AccueilSociété civile et observation urbaine : production de la connaissance et gouvernance territoriale

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Société civile et observation urbaine : production de la connaissance et gouvernance territoriale

المجتمع المدني والرّصد الحضري: إنتاج المعرفة وحوكمة التراب

Civil society and urban observation: knowledge generation and territorial governance

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Publié le lundi 12 juillet 2021

Résumé

L’observation urbaine et l’analyse des territoires locaux par le biais de la société civile se présentent comme un mode participatif innovant de compréhension et de gouvernance des territoires. Les démarches participatives de prospective territoriale sont à invoquer car elles permettant de mieux comprendre les mutations qui s’opèrent dans les villes et les territoires et qui sont traitées selon des enjeux différenciés mettant en conflit ou en cohérence l’État, les collectivités locales, le secteur privé et les organisations de la société civile (OSC). La rhétorique normative et non-normative qui se développe à travers les dispositifs institutionnelles (discours institutionnels, lois, textes règlementaires, procédures, chartes, etc.) mérite d’être éclairée dans une optique de réflexion sur le rôle des OSC dans la production de la décision/la connaissance notamment celle en rapport avec la planification urbaine participative et le développement des villes.

Annonce

Colloque international pluridisciplinaire, organisé par Le Laboratoire de recherche  « Gouvernance, Ambiance et Développement des Villes » (lab GADEV) - Université de Carthage

Sidi Bousaid (Tunis), 18 et 19 Novembre 2021

Argumentaire

La société civile constitue de nos jours, et depuis plus d’un siècle, un acteur irréductible de l’action urbaine locale. D’Aristote, jusqu’à Tocqueville et Gramsci, la société civile figure dans les débats scientifiques, philosophiques et politiques sur la ville (Ehrenberg, 1999). En dépit du développement des contributions scientifiques, depuis 2003 sur la théorie de la société civile (Edwards, 2009), sa pratique a été confrontée aux enjeux politiques et institutionnels qui visent tantôt la réduction de leurs champs d’intervention dans des contextes despotiques, tantôt la consolidation de leurs positionnements dans des systèmes urbains démocratiques. La configuration des sociétés civiles est tellement mitigée qu’aucune des théories proposées n’a pu cerner ses contours pratiques. Les Organisations de la Société Civile (OSC) en tant que partie prenante du développement territorial, interrogent, au travers de leurs positions (acteur d’assistance, de résistance, de pression, etc.), les nouveaux modes de décision et de régulation urbaine. Les associations, ONG, fondations, unions, alliances, universités, réseaux, syndicats, médias, sociétés savantes, etc. développent aujourd’hui de nouvelles compétences leur permettant de mieux se positionner dans la scène de la décision locale et régionale voire internationale. C’est parce qu’amorcée dans la sphère publique que ces formes d’engagements civils ont pris de nouvelles configurations liées à la réduction des conflits entre acteurs, à la communication des formes d’interaction et à la démocratisation des politiques publiques (Chambers and Kylicka, 1999). Si les formes d’action associatives se sont diversifiées d’un contexte à l’autre, l’observation urbaine et l’usage des outils de la gouvernance, sont parmi les principales compétences développées par les OSC. Les facteurs déterminant cette réalité sont d’ordre institutionnel et politique. Ils se rapportent, par ailleurs, aux modes d’appuis techniques et financiers portés par les organisations internationales et les bailleurs de fonds expérimentant des « modèle conceptuels » ou des « paradigmes innovants» : La décentralisation, la gouvernance, la participation, et autant d’autres expressions qui émergent dans des contextes de transitions ou de crise annoncent la montée en scène de la société civile à l’égard des structures traditionnelles de gouvernement.

L’observation urbaine et l’analyse des territoires locaux par le biais de la société civile se présentent comme un mode participatif innovant de compréhension et de gouvernance des territoires. Les démarches participatives de prospective territoriale sont à invoquer car elles permettant de mieux comprendre les mutations qui s’opèrent dans les villes et les territoires et qui sont traitées selon des enjeux différenciés mettant en conflit ou en cohérence l’Etat, les collectivités locales, le secteur privé et les OSC. La rhétorique normative et non-normative qui se développe à travers les dispositifs institutionnelles (discours institutionnels, lois, textes règlementaires, procédures, chartes, etc.) mérite d’être éclairée dans une optique de réflexion sur le rôle des OSC dans la production de la décision/la connaissance notamment celle en rapport avec la planification urbaine participative et le développement des villes. Il va sans dire que, outre les OSC, l’analyse des acteurs ; leurs stratégiques et leurs enjeux pour l’avenir des villes s’impose parce qu’elle invoque les incertitudes liées à la fragilisation, à l’accentuation de la disparité régionale, à la marginalisation et aux formes de ségrégation urbaine.

Par nombre de ces approches, ce colloque interpelle les initiatives locales et les pratiques territoriales associatives portant sur le rôle des OSC dans le développement des villes et des territoires locaux. Les communications proposées tentent de recentrer la question de la société civile sur le développement urbain tout en analysant son rôle et ses compétences dans des contextes de crise ou de transition singularisés.

L’appel s'adresse autant aux spécialistes du monde académique qu’aux chercheurs, professionnels et décideurs engagés par leurs recherches, leurs pratiques et leurs activités associatives dans ces domaines et désirant partager et mettre en débat leurs questionnements (théoriques, conceptuels et constructifs).

Les propositions de communications peuvent s’inscrire dans l’un des axes suivants :

  • Axe 1 : Société civile, observation urbaine et production de la connaissance
  • Axe 2 : Organisations de la société civile, approches participatives et planification urbaine et territoriale
  • Axe 3 : La société civile : un acteur de/par la gouvernance territoriale

Axe 1 : Société civile, observation urbaine et production de la connaissance

S’appuyant sur des approches analytiques et contextualisées, cet axe aborde les initiatives portées par les OSC en matière d’observation urbaine à travers le développement d’expériences ou d’actions locales visant la compréhension des territoires. La construction d’observatoires, l’appui aux gouvernements locaux pour la construction de bases de données, l’administration d’outils d’observation innovants, la conduite de projets ou de chartes de développement sont autant d’expériences qui méritent d’être nuancées et ensuite discutées. Dans sa dimension épistémologique, cet axe cherche à dégager des éléments de réponses par rapport à la relation entre les nouvelles « compétences savantes » (Nez, 2011) de la société civile et la production de la connaissance en tant que « pratique scientifique ». Et qu’à l’état brute, cette forme de « science » peut être progressivement partagées avec d’autres acteurs agissant dans des sphères décisionnelles différentes (maires, gouverneurs, députés, experts, universitaires, médias, etc.). Les contributions analysant les méthodologies observées dans ces expériences, sont autant sollicitées qu’elles permettent d’expérimenter la nécessité du retour à la pratique. Une dimension qui trouve ses origines dans la théorie du progrès scientifique bachelardienne (Bachelard, 1983)qui défend dans sa thèse centrale la nécessité de dépasser l’obstacle épistémologique à traves la mise en question des habitudes intellectuelles (Soler, 2019).

Axe 2 : Organisations de la société civile, approches participatives et planification urbaine et territoriale

Cet axe interroge les différentes tentatives de démocratisation des démarches de planification urbaine à travers la participation des habitants et de la société civile. Les pratiques à l’œuvre témoignent du rôle joué par les associations dans l’orientation des débats sur l’avenir des villes. Cependant, les arènes de discussion et de délibération traditionnellement commandées par des acteurs publics sont souvent mis en question face à l’obligation de faire participer les associations locales dans les processus de planification des projets urbains et dans les stratégies de développement des territoires (D’Aquino, 2002). Certaines de ces initiatives collectives sont formalisées d’autres non, mais qui résultent d’une inégale prise de conscience des acteurs locaux et centraux à l’égard des compétences que développent les ONC et qui dépassent souvent les leurs.

Axe 3 : La société civile : un acteur de/par la gouvernance territoriale

Cet axe, en tant que déclinaison des deux précédents, questionne les expériences des associations dans le portage des initiatives et des actions portant sur la formulation et l’opérationnalisation d’outils de redevabilité, de transparence, de légitimité et donc de gouvernance urbaine (Lascoumes et le Gales, 2005). Les OSC, en investissant les outils à l’œuvre, mettent leurs compétences en faveur de l’exercice de diverses formes de mobilisation et de pression sur la décision. La mise en question des formes de gestion communale ainsi que l’accès difficile aux services urbains interpellent le rôle des OSC en tant qu’acteur relai plaidant en faveur d’une véritable gouvernance territoriale axée sur la participation et la codécision. Les formes de collaboration entre OSC et acteurs publics centralisés et décentralisés sont également à éclairer. L’expérimentation des initiatives collaboratives peut être prolongée sur les expériences de réseautage plaidant en faveur d’une plus large concertation sur l’avenir des territoires de l’urbain.

Modalités de soumission 

Les propositions de communication (axe choisi, titre, résumé et mots clés) peuvent être rédigées en arabe, en français ou en anglais. Elles doivent contenir les coordonnées des auteurs et éventuellement des co-auteurs (nom, affiliation et adresse électronique) et être envoyées sous forme d’un fichier Word (200 à 300 mots au maximum) aux deux adresses suivantes :

Le transport est à la charge des participants. Les frais d’inscription (50 d)  incluent uniquement les pauses café, les documents et la publication de l’article dans la revue JITEU du Labo GADEV.

Les propositions de doctorant.e.s et de jeunes chercheur.e.s qui seront retenues par le comité scientifique sont encouragées et feront l’objet d’une attention particulière.

Calendrier 

  • 20 Septembre 2021 : Date limite d’envoi des propositions

  • 27 Septembre 2021 : Réponse du comité scientifique du colloque 
  • 15 Octobre 2021 : Dépôt en ligne du programme du colloque
  • 18, 19 Novembre 2021 : Colloque
  • A la suite du colloque, une version définitive du texte devra être adressée avant fin Mars 2022 au comité scientifique (adresses ci-dessus) dans la perspective de la publication, dans le numéro semestriel de la revue JITEU qui paraîtra début  Juillet  2022 (revue indexée en versions papier et en ligne).

Format des interventions    

  • Conférences plénières (25’ + débat 15’)
  • Communications scientifiques (20’ +10’ débat)
  • Comptes rendus d’expériences (15’ + 10’ débat)
  • Communications affichées (posters)

Coordinateurs scientifiques du colloque

  • Najem Dhaher   - ENAU- Université de Carthage, Tunisie
  • Hatem Kahloun  - ISTEUB - Université de Carthage, Tunisie

Comité scientifique du colloque

  • Abid Sebei, Université de Carthage, Tunisie
  • Hammache, Seddik, Université de Blida, Algérie
  • Ryadh Ben Khlifa, Université de Tunis, Tunisie
  • Fouad Ben Ghadhbane, Université Oum El Bouaki, Algérie
  • Manuel Antonio Zaraté, Martin, Université de Madrid, Espagne
  • Sid Ahmed Soufiane, Université d’Annaba, Algérie
  • Silvia Serreli, Université de Sassari, Italie
  • Boudjemaa Khalfallah, Université de Msila, Algérie
  • Guy Burgel, Université de Paris-Nanterre, France
  • Ismail Haddad, Université de Carthage, Tunisie
  • Abdelhamid Hagui, Université de Carthage, Tunisie
  • Imene Oueslati, Université de Carthage, Tunisie
  • Angel L.Gonzalez Morales, Université de Seville, Espagne

Comité d’organisation

Najem Dhaher, Hatem Kahloun, Abid Sebei, Ryadh Ben Khlifa, Imene Oueslati, Ismail Haddad, Sid Ahmed Soufiane, Gastli Bassem, Asma Bouzguerrou, Yasmine Attia, Hazar Souissi, Marouane Abidi, Oussama Jelassi, Safouane Jlassi, Nesrine Kechiche, Wejdane Hattab, Nesrine Chemli, Cyrine Khedher, Mohamed Ayari, Guermassi Rachid, Hajer Jamoussi, Raoudha Ben Ayed, Asma Belhassine, Dhiaeddine Dhifallah. 

Références citées

Bachelard G., 1983, La formulation de l’esprit scientifique, Vrin, Paris.

Chambers S. and Kylicka Will, 2002, Alternative Conceptions of Civil Society, Princeton University Press.

D’Aquino P., 2002, Le territoire entre espace et pouvoir : pour une planification territoriale ascendante, L’espace géographique, 2002/1 tome 31. pp. 3-33.

Edward M., 2009, Civil Society, Cambridge, Polity Press Ltd.

Ehrenberg J., 1999, Civil Society: The critical history of an idea, New York, NY University.

Lascoumes P. et Le Gales P (dir, 2004), Gouverner par les instruments, Paris, Presses de Sciences. 

Nez H., 2011, « Nature et légitimités des savoirs citoyens dans l'urbanisme participatif. Une enquête ethnographique à Paris », Sociologie 2011/4 (Vol. 2), pp. 387-404.

Soler L., 2019, Introduction à l’épistémologie, Ellises, Paris.

Lieux

  • Sidi Bou Said
    Tunis, Tunisie (1000)

Dates

  • lundi 20 septembre 2021

Fichiers attachés

Mots-clés

  • territoire, gouvernance, société civile, connaissance, observation urbaine, prospective territoriale

Contacts

  • Dhaher Najem
    courriel : colenvimed2022 [at] gmail [dot] com
  • Kahloun Hatem
    courriel : colloquescou2021 [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Najem Dharer
    courriel : najda1900 [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Société civile et observation urbaine : production de la connaissance et gouvernance territoriale », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 12 juillet 2021, https://doi.org/10.58079/16z6

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