Le présent appel à contribution pour un ouvrage collectif sur l'éducation plurilingue au Cameroun offre aux experts des sciences de l'éducation et de la linguistique, voire d'autres disciplines, la possibilité d'examiner les pratiques didactiques et pédagogiques en matière de langues nationales au Cameroun.  

Argumentaire 

Le Cameroun, pays d’Afrique centrale, est compté parmi les pays de «mégadiversité» linguistique dans le monde. Il abrite une mosaïque d’environ 250 langues nationales, auxquelles s’ajoutent deux langues officielles (le français et l’anglais). Dans le souci de la réappropriation des identités et des valeurs culturelles nationales, la politique linguistique camerounaise, bien que demeurant implicite, a connu une avancée significative traduite dans les faits, entre autres, par l’introduction des langues et cultures nationales dans les programmes du secondaire, à travers quelques lycées et collèges pilotes du Cameroun en 2006; l’ouverture de deux départements de Langues et Cultures camerounaises dans les Écoles normales supérieures de Yaoundé et Bertoua, respectivement en 2008 et 2018; la généralisation de l’enseignement des langues et cultures nationales au primaire en 2018; et l’ouverture de la filière Langues et Cultures camerounaises dans certaines facultés des universités d’État du pays.

Plusieurs linguistes, au cours de ces quatre dernières décennies, ont proposé des modèles d’aménagement linguistique pour une introduction cohérence des langues nationales dans le système éducatif camerounais. Le moins que l’on puisse dire, au regard de toutes ces propositions théoriques, est qu’il est préconisé une utilisation optimale des langues nationales dans la perspective d’un enracinement culturel véritable des apprenants, tel qu’affirmé à travers la Loi d’Orientation de l’Éducation au Cameroun numéro 98/004 du 14 avril 1998. Toutefois, les modalités et aménagements didactiques et pédagogiques actuels constituent-ils une réponse efficace à l’impératif de promotion de la pratique effective de ces langues, et au-delà, de leur modélisation opérationnelle? Quels réaménagements envisager ? Six ans après le colloque national sur l’enseignement des langues et cultures nationales tenu à l’École normale supérieure de l’Université de Yaoundé 1, de telles questions restent d’actualité. L’enseignement des langues nationales nécessite une didactique et une pédagogie rigoureusement élaborées, face aux nombreux défis et contraintes inhérents à la diversité linguistique et au niveau de développement encore insuffisant de ces langues.

Cet ouvrage accueille les réflexions contribuant à la consolidation de la conceptualisation des pratiques didactiques et pédagogiques en matière de langues nationales au Cameroun; notamment les réflexions sur le rôle spécifique des langues nationales dans le développement des compétences des apprenants ainsi que sur les modalités de leur enseignement et de leur utilisation, que ce soit comme discipline ou comme vecteur de l’enseignement des autres champs disciplinaires. Plus spécifiquement, les contributions s’inscriront dans les axes suivants, qui ne sont pas exhaustifs :

Axe 1. Évaluation des pratiques didactiques et pédagogiques d’enseignement des langues nationales en cours dans les écoles maternelles et primaires, les lycées et collèges, les écoles normales d’instituteurs, les écoles normales supérieures et les facultés des universités d’État.

Axe 2. Modèles théoriques innovants de didactique et de pédagogie des langues nationales comme langues maternelles, comme langues véhiculaires, comme langues secondes ou comme langues étrangères.

Axe 3. Techniques d’élaboration des manuels de langues nationales pour les classes de la maternelle, du primaire, du secondaire et du supérieur.

Axe 4. Systèmes d’évaluation les mieux adaptés à l’enseignement des langues camerounaises dans les classes de la maternelle, du primaire, du secondaire et du supérieur.

Axe 5. La place de l’aval et de l’amont de l’école ou encore de l’environnement scriptural et plus généralement médiatique dans le processus de l’acculturation de l’apprenant au scriptural véhiculé par les langues nationales.

Axe 6. La problématique du Language awareness entendu comme l’éveil précoce aux langues et plus généralement au langage.

Axe 7. Enseigner-apprendre les langues nationales aujourd’hui: quelle démarche méthodologique, pour quelle approche?

Axe 8. Les langues nationales dans l’univers cybernétique. Quelle stratégie mettre en œuvre pour leur existence depuis l’axe de l’enseignement à distance, jusqu’à celui de la production, la mise en circulation et la consommation des biens culturels véhiculés par les langues nationales?

Axe 9. Des préalables à l’enseignement-apprentissage des langues nationales: le cas de la standardisation, et tout particulièrement du choix du système d’écriture, de l’alphabet.

Axe 10. Quel métalangage en classe de langue nationale?

Modalités pratiques d'envoi de propositions

Les chercheurs intéressés par cet appel sont invités à envoyer le résumé de leur proposition de contribution, en français ou en anglais,

au plus tard le 15 avril 2021.

Ce résumé ne dépassera pas 300 mots. Il sera suivi de cinq mots-clés. Le contributeur indiquera son nom, son affiliation universitaire, son adresse électronique et son contact téléphonique. Les propositions de contribution seront envoyées simultanément aux adresses suivantes : maxmanifi@yahoo.fr / alexisbelibi@gmail.com .

Calendrier

• 15 avril 2021: date limite de soumission des résumés

• 30 avril 2021:  notification d'acceptation / de rejet des résumés aux contributeurs
• 30 juin 2021: date limite de réception des textes complets
• 15 août 2021: retour des articles aux contributeurs après évaluation
• 01er septembre 2021: date limite pour la soumission des articles révisés par les auteurs
• 30 novembre 2021: publication de l’ouvrage

Direction scientifique

• Maxime Yves Julien MANIFI ABOUH (Université de Yaoundé 1/ENS)
• Alexi-Bienvenu BELIBI (Université de Yaoundé 1/ENS)

Comité scientifique

• Jean-Marie Essono (université de Yaoundé 1)
• Zachée Denis Bitjaa Kody (Université de Yaoundé 1/CICIBA)
• Edmond Biloa (Université de Yaoundé 1)
• Louis Martin Onguéné Essono (Université de Yaoundé 1)
• Musanji Ngalasso Mwatha (Université Michel de Montaigne - Bordeaux 3)
• Gabriel Mba (Université de Yaoundé 1)
• Barnabé Mbala Zé (Université de Yaoundé 1)
• Félix Nicodème Bikoi (Université de Yaoundé 1)
• Piet Van de Craen (Vrije Universiteit Brussel)
• Sabine Diao-Klaeger (Université Coblence Landau)
• Etienne Sadembouo (Université de Yaoundé 1)
• Marcel Diki-Kidiri (Académie africaine des Langues)
• Germain Moïse Eba’a (Université de Yaoundé 1)
• Clédor Nseme (Université de Yaoundé 1)
• Alexi-Bienvenu Belibi (Université de Yaoundé 1)
• Odette Bemmo (Université de Yaoundé 1)
• Jules Assoumou (Université de Douala)
• Julia Ndibnu Messina (Université de Yaoundé 1)
• Esli Struys (Vrije Universiteit Brussel)
• Jean Romain Kouesso (Université de Dschang)
• Florence Tabe Oben (Université de Yaoundé 1)
• Gratien Atindogbe (Université de Buéa)
• Emmanuel Ngue Um (Université de Yaoundé 1)
• Venant Eloundou (Université de Yaoundé 1)
• Emmanuel-Moselly Makasso (MINRESI-CNE, Cameroun)
• Renée Solange Nkeck Bidias (Université de Yaoundé 1)
• Jean Calvin Bipoupout (Université de Yaoundé 1)
• Jean Désiré Banga Amvene (Université de Yaoundé 1)
• Joseph Avodo Avodo (Université de Maroua)
• Christian Manga (Université de Buéa)