HomeThe changing imagination in Argentina post-2001: the renewal of the representation of the people

HomeThe changing imagination in Argentina post-2001: the renewal of the representation of the people

The changing imagination in Argentina post-2001: the renewal of the representation of the people

Imaginaires en mutation dans l’Argentine de l’après 2001 : renouveau des représentations du peuple

Imaginarios en mutación en la Argentina post 2001 : renuevo de las representaciones del pueblo

*  *  *

Published on Tuesday, June 15, 2021

Abstract

Cette journée d’étude entend interroger et repenser la notion de peuple argentin à travers le prisme de ses multiples représentations contemporaines, qu’elles soient discursives, littéraires, picturales, cinématographiques, théâtrales, musicales ou encore performatives. Qui sont les nouveaux acteurs du peuple ? Quelles identités politique, sociale, culturelle et linguistique tentent-ils de construire ? Quel système d’alliances et d’oppositions organisent-ils ou encore, « contre qui se constitue le peuple ? » (Khiari, 2013 : 116).

Announcement

Argumentaire

A partir de 1983, les Argentins renouent avec l’exercice de la souveraineté populaire, mise sous silence sur le territoire pendant sept années de dictature militaire (1976-1983) : l’engagement des Mères de la Place de Mai, de l’organisation HIJOS (1995) ou encore du GAC (1997) en sont des exemples probants. Il semblerait, néanmoins, que c’est en 2001, lorsque que le pays connaît une crise économique, politique et institutionnelle sans précédent, que le peuple – et notamment les jeunes générations – impose sa voix alors qu’il descend dans la rue au cri de « ¡Qué se vayan todos ! ». Dans un contexte national d’effondrement écono-mique et de chaos politique et social, les citoyens envahissent l’espace public et font entendre leur détresse face aux nouvelles restrictions (retraits bancaires limités à 250 pesos par se-maine, baisse de 13% pour les salaires et les pensions supérieurs à 500 pesos) mises en place par les autorités dirigeantes en connivence avec les recommandations du FMI. Rappelons qu’à ce moment-là, la dette extérieure est estimée à 144,222 millions de dollars et que 35,9% de la population vit sous le seuil de pauvreté. La perte de confiance des citoyens envers la classe politique s’accompagne d’une « crise de la représentation » qui fait germer, dans les espaces publics et privés, un regain de militantisme ainsi qu’une reconfiguration des dynamiques identitaires. « Quand ceux qui se trouvent confrontés à une précarité accélérée descendent dans la rue et émettent des revendications […] en s’exposant et en se manifestant là, ils s’identifient comme “le peuple” » (Butler, 2013 : 67). Il est tout à fait pertinent d’appréhender cette asser-tion de Judith Butler – qui nous invite à concevoir le peuple comme une entité politique mou-vante capable de se rendre visible par ses actions – à la lumière de la conjoncture argentine. L’effervescence du début de siècle a effectivement fait émerger un « nouveau corps politique » (Butler, 2013 : 76) qui a contribué à l’élaboration de nouveaux imaginaires symbo-liques de la démocratie, lesquels n’ont cessé d’évoluer au cours des deux dernières décennies.

C’est pourquoi cette journée d’étude entend interroger et repenser la notion de peuple argentin à travers le prisme de ses multiples représentations contemporaines, qu’elles soient discursives, littéraires, picturales, cinématographiques, théâtrales, musicales ou encore performatives. Qui sont les nouveaux acteurs du peuple ? Quelles identités politique, sociale, culturelle et linguistique tentent-ils de construire ? Quel système d’alliances et d’oppositions organisent-ils ou encore, « contre qui se constitue le peuple ? » (Khiari, 2013 : 116).

Axes thématiques

Une série de problématiques qui pourront être abordées par le biais de différents axes thématiques, présentés ici de manière non limitative :

Axe 1. Peuple travailleur au XXIème siècle : héritages et évolutions.

Au cours de la première période du péronisme, Juan Domingo Perón met à l’honneur les travailleurs en tant que peuple argentin par antonomase. La seconde partie du XXème siècle ré-vèle, cependant, son hétérogénéité. En effet, sur cette période les ouvriers et les mouvements syndicaux qui les fédèrent demeurent des acteurs incontournables du péronisme mais au cours des années 60-70, sous l’influence des idéologies de gauche (Révolution cubaine, luttes de libération nationale), les mouvements militants – majoritairement composés d’intellectuels et d’étudiants – entendent également représenter le peuple. Ainsi, dans un contexte de crise socio-économique, associé aux conséquences des politiques néolibérales mises en place dans les années 90, et alors que la lutte contre le chômage est au coeur des préoccupations politiques et populaires, il est particulièrement pertinent de se demander ce qu’il est advenu du peuple tra-vailleur et de ses représentants, notamment après des moments de tension qui ont marqué l’actualité (mort des militants du Movimiento de desocupados Maximiliano Kosteki et Darío Santillán en 2002).

Axe 2. Représentations post-mémorielles du processus dictatorial.

La période post-dictatoriale s’est interrogée sur le processus civico-militaire que le pays venait de traverser et a pointé ainsi les vacillements du peuple en tant que collectif dans les moments de crise. Les événements de 2001 ont également contribué à porter un regard nouveau sur le passé récent. Ainsi, nous pourrons nous intéresser aux productions des générations des hijos et nietos. Ces victimes indirectes de la dictature cherchent à se réapproprier un passé qu’elles n’ont pas vécu. Or la crise socio-économique est apparue comme le prolongement des politiques néolibérales introduites en Argentine pendant le régime militaire et a donné naissance à une nouvelle génération sacrifiée dans la jeunesse argentine.

Axe 3. Place des peuples originaires dans les imaginaires populaires.

Cet axe invite à une réflexion sur la représentation des minorités au sein du peuple argentin. Le bicentenaire de l’Indépendance de 2016 a mis à l’honneur les peuples originaires mais ceux-ci entendent également faire entendre leur voix, notamment dans les débats écologiques qui menacent leur territoire. Ainsi, nous pouvons nous demander comment ces minorités conçoivent leur intégration dans le peuple argentin d’un point de vue politique, social, culturel ou encore linguistique. D’autre part, quelle place occupent ces communautés dans les imagi-naires politiques qui envisagent un peuple argentin homogène ?

Axe 4. Les minorités de genre.

Les luttes pour la reconnaissance des droits des femmes n’ont pas manqué au cours de ces dernières années. Après plusieurs années de débats et un rejet par le Sénat en 2018, le droit à l’avortement a été légalisé en décembre 2020. Son entrée en vigueur en janvier dernier ne garantit cependant pas encore un accès égalitaire à cet acte pour toutes les femmes. Dans ce contexte, et alors que les associations de défense des droits des femmes (collectif #Niuname-nos) luttent pour la judiciarisation des féminicides et la reconnaissance des violences qu’elles subissent, les imaginaires s’enrichissent de nouvelles représentations. Non seulement les femmes argentines sont objet de débat mais surtout actrices et initiatrices du changement dans la représentation du peuple, à travers l’action artistique, les activités mili-tantes ou politiques. Dans ce contexte, comment le féminisme s’exprime et est-il perçu ? Cette question nous conduit également à envisager la représentation des minorités sexuelles. En effet, au cours des deux décennies, l’Argentine a connu des avancées significatives en ce qui concerne les droits sociétaux, notamment grâce à la ley de matrimonio igualitario (2010) et la ley de reconocimiento de identidad de género (2014). Il est cependant pertinent de s’interroger sur les imaginaires façonnés par les acteurs concernés.

Axe 5. Perspectives transnationales.

À la suite des évènements de 2001 et face à la dégradation de la situation socio-économique, de nombreux Argentins ont décidé de quitter leur pays. Quels regards ces exilés économiques portent-ils sur leur peuple ? Comment se manifeste leur identification au collectif national ? Dans quelles mesures les imaginaires qu’ils construisent sur leur peuple sont influencés par leur territoire d’accueil ?

Modalités de soumission

La journée d’étude se tiendra le vendredi 19 novembre 2021 en format hybride, à l’Université Bordeaux Montaigne pour le présentiel et via Zoom pour le distanciel. En cas de restrictions sanitaires, il est possible que la journée d’étude ait uniquement lieu en distanciel. Les communications, tenues en français ou en espagnol et d’une durée de 20 minutes de temps de parole, seront suivies d’une discussion.

Les propositions de communication, rédigées en français ou en espagnol, devront comporter :

• Le nom et l’adresse mail de l’auteur ou des auteurs

• Les affiliations institutionnelles

• Le titre de la communication

• Un résumé de 500 mots maximum

• Une liste de 5 mots clés

• Une présentation biobibliographique succincte de 200 mots maximum

• Une précision quant au mode choisi (présentiel ou distanciel)

Elles devront être envoyées, au format .doc ou .pdf,

avant le vendredi 27 août 2021,

à Valérie Gonzalez Bled (valerie.gonzalez-bled@etu.u-bordeaux-montaigne.fr) et à Caroline Prévost (caroline.prevost@etu.u-bordeaux-montaigne.fr).

Comité d’organisation

  • Valérie Gonzalez Bled (Ameriber-SIRENH / UBM)
  • Caroline Prévost (Ameriber-SIRENH / UBM).

Comité scientifique

  • Cecilia González Scavino (Ameriber-Sirenh),
  • Valérie Gonzalez Bled (Ameriber-SIRENH / UBM)
  • Caroline Prévost (Ameriber-SIRENH / UBM).

Bibliographie indicative

ARENDT Hannah, La crise de la culture, Paris, Gallimard, 1972, 380 p.

BADIOU, Alain, « Vingt-quatre notes sur les usages du mot “peuple” », Qu’est-ce qu’un peuple, Paris, La Fabrique éditions, 2013, p.9-21.

BASILE Teresa, GONZALEZ, Cecilia, Las posmemorias / Les post-mémoires: Perspectivas lati-noamericanas y europeas / Perspectives latino-américaines et européennes, Presses Universi-taires Bordeaux, 2021, 640 p.

BUTLER, Judith, « “Nous, le peuple”: réflexions sur la liberté de réunion », Qu’est-ce qu’un peuple, Paris, La Fabrique éditions, 2013, p.53-76.

FELD, Claudia, STITES MOR, Jessica (coord.), El pasado que miramos. Memoria e imagen ante la historia reciente, Buenos Aires, Paidós, 2009, 384 p.

GIUNTA, Andrea, Poscrisis. Arte argentino después de 2001, Buenos Aires, Siglo XXI Editores Argentina, 2009, 272 p.

GODOY, Carlos, Pensamientos nuestroamericanos en el siglo XXI : aportes para la descoloni-zación epistémica, coord. Carlos GODOY et Magali GÓMEZ, Lanús, Ediciones UNLa, 2020, 154 p.

HABERMAS, Jürgen, La politique délibérative – un concept procédural de démocratie, Droit et démocratie : entre faits et normes, trad. Rainer

ROCHLITZ et Christian BOUCHINDHOMME, Paris, Gallimard, 1997, p.311-354.KHIARI, Sadri, « Le peuple et le Tiers-peuple », Qu’est-ce qu’un peuple, Paris, La Fabrique éditions, 2013, p.115-136.

KUSCH, Rodolfo, Una lógica de la negación para comprender a América, Obras completas, Tome II, Rosario, Editorial Fundación Ross, 2000, p. 547-566.

LARRONDO, Marina, PONCE LARA, Camila (coord.), Activismos feministas jóvenes. Emergencias, actrices y luchas en América Latina, Buenos Aires, Clacso, 2019, 201 p.

QUIJANO, Aníbal, Colonialidad del poder, eurocentrismo y América Latina, Cuestiones y horizontes. De la dependencia histórico-estructural a la colonialidad/descolonialidad del poder, Buenos Aires, Clasco, 2014, p.777-832.

TAHIR, Nadia, Argentine. Mémoires de la dictature, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2015, 264 p.YABKOWSKI, Nuria, « La negación de la parte: la crisis de representación política argentina », Nómadas, 2012 n° spécial, 26 p.5

Places

  • Université Bordeaux Montaigne
    Pessac, France (33)

Date(s)

  • Friday, August 27, 2021

Keywords

  • Argentine, peuple, représentations, crise, XXIe siècle, études culturelles

Contact(s)

  • Caroline Prévost
    courriel : cprevost [dot] univ [at] gmail [dot] com
  • Valérie Gonzalez Bled
    courriel : valerie [dot] gonzalez-bled [at] etu [dot] u-bordeaux-montaigne [dot] fr

Information source

  • Caroline Prévost
    courriel : cprevost [dot] univ [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« The changing imagination in Argentina post-2001: the renewal of the representation of the people », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, June 15, 2021, https://doi.org/10.58079/16s4

Archive this announcement

  • Google Agenda
  • iCal
Search OpenEdition Search

You will be redirected to OpenEdition Search