HomeThe princess of the Ursins: learning and the exercise of power in the Europe of Saint-Simon

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The princess of the Ursins: learning and the exercise of power in the Europe of Saint-Simon

La princesse des Ursins : apprentissage et exercice du pouvoir dans l’Europe de Saint-Simon

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Published on Monday, March 01, 2021

Summary

La présente journée d’étude a pour objectif de considérer la manière singulière dont Marie-Anne de La Trémoille acquit progressivement de l’autorité et les moyens qu’elle mit en œuvre pour se hisser dans la société des princes, à Rome tout d’abord, où elle sut jouer avec opportunisme de la rivalité entre le parti de France et celui des Habsbourg, à Versailles ensuite, où elle effectua deux séjours de plusieurs années afin de défendre les privilèges et les intérêts financiers des Orsini et obtenir que ceux-ci y fussent considérés comme «  princes étrangers  », à Madrid enfin, où sa position privilégiée auprès de la reine la plaçait de facto au cœur de l’arène politique. La princesse traversa les frontières géographiques tout autant que celles des hiérarchies sociales et politiques de l’Europe de Saint-Simon.

 

Announcement

Direction scientifique

Journée organisée par le Centre de recherche du château de Versailles et la Société Saint-Simon, sous la direction d'Anne-Madeleine Goulet et de Guillaume Hanotin.

Modalités de participation

En raison de la situation sanitaire, la journée d'études se tiendra en ligne.

Modalités et inscriptions

Argumentaire

Fille du marquis puis duc de Noirmoutier, Marie-Anne de La Trémoille (1642-1722) épousa le comte de Chalais en 1659, qu’elle rejoignit dans son exil en Espagne à partir de 1667 – le comte s’y était réfugié en 1660, après avoir contrevenu à l’édit contre les duels, dont Louis XIV venait tout juste de renouveler l’interdiction. Devenue veuve en 1670, la jeune femme se remaria en 1675 avec un prince romain, Flavio Orsini, et porta alors le titre de duchesse de Bracciano, un titre auquel elle dut renoncer en 1696 après que Livio Odescalchi eut racheté à son mari le fief de Bracciano et le titre ducal. Les Orsini reprirent alors leur nom de famille et Marie-Anne signa désormais ses lettres, à la française, comme « Princesse des Ursins  ». Lors du long séjour qu’elle effectua à la cour de France de 1688 à 1695, Marie-Anne fit la connaissance du jeune Saint-Simon, qui parle d’elle à plusieurs reprises dans ses Mémoires. Les épisodes où elle est dépeinte sous les traits d’une femme de pouvoir, dont l’ambition n’avait d’égal que l’orgueil, renvoient aux années qu’elle passa à la cour d’Espagne (1701-1714), alors que, devenue à nouveau veuve, elle avait été choisie pour être la camarera mayor de la reine. Ces témoignages tardifs fixent les grandes lignes d’un mythe tenace que l’historiographie a longtemps entretenu (pour une révision argumentée on se reportera aux travaux de Marianne Cermakian parus en 1963 puis en 1974).

La présente journée d’étude a pour objectif de considérer la manière singulière dont Marie-Anne de La Trémoille acquit progressivement de l’autorité et les moyens qu’elle mit en œuvre pour se hisser dans la société des princes, à Rome tout d’abord, où elle sut jouer avec opportunisme de la rivalité entre le parti de France et celui des Habsbourg, à Versailles ensuite, où elle effectua deux séjours de plusieurs années afin de défendre les privilèges et les intérêts financiers des Orsini et obtenir que ceux-ci y fussent considérés comme «  princes étrangers  », à Madrid enfin, où sa position privilégiée auprès de la reine la plaçait de facto au cœur de l’arène politique. La princesse traversa les frontières géographiques tout autant que celles des hiérarchies sociales et politiques de l’Europe de Saint-Simon.

Aussi paraît-il intéressant de déterminer ce qu’elle parvint à obtenir dans trois cadres socio-politiques bien distincts, à Versailles, à Rome et à Madrid, et à quel moment, en s’attachant tout particulièrement aux moyens qu’elle mit en œuvre. Polyglotte, puisqu’elle parlait le français, l’italien et l’espagnol, parfaitement au courant des us et coutumes de la cour pontificale et des cours romaines princières et cardinalices, de ceux de la cour de France et de celle de Madrid, elle était en mesure d’agir parallèlement aux ambassadeurs, et ainsi de les soutenir ou de les gêner dans leurs négociations diplomatiques. Tout l’enjeu pour elle était de servir ses intérêts propres tout en servant d’appui et de relais à la politique internationale menée par la couronne de France. La façon dont elle conjugua ce double objectif témoigne d’un art très politique qui reposait sur son entregent, c’est-à-dire sur la manière adroite et civile qu’elle avait de vivre dans le monde, prompte à s’entremettre en veillant toutefois à ce qu’on ne pût la taxer d’intrigante. Fort attentive à l’image qu’elle donnait d’elle-même, la princesse des Ursins exerça une forme de pouvoir très moderne, fondé sur la mise en scène de soi, sur l’influence et le rôle nécessaire des intermédiaires.

Des spécialistes d’histoire politique, d’histoire des spectacles, d’histoire de l’art, de littérature et de stylistique se réuniront pour envisager l’action de la princesse des Ursins sous l’angle du rapport entre le pouvoir et les arts, en suivant le personnage dans ses pérégrinations d’une cour à l’autre. En procédant par des analyses de cas précis empruntés à diverses périodes de la vie de la princesse, ils proposeront des éléments d’explication pour comprendre la fascination qu’elle semble avoir exercée sur ses contemporains, le «  charme  » que dépeint Saint-Simon ou, pour le dire en terme moderne, son charisme.

Programme

  • 9h30 Philippe Hourcade (Société Saint-Simon): ouverture
  • 10h  Anne-Madeleine Goulet (CNRS-CESR) et Guillaume Hanotin (Université Bordeaux Montaigne) : introduction

Première session : Des affaires de cour aux affaires d’État

Discutant: Lucien Bély (Université Paris Sorbonne)

  • 10h30 Anne-Madeleine Goulet (CNRS-CESR): Le rôle de glorification de soi de la princesse des Ursins dans la préparation des langes bénis destinés au duc de Bourgogne (1682-1683)
  • 11h00  José Antonio López Anguita (Université Complutense de Madrid): Une femme d’affaires au service des Deux Couronnes: la princesse des Ursins à la cour d’Espagne pendant la Guerre de Succession (1701-1714)
  • 11h30 Guillaume Hanotin (Université Bordeaux Montaigne): De la réputation à l’histoire : la princesse des Ursins, une insaisissable figure de la « société des princes »
  • 12h00 Discussion

Deuxième session: La princesse des Ursins et la rhétorique des arts

Discutant: Jean Boutier (EHESS)

  • 14h00 Claire Fourquet-Gracieux (Université Paris-Est-Créteil): Les lettres de la princesse des Ursins à Madame de Maintenon, un chant de “sirène” ? Filins rhétoriques et filets politiques
  • 14h30 Damien Crelier (Classes préparatoires, Lycée Faidherbe, Lille): « [M]ais à la fin l’ennui la gagna, peut-être le dépit de n’y être pas assez comptée ». Saint-Simon et la princesse des Ursins : anatomie de l’âme d’une disgraciée
  • 15h00 Marianne Cojannot-Le Blanc (Université Paris Nanterre) : Les décors du château de Chanteloup : une possible interprétation ?
  • 15h30 Discussion
  • 16h00  Sylvène Édouard (Université Jean Moulin Lyon 3): Conclusions

Places

  • Grand Commun - 1, rue de l’Indépendance américaine
    Versailles, France (78)

Date(s)

  • Saturday, March 13, 2021

Attached files

Keywords

  • Rome, Madrid, Versailles, rhétorique, art, cour, charisme, réputation

Contact(s)

  • Olivia Lombardi
    courriel : olivia [dot] lombardi [at] chateauversailles [dot] fr

Information source

  • Anne-Madeleine Goulet
    courriel : amgoulet3 [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« The princess of the Ursins: learning and the exercise of power in the Europe of Saint-Simon », Study days, Calenda, Published on Monday, March 01, 2021, https://calenda.org/849129

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