AccueilCirculer entre les « extrêmes »

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Circuler entre les « extrêmes »

Circular entre los «extremos»

Circulating between "extremes"

Le nationalisme(s) comme dénominateur commun Amériques-Europe (XXe-XXIe siècles)

El nacionalismo(s) como denominador común. Américas-Europa (siglos XX-XXI)

Nationalisms as a common denominator between the Americas and Europe (20th-21st centuries)

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Publié le mercredi 14 avril 2021

Résumé

Les temps de crise mettent en évidence des phénomènes intellectuels et politiques qualifiés d’atypiques en Europe mais inscrits dans une temporalité longue en Amérique latine. Tel est le cas des convergences, occasionnelles ou plus durables, à l’échelle nationale ou transnationale, entre les extrêmes d’un échiquier politique plutôt pensé en termes de droite(s) ou de gauche(s). Or, cette dichotomie n’est pas toujours pertinente pour rendre compte des expériences latino-américaines, et des coïncidences survenant dans les représentations politiques et stratégiques : entre militants d’extrême droite et organisations se revendiquant du marxisme, de secteurs du trotskisme et de mouvances nationalistes, de membres d’organisations révolutionnaires et de groupes paramilitaires ou enfin d’intellectuels oscillant entre socialisme et fascisme. La relation entre la nation en tant que projet et le nationalisme comme idéologie semble fonder cette spécificité régionale. Telle est l’hypothèse que nous souhaiterions discuter à l’occasion de cette journée d’étude.

Annonce

Argumentaire

Révélateurs de la vie politique, les temps de crise mettent en évidence des phénomènes intellectuels et politiques qualifiés d’“atypiques” en Europe mais inscrits dans une temporalité longue en Amérique latine. Tel est le cas des convergences, occasionnelles ou plus durables, que l’on observe au niveau national comme transnational entre les extrêmes d’un échiquier politique généralement pensé en termes de droite(s) ou de gauche(s). La scène politique latino-américaine présente un mouvement permanent d’interactions, de tensions et de combinaisons entre des traditions (démocratiques-autoritaires, universalistes-localistes, conservatrices-libérales, modernisatrices-traditionnalistes) qui échappent à cette interprétation. Les circulations d’idées et d’acteurs qui procèdent de ces convergences tendent à montrer que cette dichotomie, somme toute classique, n’est pas toujours pertinente lorsqu’il s’agit de rendre compte des expériences latino-américaines, en particulier à partir du XXe s. Ainsi, de la Terre de Feu au Río Bravo, non seulement des organisations incompatibles du point de vue idéologique coïncident dans leurs représentations politiques et stratégiques ; mais aussi des militants d’extrême droite en viennent à rejoindre des organisations se revendiquant du marxisme, des secteurs du trotskisme ou du communisme participent à des mouvances nationaliste, des membres d’organisations révolutionnaires intègrent des groupes paramilitaires et des intellectuels passent du socialisme au « fascisme », ou jouent les conseillers entre des gouvernements antagoniques sur le plan idéologique.

La relation entre la nation en tant qu’idée et projet et le nationalisme comme “idéologie” fonde cette spécificité régionale. Les tensions et les filiations entre nation et révolution/restauration, dans laquelle s’inscrivent les différents mouvements politiques, constituent un terrain d’analyse privilégié. De multiples formes de circulations et d’alliances à l’intérieur du spectre politique, au premier regard improbables, se nourrissent d’une logique qui trouve dans l’anti-impérialisme, genre récurrent, leur manifestation la plus évidente. Cet aspect est indissociable des représentations du passé portées par le révisionnisme historique comme expression d’un projet culturel. Si cette dynamique trouve à s’exprimer de manières diverses sur le plan politique, les populismes contestataires latino-américains en constituent en revanche un cas paradigmatique. Dans la mesure où ils abordent conjointement à la fois la question sociale et la question nationale, ils forment, en effet, un type particulier de nationalisme propre à la région : la dimension identitaire y accompagne en effet l’aspect protestataire. Ici réside une différence importante par rapport aux autres expériences qualifiées de “nationalistes” ou “populistes”, aussi bien en Europe qu’en Amérique latine. Réfléchir sur la relation entre nation et contestation sociale conduirait par conséquent à mieux appréhender des circulations, des représentations et des pratiques politiques généralement perçues comme “atypiques” depuis les sociétés d’Europe occidentale. Ce propos consisterait, en dernière instance, à remettre en question le modèle dichotomique traditionnel entre des périphéries désignées bien qu’unifiées dans un soi-disant “Sud global” (des périphéries fragmentées dans les faits) et des centres globalisés jouant le rôle d’aires épistémiques productrices de connaissance.

L’actuelle crise sanitaire et ses conséquences sociales ont conféré une plus grande visibilité à cette dimension militante du politique rarement pensé par les SHS, dans laquelle les postures révisionnistes (en particulier en ce qui concerne la perception d’une histoire partagée, ou de politiques publiques sur des thèmes “unificateurs”), vont de pair avec un renouvellement des questionnements et des concepts politiques.

Organisation

  • Frédérique Langue (CNRS-IHTP)
  • Edgardo Manero (CNRS-EHESS/ Mondes américains)
  • Laura Reali (Université de Paris)

Programme

Mardi 20 avril 16h Paris — 11h Buenos Aires —9h CDMX

Lien zoom :

https://u-paris.zoom.us/j/81193551612?pwd=Wkc5cFZvMU4raW1XWjFidmJQT1JTZz09

ID de réunion : 811 9355 1612

Code secret : 018363

Présentation des journées par Christian Delage (Directeur de l’Institut d’Histoire du Temps Présent) et Clément Thibaud (Directeur du Laboratoire Mondes Américains)

16h30 Paris — 11h30 Buenos Aires —9h30 CDMX

  • François Robinet (Université Clermont-Auvergne, France) Le peuple comme solution légitime : réflexion sur l’articulation des enjeux nationaux, sociaux et politiques à travers l’usage rhétorique du « peuple » dans les mouvements dits populistes de la fin du XIXème siècle (Etats-Unis, Espagne, France)
  • Felipe Rafael Linden (EHESS, CESPRA, France) Le populisme est-il un nationalisme ? Une analyse des controverses conceptuelles à partir des travaux latino-américains

 17h30 Paris — 12h30 Buenos Aires —10h30 CDMX

  • Rodrigo Díaz Maldonado (Aix-Marseille Université) Extremos mexicanos en los años 20: la eugenesia estética de José Vasconcelos y el fascismo telúrico de Juana Gutierrez de Mendoza
  • Graciela L. Ferrás (USAL/UBA/Instituto Investigaciones Gino Germani, Argentine)Estética, ilustración y beligerancia: hostilidad y hospitalidad en el itinerario intelectual de Leopoldo Lugones (1897-1920)

Mercredi 21 avril 16h Paris — 11h Buenos Aires —9h CDMX

Lien zoom :

https://u-paris.zoom.us/j/85111338978?pwd=a3BSM3hYRjJXMEFoOEpZTUtCNnpBQT09

ID de réunion : 851 1133 8978

Code secret : 104792

  • Sergio Morresi (CONICET-IHUCSO/UNL, Argentine), Ezequiel Saferstein (CONICETCEDINCI/UNSAM, Argentine), Martín Vicente (CONICET-IGEHCS/UNCPBA, Argentine) La atracción de los polos. Liberalismo-conservador y nacionalismo-reaccionario en la dinámica del campo de las derechas argentinas
  • Flavio Foresi (IHTP, Université de Paris 8 Vincennes - Saint Denis, France)  Le nationalisme comme “identité de destin” ? L’action des nationalistes-révolutionnaires italiens en Amérique latine

17h Paris — 12h Buenos Aires —10h CDMX

  • Antoine Wolf—Fargues (EHESS, CERMA, France) Le Chavisme vu par la gauche française : la réception d’un nationalisme de gauche latinoaméricain (1998-2013)
  • Guillermo Fernández Vázquez (Facultad de Ciencias Políticas y Sociología, Universidad Complutense de Madrid, Espagne) El recurso a la nación en los años transversales. Análisis comparado de las retóricas patrióticas del Front National y de Podemos durante el período 2014-2017

18h Paris — 13h Buenos Aires —11h CDMX

Conférence de clôture

  • Armando Chaguaceda (El Colegio de Veracruz, Mexique), Ysrrael Camero (Universidad Central de Venezuela, Venezuela) Republicanismo y populismo: ¿expansión de la democracia liberal o forja del democratismo plebeyo?

Lieux

  • Paris, France (75)

Dates

  • mardi 20 avril 2021
  • mercredi 21 avril 2021

Mots-clés

  • histoire politique, droite, gauche, nationalisme, Amérique latine

Contacts

  • Frédérique Langue
    courriel : frederique [dot] langue [at] cnrs [dot] fr
  • Maria Laura Reali
    courriel : reali [dot] laura [at] googlemail [dot] com
  • Edgardo Manero
    courriel : Edgardo [dot] Manero [at] ehess [dot] fr

Source de l'information

  • Maria Laura Reali
    courriel : reali [dot] laura [at] googlemail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Circuler entre les « extrêmes » », Journée d'étude, Calenda, Publié le mercredi 14 avril 2021, https://doi.org/10.58079/16f0

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