AccueilSingularité, perspective pour une nouvelle humanité

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Singularité, perspective pour une nouvelle humanité

Singularity, perspectives for a new humanity

Identifier la singularité comme potentiel d’une nouvelle forme d’humanité

Identifying the singular as a potential for a new form of humanity

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Publié le mercredi 02 juin 2021

Résumé

Le Cis.XXI, colloque international de la singularité est le premier colloque dédié à la singularité entendue comme processus d’émancipation et dont la première édition se déroule à l’Hôtel de Ville de Paris le 17 juin 2021. Initié par l’Institut de recherche internationale en anthropologie de la singularité (IRISA) et la Biennale de Paris, le colloque se veut une collaboration entre des partenaires institutionnels internationaux et des chercheurs et chercheuses intervenantes dans le cadre de leur discipline et en relation avec le champ de l’art. Le colloque Cis.XXI de la singularité lance un appel à participation avec quatre axes de recherche essentiellement pensés par des artistes auxquels les chercheurs et chercheuses sont invitées à proposer leur communication ou à contribuer à la publication des actes.

Annonce

Argumentaire

Vivre ensemble tout en restant soi-même, participer aux transformations de la société sans être remis en cause dans notre singularité, dépasser les réticences face au changement en renforçant ce que nous sommes individuellement et collectivement, sont les questions qui se posent et auxquelles l’art peut proposer de nouvelles façons de s’engager.

L’art, trop longtemps confiné à produire des œuvres pour un marché ayant mis en péril l’humanité toute entière, est ici convoqué comme pratique de recherche et d’expérimentation, qui permet de prototyper de nouveaux modes d’existence préfigurant une société émancipatrice et respectueuse des singularités qui la composent.

À l’ère des transhumanismes, des individualismes et post-humanités préfigurées comme la fin de ce que nous sommes, l’art requestionne les engagements et prises de position individuelles dans un monde en mutation où chacun doit prendre ses responsabilités pour la construction d’une humanité nouvelle.

L’objectif de ce questionnement essentiel est de réengager la réflexion en se basant sur ce que nous sommes intrinsèquement dans notre singularité, afin d’échapper à la négation systémique de ce que nous avons été.

Il s’agit d’identifier ce qui se noue au travers de nos modes d’existence individuelle ou collective et d’évaluer notre capacité de projection dans un futur commun, qui puisse être à la hauteur de la singularité entendue comme universelle, indispensable à l’existence même des individus et de l’humanité toute entière.

Axe I Singularité et action sociale. Quelles sont les possibilités d’adaptation et d’action en société en fonction de la singularité ?

Une situation de malaise peut provoquer l’envie de changer, changer ce qui est bouleversé, changer d’environnement, mental ou géographique, selon le contexte de la situation. Celle-ci peut nous amener à adopter une attitude de défense, afin de préserver sa singularité au sein du collectif. La méthode de repli stratégique est l’une des attitudes de défense possibles ; elle est commune à de nombreux êtres vivants.

S’extraire d’un contexte périlleux, se mettre à distance, peut nous permettre d’adopter un point de vue global sur une situation menaçante. Ce retrait permet de passer d’un état passif à un état intermédiaire, précédant l’action-réponse à la situation problématique.

Ce retrait peut s’apparenter à un espace fictif, vecteur d’émancipation de l’indi-vidu et du collectif. D’une part, cet état intermédiaire de repli permet d’observer et d’analyser ses adversaires et alliés potentiels. D’autre part, concevoir un lieu ou un espace mental de repli, favoriserait l’élaboration d’outils et de méthodes stratégiques afin de penser des alternatives aux réalités imposées.

Pistes de réflexion :

  • Comment appréhender les contextes sociétaux de crise afin de les transformer en vecteur et accélérateur d’émancipation individuelle et collective ?
  • Comment des événements ou des contextes sociétaux collectifs in-fluencent des changements personnels ou de groupes (linguistiques, sociologiques, philosophiques…) ?
  • Comment modifier le contexte social grâce à la reformulation de par-cours particuliers ?
  • Comment construire un discours collectif d’émancipation ?
  • Comment, dans une société marquée par la désinformation, inviter à l’exercice permanent du regard critique ?

Axe II. Singularité, environnements et mouvements relationnels Comment la qualité relationnelle peut-elle être considérée comme un déterminant constitutif d’un environnement propice à l’émancipation de la singularité ?

Les situations de crise sanitaire et environnementale à répétition nécessitent de repenser notre rapport au monde, à soi et à l’autre, en le reconsidérant en terme d’environnement personnel en mouvement et en mutation continue, en fonction de la conscience de l’environnement de l’autre.

Il conviendrait de pouvoir explorer le potentiel de ce mouvement, cette interdé-pendance entre soi et l’autre comme une qualité relationnelle, à laquelle la singu-larité comme potentiel de conscientisation première, est déterminante.

Mouvement aléatoire, itinérance, territorialité de l’espace de soi et de l’espace de l’autre, sont autant d’entrées permettant d’engager la singularité de chacun, afin de créer un espace commun fait de nos spécificités et de nos attentes person-nelles.

En proposant de développer la notion de conscience environnementale mutua-lisée, co-singularisée par la conscientisation de son environnement personnel et celui de l’autre, nous souhaiterions explorer la possibilité de penser une conscience commune. Se constituant par imbrication de consciences auxquelles nous pourrions nous référer pour garantir la qualité de nos expériences relation-nelles, cette conscience nouvelle permettra la mutation de nos modes d’exis-tence, quelques soient les circonstances et l’évolution de nos sociétes.

Pistes de réflexion :

  • Comment composer son environnement, le moduler en l’équilibrant par rapport à la conscience que nous avons de l’environnement de l’autre ?
  • Quels moyens peuvent être mis en jeu pour développer la conscience d’une réciprocité qui opère comme la singularité du rapport de soi à l’autre ?
  • Dans la conscientisation de la relation entre soi-même et son environ-nement personnel, comment peut-on prévenir le déséquilibre qui peut perturber la qualité de la relation à l’autre ?

Axe III Singularité et engagement dans la pratique du soin Prendre soin et donner du soin : l’entre-deux d’une singularité en devenir

Dans son ouvrage « Un Monde vulnérable. Pour une politique du care », Joan Tronto définit le « Care » comme une « […] activité caractéristique de l’espèce humaine, qui recouvre tout ce que nous faisons dans le but de maintenir, de per-pétuer et de réparer notre monde, afin que nous puissions y vivre aussi bien que possible. » La notion de « Care », que l’on peut traduire par « soin », caractérise à la fois une activité de soin donné à une personne, le souci de l’autre et de la réception de ce soin.

Le « Care » réunit traditionnellement des professions liées au social et au médi-cal. Mais il s’étend également à toutes activités et dispositions soutenant et pre-nant soin des conditions à travers lesquelles d’autres activités peuvent exister.

Le « Care » englobe des pratiques au sein desquelles la singularité de chacun et chacune joue un rôle central, révélant les interdépendances irréductibles entre les êtres et leurs pratiques qui se soutiennent les unes les autres.

La proximité entre les pratiques directement reconnues comme relevant du « Care » et le travail des artistes, s’établit par la recherche commune d’un équi-libre entre compétences techniques et émotionnelles, le souci du bien-être de soi et de l’autre ainsi que la dichotomie entre reconnaissance de l’utilité de la pra-tique et la précarité des pratiquants et des pratiquantes.

La singularité de nos implications en tant qu’individus, la succession des interac-tions que ces implications produisent, les liens qu’elles établissent durablement, la conscience de l’irréductible vulnérabilité de chacun et chacune.

Ces interactions représente autant de potentiels avec lesquels il est possible d’ex-périmenter et de constituer le rapport éthique que l’art et le « Care » peuvent mutualiser à l’échelle de la société afin d’engager une reconsidération sociale de ses pratiques et d’autres à partir d’elles.

Pistes de réflexion :

  • Comment repenser la pratique de l’art à partir des enseignements, des rapports à l’autre et à soi que le « Care » propose ?
  • Comment est-ce que la pratique de l’art et du « Care » se rencontrent et comment le statut de l’artiste peut être repensé, tout en définissant un statut spécifique aux activités du « Care » ?
  • Comment l’acte de prendre soin peut être un révélateur de notre singu-larité et de celles des autres ?

Axe IV La métamorphose comme processus de singularisation Comment la métamorphose a-t-elle des incidences sur la singu-larité ?

La métamorphose est la transformation radicale et bouleversante d’un système, un passage d’un état vers un nouvel état fondamentalement différent. Ce pas-sage entraîne des modifications profondes et irréversibles. Intuitivement, nous comprenons que la notion de métamorphose gravite autour du concept de singu-larité et que ces deux notions sont intrinsèquement liées. Nous aimerions abor-der et comprendre la nature de ce lien et voir comment les processus de méta-morphoses permettent l’émergence de la singularité.

Tel le vent qui va d’un endroit à un autre, la métamorphose a une incidence sur ce qu’elle traverse de manière unique et personnelle. À travers la société et l’indi-vidu, on remarque qu’elle s’opère dans un état de progression et d’évolution permanentes variant entre prises de conscience et acceptations de rejets pour trouver finalement l’environnement favorable dans lequel elle pourra se réaliser.

Une part d’inconnu et de singulier, agit au point de provoquer une transition voire une rupture, un changement complet d’une personne ou d’une société, dans son état structurel et ses caractéristiques. Les métamorphoses, qui se jouent alors au niveau humaniste, sociétal et environnemental, doivent pouvoir être pensées à l’ère de l’évolution des nouvelles formes d’intelligences engendrées par les nouvelles technologies.

Pistes de réflexion :

  • Comment pouvons-nous identifier les leviers d’actions qui nous permet-tront de métamorphoser l’héritage du passé ?
  • Comment créer un nouvel imaginaire qui permette de se libérer des nouveaux diktats en cours ou à venir de la société ?
  • Comment pouvons-nous œuvrer à travers des réflexions minutieuse-ment travaillées pour imaginer et modeler une métamorphose de l’hu-main avec l’esprit de l’art ?
  • Comment interroger le grand écart qui existe entre l’IA et l’activité humaine en tant qu’entité biologique dans son écosystème ?
  • Quelle est la part de singularité qui ne peut pas être absorbée par les nouvelles technologies et qui offre à l’être humain la possibilité de conserver son humanité ?

Modalités de contribution

L’appel est ouvert à tous chercheurs et chercheuses ayant l’intention de proposer une passe-relle entre l’art et leur discipline de recherche en fonction d’un des 4 axes proposés.

Les propositions doivent se constituer autour d’une note d’intention et d’un résumé de 5000 caractères maximum, avec un titre et un sous-titre explicitant le positionnement de la com-munication. Les propositions doivent être envoyées au format texte à l’e-mail ci-dessous.

Dates limites de dépôt des propositions

  • Avant le 10 juin 2021 à minuit pour les communications qui seront données lors du colloque.

  • Avant le 10 août 2021 à minuit pour les contributions d’articles.

Envoi des propositions et demandes de précisions : e-mail : info@irisa-institut.fr

Publications des actes du colloque

La publication des actes du colloque, sera composée des retranscriptions des communica-tions et des contributions qui seront rassemblées et mises en conformité par le comité scien-tifique.

La version numérique de l’appel à participation est téléchargeable sur le lien suivant.

Inscriptions

Les publics sont invités à s’inscrire au colloque dès à présent en cli-quant sur le lien suivant.

 Organisation

Organisateurs

  • Institut de Recherche Internationale en Anthropologie de la Singularité (IRISA)
  • Biennale de Paris

Comité scientifique

  • Rose-Marie Barrientos, Théoricienne art et économie
  • Ludovic De Vita, Directeur de l’IRISA
  • Alexandre Gurita, Directeur de la Biennale de Paris
  • Éric Monsinjon, Historien des avant-gardes
  • Ghislain Mollet-Viéville, Agent d’art, expert près la Cour d’appel de Paris

Conseiller à la définition des axes de recherche :

  • Baptiste Pays, Directeur de Global Screen Shot (GSS) et directeur de la pédagogie à l’école nationale d’art (ENDA)

Groupe de recherche pour la définition des axes de re-cherche

Axe I - Singularité et action sociale

Aurore Chevallier Gleizes, Émilie Luc-Duc, Gilbert Coqalane, Juliana Turull

Axe II - Singularité, environnements et mouvements rela-tionnels

Mariem Memni, Maya Louhichi, Marie Le Hir

Axe III - Singularité et engagement dans la pratique du soin

Mathieu Gaillard, Mélina Guibert, Souleymane Sanogo

Axe IV - La métamorphose comme processus de singulari-sation

Christelle Westphal, Sandra Wallin, Raman Sheshka, Nathalie Illouz, Valérie Dumortier, Sonia Chevènement

Lieux

  • Salle Xavier Lacoste - Hôtel de Ville de Paris 5 rue de Lobau
    Paris, France (75004)

Dates

  • jeudi 10 juin 2021

Mots-clés

  • singularité, anthropologie, art, langage, environnement, territorialité, sociologie de l'art

Contacts

  • Ludovic DE VITA
    courriel : ludovic [dot] devita [at] irisa-institut [dot] fr

Source de l'information

  • Ludovic DE VITA
    courriel : ludovic [dot] devita [at] irisa-institut [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Singularité, perspective pour une nouvelle humanité », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 02 juin 2021, https://doi.org/10.58079/16qf

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