Announcement
Colloque International, Université de La Rochelle - 18-19 novembre 2021
Argumentaire
Le colloque international « La performance dans les Amériques » invite à s’interroger sur la notion de « performance » et celle, souvent considérée comme connexe, de « performativité » (des corps, du genre, du discours) au travers de ses multiples dimensions (artistique, sociale, linguistique, économique) dans l'aire culturelle des Amériques contemporaines et ultra-contemporaines. Les notions de « performance » et de « performativité » sont de plus en plus usitées et leurs multiples acceptions en font des concepts qui dépassent les clivages disciplinaires. La première, historique et longtemps associée à l’avant-garde artistique et aux Arts dits performatifs émergents dans les années 50 et 60, a remplacé, notamment en français, la notion de « représentation » théâtrale ou scénique, renvoyant de manière générique à une dynamique interpersonnelle : la performance renvoie à la « mise en scène » individuelle ou collective d’acteurs-trices / performeurs-euses face à un public / spectateur-trice dans un lieu / espace et une situation prédéterminée, qu’elle soit représentation sur scène, spectacle de rue, happening ou simple interaction sociale.
L’association des deux notions, notamment dans l’aire culturelle et linguistique des Amériques, permet néanmoins de déployer leurs potentialités sémantiques et de dépasser le seul domaine des Arts du spectacle ou de la scène (ex : les catégories de performance de Schechner). Dans un premier temps, est performance toute mise en scène de soi (Goffman) ou mise en scène et en discours de revendications / positionnements politiques (voir par exemple, le performative environmentalism). Est performance, également, tout acte ou discours « performatif » / performé qui produit un « effet » ou provoque une réaction au moment où il se déroule ou est énoncé, la performativité étant prise pour ce qui est en train de se produire, et ce qui est mis / traduit en action ou mis en discours (voir l’énonciation performative austinienne ou la notion de re-enactement dans l’Art contemporain) et qui change la réalité énoncée, jouée ou perçue.
Dans le domaine de l’Art et des Arts du spectacle, la nature même de la performance évolue via les nouvelles technologies (installations interactives, projections, environnements immersifs…) qui démultiplient les « effets de présence » et de « réel » (Féral), les effets de « déréalisation » et les corps pixellisés, « technologisés » auxquels le corps réel se confronte et se mesure. Ces nouvelles modalités permettent de voir la performance comme le lieu d’interaction entre l’humain et la machine.
Le domaine de la mode et du costume, qui s’hybride avec celui des Arts performatifs, n’est pas en reste. Depuis la fin des années 1990, le défilé de mode est une performance au sein de laquelle le vêtement est tout à la fois œuvre d’Art, prototype, métalangage sur le corps, la chair et le vêtement, toile de projection, work-in-progress, telle la robe en toile sur laquelle deux robots projettent de la peinture lors d’un défilé d’Alexander McQueen en 1998. L’on peut également citer les défilés de Marc Jacobs, où les mannequins se mêlent au public (voir le Spring Summer Runway 2020), les auditeurs en ligne pouvant émettre leurs commentaires sur Youtube en simultané. Le défilé est bien plus qu’une parade ou qu’un show, mais une expérience immersive au sein de laquelle la trame du vêtement se tisse et prend sens tout en défilant (sur le runway et via le « fil » des commentaires des auditeurs). Le vêtement de mode, ou le vêtement de la rue, fait sens au contact d’un corps mais aussi d’un lieu et d’un public. De manière générale, le vêtement permet de performer le genre et l’identité ou, au contraire, la revendication d’une absence d’identité et la neutralité du genre (gender neutral ou inclusive clothing). Mais, qu’il soit style de rue, prêt-à-porter ou de haute couture, il est également le lieu où se performent « les identités politiques, le pouvoir et l’autorité, mais aussi des sujets et victimes de ces pouvoirs » (Behnke).
Plus généralement, on désigne aussi par performance toute action relevant de l’« exploit », et parfois dans des termes moins avantageux, visant à « attirer l’attention », renvoyant également à l’effet, plus ou moins performatif, quantifiable ou qualifiable, produit sur autrui : aux États-Unis le sport est une performance qui relève d’une mythographie et d’une liturgie (Novak) car elle met un public en émoi à la fois dans le spectacle et le spectaculaire de son déroulement et dans les résultats qu’elle produit ou que l’athlète / l’équipe achève, que le résultat soit immatériel (victoire, record) ou matérialisé dans l’objet-trophée, l’objet-médaille, l’objet-coupe.
Dans le domaine économique, la performance se mesure en termes d’objectifs chiffrés, de rendement, et donne lieu à un résultat mesurable qualitativement et / ou quantitativement (performance organisationnelle, performance sociale des entreprises, performance environnementale, etc.) et qui donne lieu à une forme de reconnaissance sociétale ou de récompense ou, au contraire, d’indifférence, de mépris ou de perte de reconnaissance voire de déclassement (under- ou poor performance).
Sur le plan politique, la performance est également questionnée. Discours politiques, postures individuelles des dirigeants en responsabilité (ou des opposants, des ONG), actions gouvernementales tant au niveau national qu'international (au sein des institutions d'intégration régionale, des institutions onusiennes, des sommets internationaux, du G20, etc.) dans des temporalités et/ou des lieux divers, expriment des modes et des types de performances protéiformes. Ces performances auront, ou n’auront pas, un fort impact sur les enjeux liés au multilatéralisme dans un contexte de mondialisation, sur les questions environnementales, questionnant de fait la performance démocratique de l’aire culturelle des Amériques.
Force est de constater, donc, que l’association des notions de performance et de performativité dépasse largement le cadre que lui avaient fixé les artistes d'« avant-avant- garde » des années 70 (Goldberg). Si la performance a longtemps présenté des invariants comme l'« anticonformisme », le désir de « briser les barrières » et d'enjoindre le public à « revoir sa position par rapport aux arts et à la culture » (Goldberg), elle a aussi des variables et, dans un contexte de circulation des objets culturels et des pratiques et d'éclatement des frontières entre disciplines, est en mouvement constant.
C’est ce que montrent par exemple les théories de la cognition ou de la psychologie cognitive et notamment l’approche socio-matérielle selon laquelle la connaissance, la représentation et la perception ne relèvent pas de la seule approche rationnelle du cerveau humain mais de l’« entre-deux » entre une situation, des circonstances, des objets et des acteurs (action située de Suchman, enaction de Francisco Varela, théorie des affordances de Gibson, etc.). Les récents travaux autour du concept du Applied Theatre ou Applied Drama (Nicholson, Delgado) montrent notamment que le théâtre pratiqué « hors les murs » ou dans les espaces non conventionnels, tels que les prisons, les institutions spécialisées ou patrimoniales, a pour objectif clairement défini de profiter directement aux personnes, aux communautés et aux sociétés qui en sont spectatrices.
Ce sont ces invariants, mais surtout ces variables, que le colloque souhaite mettre en avant afin d'établir une grille de lecture de la performance issue d'une approche à la fois herméneutique et heuristique. Enfin, le colloque « La Performance dans les Amériques » interroge également la manière dont on peut penser et mesurer la performance dans les Amériques et la dynamique transculturelle, transnationale, et transmédiale à l’œuvre, à savoir comment la performance voyage et les transformations qui s’opèrent lorsque l’on passe d’une aire culturelle à une autre, d’un médium à un autre, d’un « acteur » à un autre.
D’un point de vue contextuel, ce colloque prétend également explorer et étayer l’hypothèse selon laquelle les Amériques seraient le territoire privilégié de l’émergence et du recyclage de la performance telle qu’on entend le phénomène aujourd’hui. En effet, si cette technique d’expression artistique voit le jour avec les avant-gardes historiques en Europe (Goldberg), cet Art vivant s’engage, à partir de la fin des années trente, dans une dynamique et un déploiement interdisciplinaire qui renouvellent de façon inédite les Arts dits performatifs (danse, musique et théâtre). En Amérique du Nord, cette tendance se manifeste dans l’expressionnisme abstrait et l’un de ses courants picturaux, l’Action Painting, qui privilégie l’acte de peindre et non le rendu final. Apparu dans les années 40, l’expressionnisme abstrait a une influence déterminante sur les artistes tout au long du 20e siècle, comme le groupe pluridisciplinaire Fluxus ou la chorégraphe Martha Graham, mais aussi sur les Arts performatifs de manière générale. En revanche pour l’Amérique latine prise dans la spirale de plusieurs crises politiques, économiques et sociales à partir de 1930, le recours à la performance artistique est un pied de nez à des gouvernements qui ne se donnent plus comme priorité de financer les Arts et la culture. Pour terminer, rappelons que si l’actuelle crise pandémique a touché de plein fouet les Arts performatifs du monde entier, elle a accéléré, chez les praticiens d’Amérique latine, la prise de conscience de la nécessité de continuer à « digitaliser » leurs performances et de les adapter à l’environnement numérique (Arancibia), afin de se faire connaître en dehors des circuits traditionnels de diffusion internationale.
Axes thématiques
Les communications pourront porter sur les axes suivants, non exclusifs, et dont la liste n’est pas exhaustive :
- Culture visuelle (télévision, Arts visuels, cinéma, Internet et nouvelles technologies)
- Culture matérielle (objets du quotidien, productions culturelles, environnement matériel)
- Arts mimétiques performés et arts performatifs : spectacle vivant (musique, danse, théâtre), littérature (en ligne), peinture, installations, happenings…
- Performance et performativité vestimentaires (défilés de mode, défilés-spectacles, styles de rue, gender neutral clothing…)
- Performance et performative environmentalism
- Performance, économie et travail
- Performance et (géo)politique
- Transmédialité, transnationalisme et transculturalité
Au carrefour de plusieurs disciplines (Sociologie, Études Nord-Américaines, Études Latino-Américaines, Études Filmiques, Études culturelles, Études de genre, Sciences Politiques, Arts, Media Studies, Fashion Studies, Performance Studies, Théâtrologie, Humanités Numériques, Management, Economie,…) et de diverses approches théoriques, ce colloque invite donc les chercheurs à penser performance et performativité au regard des enjeux socioéconomiques et culturels contemporains et ultra-contemporains des Amériques.
Conçu comme une « conférence-performance » (Athanassopoulos), ce colloque se déroulera dans une typologie variée de lieux (amphithéâtres, salles et salles virtuelles, salles de spectacle) dans le but d’alterner communications « classiques » et communications- performances ou performances narratives. Des artistes-performers interviendront.
Le colloque donnera lieu à une, voire deux publications pluridisciplinaires.
Modalités pratiques d'envoi de propositions
Les propositions de communication (400 mots) et une courte bio-bibliographie (250 mots) sont à envoyer conjointement à Elodie Chazalon (elodie.chazalon@univ-lr.fr), Cécile Chantraine-Braillon (cecile.chantraine_braillon@univ-lr.fr) et Mélanie Barlot (melanie.barlot@etudiant.univ-lr.fr)
pour le 30 juin 2021.
Keynote speakers
- Jorge Dubatti, Universidad de Buenos Aires
- Janet McCabe, Birkbeck, University of London
- Ellen McCracken, University of Santa Barbara
Comité scientifique
- Kim Akass, Rowan University, USA
- Cécile Chantraine-Braillon, La Rochelle Université
- Elodie Chazalon, La Rochelle Université
- Jocelyn Dupont, Université de Perpignan
- Georges-Claude Guilbert, Université Le Havre-Normandie
- Fatiha Idmhand, Université de Poitiers
- Jeanne Lallement, Université de La Rochelle
- Ellen McCracken, University of Santa Barbara
- Eric Monteiro, Université de La Rochelle
- Mario Županović, University of Zadar
- Clara Bonet, Universidad Católica de Valencia
https://perfam.hypotheses.org/
Partenaires
Institut des Amériques, La Rochelle Université, Maison des Etudiants (Espace Culture), UFR FLASH, Licence et Master LEA, Licence Lettres, IUT de La Rochelle, Projet région ESNA, CRHIA (Centre de Recherche en Histoire Internationale et Atlantique), Fédération du Numérique, CIEL, SPI (Service des Pédagogies Innovantes)
International Conference, La Rochelle University - 18-19 November 2021
Argument
The international conference Performance in the Americas aims to explore notions of “performance” and “performativity” (body and gender performativity as well as performative utterances) in their social, gendered, linguistic and economic dimensions in the contemporary and ultra-contemporary Americas. Both notions have been used extensively, taking on multiple meanings which cut across the boundaries of subject areas.
The first notion, often equated with the artistic avant-garde and the performative arts of the 1960s, has progressively replaced words such as “représentation théâtrale” or “scénique” in France. It is now used to define any interpersonal dynamics that involve the staging or mise en scène of “actors/actresses,” “performers,” in front of an audience/a spectator in a place/site/space and pre-determined situation, be it a stage, street performance or social interaction. The combination of both terms, especially in the cultural and linguistic area of the Americas, enables us to unfold their semiotic potential and to go beyond the only field of performative art. Firstly, one can tackle performance as the art and mastery of self-presentation (Goffman) or as the staging of social and political protests and claims (as in performative environmentalism). Performance is also related to performative speech, a verbal or non-verbal “discourse” which has an effect on someone and triggers a reaction while being uttered (see Austin’s theory on performative utterances or the concept of re-enactment in contemporary art). All the elements at stake in the speech act (speaker, receiver, environment and objects in which the act is “performed”) contribute to changing the reality that is being uttered, played/acted, or perceived.
In the fields of the (performing) arts, performance has undergone a variety of changes thanks to new technologies such as interactive installations, digital performances and projections and immersive environments which have leveraged the “effects of presence” and “reality” (Féral) and of “derealization” and “depersonalization”: “pixelized” and “technologized” bodies now coalesce with real bodies on stage and on-site, blurring the boundaries between the physical and the technological, augmented body.
The cross-breeding between fashion, performative arts and new technology also brings its share of questions. Since the 1990s, the fashion or catwalk show has been built and construed as a performance or as an immersive experience in which clothing creates or takes on meanings from being shown (off) and commented upon while going live (see the live comments on YouTube during the Marc Jacobs SS2020 runway on YouTube). Through live threads and new textualities, online audiences are co-creating textiles which become works-in-progress and performative tools, ways of dressing and of addressing at the same time. Designer or street clothes are made sense of by being in contact with a body, a place and an audience. Furthermore, clothing allows us to perform our gender and identity or, on the contrary, to go gender and identity neutral (e.g. inclusive clothing). Clothing is thus a site where “political identities, power and authority, but also that of the persons who are subjected or victims of those powers” are performed (Behnke).
More generally speaking, performance refers to any kind of achievement, or, in less glorious terms, to any act aimed at seeking attention. In this respect, it relates to the “highly sought after” performative effect, quantitatively and qualitatively measurable: in the USA, sport is a performance embedded within a mythography and a “liturgy” (Novak) which moves and enthralls massive audiences, both live or on screen, through the spectacle and spectacular of its staging and results, the latter being non-material (victory, record), or materialized in an object (a medal, trophy, etc.). In the economic and managerial fields, performance quality and efficiency are measured through figures, percentages, productivity rates, prices (employee and organizational performance, managerial performance, corporate social responsibility, environmental performance…). and they usually entail social recognition or, on the contrary, the absence of recognition.
Needless to say, that the association of performance and performativity goes over the boundaries that “avant avant-garde” artists (Godlberg) had previously fixed. If performance still offers constants such as its “anti-conformist” stance, the desire to “break the boundaries” and entice the audiences to “reconsider their position on arts and culture” (Godlberg), it also presents a set of variables and, in an ever-moving and shifting context of circulating cultural objects and practices, it is constantly on the move.
As cognitive theories have shown, and more especially the socio-material approach, knowledge, representations and perceptions are not purely rational but are the products of an interaction, a sort of in-between involving a speaker, a listener, and the environments and objects that surround them that modify them and that they modify in return (see Suchman’s situated action theory, Francesco Varela’s concept of enaction, or Gibson’s theory on affordances etc.).
The conference seeks to put forward all these elements in order to establish a transmedial grid of performance in the Americas which, from a socio-historical viewpoint, have been leading the way forward. If the artistic technique of expression originated with the European avant-garde (Goldberg), it has been part of an interdisciplinary stance and posture which have contributed to renewing the so-called performative arts (dance, music, theater) since the 1930s. In North America, the trend can be associated with the emergence of abstract expressionism and one of its related artistic movement, Action Painting, which, broadly speaking, values the act of painting over the final work. Born in the 1940s, abstract expressionism has had a determining and ongoing influence on outstanding 20th century artists and art movements, such as the interdisciplinary group Fluxus, dancer and choreographer Martha Graham, and more generally, on Performative arts. Nevertheless, in Latin America which underwent several political, economic and social crises from the 1930s on, performance is to be seen as a deliberate and explicit political gesture aimed at criticizing the successive governments whose policy left Arts and culture aside. As a reminder, if the current pandemic of COVID has impacted performative artists worldwide, it has also been a catalyst to “digit(al)ized” performances (Arancibia), which can be construed as alternative modes of address and promotion worldwide. The conference finally aims to raise the issue of transnationalism and transculturalism: how is a performance curated, defined, perceived and received according to the geographical and cultural area, media and objects? How does a performance travel and does the level of performativity change accordingly?
Main topics
Proposals should be related – but are not limited to – the following topics:
- Visual culture
- Material culture
- Performing and performative arts and the mimetic theory of art: music, dance, theatre, painting, etc.
- Fashion, clothing and costume history and theory, fashion shows
- Performance and performative environmentalism
- Performance, economy and the workplace
- Transmedia culture, transnationalism and transculturalism
At the crossroads between various subject areas and theoretical approaches, this conference invites researchers and scholars to rethink performance in light of the contemporary and ultra-contemporary socio-economic and cultural issues at stake in the Americas.
The conference will be organized as a “conference-performance” (Athanassopoulos) and will take place in a range of venues (amphitheaters, classrooms and virtual rooms, theaters or performance hall). It invites speakers to innovate in their approach to communication in an academic conference: the diversity of formats is encouraged. Artists will also be invited and will do a joint performance.
There will be conference proceedings.
Submission guidelines
Proposals (400 words) and a short biography (250 words) should be sent in a single mail to Elodie Chazalon (elodie.chazalon@univ-lr.fr), Cécile Chantraine-Braillon (cecile.chantraine_braillon@univ-lr.fr) and Mélanie Barlot (melanie.barlot@etudiant.univ-lr.fr)
before June 30 2021.
Keynote speakers
- Jorge Dubatti, Universidad de Buenos Aires
- Janet McCabe, Birkbeck, University of London
- Ellen McCracken, University of Santa Barbara
Scientific commitee
- Kim Akass, Rowan University, USA
- Cécile Chantraine-Braillon, La Rochelle Université
- Elodie Chazalon, La Rochelle Université
- Jocelyn Dupont, Université de Perpignan
- Georges-Claude Guilbert, Université Le Havre-Normandie
- Fatiha Idmhand, Université de Poitiers
- Jeanne Lallement, Université de La Rochelle
- Ellen McCracken, University of Santa Barbara
- Eric Monteiro, Université de La Rochelle
- Mario Županović, University of Zadar
- Clara Bonet, Universidad Católica de Valencia
https://perfam.hypotheses.org/
Partners
Institut des Amériques, La Rochelle Université, Maison des Etudiants (Espace Culture), UFR FLASH, Licence et Master LEA, Licence Lettres, IUT de La Rochelle, Projet région ESNA, CRHIA (Centre de Recherche en Histoire Internationale et Atlantique), Fédération du Numérique, CIEL, SPI (Service des Pédagogies Innovantes)
Congreso Internacional, La Rochelle Université - 18-19 Noviembre 2021
Argumento
El coloquio internacional « La Performance en las Américas » invita a interrogarnos sobre la noción de « performance » a través de sus múltiples dimensiones (artística, social, lingüística, económica) en el área cultural de las Américas contemporáneas y ultra contemporáneas. Del mismo modo abrir los cuestionamientos asociados a la idea de « performatividad » (de los cuerpos, del género, del discurso) a menudo considerada como anexa a la de performance. Las nociones de « performance » y de « performatividad » son cada vez más usadas, sus distintas acepciones hacen que superen los limites disciplinarios.
En la disciplina histórica en primer lugar, la performance estuvo durante mucho tiempo asociada a la vanguardia artística y a las Artes llamadas performativas que emergen en los años 50 y 60, reemplazando en francés por ejemplo, la noción de “representación” teatral o escénica, reenviando de forma genérica a una dinámica interpersonal: la performance implica la “puesta en escena” individual o colectiva de actores/rices / performers frente a un público / espectador- a en un lugar / espacio y una situación predeterminada, que se trate de una representación en una sala, un espectáculo callejero, un happening o una simple interacción social.
Ahora bien, la asociación de ambas nociones, en particular en el área cultural y lingüística de las Américas, permite desplegar sus potencialidades semánticas y de superar el único campo de las Artes escénicas. En un primer tiempo, toda puesta en escena de uno mismo es performance (Goffman) o puesta en escena y en discursos de reinvindicaciones / posicionamientos políticos (ver por ejemplo el performative environmentalism). La performance también se encarna en cualquier acto o discurso “performativo” / performado que produce un “efecto” o provoca una reacción en el momento en que tiene lugar o es enunciado, mientras que la performatividad es entendida como lo que se está produciendo y lo que se plasma / traduce en acción o en discurso (ver la enunciación performativa austiana o la noción de re-enactement en el arte contemporáneo) y que cambia la realidad enunciada, actuada o percibida.
En el campo del Arte y de las Artes Performativas, la performance evoluciona a través de las nuevas tecnologías (instalaciones interactivas, proyecciones, experiencias inmersivas…) que multiplican los « efectos de presencia » y de « realidad » (Féral), los efectos de « desrealización » y los cuerpos pixelizados a los que se enfrenta y desafía el cuerpo real. Estas nuevas modalidades permiten ver la performance como el lugar de interacción entre el humano y la máquina.
El sector de la moda y del vestuario que se hibrida con el de las Artes performativas no va a la zaga. Desde el fin de los años 1990, el desfile de moda es una performance en la que la ropa es a la vez una obra de arte, prototipo, metalenguaje en el cuerpo, la carne y la ropa, tela de proyección, work-in-progress, como el traje de tela a la que dos robots le echan pintura durante une desfile de Alexander McQueen en 1998. Es de citar también el desfile de Marc Jacobs, en que los modelos se mezclan con el público (ver el Spring Summer Runway 2020), mientras los oyentes on-line formulaban sus comentarios en Youtube de forma simultánea. El desfile es más que una exhibición o un show sino una experiencia inmersiva en el que desfilando la trama de la ropa se va tejiendo y cobrando sentido (en el runway y por el « hilo » de los comentarios de los oyentes). De forma general, la ropa permite « performar » el género y la identidad o, al contrario, la reivindicación de una ausencia de identidad y la neutralidad del género (gender neutral o inclusive clothing). Pero, de estilo callejero, de prêt-à-porter o alta costura, la ropa también es el lugar donde performan las identidades políticas, el poder y la autoridad, así como sujetos y víctimas de estos poderes (Behnke).
De forma más general, la performance significa cualquier acción que se relaciona con la hazaña, y a veces con términos menos ventajosos que pretenden «llamar la atención», reenviando también al efecto, más o menos performativo, cuantificable o calificable, que produce en el otro. En Estados Unidos, por ejemplo, el deporte es una performance que se vincula con una mitografía o una liturgia (Novak) dado que emociona al público tanto por la fe del espectáculo y el carácter espectacular de su transcurrir, como por los resultados que produce el atleta/ equipo, sean éstos inmateriales (victoria, récord) o materializado en el objeto-trofeo, el objeto-medalla, el objeto-copa.
En el sector económico, la performance se mide en objetivos cifrados, en rendimiento y da lugar a un resultado mensurable de forma cualitativa y/o cuantitativa (eficiencia organizacional, eficiencia social de las empresas, eficiencia medioambiental etc.) dando lugar a una forma de reconocimiento social o de recompensa o, al contrario, de indiferencia, de menosprecio o de pérdida de reconocimiento, hasta de desclasificación social (under- ou poor performance).
Por tanto, es obvio que la asociación de las nociones de performance – y de performatividad – sobrepasan ampliamente el marco que habían definido los artistas de « avant- avant-garde » de los años 70 (Goldberg). Si la performance durante mucho tiempo ha presentado invariantes como el « anticonformismo », el deseo de « romper barreras » y de invitar al público a « revisar su postura respecto a las Artes y a la cultura » (Goldberg), también tiene variables y, no para de moverse en un contexto de circulación de objetos culturales y de prácticas así como de borrado de fronteras entre disciplinas. Es lo que enseñan por ejemplo las teorías de la cognición o de la psicología cognitiva y también la visión socio material según la cual el conocimiento, la representación y la percepción no se definen únicamente por el solo conocimiento racional del cerebro humano sino por el « entre-deux », entre una situación, circunstancias, objetos y actores (acción recíproca de Suchamn, enaction de Francisco Varela, teoría del ofrecimiento de Gibson etc. Los recientes trabajos en torno al concepto del Teatro Aplicado, Applied Theatre ou Applied Drama (Nicholson, Delgado), indican entre otras cosas que el teatro practicado « fuera del escenario » o en espacios no convencionales como en cárceles, en instituciones especializadas o patrimoniales, tiene como vocación claramente definida de beneficiar directamente a las personas, a las comunidades y a las sociedades que son sus espectadoras.
Son estas invariantes, pero sobre todo estas variables las que el coloquio quiere traer al primer plano para componer una lectura analítica de la performance desde un planteamiento a la vez hermenéutico y heurístico. De igual modo el coloquio «La Performance en las Américas» cuestiona también la manera en que podemos pensar y medir la performance en las Américas, así como la dinámica transcultural, transnacional, y transmedial en relación con la obra, es decir como la performance viaja y se operan las transformaciones cuando pasamos de una área cultural a otra, de un médium a otro, de un « actor » a otro.
Desde un punto de vista contextual, este coloquio pretende también explorar y analizar la hipótesis según la cual las Américas serían el territorio privilegiado de emergencia y de reciclaje de la performance tal como se entiende el fenómeno hoy. En efecto, si esta técnica de expresión artística nace con las vanguardias histórica en Europa (Goldberg), este Arte vivo se envuelve en una dinámica y un desarrollo interdisciplinario que renuevan de forma inédita las Artes performativas (baile, música y teatro). En América del Norte, esta tendencia se plasma en el expresionismo abstracto y una de sus corrientes pictóricas, el Action Painting, que no privilegia el resultado final sino la acción misma de pintar. Aparecido en los anos 1940, el expresionismo abstracto ha tenido una influencia determinante en los artistas a lo largo del siglo 20, como en el grupo pluridisciplinario Fluxus o la coreógrafa Martha Graham, y también en el Performing Art en general. En cambio, América latina acorralada desde 1930 en el torbellino de innumerables crisis políticas, económicas y sociales, la performance se usa como una forma de lucha contra los gobiernos que ya no subvencionan de forma prioritaria las Artes y la cultura. Para terminar, recordemos que si la actual crisis pandémica va afectando con mucha vigencia las Artes performativas del mundo entero, también va acelerando, entre los profesionales de teatro de América latina, la toma de conciencia de que es urgente seguir digitalizando su Arte vivo y adaptarlo al entorno digital (Arancibia) para hacerse conocer fuera de los circuitos tradicionales de difusión internacional.
El congreso dará lugar a una publicación.
Modalidades de proposiciones de ponencias
Las propuestas de ponencias (400 palabras) y una breve bio-bibliografía (250 palabras) han de ser enviadas en un correo electrónico a Elodie Chazalon (elodie.chazalon@univ-lr.fr), Cécile Chantraine-Braillon (cecile.chantraine_braillon@univ-lr.fr) y a Mélanie Barlot (melanie.barlot@etudiant.univ-lr.fr)
antes del 30 de junio de 2021.
Comité científico
- Kim Akass, Rowan University, USA
- Cécile Chantraine-Braillon, La Rochelle Université
- Elodie Chazalon, La Rochelle Université
- Jocelyn Dupont, Université de Perpignan
- Georges-Claude Guilbert, Université Le Havre-Normandie
- Fatiha Idmhand, Université de Poitiers
- Jeanne Lallement, Université de La Rochelle
- Ellen McCracken, University of Santa Barbara
- Eric Monteiro, Université de La Rochelle
- Mario Županović, University of Zadar
- Clara Bonet, Universidad Católica de Valencia
https://perfam.hypotheses.org/
Auspiciadores
Institut des Amériques, La Rochelle Université, Maison des Etudiants (Espace Culture), UFR FLASH, Licence et Master LEA, Licence Lettres, IUT de La Rochelle, Projet région ESNA, CRHIA (Centre de Recherche en Histoire Internationale et Atlantique), Fédération du Numérique, CIEL, SPI (Service des Pédagogies Innovantes)