Si l’humour est considéré comme un loisir populaire, voire même trivial, c’est sans doute parce qu’il est souvent spontané, incontrôlable, fortuit. Il est donc déconsidéré sur le plan artistique. Et n’est en aucun cas reconnu comme genre littéraire, tout en usant des mots et de leurs agencements. Cependant, Rabelais, Molière, Voltaire, Diderot, Queneau, et jusqu’au sublissime Frédéric Dard, alias San-Antonio, ont donné les lettres de noblesse à l’humour et à son expression. Ce troisième numéro de la série « Parenthèses » propose d'étudier le rapport entre littérature et humour.

Argumentaire

Rabelais faisait de l'humour une véritable thérapie. Molière, un grand miroir pour nous soulager du ridicule. Voltaire, une arme redoutable de causticité et d’ironie pour dénoncer les travers anthropologiques, lui ayant valu bien des déboires. Diderot, un pamphlet, savant auxiliaire de son encyclopédisme, expliquant les ressorts occultes du récit et de la production romanesque. Queneau, de vertigineux jeux de mots et de situations cocasses. San-Antonio, un délire de défoulement, hissant, haussant le ridicule improbable au sublime du fait accompli et culturellement justifié, où la dérision devient valorisante.

Ces auteurs sont retenus par la postérité, massivement lus, abondamment commentés, disciplinairement étudiés, enseignés, pris comme repères incontournables de la créativité, comme escales inamovibles de la production littéraire. Car le rire est le propre de l’homme. Mais dans l’absolu, rien ne dit, ne certifie aux humains que leurs animaux de compagnie, leurs objets, et jusqu’aux bactéries et autres virus ne sont pas en train de s’esclaffer devant leurs manies, leurs obsessions, leurs comportements, et surtout leurs méchancetés gratuites allant jusqu’aux sadismes.

L’humour advient quand ces manies et ces comportements sont dénudés par des regards critiques et objectifs, par des attitudes sensées. Et le rire jaillit, biologiquement inexplicable, physiologiquement indescriptible, inextinguible, certaines fois, frôlant la folie, et devenant lui-même fou.

Humorisons donc. Rions. Ecrivons. Produisons. Regardons-nous sans concessions. Et rions encore.

Bibliographie

1. BAUDELAIRE, Charles, De l’essence du rire et généralement du comique dans les arts plastiques, in : Curiosités esthétiques, Paris, éd. Michel Lévy frères, 1868.
2. BERGSON, Henri, Le rire, édition électronique : BeQ.
3. CHARAUDEAU, Patrick, Humour et engagement politique, Paris, éd. Lambert-Lucas, 2015.
4. CHIFLET, Jean-Loup, Dictionnaire amoureux du rire, éd. Plon, Paris, 2012.
5. ESCARPIT, Robert, L’humour, Que sais-je ?, Paris, PUF, 1993.
6. GELUCK, Philippe, Peut-on rire de tout ? Paris, éd. Jean-Claude Lattès, 2013.
7. MINOIS, George, Histoire du rire et de la dérision, Paris, éd. Fayard, 2000.

Calendrier

•  Diffusion de l’appel : 31 mai 2021

•  Date limite de la réception des résumés : 25 juin 2021

•  Notification d’acceptation : 26 juin 2021
•  Date du webinaire : 28 juin 2021

Proposition de communication

Pour chaque proposition de communication, le texte devra comporter :

•  La notice biobibliographique de l’auteur.
•  Le titre de la communication.
•  Un résumé de 300 à 500 mots au maximum.
•  5 mots-clés.
•  Une bibliographie.

Langue du webinaire

Le français.

Président d’honneur

• ZERGUINE Ammar, directeur du CEIL – Batna 1.

Présidents du webinaire

• SAÏDI Saïd, Professeur, université Hadj Lakhdar – Batna 1.
• BELAÏD Mahieddine Islam, Maître de conférences B, université de Biskra.

Comité scientifique

• Foudil DAHOU, Président, Professeur, Université de Ouargla
• Mohamed BENSACI, Membre, MAA, CEIL – Université Batna 1
• Abdelouahab DAKHIA, Membre, Professeur, Université de Biskra
• Salah KHENNOUR, Membre, Professeur, Université de Ouargla
• Tayeb BOUDERBALA, Membre, Professeur, Université Batna 1
• Saïd SAÏDI, Membre, Professeur, CEIL – Université Batna 1
• Mahieddine Islam Belaïd, Membre, MCB, Université de Biskra