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Penser le monde en philosophie après Kant

Thinking the world through philosophy post-Kant

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Veröffentlicht am Freitag, 26. März 2021

Zusammenfassung

Il s’agira de voir en quoi la prétention de constituer un monde se trouve frappée d’un aveu d’impuissance vu l’irréductible finitude de l’homme—trouvaille qui entachera durablement la phénoménologie. De nombreuses lectures phénoménologiques de Kant ont été proposées, à commencer par celles de Husserl, de Fink, de Heidegger, de Merleau-Ponty…Ce séminaire a pour objectif de questionner en profondeur la pertinence et les limites de telles lectures, à commencer par celle de Michaël Foessel. À travers ses ouvrages, notamment Kant et l’équivoque du monde (CNRS, 2015), Foessel vise à éclaircir le sens du monde chez Kant et analyse les répercussions de la conception kantienne du monde : nous proposons de nous interroger avec lui sur le monde après Kant.

Inserat

Argumentaire

Le tournant kantien présente un paradoxe, désavouant le monde comme par prétérition : Kant s’est en effet longtemps débattu avec la cosmologie de son époque, à la fois tenté par le modèle totalisateur qu’elle propose et soupçonneux de sa friabilité. L’œuvre de Kant présente un vif intérêt pour le monde dès ses débuts, manifestant une admiration devant sa diversité et sa beauté : son cours de géographie physique (donné entre 1747 et 1770) présente une compilation érudite de connaissances, reprenant le geste itinérant des cosmographes du XVIème d’inspiration strabonienne. Les précisions méthodologiques quant à la finalité de l’enseignement (exposées dans les Introductions de 1757, 1765, 1772) témoignent de la répulsion pour le chaotique, orientant l’agrégat de données dans le sens d’une organisation d’une totalité cohérente. En effet, ce qui étonne Kant, c’est précisément le fait que le monde ne soit pas radicalement incompréhensible comme totalité…La Critique de la raison pure—ouvrage qui saura retenir toute l’attention de Heidegger— est le premier ouvrage à établir l’inhérente friabilité du monde d’un point de vue transcendantal. La cosmologie y est interrogée en fonction des capacités a priori de la connaissance : le transcendantal dégage d’emblée la question du monde d’un rapport à un Être suprême en vertu de sa dimension athéologique.  Sans garantie transcendante, sans dette laudative, l’organisation du monde (laquelle semble évidente) gagne en épaisseur et mystère…Le monde apparaît en effet comme une Idée singulièrement problématique puisqu’elle emprisonne la raison pure dans une paralysie, excluant le tranché d’une simple contradiction : celle de l’antinomie. À chaque idée cosmologique correspond une antinomie, qui ne fait que confirmer l’impossibilité pour la connaissance objective d’atteindre la totalité des phénomènes. Le monde est extrêmement violent : cette idée est ce qui montre à son acuité la contradiction de la raison avec elle-même puisque conduisant à un combat antinomique. Est-ce un hasard si Kant parle de la métaphysique comme d’un champ de bataille, et de sa critique comme d’un tribunal ?

Il s’agira de voir en quoi la prétention de constituer un monde se trouve frappée d’un aveu d’impuissance vu l’irréductible finitude de l’homme—trouvaille qui entachera durablement la phénoménologie.  De nombreuses lectures phénoménologiques de Kant ont été proposées, à commencer par celles de Husserl, de Fink, de Heidegger, de Merleau-Ponty…Ce séminaire a pour objectif de questionner en profondeur la pertinence et les limites de telles lectures, à commencer par celle de Michaël Foessel. À travers ses ouvrages, notamment Kant et l’équivoque du monde (CNRS, 2015), Foessel vise à éclaircir le sens du monde chez Kant et analyse les répercussions de la conception kantienne du monde : nous proposons de nous interroger avec lui sur le monde après Kant.

L’effondrement du monde comme Cosmos a suscité, en gros, deux types de réactions : 

-Une première réaction a consisté dans l’affirmation d’un absolu (l’esprit chez Hegel, le Moi chez Fichte ou chez le jeune Schelling, le Je ironique d’un Solger ou d’un Schlegel, le Moi romantique de Novalis, la vie chez Bergson…). Le caractère problématique de cet absolu, qu’il conviendra d’interroger en ses diverses manifestations, réside dans sa rupture plus ou moins radicale avec un monde placé sous le signe de la contingence.

-Une deuxième réaction a pris la forme d’un investissement du monde sous le signe de la contingence (le citoyen chez Hobbes, « l’habitant du monde » de Kant, l’être au monde de Heidegger, le monde selon Arendt…). Un tel investissement pourra être envisagé dans ses aspects problématiques, notamment au travers de l’idée d’une perte possible du monde : « C’est parce que le monde peut être perdu qu’il doit devenir l’objet d’une sollicitude politique » écrit Michael Foessel dans Après la fin du monde.

 Le philosophe de Königsberg s’interroge sur ce qui, dans la constitution des facultés humaines, justifie le fait que l’on ait toujours craint, ou rêvé, l’apocalypse. Peut-on légitimement penser une fin du monde avec Kant ? Comme le souligne Foessel, le retour de nos jours du motif de la fin du monde— principalement sur le mode écologique—réactualise des angoisses anciennes, et rejoue la destruction moderne du Cosmos. Ce séminaire vise ainsi à interroger les angoisses et les rêves apocalyptiques dans la diversité de leurs expressions philosophiques dans un cadre postkantien.

Axes thématiques

Les propositions de communication pourront suivre les axes suivants :

  • La réception postkantienne de l’interdit cosmologique kantien (l’idéalisme allemand, la phénoménologie, l’existentialisme…)
  • Les constructions de monde après Kant : en quoi l’interdit kantien relance-t-il, paradoxalement, l’Idée de monde ?
  • Le sentiment d’acosmisme et la perte de monde : l’imaginaire apocalyptique en philosophie postkantienne.
  • Comment la philosophie contourne-t-elle l’interdit kantien d’un point de vue stylistique et formel ? Comment le langage philosophique parvient-il à dire ce qui est pourtant frappé d’un interdit ?
  • Le statut ambigu de la question du monde en chez Kant, objet de fascination, d’inquiétude et d’interdit. Bien qu’impossible, le monde est bien vu par Kant comme un irrésistible besoin de la raison, condamné à ressurgir dans le champ de la pensée…

Modalités pratiques d'envoi de propositions

Merci d’envoyer une proposition de communication (titre et résumé, 600 mots) accompagnée d’une brève notice biographique à krause.pamela@yahoo.fr et à guillaumedreidemie@orange.fr

Calendrier

  • Date limite pour les propositions : 1er juin 2021.

  • Réponse : 1er août 2021
  • Colloque sur Zoom : le 1er novembre 2021

Comité en charge de la sélection de propositions

  • Pamela Krause, Sorbonne université-UCLouvain
  • Guillaume Dreidemie, Lyon III

Kategorien

Orte

  • zoom
    Paris, Frankreich (75005)

Daten

  • Dienstag, 01. Juni 2021

Schlüsselwörter

  • Emmanuel Kant, philosophie, phénoménologie, existentialisme, cosmos, concept de monde

Kontakt

  • Krause Pamela
    courriel : krause [dot] pamela [at] yahoo [dot] fr

Informationsquelle

  • Krause Pamela
    courriel : krause [dot] pamela [at] yahoo [dot] fr

Lizenz

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Zitierhinweise

« Penser le monde en philosophie après Kant », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Freitag, 26. März 2021, https://doi.org/10.58079/16b7

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