« Les récits sont l'une des bases de la formation des sociétés, mais aussi des cultures et des identités. Privées de ce pouvoir de se raconter ce qu'elles furent, ce qu'elles sont et ce qu'elles pourraient être, ces dernières se délesteraient du pouvoir de transformer leurs repères inscrits dans la langue et dans l'ensemble du champ symbolique » (Saillant, Lachance, 2012 :7). On peut en dire autant des bibliothèques publiques, institutions en quête de légitimité scientifique, politique et sociale depuis leur émergence au mitan de l'époque moderne. Ces récits ne relèvent pas seulement de l'histoire, même s'ils lui empruntent linéarité, ruptures significatives et véracité ; ils sont aussi le fondement de la médiation des objets patrimoniaux répondant à une exigence de démocratisation. Or, il n'y a pas de transmission sans récit, les anthropologues et ethnologues le savent bien (Derèze, 1997). En marge de tout jugement de valeur sur l'écart entre médiation et érudition, ce numéro voudrait mettre au jour, à travers différentes études de cas, le processus qui rassemble les matériaux de cette histoire, la simplifie et la réemploie dans la sphère publique. 

Argumentaire

La revue de recherche de l'Enssib Balisages, située à la croisée des SIC et de l'anthropologie des savoirs, lance un appel à articles pour le dossier du numéro 4 « Récit et médiation des collections : comment on raconte l'histoire des bibliothèques », coordonné par Fabienne Henryot (Enssib, Centre Gabriel Naudé - Université de Lyon).

« Les récits sont l'une des bases de la formation des sociétés, mais aussi des cultures et des identités. Privées de ce pouvoir de se raconter ce qu'elles furent, ce qu'elles sont et ce qu'elles pourraient être, ces dernières se délesteraient du pouvoir de transformer leurs repères inscrits dans la langue et dans l'ensemble du champ symbolique » (Saillant, Lachance, 2012 :7). On peut en dire autant des bibliothèques publiques, institutions en quête de légitimité scientifique, politique et sociale depuis leur émergence au mitan de l'époque moderne. Ces récits ne relèvent pas seulement de l'histoire, même s'ils lui empruntent linéarité, ruptures significatives et véracité ; ils sont aussi le fondement de la médiation des objets patrimoniaux répondant à une exigence de démocratisation. Or, il n'y a pas de transmission sans récit, les anthropologues et ethnologues le savent bien (Derèze, 1997). En marge de tout jugement de valeur sur l'écart entre médiation et érudition, ce numéro voudrait mettre au jour, à travers différentes études de cas, le processus qui rassemble les matériaux de cette histoire, la simplifie et la réemploie dans la sphère publique.  

Axes thématiques

Les interrogations que ce dossier vise à soulever portent sur les trois axes suivants :

• Axe 1 : Récit et Histoire - Quel est le rapport de ces récits concernant les bibliothèques à l'Histoire, qui est elle-même une forme de récit (Chartier, 1994), surtout quand la médiation concerne des collections patrimoniales inscrites dans différentes temporalités ?
• Axe 2 : Les ingrédients du récit - Quels sont les invariants et à l'inverse, les éléments discriminants de ces récits ?
• Axe 3 : Récit et médiation - Qu'apporte la narrativité à la médiation ? Quelle place y tient l'imaginaire, le sentiment, l'émotion ?

Calendrier

La date limite de soumission des propositions d'articles est fixée

au 28 juin 2021,

et la date limite de soumission des articles complets, au 15 novembre 2021. Vous trouverez sur Prairial, la plateforme de revues en accès ouvert, le détail de l'appel en français et en anglais : « Narrating and mediating collections: how to tell the story of libraries ». Nous vous remercions par avance de diffuser cet appel dans vos réseaux et espérons vous voir nombreux à y répondre.

Coordination du numéro

• Fabienne Henryot (Enssib, Centre Gabriel Naudé - Université de Lyon).