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La mythologie du corps

The mythology of bodies

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Publié le jeudi 25 février 2021

Résumé

Dans le cadre des conférences sur « La mythologie du corps », thème choisi pour l’année 2021, le groupe Île-de-France de mythologie française  organise plusieurs rencontres au cours de l’année aussi bien en tant que conférences que comme visioconférences.

Annonce

Programme

Jeudi 25 mars 2021

à 19 h : Visioconférence (gratuite sur inscription)

Les problèmes de pied, dans une grande amplitude de déplacements métaphoriques possibles, se trouvent dans bien des trames mythologiques et littéraires ; toujours, la boiterie est causée par une blessure, le plus souvent une chute, qui sanctionne volontiers une faute d’hybris. Nos principaux repères mentaux en découlent : le haut et le bas, la lumière et les ténèbres, la droite et la gauche, l’intègre et le tordu, autant de couples qui disent tous la menace perpétuelle que constitue la précarité de l’équilibre humain.

Le boiteux est une des figures les plus riches de notre héritage culturel, toutes sphères confondues : Œdipe, Héphaïstos ou Achille dans la tradition antique, Ève, Jacob ou Lucifer dans l’univers biblique, enfin toute la horde de diables boiteux dans la mémoire populaire et littéraire. Et c’est le merveilleux langage du jeu, en l’occurrence de la marelle, qui comme si souvent nous donne une clef de lecture : le signe du boiteux, après la chute, c’est bien l’ascension.

La boiterie, en effet, est une affaire entre la terre et le ciel. Or, déchiffrer le sens de scénarios mythiques exige que l’on pense par images, souvent anodines, comme par exemple celle d’une grille tracée au sol avec une craie : sauter, sur un pied, de case en case, à la suite d’un caillou, de la terre au ciel, est précisément le trajet imposé par le jeu de la marelle. Il s’agit de mimer un scénario eschatologique, de franchir un passage périlleux. Car le jeu est parabole rituelle, est souvent fait de réminiscences religieuses et magiques ; le jeu est une des choses les plus sérieuses qui soit. Il s’agit toujours, quelles qu’en soient les modalités concrètes, d’établir une liaison, un pont, une échelle entre notre univers et l’au-delà." K.U-C.

Participation

Pour participer, il est indispensable de s’inscrire à la visioconférence en laissant votre mail pour obtenir le lien ZOOM : gidfmythologiefrancaise@gmail.com

Vous pouvez adhérer au GIDFMF pour suivre nos modifications et événements.(cf. Fiche PDF)

6 octobre 2021

  • Dragons des rogations : Cocatrix parisien et Graouilli messin, par Philippe WALTER, professeur émérite à l’université de Grenoble-Alpes

La rue du Cocatrix (9e arrondissement de Paris de 1795 à 1860). C’était jadis une rue de l’île de la Cité, à proximité de Notre-Dame, mentionnée dans un texte français du XIIIe siècle. Ce Fief cocatrix conservait en fait le nom du dragon (médiéval) parisien porté en procession lors des trois jours des Rogations (lundi, mardi et mercredi avant l’Ascension, quarantième jour après Pâques). Le Graouilli était le nom du même dragon qui défilait à Metz à la même période de l’année ; c’est celui que Rabelais mentionne dans son Quart Livre (chap. LIX) comme dragon de saint Clément.

En fait, les dragons des Rogations forment une grande famille dont tous les membres méritent d’être comparés entre eux afin de dégager l’ancien substrat mythique qui leur est commun. En un sens, le cocatrix parisien (on verra qu’il est aussi champenois) éclaire le graouilli messin et vice versa. On peut établir l’origine gauloise de ces « dragons de mai » sur la base d’arguments historiques, philologiques, toponymiques et mythologiques. Le témoignage de la philologie et des textes médiévaux sera particulièrement précieux pour révéler l’apparence corporelle et l’origine mythiques desdits dragons. La conférence dévoilera donc le mythe d’origine du cocatrix parisien conservé dans un texte du Moyen Âge.

Informations

Conférence GIDFMF : Dragons des rogations Cocatrix parisien et Graouilli messin (lamythologue0.wixsite.com)

Mercredi 23 février 2022

à 19h : Les yeux, la vue et la cécité dans les contes traditionnels par Galina KABAKOVA

D’après une récente étude utilisant la méthode statistique, le mot « œil » est le deuxième plus fréquent mot (après le cœur) dans la description du corps dans les contes merveilleux européens.

À partir des contes merveilleux, mais également étiologiques, religieux, contes-nouvelles et anecdotes la conférencière propose d’analyser le personnage de l’aveugle et les motifs de la cécité et de l’existence autonome des yeux.

​On s’intéressera aux différents types de personnage qui subissent cette épreuve majeure qu’est l’aveuglement : aux humains, jeunes ou vieux, mariés et célibataires, aux personnages surnaturels et aux animaux. Je convoquerai comme point de départ le corpus français mais d’autres traditions européennes et extra européennes seront présentées à titre de comparaison

Mercredi 4 mai 2022

à 19h :

  • Gras, gonflé, cornu et poilu, les métamorphoses du corps en carnaval, par Dominique PAUVERT, agrégé d’histoire, docteur en histoire de l’art

Le corps en carnaval n’est bien évidemment pas le corps de tous les jours. En carnaval le corps devient un microcosme qui reflète les enjeux cosmologiques qui se jouent à ce moment si particulier de l’année. Ainsi l’ouverture du corps va signifier l’ouverture de l’autre monde et les rituels de bouchage, d’une vieille par exemple, vont, en clôturant le carnaval, annoncer le Carême.

Dans le tableau de Bruegel, Le combat de carnaval et Carême, ces deux périodes sont personnifiées par, d’une part, un gros boucher et d’autre part, une vieille squelettique. De fait, le gras, qu’il soit alimentaire ou corporel, est caractéristique du carnaval (que l’on pense à saint Pansard qui, encore aujourd’hui, est le nom que porte le carnaval en pays basque).

Mais le gras est aussi un gonflement, gonflement des ventres, gonflement des sexes, gonflement des têtes, etc. Le corps en carnaval est un corps difforme. Que l’on pense au géant, aux cornus, au Sauvage poilu et même aux grosses têtes, en agissant sur ce corps, on agit sur le cosmos.

Informations

Conférence GIDFMF : Gras-gonflé-métamorphoses-du-corps-en-carnaval (lamythologue0.wixsite.com)

Jeudi 23 juin 2022 

à 19 h

sur inscription à gidfmythologiefrancaise@gmail.com

Sainte Brigitte est l’une des saintes les plus représentatives de l’Irlande. Elle y est fêtée dans au moins deux fêtes folkloriques à des dates significatives pour les celtisants : la veille du premier février et la Toussaint.

L’un des plus beaux rituels est effectué lorsqu’on l’invite, dès le 31 janvier, à entrer dans la maison. A cette date, elle sort du Sidh (comme Perséphone sort de l’Enfer) pour offrir dès la fin de l’hiver l‘espoir et la promesse d’un renouveau avec le printemps.

Depuis des centaines d’années, dans les maisons où elle est invitée, elle entre réellement sous la forme d’une poupée de paille, accompagnée d’accessoires dont une étoile, une baguette magique et un manteau.

Selon les lieux, elle peut prendre la forme d’une mariée ou d’une pauvresse. Elle a même des représentants humains sous la forme des « biddies » qui portent sur leurs têtes la déesse/sainte, sous la même forme de paille tressé, aux deux fêtes.

Le rituel a toujours été actif, et s’est même renforcé depuis l’indépendance de l’Irlande.

On leur donne un aspect plus païen, mais cette réinterprétation n’enlève rien à l’ancienneté du rituel." M.v d H..

Informations

Mercredi, 19 octobre 2022

à 19 h

Les documents figurés de l'ancien monde celtique donnent des images, des représentations du corps humain, plus ou moins chargées d'éléments symboliques, voire constituées autour de significations évocatoires, religieuses, très souvent énigmatiques. Les textes des écrivains classiques offrent quelques pistes à l'interprétation. Mais si l'on tente d'approcher les notions sous-jacentes propres au monde celtique avant son effacement, on peut aussi se tourner vers les témoignages traditionnels, vers les textes que la Celtique insulaire des Gaëls et des Brittons a couchés par écrit après une longue transmission orale. La confrontation avec les enquêtes de l'archéologie s'est avérée fructueuse, comme l'a rappelé le Pr. V. Kruta.

Philippe Jouët s'attachera à retrouver, à travers des documents surtout mythologiques, ce qui dans la description même, dans l'imagerie des corps, dit plus que la littéralité et donne accès à des notions, à des conceptions, voire à des doctrine, que l'on peut situer à des strates diverses de l'histoire culturelle : portraits lumineux des déesses et héroïnes issues des Aurores indo-européennes ; symbolique cosmique, psychologique et sociale des couleurs ; corrélations entre le portrait des personnages, leurs fonctions et l'ordre du monde ; codifications de l'aspect et de la vêture ; nudité rituelle ; métamorphoses ; réflexions sur la forme et l'énergie qui l'anime...

Ainsi se dessine un monde de représentations agissantes, conservées dans l'art poétique, dont les idéaux esthétiques, loin d'être gratuits ou aléatoires, reposaient sur une perception et une analyse spécifiques. On éclaire ainsi un pan méconnu de la culture européenne.

Lieu de la conférence : Mairie du 9ème arr., 6, rue Drouot - Paris 9° (salle du Conseil, porte D, 2ème étage)

Informations

Lieux

  • salle du conseil, porte D, 2e étage - 6, rue Drouot
    Paris, France (75009)

Format de l'événement

Événement hybride sur site et en ligne


Dates

  • jeudi 25 mars 2021
  • mercredi 06 octobre 2021
  • mercredi 23 février 2022
  • mercredi 04 mai 2022
  • mercredi 19 octobre 2022
  • jeudi 23 juin 2022

Fichiers attachés

Mots-clés

  • mythologie, corps, boiteux, géant, pied, moyen âge, antiquité, tradition, croyance

Contacts

  • Anastasia Ortenzio
    courriel : anastasia [dot] ortenzio [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Anastasia Ortenzio
    courriel : anastasia [dot] ortenzio [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La mythologie du corps », Cycle de conférences, Calenda, Publié le jeudi 25 février 2021, https://doi.org/10.58079/163m

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