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Partisan discretion. Tactics and strategies of political anchoring and reanchoring
Discrétions partisanes
Tactiques et stratégies d’ancrage et de ré-ancrage politique
Published on Monday, July 12, 2021
Abstract
La discrétion a toujours fait partie de la panoplie des entreprises partisanes. Qu’elle soit sociale, idéologique ou institutionnelle, la discrétion semble contribuer à l’ancrage social des partis politiques, favoriser leur légitimation ou contourner la méfiance dont ils peuvent faire l’objet. Elle a peut-être pris ces dernières années, en Europe occidentale, à la faveur d’un niveau de discrédit des partis rarement atteint, une actualité particulière, comme en témoigne la dénomination des entreprises politiques récentes comme « mouvements », ou par des labels sans connotation idéologique (Podemos, En Marche, Cinque Stelle, La France insoumise…). Ce colloque cherchera à interroger l’historicité de ces formes de discrétion, la façon dont elles sont façonnées par le contexte politique, social et institutionnel dans lequel elles s’insèrent.
Announcement
Colloque co-organisé par le Ceraps et le Clersé (Université de Lille) et le Cessp.
Coordination
- Ivan Sainsaulieu (Université de Lille, CLERSE),
- Frédéric Sawicki (Université Paris 1, CESSP),
- Julien Talpin (CNRS, CERAPS)
Avec le soutien de la revue Politix et du CNRS.
Argumentaire
La discrétion a toujours fait partie de la panoplie des entreprises partisanes. Qu’elle soit sociale, idéologique ou institutionnelle, la discrétion semble contribuer à l’ancrage social des partis politiques, favoriser leur légitimation ou contourner la méfiance dont ils peuvent faire l’objet. Elle a peut-être pris ces dernières années, en Europe occidentale, à la faveur d’un niveau de discrédit des partis rarement atteint, une actualité particulière, comme en témoigne la dénomination des entreprises politiques récentes comme « mouvements », ou par des labels sans connotation idéologique (Podemos, En Marche, Cinque Stelle, La France insoumise…). Ce colloque cherchera à interroger l’historicité de ces formes de discrétion, la façon dont elles sont façonnées par le contexte politique, social et institutionnel dans lequel elles s’insèrent.
La notion de discrétion partisane vise à interroger le « clair-obscur », les ambiguïtés, routinières ou émergentes, et les nuances entre la clandestinité absolue et les mobilisations publiques des partis au grand jour : dissimulation, évitement, euphémisation, entrisme, affichage sélectif… Les nécessités de la conquête du pouvoir, du rassemblement majoritaire ou de l’ancrage social appellent un recours d’intensité et de forme variable à la publicité et à la publicisation dans le déroulement des activités et dans le déploiement des stratégies partisanes.
Proches du « registre de la politique officieuse », les formes discrètes de mobilisations partisanes ne se limitent cependant pas à l’échange particulariste entre une offre de biens politiques (Offerlé, 1989) et des demandes de votes ou de soutiens sociaux ou économiques, qu’il prenne la forme du clientélisme ou de la corruption (Briquet, 1995). Entrisme, contribution active au développement de mouvements de protestation sociale, comme celle du PS à SOS racisme dans les années 1980 (Juhem, 1998), cooptation de représentants de groupes d’intérêt (comme celle d’un ancien président du syndicat agricole CNJA à la tête du parti Les Républicains), soutiens ou subventions accordées à des groupements proches, sollicitation de financements de leur part, euphémisation du programme ou occultation du label… la gamme des stratégies discrètes grâce auxquelles les partis tissent, nationalement et localement, des liens collusifs avec les différents secteurs de la société est vaste. Elle mérite un examen détaillé, non pas seulement pour comprendre comment elles se sont transformées, mais également comment elles sont apparues et se sont inégalement diffusées selon les sociétés et selon les partis.
Si ces pratiques peuvent parfois relever de la « politique informelle », de « la politique sans en avoir l’air » (Le Gall et al., 2012), elles s’en démarquent en effet la plupart du temps par le fait qu’elles relèvent de répertoires bien balisés, variables d’un système politique à l’autre et d’un parti à l’autre, dans lesquels les acteurs puisent pour développer leurs stratégies et leurs tactiques.
Programme
Jeudi 23 septembre 2021
Introduction – 9h30
- Ivan Sainsaulieu (Clersé),
- Frédéric Sawicki (CESSP),
- Julien Talpin (CERAPS)
Session 1 / S’ancrer. L’art de rendre populaires ses idées
Présidence : Frédéric Sawicki, Julien Talpin
- Marion JACQUET-VAILLANT (CECP). « La disparition ». Enjeux et ressorts de la discrétion dans la communication partisane, à partir de l’exemple du mouvement identitaire.
- Valentin GUERY (ISSP - Nanterre). L’approche de terrain comme clé des succès électoraux ? Eléments de réponse à travers la figure de l’adjoint aux sports d’une commune du bassin minier
- Valérie ASENSI (CESSP). Itinéraire d’un ancrage, rester discret dans un espace politiquement saturé.
Pause (15 mn)
- Sylvain CELLE (Clersé), Thomas CHEVALLIER (CERAPS), Vianney SCHLEGEL (CEET-CNAM) L’histoire économique et financière du Parti socialiste en sourdine. Résultats fortuits d’une enquête sur les usages d’une ancienne coopérative ouvrière à Lille.
- Romain BUSNEL (CERAPS). Le parti, les syndicats et la coca : dynamiques d’ancrage du MAS (Mouvement vers le Socialisme) au Tropique de Cochabamba, en Bolivie
- Ivan SAINSAULIEU (Clersé). Ménager ou rudoyer ? La différenciation sociale du recrutement à Lutte Ouvrière.
Discutants : Jean-Louis Briquet (CESSP) et Frédéric Poulard (Clersé)
Discussion générale
Déjeuner sur place à 12 h 30
Session 2 / Entrismes (partisans) - 14h30
Présidence : Anne-Cécile Douillet (CERAPS)
- Henriette LAURE (ENS - Ulm). Les militantes « Lutte de classes » face à l’accusation d’entrisme dans le Mouvement de Libération des Femmes (1970-1979) : l’affiliation partisane à l’épreuve de la politisation de l’intime.
- Prunelle AYME (CERI). Quitter le parti pour mieux le servir : trajectoires de reconversion des militantes de l’AKP et partisanisation du secteur de l’aide sociale
- Ornella GRAZIANI (LISA). Contraindre à la discrétion. Le Syndicat des Travailleurs Corses face aux ingérences du mouvement national (1983-1989).
Pause (15 mn)
- Guillaume LETOURNEUR (CESSP). « Liberté sexuelle pour nos vaches ». Le syndicalisme agricole conservateur face à l’entrisme de l’extrême droite : le FN et la FFA en Mayenne (années 1980-90)
- Nicolas SIGOILLOT (Université de Bourgogne). Définir et typologiser l’entrisme à partir des expériences au sein du Parti Travailliste britannique au 20e siècle
- Elisabeth GODEFROY (CESSP). Quand le « rejet des partis » des leaders Gilets jaunes rencontre l’offre participationniste. Retour sur la structuration d’un mécontentement en revendication politique.
Discutant.e.s : Elise Massicard (CERI) ; Marie Vannetzel (CURAPP)
Discussion générale
Vendredi 24 septembre
Session 3 / S’émanciper de la forme « parti » ? - 9h30
Présidence : Manuel Schotté (Clersé)
- Manuel CERVERA MARZAL (FNRS). « Ceci n’est pas un parti ». Polysémie du mouvementisme et malentendu opératoire au sein de la France insoumise.
- Valentin SOUBISE (CESSP). La discrétion partisane à la base du parti-mouvement la France insoumise : entre réalité du mouvementisme et déni du dissensus démocratique
- Rémi LEFEBVRE (CERAPS). Un nouvel apolitisme ? LRM et les élections municipales de 2020
Pause (15 mn)
- Safia DAHANI (LASSP). Les collectifs du Rassemblement Bleu Marine. Sur les usages partisans de l’entrisme au Front National.
- Camille ABESCAT (CERI). S’effacer pour gagner ? Arbitrages et stratégies de campagne des partis politiques et de leurs candidats en Jordanie.
Discutant.e.s: Carole Bachelot (CERAPS) ; Nicolas Bué (CERAPS)
Discussion générale
Déjeuner sur place à 12 h 30
Session 4 / En campagne municipale : discrétion ou dilution des partis ? 14h
Présidence : Sandrine Levêque (CERAPS)
- Jérémie MOUALEK (Centre Pierre Naville). Annoncer ou masquer la couleur ? L’affiliation partisane et ses traductions graphiques depuis 1945. Le cas des élections municipales dans une commune du Var
- Arthur DELAPORTE (CESSP) et Sébastien SEGAS (Université de Rennes). Le parti socialiste dans les coulisses électorales à Bourges et Rennes.
- Achille WARNANT (EHESS) et Elie GUERAUT (CERLIS). Dans les villes moyennes, des élections municipales loin des partis ? Les cas de Montluçon, Nevers et Vierzon (1971-2020)
- Pause (15 mn)
- Audrey FREYERMUTH, Cesare MATTINA, Maurice OLIVE (Aix-Marseille-Université). Faire avec les partis. L’emprise partisane au sein des espaces politiques locaux (le cas du Printemps marseillais).
- Marie ACABO (SAGE). La liste citoyenne comme « entreprise de discrétion ». Ethnographie de la campagne pour les municipales, menée par la liste Strasbourg Écologiste & Citoyenne.
Discutant.e.s : Anne-France Taiclet (CESSP) ; Fabien Desage (CERAPS)
Discussion collective
Conclusions : Ivan Sainsaulieu (Clersé), Frédéric Sawicki (CESSP), Julien Talpin (CERAPS)
Subjects
- Political studies (Main category)
- Society > Political studies > Political science
- Society > Political studies > Political sociology
Places
- Amphithéâtre Cassin - Université de Lille
Lille, France (59)
Event attendance modalities
Full on-site event
Date(s)
- Thursday, September 23, 2021
- Friday, September 24, 2021
Attached files
Contact(s)
- Comité d'organisation
courriel : saveurs [dot] du [dot] temps2025 [at] gmail [dot] com
Information source
- Nadia Belalimat
courriel : Nadia [dot] Belalimat [at] univ-paris1 [dot] fr
License
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To cite this announcement
« Partisan discretion. Tactics and strategies of political anchoring and reanchoring », Conference, symposium, Calenda, Published on Monday, July 12, 2021, https://doi.org/10.58079/16z3