientifique. Dans les pays anciennement colonisés, la science doit servir à la résolution des problèmes fondamentaux. Cette rencontre entre la science et la politique (science-policy) invite à revoir le processus même de la création des connaissances scientifiques. D’où l’importance d’un nouveau régime de production de savoirs en Haïti. Les questions de sante et d’environnement demeurent les grands foyers du renouvellement scientifique haïtien.

7. La résilience, le choléra, l’économie et la religion

Les victimes ne seraient plus responsables, mais plutôt elles s’en prendraient à la malédiction. Ou elles seraient punies par Dieu ou les loas. Comment la pitié, la peur, la tragédisation du choléra induit-elle de nouvelles représentations religieuses ? C’est une piste de comprendre les relations de la religion avec la maladie en Haïti.

De plus, il est nécessaire de comprendre également comment les haïtiens ont vécu, survécu au choléra et à d’autres péripéties de leur existence. Comment ils se sont approprié cette souffrance ? Comment ces épreuves en série (séisme, ouragans…) constituent-elles le ciment d’une nouvelle cohésion culturelle et sociale ? Comment la résilience est-elle inscrite au cœur des pratiques des haïtiens ?

Le colloque privilégie les enquêtes de terrain visant à évaluer le nombre de victimes du choléra aggravées par l’absence de politiques publiques et la faiblesse d’un Etat, de comprendre les impacts économiques du choléra sur la vie quotidienne des haïtiens, sur la structure de l’économie, sur les familles les plus pauvres qui auraient adopté de nouvelles pratiques alimentaires ( l’achat de l’eau traitée) et culturelles, de nouveaux rapports avec l’environnement (l’eau, les rivières…).Il est utile de comprendre les effets du choléra sur la  mobilité des haïtiens vers les Etats frontaliers. 

Modalités de soumission

es contributeurs/trices sont invité(e)s à proposer un résumé (2 pages maximum) à l’adresse mail suivante : demosmondialisation@gmail.com  ou jacques_nesi@hotmail.com avant le 30 Septembre 2021.

Les propositions devront

  • Être rédigées en français, ou en espagnol en anglais
  • Indiquer les noms, prénoms, qualifications, adresses électroniques et institutions d’attache du ou des auteur(s) (maximum 3 intervenants par communication)
  • Mentionner le titre de la communication, son objectif et son résumé, une courte bibliographie

Réception des propositions de communication jusqu’au 30 Septembre 2021

Comité scientifique

  • Dimitri BECHACQ, Chargé de Recherche au CNRS. Laboratoire Caribéen de Sciences Sociales.
  • Arnousse BEAULIERE, Docteur ès Sciences économiques, Chercheur associé au GEDLare-Efi, Université de Bordeaux.
  • Marc-Félix CIVIL, Professeur à la Faculté de Médecine et de Pharmacie, UEH.
  • Charles Anthony DAVID, ancien Professeur à l’Université du Québec à Montréal.
  • Justin DANIEL, Professeur de science politique à l’Université des Antilles.
  • Daniel DERIVOIS, professeur à l’ Université de Bourgogne Franche-Comté. Laboratoire Psy-DREPI (Dynamiques Relationnelles et Processus Identitaires
  • Stephane DOUAILLER, professeur émérite de philosophie à l’Université de Paris 8
  • Jean-Paul DURAND op, doyen honoraire de la faculté de droit canonique de l’Institut catholique de Paris.
  • Dr. Jean-Hugues HENRYS, professeur à l’Université Quisqueya. Équipe de Recherche sur l’Ecologie des Maladies Infectieuses et Tropicales (EREMIT)
  • Dr. Joanne LIU, professeur à l’Université de Montréal. Ancienne présidente de Médecins Sans Frontières.
  • Nubia NIETO, Chercheure à World One, Londres, Angleterre
  • Ricardo SEITENFUS, Diplomate, Professeur Faculdade de Direito De Santa Maria (FADISMA, Brésil)

Comité d’organisation

  • CADET Jean-Jacques , Professeur à l’Université d’Etat d’Haïti et à l’Université Quisqueya.
  • Thibault Dubarry, Docteur à l’IEP de Paris. Post doctorant en anthropologie à l’Université Stellenbosch, Afrique du Sud.
  • Jacques NESI, Docteur en science politique. Université des Antilles. Associé au Laboratoire caribéen de sciences sociales (LC2S)

Bibliographie

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Notes

[1] Dr. Renaud PIARROUX est professeur à la faculté de médecine de Sorbonne Université, chercheur à l’Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique, rattaché à l’INSERM, et chef de service à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Auteur de « choléra-Haïti 2010-2018 ,histoire d’un désastre, CNRS éditions,2019,294p.et « La vague .L’épidémie vue du terrain »,CNRS Editions,2019,241p.

[2] CHEVALLIER Jacques, Qu’est- ce qu’une question sensible ? CURAPP (Centre Universitaire de Recherches sur l’Action Publique et le Politique. Epistémologie et sciences sociales, PUF,1998, pp.11-16.

[3] PIARROUX Renaud, Choléra Haïti 2010-2018. Histoire d’un désastre, Paris : éditions CNRS,2019,295p.

[4] Le choléra est une maladie endémique dans de nombreux pays en développement et l’agent causal, Vibrio cholérae, est autochtone des estuaires et des réseaux fluviaux dans le monde entier. La récente épidémie de choléra en Haïti est un puissant rappel de la rapidité avec laquelle une épidémie de choléra peut émerger et se propager à travers une population. Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre dévastateur de magnitude 7,0 a frappé Haïti…Au milieu des opérations de déblaiement et de reconstruction des infrastructures, le premier cas de choléra a rapidement éclaté dans tout le pays. Le 5 novembre 2010, l’ouragan Tomas a fait le tour de l’ïle, causant des pluies torrentielles et de graves inondations

[5] CORTEN André, La souffrance : injonction religieuse versus expression politique, Anthropologie et Sociétés, Sept.2011, Vol.35 (3), p.251.

[6] Selon l’Institut pour la Justice et la démocratie qui dit agir au nom de quelques 8.000 victimes et leurs familles. In :www.rtletafp/actu/international/choléra, publié le 9/10/2013.

[7] POULIGNY Béatrice, Une société civile internationale ? Critique Internationale,2001/4 (No.13), pp.120-122.

[8] http://www.un.org/app

[9] Ibid., http://www.un.org/app

« Pour enrayer le choléra en Haïti et nous acquitter de notre responsabilité morale vis-à-vis de ceux qui ont été directement touchés, il faut que la communauté internationale s'engage pleinement et surtout que nous disposions des ressources nécessaires ». « L'ONU devrait saisir cette occasion de mettre fin à une tragédie qui, par ailleurs, ternit notre réputation et compromet notre mission planétaire. Nous continuerons d'être critiqués tant que nous n'aurons pas porté secours à ceux qui souffrent. En bref, pour pouvoir agir, l'ONU a besoin que les Etats membres agissent » 

[10] GRUNEWALD, François, L’action humanitaire et les crises : que faire avant, que faire après ? p.433, CHATAIGNER et MAGRO Hervé (Sous la direction de), Etats et sociétés fragiles. Entre conflits, reconstruction et développement, Paris, Karthala,2007,565p.

[11] Jeanne Sulzer, Comment rendre la justice pénale internationale effective et efficace ? Revue Internationale et stratégique,2019/4, No.116, pp.117-121.

[12] Laënnec Hurbon ed., Catastrophes et environnement. Haïti, séisme du 12 janvier 2010, Paris, Éditions de l'EHESS, 2014, 271 p.

[13] Bertrand BADIE, Puissant ou solitaire ? Principes d’humanisme international,2009 Desclée de Brouwer,2009, p.187

[14] LENVERS Marion, Procédures et enjeux du traitement des allégations d’actes d’abus et/ou d’exploitation sexuels au sein du maintien de la paix de l’ONU. L’exemple de la MINUSCA en République centrafricaine, La revue des droits de l’homme,4 décembre 2017,

[15] FOUCAULT Michel, ll faut défendre la société : Cours au Collège de France, 1975-1976, Paris, Seuil, 1997, p. 37-55, 75-100, 125-148, 213-244.

[16] MBEMBE Achille, « Necropolitics », trad. du lamba par Libby Meintjes, Public Culture, vol. 15, n° 1, hiver 2003, p. 11-40. MBEMBE Achille, Nécropolitique,  Raisons politiques 2006/1 (no 21), pages 29 à 60.

[17] Le concept « Necropolitique » d’Achille Mbembe s’invite dans la série américaine « Queen Sugar » d’Oprah Winfrey et Ava DuVernay.https://www.afrolivresque.com/le-concept-necropolitique-dachille-mbembe-

[18] DIXNEUF Marc, La sante, enjeu de la gouvernance mondiale ? Les Etudes du CERI-no.99, décembre 2003.

[19] Jean METELLUS, Antoine-Fritz PIERRE, Daniel TALLEYRAND, Haïti au temps du choléra,Libération,6 Février 2012.

[20]   Laënnec Hurbon ed., Catastrophes et environnement. Haïti, séisme du 12 janvier 2010, Paris, Éditions de l'EHESS, 2014, 271 p.

[21]   Ibid.

[22] François Caillard, Sylvia Radelli, Médecins de brousse :les médecins militaires au temps des colonies,DVD,2011.

[23] KWANE, Dixon, OLLIE A. Johnson, Comparative racial politics in Latin America, ÉditeurRoutledge,2019,357p.

[24] Daniel, DERIVOIS, Clinique de la mondialité. Vivre ensemble avec soi-même. Vivre avec les autres, Ed. De Boeck Supérieur, 2018, 208p.

[25] Achille MBEMBE, « Qu’est ce que la pensée coloniale »,Esprit, Décembre 2006.

[26] Désolation en tant que concept qui signifie perte d’appartenance au monde des hommes, un déracinement radical.

[27] METRAUX Alfred, Rites funéraires des paysans haïtiens, Arts et traditions populaires, Oct-Déec.1954, pp.289-306.

[28] Lucie GUIMIER, L’épidémie de choléra en Haït : lecture géopolitique d’un enjeu de santé publique, Hérodote 2011/4, no.143, pp.184-206.

[29]   FARMER Paul, Sida en Haïti. La victime accusée, Paris, Editions Karthala,1996, p.258

[30] Jacques NESI, Haïti à l’épreuve de la démocratisation : faiblesse, reconstruction et réinvention de l’Etat en Haïti 1986-2004, Thèse Université des Antilles,2014.

[31] Bertrand BADIE, Le temps des humiliés. Pathologie des relations internationales. Paris : Odile Jacob, 2014, p.207.

[32] GUIMIER Lucie, L'épidémie de choléra en Haïti : lecture géopolitique d'un enjeu de santé publique, Dans Hérodote 2011/4 (n° 143), pages 184 à 206.

[33] Cynthia FLEURY, Le soin est un humanisme, Paris, Gallimard, 2019,48p. Pour C. Fleury, « Soigner, la chose est ingrate, laborieuse, elle prend du temps, ce temps qui est confisqué, ce temps qui n’est plus habité par les humanités. Ici se déploie une tentative de soigner l’incurie du monde, de poser au cœur du soin, de la santé, et plus généralement, dans nos relations avec les autres, l’exigence de rendre la vulnérabilité capacitaire et de porter l’existence de tous comme un enjeu propre, dans toutes les circonstances de la vie. »

[34] Jean METELLUS, Fritz-Antoine PIERRE, Daniel TALLEYRAND, Ibid.

[35] ALFRED Jean-Patrick, Quel est le coût réel de la couverture universelle en santé en Haïti ? Santé Publique 2012/5, Vol.24, pp.453-458.

[36] Jean-François BAYART, L’impasse national-libérale. Globalisation et repli identitaire, Paris, La Découverte, 2017, p.125.

[37] Ibid.,p.192

[38] « Les Etats membres de l’ONU adoptent une déclaration politique sur la santé pour tous, [22 septembre 2019], consulté le [22 décembre 2019]  https://news.un.org/fr/story/2019/09/1052242,

[39] Dominique KEROUEDAN, Diplomatie de la santé mondiale, Santé Publique,2013/3,Vol.25,p.253. Politique étrangère et diplomatie de la santé mondiale. Extraits de l’introduction de Dominique Kerouedan, Dominique KEROUEDAN et Laurent FABIUS, « Politique étrangère et diplomatie de la santé mondiale », La lettre du Collège de France [En ligne], 37 | Décembre 2013, mis en ligne le 24 janvier 2014, consulté le 21 décembre 2019. URL : http://journals.openedition.org/lettre-cdf/1512 ; DOI : 10.4000/lettre-cdf.1512

[40] Rose Marie LEONARD, L’indépendance d’Haïti : perception aux Etats-Unis 1804-1864, pp.207-225, In Haïti ,première république noire, sous la direction de Marcel Dorigny,2003,Paris :Société française d’histoire d’outre mer,265p.

[41] Achille Mbembe, Sortir de la grande nuit. Essai sur l’Afrique décolonisée, Paris, La Découverte,2019,

[42] BRECHET Yves, « Science et politique », Commentaire, 2018/1, No.161, pp.13-18.

[43] PIARROUX, R., Ibid.p.68

[44] Ibid, p.69

[45] KUHN,  La structure des révolutions scientifiques, Paris, Flammarion, 2018,p.83

Categorías

Lugares

  • Puerto Príncipe, Haití
  • 21 rue d'Assas
    París, Francia (75006)

Formato del evento

Evento híbrido (en línea y presencial)


Fecha(s)

  • jueves 30 de septiembre de 2021

Palabras claves

  • covid-19, choléra, pandémie, souffrance, résilience, ONU

Contactos

  • Jacques NESI
    courriel : jacques_nesi [at] hotmail [dot] com

Fuente de la información

  • Jacques NESI
    courriel : jacques_nesi [at] hotmail [dot] com

Licencia

CC0-1.0 Este anuncio está sujeto a la licencia Creative Commons CC0 1.0 Universal.

Para citar este anuncio

« La santé mondiale et la science », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el viernes 29 de enero de 2021, https://doi.org/10.58079/15we

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