Announcement
Argumentaire
De l’antiquité à l’époque post-moderne, la figure de l’adolescence occupe une place importante dans les sociétés. Elle est assignée, d’une part, à une catégorie d’âge et à des transformations physiologiques (Courtois, 2011 ; Potel, 2006 ; Taborda-Simões, 2005), et d’autre part, à des changements de comportements, de prises de risques et des formes de contestations de règles sociales et morales (Agraimbah et al., 2011). Elle est souvent présentée comme une période de tension dans la vie des individus (Debesse, 1958). Délimitée entre la fin de l’enfance et l’entrée dans la vie adulte, elle recouvre des réalités et expériences multiples, variant selon les époques, les régions et les groupes sociaux. Des cadres juridiques et politiques nationaux aux institutions internationales (OMS, FNUAP, UNICEF), les tentatives pour construire des critères généraux d’identification ne manquent pas, mais la plasticité et la complexité à laquelle l’adolescence fait référence mettent souvent en défi les approches globales. Face aux déficits des appréhensions universelles, les études spécifiques et les perspectives comparatistes restent la voie importante pour comprendre les évolutions des configurations de l’adolescence dans les différents contextes sociaux, historiques et géographiques.
Il existe bien entendu une littérature abondante sur l’adolescence, construisant ainsi des critères essentialisants qui assignent cette catégorie sociale à des changements physiologiques et comportementaux (Discour, 2011 ; Taborda-Simões, 2005). Cette littérature décrit souvent les réalités des sociétés occidentales, négligeant ainsi les particularités des contextes du Sud. Le concept d’adolescence est alors souvent accusé d’être trop abstrait, peu pertinent ou encore culturellement insensible à des contextes spécifiques. En ce sens, la figure de l’adolescence, comme les autres catégories sociales bien entendu, peut mettre en évidence des tensions entre des représentations concurrentes et leurs implications en rapport à la manière dont les adolescents du Nord et du Sud sont construits et représentés dans leurs environnements (Burman, 1996). Autant que le vécu et les expériences de l’adolescence varient selon les catégories sociales, ils varient aussi selon les contextes sociaux et les références culturelles. Par exemple, dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest, l’adolescence s’est révélée particulièrement soumise aux normes sociales et culturelles (Discour, 2011 ; Vallet, 2009). De surcroît, les réalités sociales peuvent mettre les adolescents dans des environnements les poussant à agir et à définir une autonomie parfois trop précoce. Ces réalités reconfigurent sans cesse la construction sociale de l’adolescence, donnant ainsi une variabilité de sens, de vécus et d’expériences à cette catégorie sociale. En se détachant des critères identificatoires globaux (classe d’âge, transformations physiologiques ou vulnérabilité), l’adolescence se caractérise avant tout comme une zone trouble qu’il est nécessaire d’interroger ; elle est porteuse d’une ambivalence fondamentale, étant à la fois une réalité négative, quand elle désigne une période de crise et une culture d’irresponsabilité (Galland, 2001), et une réalité positive, quand elle se réfère à une forme de réflexivité juvénile, de connaissance et d’engagement envers soi, dévoilant ainsi une capacité d’agir et d’autonomie.
Dans ce dossier, nous souhaitons explorer la construction et la réalité de l’adolescence dans les contextes du sud. Quatre axes permettront de mieux appréhender le concept adolescence et l’adolescent lui-même en tant qu’acteur.
1. Construction du concept adolescence : normes, pratiques, discours et méthodes
Dans les sciences sociales, l’adolescence reste une réalité trouble, difficilement cernable tant sur le plan physiologique que sur le plan socio-culturel. Bien que les transformations physiologiques lors de la puberté servent souvent de marqueurs pour identifier le début de l’adolescence, sa fin ou le passage à l’âge adulte laisse un flou et donne lieu à des débats méthodologiques importants (Dadoorian, 2007). Au regard de ce qui précède, comment peut-on définir alors l’adolescence ? Comment délimiter ses contours? La nécessité de déconstruire les discours présentant l’adolescence sur un angle essentialiste et de l’analyser comme une construction sociale est une exigence épistémique. En insistant sur les éventuelles controverses et en mettant l’accent sur les données de terrain, cet axe cherche à discuter la pertinence de la notion d’adolescence comme catégorie d’analyse. Il ne s’agit pas ici d’une simple analyse notionnelle, mais de discuter les enjeux méthodologiques et théoriques dans la perspective d’offrir un nouveau regard sur la question.
2. L’adolescence face à la problématique du corps
Souvent caractérisée par une période à risque, l’adolescence est une étape de l’évolution humaine qui introduit le sujet adolescent dans un autre corps. Ce corps est associé à une autre identité qu’il convient d’assumer (Fournier, 2004; Sellami, 2009). Le corps adolescent est un corps problématique. Il arrache le sujet de son corps enfant pour le confronter à une nouvelle image de lui-même : une image qu’il doit s’approprier pour construire une identité adolescente vécue subjectivement à travers ses rapports à soi et à autrui (Darrault-Harris, 2011 ; Mead, 1963). Certains sujets, disposant de référents suffisamment rassurants, vivent ce passage sereinement. D’autres, confrontés à de grandes difficultés, souffrent de problèmes de modèles (Darrault-Harris, 2011). Ce manque de référence est la source de multiples enjeux liés au corps, particulièrement sur l’image que le sujet adolescent se fait de son propre corps. En ce sens, le corps n’est pas seulement une réalité biologique, c’est une grille de lecture essentielle pour comprendre la plupart des problématiques liées à l’adolescence. Cet axe propose d’exposer la façon dont le corps est mobilisé dans l’analyse de la problématique de l’adolescence.
3. Vulnérabilités et enjeux sociétaux
L’adolescence est souvent reconnue comme étant une catégorie sociale particulièrement vulnérable. Selon l’UNICEF (2011), que ce soit dans les pays du Nord ou dans les pays du Sud, les adolescents d’aujourd’hui sont souvent marginalisés et incompris par leur entourage, ce qui limite leur place et leur marge de liberté et d’action. Pour répondre à leurs difficultés, les réseaux amicaux et sociaux deviennent des espaces alternatifs d’organisation et de rencontres, d’échanges et de construction de soi (Dubé et al., 2004). Étant donné que ce numéro thématique aborde délibérément des perspectives de recherche très variées, cet axe s’ouvre à des contributions qui traitent des problèmes quotidiens de l’adolescence à savoir le décrochage scolaire, l’insertion professionnelle, la violence sexuelle et conjugale, la grossesse précoce, la prostitution, le viol, l’avortement, la vulnérabilité sanitaire, l’orientation sexuelle, etc.
4. Agir-adolescent et voie d’autonomisation
Les règles qui définissent les contours de l’adolescence ne sont pas figées, que ce soit dans l’affranchissement des normes familiales et sociales, pour établir ou franchir les frontières ou pour gagner son autonomie au travers des stratégies individuelles ou collectives. Comment les adolescents s’organisent-ils pour s’affranchir et transformer des codes sociaux et des normes morales imposées ? Le refus même de faire partie de la catégorie de l’adolescence met en tension, comme l’a souligné Singly (2006) des comportements liés à plusieurs appartenances, renvoyant ainsi à la famille, aux aspirations et aux refus. Quel est l’impact de ces modèles d’appartenances sur la position sociale des individus identifiés comme adolescents ? De plus, les environnements sociaux avec lesquels cette catégorie doit composer sont soumis à des changements inattendus (décès des parents, conflits familiaux, vulnérabilité économique et sanitaire...), qui sont par conséquent susceptibles de redéfinir les frontières de l’adolescence. Dans cet axe, c’est donc l’adolescent acteur de sa trajectoire qu’il est question d’observer.
Ces pistes sont forcément partielles : les articles sont invités à les compléter, éventuellement à les reformuler, à condition de s’inscrire dans la thématique générale de l’appel et les exigences méthodologiques retenues. Les techniques d’enquête mobilisées peuvent être variées, avec une préférence pour le qualitatif : ethnographie, enquête historique, analyse de discours publics et/ou de documents, entretiens et observations. S’inscrivant dans le domaine des sciences de l’éducation et de leurs liens avec leurs disciplines contributives (Albero, 2019), le dossier est ouvert à des chercheur·es d’horizons disciplinaires différents ; les propositions peuvent être rédigées en français, en anglais, et aussi en espagnol.
Les propositions d’articles pourront s’appuyer sur des approches contextualisées permettant d’aborder le concept d’adolescence au regard des spécificités locales, mais également sur des approches comparatistes mettant en exergue le sens des variabilités observables.
Coordination
- David JEAN SIMON (Centre de Recherche de l’Institut de Démographie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne),
- Ayawavi Sitsopé TOUDEKA (Unité de Recherche Démographique de l'Université de Lomé),
- Kenson JOISSAINT (Centre d’études en sciences sociales du religieux, École des Hautes Études en Sciences Sociales),
- Ladeu TOKPA (Centre de Recherche de l’Institut de Démographie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne).
Modalités de contribution
En utilisant le formulaire joint à l'appel, les propositions de résumé devront parvenir au plus tard le 31 mai 2021,
simultanément auprès des coordinateurs du dossier et des corédacteurs en chef de la revue :
Une première version des articles sera à envoyer au plus tard le 30 novembre 2021.
Références bibliographiques
Agraimbah, A., Carda, P., & Couppey, É. (2011). Adolescence : Crise ! Spécificités, 1(4), 55‑64.
Albero, B. (2019). Les sciences de l’éducation au xxie siècle : Vers une consolidation disciplinaire de la section ? Les dossiers des sciences de l’éducation, 41, 21‑42. https://doi.org/10.4000/dse.3265
Burman, E. (1996). Local, Global or Globalized? : Child Development and International Child Rights Legislation. Childhood, 3(1), 45‑66. https://doi.org/10.1177/0907568296003001004
Courtois, R. (2011). Chapitre 2. Risque et adolescence, Les conduites à risque à l’adolescence. Sous la direction de Courtois Robert, 21-28.
Dadoorian, D. (2007). Grossesses adolescentes. Le Journal des psychologues, 252(9), 72. https://doi.org/10.3917/jdp.252.0072
Darrault-Harris, I. (2011). L’adolescence ou les intermittences du corps. Littérature, 163(3), 93. https://doi.org/10.3917/litt.163.0093
Debesse, M. (1958). L’adolescence est-elle une crise ? Enfance, 11(4), 287‑302. https://doi.org/10.3406/enfan.1958.1408
Discour, V. (2011). Changements du corps et remaniement psychique à l’adolescence. Les Cahiers Dynamiques, 50(1), 40. https://doi.org/10.3917/lcd.050.0040
Dubé, M., Julien, D., Bouthillier, D., Lebeau, É., Bélanger, I., & Hamelin, M. (2004). Climat familial et réseau d’amis chez les adolescentes. Enfance, 56(2), 187. https://doi.org/10.3917/enf.562.0187
Fournier, M. (2004). La construction du masculin: Sciences Humaines, N°146(2), 27‑27. https://doi.org/10.3917/sh.146.0027
Galland, O. (2001). Adolescence, post-adolescence, jeunesse : Retour sur quelques interprétations. Revue Française de Sociologie, 42(4), 611. https://doi.org/10.2307/3322734
Mead, D. R. M. (1963). Mœurs et sexualité en Océanie. Revue française de sociologie, 226.
Potel, C. (2006). 4. L’adolescence : Un passage. In Dans : , C. Potel, Corps brûlant, corps adolescent : Des thérapies à médiations corporelles pour les adolescents (Érès, p. 57‑70).
Sellami, M. (2009). Scarifications et statut du corps chez les adolescents tunisiens. Corps, 7(2), 105. https://doi.org/10.3917/corp.007.0105
Singly, F. de. (2006). Les Adonaissants. Colin.
Taborda-Simões, M. da C. (2005). L’adolescence : Une transition, une crise ou un changement ? Bulletin de psychologie, Numéro 479(5), 521. https://doi.org/10.3917/bupsy.479.0521
Unicef. (2011). La Situation des Enfants dans le Monde 2011. ; L¿adolescence L¿âge de tous les Possibles. United Nations Children’s Fund, The (UNICEF).
Vallet, G. (2009). Corps et socialisation. Idées économiques et sociales, N° 158(4), 53. https://doi.org/10.3917/idee.158.0053
Coordination team
- David JEAN SIMON (Centre de Recherche de l’Institut de Démographie, Paris 1 Panthéon Sorbonne University),
- Ayawavi Sitsopé TOUDEKA (Unité de Recherche Démographique, University of Lomé),
- Kenson JOISSAINT (Centre d’études en sciences sociales du religieux, École des Hautes Études en Sciences Sociales),
- Ladeu TOKPA (Centre de Recherche de l’Institut de Démographie, Paris 1 Panthéon Sorbonne University).
Argument
From antiquity to post-modern times, adolescence occupies a central position in societies. It is assigned, on the one hand, to an age group and physiological transformations (Courtois, 2011; Potel, 2006; Taborda-Simões, 2005), and on the other hand, to behavior changes, risk-taking, and protests against social and moral regulation (Agraimbah et al., 2011). Adolescence is often presented as a period of tension in individuals lives (Debesse, 1958). A developmental period between the end of childhood and the beginning of adulthood, it covers multiple realities and experiences, varying according to eras, regions, and social groups. From national legal and policy frameworks to international institutions (WHO, UNFPA, UNICEF), attempts to construct general identification criteria abound, but the plasticity and complexity to which adolescence refers often challenge comprehensive approaches. Faced with global concern deficits, specific studies and comparative perspectives remain the imperative way to understand changes in adolescent configurations in different social, historical, and geographic contexts.
Indeed, there is abundant literature on adolescence, thus constructing criteria that assign this social category to physiological and behavioral changes (Discour, 2011; Taborda-Simões, 2005). The literature often describes the realities of Western societies and therefore neglects the unique characteristics within developing countries. Therefore, the concept of adolescence is often accused of being too abstract, irrelevant, or culturally insensitive to specific contexts. In this regard, like other social categories, clearly, adolescence can highlight tensions between competing representations and their implications with how adolescents from the West and those in developing countries are constructed and represented in their environments (Burman, 1996). As much as adolescent’s experiences and experiences vary across social groups, they also vary across social contexts and cultural situations. For example, in some West African countries, adolescence has proven to be particularly subject to social and cultural norms (Discour, 2011; Vallet, 2009). Besides, social realities can place adolescents in environments that push them to act and be self-reliant quite early. These realities constantly reconfigure adolescence’s social construction, giving an inconsistency of meaning, experiences, and experiences to this social category. By breaking away from overall identifying criteria (age group, physiological transformations, or vulnerability), adolescence is characterized above all as a cloudy phase that must be questioned; it carries a fundamental ambivalence, being both a negative reality, when it designates a period of crisis (Galland, 2001) and positive reality, when it refers to a form of knowledge and commitment to oneself, thus revealing a capacity for action and autonomy.
In this thematic issue, we wish to explore adolescence’s construction and reality in the context of developing countries. Four main viewpoints will allow us to better understand the concept of adolescence and the adolescent himself as an actor.
Adolescence’s concept construction : standards, practices, discourse, and methods
In social sciences, adolescence remains a murky reality, challenging to identify both physiologically and socio-culturally. Although physiological changes during puberty are often used as markers to identify adolescence’s onset, its end or transition to adulthood leaves some uncertainty and gives rise to critical methodological debates (Dadoorian, 2007). In light of the above, how then can we define adolescence? How can we delimit its contours? The need to deconstruct discourses presenting adolescence from an essentialist angle and analyze it as a social construct is an epistemic requirement. This viewpoint seeks to analyze the concept of adolescence by specifying certain methodological and theoretical issues.
Adolescence facing the body’s issue
Often characterized by a period of risk, adolescence is a stage in human evolution that introduces the adolescent subject into another body. This body is associated with another identity that must be withstood (Fournier, 2004; Sellami, 2009). The adolescent body is problematic. It tears the subject out of his/her child's body to confront the young person with a new self-image: an image that s/he must appropriate to construct an adolescent identity experienced subjectively through relationships with self and with others (Darrault-Harris, 2011; Mead, 1963). Some subjects, having sufficiently reassuring referents, experience this passage serenely. Others, facing great difficulties, suffer from model problems (Darrault-Harris, 2011). This lack of reference is the source of many issues related to the body, particularly in the adolescent subject's image of his or her own body. In this sense, the body is not only a biological reality; it is an essential reading grid for understanding most of the issues related to adolescence. This viewpoint proposes to expose how the body is mobilized in the analysis of the adolescent problem.
Vulnerabilities and societal challenges
Adolescence is often recognized as a particularly vulnerable social category. According to UNICEF (2011), whether in developed or developing countries, adolescents today are often marginalized and misunderstood by those around them, which limits their place and their margin of freedom and action. To respond to their difficulties, friendly and social networks become alternative spaces for organization and meetings, exchanges and self-construction (Dubé et al., 2004). Given that this thematic issue deliberately addresses a wide variety of research perspectives, this viewpoint opens up to contributions that deal with the daily problems of adolescence, namely dropping out of school, professional integration, sexual and conjugal violence, early pregnancy, prostitution, rape, abortion, health vulnerability, sexual orientation, etc.
Act-adolescent and the path to empowerment
The rules that define adolescence’s contours are not fixed, whether it is to escape from family and social frameworks, establish or cross borders, or gain autonomy through individual or collective strategies. How do adolescents organize themselves to escape from and transform social codes and imposed moral standards? The very refusal to belong to the group of adolescence creates tension, as Singly (2006) pointed out, behaviors linked to several affiliations, thus referring to the family, aspirations, and refusals. What is the impact of these membership models on the social position of individuals identified as adolescents? The social environments with which this category must deal are subject to unexpected changes (death of parents, family conflicts, economic and health vulnerability, etc.), which are therefore likely to redefine adolescence’s boundaries. Therefore, in this viewpoint, the adolescent, actor of his or her trajectory that research should focus on.
These paths are essentially partial: further research is invited to complete them. The investigative techniques used may vary, with a qualitative preference: ethnography, historical investigation, analysis of public speeches and documents, interviews, and observations. As part of educational sciences and their links with their contributing disciplines (Albero, 2019), the call is open to researchers from different disciplinary backgrounds; the proposals can be written in French, English, or Spanish.
The proposed articles may be based on contextualized approaches that focus on the concept of adolescence within specific locales and comparative approaches highlighting the meaning of observable variability.
Submission guidelines
By using the form attached to the call, the abstract proposals must reach no later than May 31, 2021,
simultaneously to the coordinators of the dossier and the co-editors in chief of the journal :
- David JEAN SIMON : david.jean-simon@etu.univ-paris1.fr
- Ayawavi Sitsopé TOUDEKA : marie.toudeka@gmail.com
- Kenson JOISSAINT : kenson.joissaint@ehess.fr
- Ladeu TOKPA : ladeu.tokpa@etu.univ-paris1.fr
- Olivier BRITO : obrito@parisnanterre.fr
- Fanny SALANE : fsalane@parisnanterre.fr
A first version of the articles will be sent by November 30, 2021 at the latest.
References
Agraimbah, A., Carda, P., & Couppey, É. (2011). Adolescence : Crise ! Spécificités, 1(4), 55‑64.
Albero, B. (2019). Les sciences de l’éducation au xxie siècle : Vers une consolidation disciplinaire de la section ? Les dossiers des sciences de l’éducation, 41, 21‑42. https://doi.org/10.4000/dse.3265
Burman, E. (1996). Local, Global or Globalized? : Child Development and International Child Rights Legislation. Childhood, 3(1), 45‑66. https://doi.org/10.1177/0907568296003001004
Courtois, R. (2011). Chapitre 2. Risque et adolescence, Les conduites à risque à l’adolescence. Sous la direction de Courtois Robert, 21-28.
Dadoorian, D. (2007). Grossesses adolescentes. Le Journal des psychologues, 252(9), 72. https://doi.org/10.3917/jdp.252.0072
Darrault-Harris, I. (2011). L’adolescence ou les intermittences du corps. Littérature, 163(3), 93. https://doi.org/10.3917/litt.163.0093
Debesse, M. (1958). L’adolescence est-elle une crise ? Enfance, 11(4), 287‑302. https://doi.org/10.3406/enfan.1958.1408
Discour, V. (2011). Changements du corps et remaniement psychique à l’adolescence. Les Cahiers Dynamiques, 50(1), 40. https://doi.org/10.3917/lcd.050.0040
Dubé, M., Julien, D., Bouthillier, D., Lebeau, É., Bélanger, I., & Hamelin, M. (2004). Climat familial et réseau d’amis chez les adolescentes. Enfance, 56(2), 187. https://doi.org/10.3917/enf.562.0187
Fournier, M. (2004). La construction du masculin: Sciences Humaines, N°146(2), 27‑27. https://doi.org/10.3917/sh.146.0027
Galland, O. (2001). Adolescence, post-adolescence, jeunesse : Retour sur quelques interprétations. Revue Française de Sociologie, 42(4), 611. https://doi.org/10.2307/3322734
Mead, D. R. M. (1963). Mœurs et sexualité en Océanie. Revue française de sociologie, 226.
Potel, C. (2006). 4. L’adolescence : Un passage. In Dans : , C. Potel, Corps brûlant, corps adolescent : Des thérapies à médiations corporelles pour les adolescents (Érès, p. 57‑70).
Sellami, M. (2009). Scarifications et statut du corps chez les adolescents tunisiens. Corps, 7(2), 105. https://doi.org/10.3917/corp.007.0105
Singly, F. de. (2006). Les Adonaissants. Colin.
Taborda-Simões, M. da C. (2005). L’adolescence : Une transition, une crise ou un changement ? Bulletin de psychologie, Numéro 479(5), 521. https://doi.org/10.3917/bupsy.479.0521
Unicef. (2011). La Situation des Enfants dans le Monde 2011. ; L¿adolescence L¿âge de tous les Possibles. United Nations Children’s Fund, The (UNICEF).
Vallet, G. (2009). Corps et socialisation. Idées économiques et sociales, N° 158(4), 53. https://doi.org/10.3917/idee.158.0053
Equipo de coordinación
- David JEAN SIMON (Centre de Recherche de l’Institut de Démographie, Universidad Paris 1 Panthéon Sorbonne),
- Ayawavi Sitsopé TOUDEKA (Unité de Recherche Démographique, Universidad de Lomé),
- Kenson JOISSAINT (Centre d’études en sciences sociales du religieux, École des Hautes Études en Sciences Sociales),
- Ladeu TOKPA (Centre de Recherche de l’Institut de Démographie, Universidad Paris 1 Panthéon Sorbonne).
Argumentos
Desde la antigüedad hasta la posmodernidad, la figura de la adolescencia ocupa un lugar importante en las sociedades. Se le asigna, por un lado, a una categoría de edad y a transformaciones fisiológicas (Courtois, 2011; Potel, 2006; Taborda-Simões, 2005), y por otro lado, a cambios en el comportamiento, riesgos y formas de desafíos de las reglas sociales y morales (Agraimbah et al., 2011). A menudo la adolescencia se presenta como un período de tensión en la vida de los individuos (Debesse, 1958). Delimitada entre el término de la infancia y la entrada en la vida adulta, ella abarca múltiples realidades y vivencias, que varían según épocas, regiones y grupos sociales. De los marcos legales y políticos nacionales a las instituciones internacionales (OMS, UNFPA, UNICEF), no faltan intentos de construir criterios generales de identificación, pero la plasticidad y complejidad a las que se refiere la adolescencia a menudo desafían los enfoques. Ante los déficits de aprehensiones universales, los estudios específicos y las perspectivas comparadas siguen siendo la vía importante para comprender los cambios en las configuraciones de la adolescencia en diferentes contextos sociales, históricos y geográficos.
Por supuesto, existen numerosos escritos sobre la adolescencia, construyendo así criterios que asignan esta categoría social a los cambios fisiológicos y de comportamiento (Discour, 2011; Taborda-Simões, 2005). Esta literatura a menudo describe las realidades de las sociedades occidentales, descuidando así las peculiaridades de los contextos del Sur. Por tanto, a menudo se acusa al concepto de adolescencia de ser demasiado abstracto, irrelevante o culturalmente insensible a contextos específicos. En este sentido, la figura de la adolescencia, al igual que otras categorías sociales, puede resaltar tensiones entre representaciones concurrentes y sus implicaciones en relación a la forma en que los adolescentes del Norte y del Sur son construidos y representados en sus entornos (Burman, 1996). Así como las experiencias de la adolescencia varían entre las categorías sociales, también varían entre los contextos sociales y las referencias culturales. Por ejemplo, en algunos países de África occidental, la adolescencia está particularmente sujeta a normas sociales y culturales (Discour, 2011; Vallet, 2009). Además, las realidades sociales pueden colocar a los adolescentes en entornos que los inciten a actuar y a definir una autonomía que a veces es demasiada temprana. Estas realidades reconfiguran constantemente la construcción social de la adolescencia, dando así una variabilidad de significados y experiencias a esta categoría social. Al romper con los criterios identificativos generales (grupo de edad, transformaciones fisiológicas o vulnerabilidad), la adolescencia se caracteriza, sobre todo, como un área problemática que debe ser cuestionada; es portadora de una ambivalencia fundamental, siendo a la vez una realidad negativa cuando designa un período de crisis y una cultura de irresponsabilidad (Galland, 2001), y una realidad positiva cuando se refiere a una forma de reflexividad juvenil, de conocimiento y de compromiso con uno mismo, revelando así una capacidad de acción y de autonomía.
En este número temático, queremos explorar la construcción y realidad de la adolescencia en contextos del Sur. Cuatro ejes nos permitirán comprender mejor el concepto de adolescencia y al propio adolescente como actor.
Construcción del concepto “adolescencia”: normas, prácticas, discursos y métodos
En las ciencias sociales, la adolescencia sigue siendo una realidad vaga, difícilmente identificable tanto fisiológica como socioculturalmente. Aunque los cambios fisiológicos durante la pubertad se utilizan a menudo como marcadores para identificar el inicio de la adolescencia, su final o transición a la edad adulta deja cierta incertidumbre y da lugar a importantes debates metodológicos (Dadoorian, 2007). A la luz de lo anterior, ¿cómo podemos entonces definir la adolescencia? ¿Cómo delimitar sus contornos? La necesidad de deconstruir los discursos que presentan la adolescencia desde un ángulo esencialista y analizarla como un constructo social es una exigencia epistémica. Este eje busca analizar el concepto de adolescencia especificando ciertas cuestiones metodológicas y teóricas.
Adolescencia frente al problema del cuerpo
A menudo caracterizada como un período de riesgo, la adolescencia es una etapa de la evolución humana que introduce al sujeto adolescente en otro cuerpo. Este cuerpo está asociado a otra identidad que tiene que asumirse (Fournier, 2004; Sellami, 2009). El cuerpo del adolescente es un cuerpo problemático. Arranca al sujeto de su cuerpo infantil para confrontarlo con una nueva imagen de sí mismo: una imagen que debe apropiarse para construir una identidad adolescente experimentada subjetivamente a través de sus relaciones con uno mismo y con los demás (Darrault-Harris, 2011; Mead, 1963). Algunos sujetos, con referentes suficientemente tranquilizadores, experimentan este pasaje con serenidad. Otros, que enfrentan grandes dificultades, padecen problemas de modelos (Darrault-Harris, 2011). Esta falta de referencia es la fuente de muchas cuestiones relacionadas con el cuerpo, particularmente en la imagen que el sujeto adolescente tiene de su propio cuerpo. En este sentido, el cuerpo no es solo una realidad biológica, es una cuadrícula de lectura esencial para comprender la mayoría de los temas relacionados con la adolescencia. Este eje propone exponer la forma en que se moviliza el cuerpo en el análisis de la problemática de la adolescencia.
Vulnerabilidades y desafíos sociales
La adolescencia se reconoce como una categoría social particularmente vulnerable. Según UNICEF (2011), ya sea en el Norte o en el Sur, los adolescentes de hoy son marginados e incomprendidos por entorno, lo que limita su lugar y su margen de libertad y de acción. Para dar respuesta a sus dificultades, las redes amistosas y sociales se convierten en espacios alternativos de organización y de encuentro, de intercambio y de autoconstrucción (Dubé et al., 2004). Dado que este número temático aborda deliberadamente una amplia variedad de perspectivas de investigación, este eje se abre a aportes que aborden los problemas cotidianos de la adolescencia, a saber, deserción escolar, desempleo, violencia sexual y conyugal, embarazo, prostitución, aborto, vulnerabilidad sanitaria, orientación sexual, etc.
Actuar-adolescente y camino de empoderamiento
Las reglas que definen los contornos de la adolescencia no son estáticas, ya sea para liberarse de los marcos familiares y sociales, para establecer o cruzar fronteras o para ganar autonomía a través de estrategias individuales o colectivas. ¿Cómo se organizan los adolescentes para liberarse y transformar los códigos sociales y las normas morales impuestas? El mismo rechazo a pertenecer a la categoría de la adolescencia pone en tensión, como ha señalado Singly (2006), conductas ligadas a varias filiaciones, refiriéndose así a la familia, a las aspiraciones y a los rechazos. ¿Cuál es el impacto de estos modelos de membresía en la posición social de las personas identificadas como adolescentes? Además, los entornos sociales a los que debe enfrentarse esta categoría están sujetos a cambios inesperados (muerte de los padres, conflictos familiares, vulnerabilidad económica y de salud, etc.) que, por tanto, es probable que redefinan los límites de la adolescencia. En este eje, es pues el actor adolescente de su trayectoria el que se trata de observar.
Estos ejes son necesariamente parciales: se invita a los artículos a completar y eventualmente reformularlos, siempre que se enmarquen en la temática general de la convocatoria y los requisitos metodológicos adoptados. Las técnicas de investigación utilizadas pueden ser variadas, con preferencia por las cualitativas: etnografía, investigación histórica, análisis de discursos y / o documentos públicos, entrevistas y observaciones. Como parte del campo de las ciencias de la educación y su vinculación con las disciplinas contributivas (Albero, 2019), el dossier está abierto a investigadores de distintas disciplinas; las propuestas pueden estar redactadas en francés, inglés y español.
Los artículos propuestos podrían basarse en enfoques contextualizados que permitan abordar el concepto de adolescencia con respecto a las especificidades locales, pero también en enfoques comparativos que destaquen el significado de variabilidad observable.
Calendario
A través del formulario adjunto a la convocatoria, las propuestas de resúmenes deben llegar a más tardar el 31 de mayo de 2021,
simultáneamente a los coordinadores del número temático y a los coeditores de la revista :
- David JEAN SIMON : david.jean-simon@etu.univ-paris1.fr
- Ayawavi Sitsopé TOUDEKA : marie.toudeka@gmail.com
- Kenson JOISSAINT : kenson.joissaint@ehess.fr
- Ladeu TOKPA : ladeu.tokpa@etu.univ-paris1.fr
- Olivier BRITO : obrito@parisnanterre.fr
- Fanny SALANE : fsalane@parisnanterre.fr
Se enviará una primera versión de los artículos a más tardar el 30 de noviembre de 2021.
Referencias
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