AccueilPoétique∙s du corps dans les littératures francophones contemporaines

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Poétique∙s du corps dans les littératures francophones contemporaines

Poetics of the body in contemporary Francophone literatures

Revue « Dialogues francophones », n° 25, 2021

Dialogues francophones journal, no.25, 2021

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Publié le lundi 22 mars 2021

Résumé

Également présente dans le corpus littéraire francophone, la notion de « corps » a stimulé des discussions et des débats lors des colloques comme ceux organisés par l’Université de Haïfa en 2002 ou par l’Université d’Ottawa en 2006. Pour son prochain numéro, la revue Dialogues francophones se propose d’apporter sa contribution aux recherches portant sur ce sujet incitant en proposant aux auteur∙e∙s d’approfondir la/les poétique∙s du corps dans les littératures francophones contemporaines.

Annonce

Argumentaire

Le corps constitue un objet marquant des études philosophiques, anthropologiques, sociales ou religieuses. En littérature, il représente souvent une problématique de choix dont la critique littéraire s’est aussitôt emparée (Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux, 1977 ; Claude Reichler (dir.), Le corps et ses fictions, 1983 ; Marius Lazurca, L’anthropologie du corps dans le monde romain, 2004 ; Jean-David Nasio, Mon corps et ses images, 2007 ; Efstratia Oktapoda (dir.), Mythes et érotismes dans les littératures et les cultures francophones de l’extrême contemporain, 2013 ; etc.).

Également présente dans le corpus littéraire francophone, la notion de « corps » a stimulé des discussions et des débats lors des colloques comme ceux organisés par l’Université de Haïfa en 2002 ou par l’Université d’Ottawa en 2006. Pour son prochain numéro, la revue Dialogues francophones se propose d’apporter sa contribution aux recherches portant sur ce sujet incitant en proposant aux auteur.e.s d’approfondir la/les poétique.s du corps dans les littératures francophones contemporaines.

Pendant longtemps, le corps a été considéré comme un « miroir ». Par exemple, pour le courant physiognomonique, dont les origines remontent à l’antiquité, les traits du visage témoignaient du caractère de l’individu. Au fil du temps, nombre de philosophes et de littéraires se sont intéressés à cette question, mais c’est surtout à partir du XIXe siècle que le corps devient un objet d’étude important pour les sciences sociales. Historiens, sociologues, ethnologues placent alors le corps au premier plan de leurs recherches et commencent à étudier ses différents « paramètres », tels le sexe, la couleur de la peau, le handicap ou son manque, qui prédéterminent la position de l’homme dans la société et son appartenance à un groupe. Considérée à sa naissance comme une branche de la philosophie, l’anthropologie étudie, comme son nom l’indique d’ailleurs (ἄνθρωπος, ánthrôpos « homme » ; λόγος, lógos « discours, réflexion, science »), « toute l’humanité », « l’indigène universel » (Weber 2015). Revêtu d’une signification positive dans la religion chrétienne (corps divin, corps incarné, corps en tant qu’« instrument du salut », etc.) (Schmitt 2001), le corps est souvent envisagé comme « un corps/cage, un corps/machine, un corps/matière » par les philosophes (Marzano 2009) ou comme un produit de consommation par les sociologues.

Bien évidemment, le corps n’est pas que social ; il est soumis à des phénomènes biologiques, comme les processus physiologiques, les maladies, le vieillissement, la mort, les instincts, le plaisir, etc. La sexualité humaine est un exemple parfait de jonction entre la composante biologique et culturelle. L’acte de l’accouplement lui-même engage le corps dans sa matérialité biologique tout en étant soumis à de multiples règles sociales. Ce sont ces normes qui conditionnent les participants aux rapports sexuels, l’endroit où ont lieu les scènes de coït, quand et comment se déroulent ces œuvres de chair. Outre le plaisir, le corps procure également de la douleur ; il peut alors faire office d’outil de domination et de contrôle, de manière individuelle aussi bien que collective.

Le corps est aussi un « carrefour de la culture » (Pareydt 2000) ; c’est en lui que se reflètent les « contradictions », les « dysfonctionnements » d’une société (Pareydt 2000), d’une civilisation, d’une communauté, d’une génération, d’un groupe ; c’est lui le « miroir » où se reflètent également « les craintes et les désirs de la culture, les errances et les espérances des individus » (Pareydt 2000). L’observation des différentes sociétés permet alors de percevoir les divers codes culturels qui régissent nos usages du corps. Les pratiques culturelles telles que la décoration des corps (maquillage, piercings, tatouages, etc.), les rites (circoncision, excision, etc.), les tabous dictant quelles parties doivent être couvertes et lesquelles peuvent être exposées à la vue d’autrui, changent d’un espace et d’une époque à l’autre. Même des activités quasiment naturelles, comme la manière de s’asseoir, de dormir ou de manger, sont elles aussi socialement et culturellement construites et varient en fonction du lieu et du temps, fait amplement décrit par Marcel Mauss (1934).

La littérature rend compte bien évidemment de toutes ces mises en jeu du corps. Elle se sert également de l’imagination humaine pour proposer des visions futuristes de ce que pourrait devenir nos corps augmentés par des technologies cybernétiques ou encore pour inventer d’autres races humanoïdes qui pourraient coexister avec les humains.

Pistes de réflexion

Le corps et sa biologie : les processus physiologiques, les maladies et les troubles corporels, le vieillissement, la mort, la maternité ;

  • Les « techniques du corps » (l’accouchement, le repos, la marche, la danse, etc.) ;
  • La sexualité et le plaisir, le corps érotique ;
  • Le corps « exotique » ;
  • Le corps voilé vs. le corps exposé ;
  • Le corps féminin/ masculin/ androgyne ;
  • Les rites engageant le corps (l’excision, le rite du drap nuptial, l’enterrement, etc.) ;
  • Les comportements autodestructeurs (automutilation, scarification, etc.) ;
  • Les violences faites au corps (torture, mutilations, coups, blessures, brûlures, viols, plaies par armes, etc.) ;
  • L’anéantissement des corps (génocides, camps de concentration, esclavage) ;
  • Le corps humain vs. le corps animal, la monstruosité ;
  • Les corps non humains, le corps augmenté ou le cyborg ; etc.

Modalités pratiques d'envoi de propositions

Les textes doivent être envoyés à Ioana Marcu (ioana.marcu@e-uvt.ro) et à Magdalena Malinowska (magdalena.malinowska@us.edu.pl).

Les articles compteront entre 25 000 et 40 000 signes (espaces compris) et seront accompagnés d’un résumé (en français et en anglais) de 200-250 mots, de minimum 5 mots-clés (en français et en anglais) et d’une brève notice bio-bibliographique.

Les articles seront évalués anonymement par deux lecteurs issus du comité scientifique/spécialistes de la thématique du numéro.

Calendrier

  • Dernier délai pour la réception des articles : le 25 août 2021

  • Réponse aux auteurs : à partir du 20 septembre 2021.
  • Publication prévue : décembre 2021

Références bibliographiques 

Marzano, Michela, La philosophie du corps, Paris, Presses Universitaires de France, 2009.

Mauss, Marcel, « Les techniques du corps ». Article originalement publié dans le Journal de Psychologie, XXXII, no 3-4, 15 mars-15 avril 1936. Communication présentée à la Société de Psychologie le 17 mai 1934.

Pareydt, Luc, « Le corps, carrefour de la culture », in Projet, n° 263, septembre 2000. URL : https://www.revue-projet.com/articles/le-corps-carrefour-de-la-culture/7616

Schmitt, Jean-Claude, Le corps, les rites, les rêves, le temps. Essais d’anthropologie médiévale, Paris, Gallimard, 2001.

Weber, Florence, Brève histoire de l’anthropologie, Paris, Flammarion, 2015.

Coordination du numéro

  • Ioana Marcu (Université de l’Ouest de Timisoara, Roumanie)
  • Magdalena Malinowska (Université de Silésie à Katowice, Pologne)

Comité scientifique

  • Georgiana BADEA (Université de l’Ouest de Timisoara, Roumanie)
  • Philippe BASABOSE (Memorial University of Newfoundland, Canada)
  • Lynda CHOUITEN (Université de Boumerdes, Algérie)
  • Mohamed DAOUD (Université d’Oran, Algérie)
  • Gilles DUPUIS (Université de Montréal, Canada)
  • Klaus-Dieter ERTLER (Université de Graz, Autriche)
  • Jenő FARKAS (Université Eötvös Loránd de Budapest, Hongrie)
  • Georges FRERIS (Université Aristote de Thessalonique, Grèce)
  • Marc GONTARD (Université de Rennes 2, France)
  • Elena GHIŢĂ (Université de l’Ouest de Timişoara, Roumanie)
  • Mariana IONESCU (Huron University College at Western, Canada)
  • Evaine LE CALVÉ IVIČEVIĆ (Université de Zagreb, Croatie)
  • Peter G. KLAUS (Freie Universität Berlin, Allemagne)
  • Rodica LASCU-POP (Université Babeş-Bolyái de Cluj-Napoca, Roumanie)
  • Carlo LAVOIE (Université de l’Île-du-Prince-Édouard, Canada)
  • Yves LEROUX (Université d’Angers, France)
  • Alexis NOUSELOVICI (Aix-Marseille Université, France)
  • Claire de OLIVEIRA (Université de Sorbonne, France)
  • Vasile POPOVICI (Université de l’Ouest de Timişoara, Roumanie)
  • Simona Emilia PRUTEANU (Wilfrid Laurier University, Waterloo, Canada)
  • Marc QUAGHEBEUR (Association Européenne d’Études Francophones, Bruxelles, Belgique)
  • Richard SAINT-GELAIS (Université Laval de Québec, Canada)
  • Yvonne VÖLKL (Université de Graz, Autriche)

Dates

  • mercredi 25 août 2021

Mots-clés

  • corps, littératures francophones

Contacts

  • Ioana Marcu
    courriel : ioana [dot] marcu [at] e-uvt [dot] ro

Source de l'information

  • Ioana Marcu
    courriel : ioana [dot] marcu [at] e-uvt [dot] ro

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Poétique∙s du corps dans les littératures francophones contemporaines », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 22 mars 2021, https://doi.org/10.58079/169y

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