Announcement
Argumentaire
En 2020, un projet d’instauration d’une taxe sur le livre au Brésil (secteur qui avait été exempté jusqu’alors), porté par le ministère de l’Économie, s’est heurté aux milieux de l’édition dans le pays et a finalement été enterré par l’action des milieux évangéliques éternels soutiens du gouvernement Bolsonaro. Dans un pays où la Bible reste l’un des livres les plus vendus et où les records de vente sont détenus par des maisons d’édition religieuses, il est évident que cela ne pouvait que représenter un objet de conflit entre éditeurs de textes religieux et le gouvernement Au-delà de sa dimension anecdotique, ce fait interroge sur l’objet livre, qui pour aussi anodin et quotidien qu’il puisse paraître, n’en est pas moins stratégique. Cet objet peut être appréhendé dans sa matérialité, comme le fait Roger Chartier - en observant sa circulation, son stockage, ses ventes et achats, officielles ou clandestines -, mais aussi dans son contenu.
Les Amériques apparaissent alors comme de passionnants territoires du livre en tant qu’objet circulatoire et vecteur de pensées, d’idées, d’apprentissages, de méthodes, de savoir-faire ou même d’histoire et d’évasion. Avec les grands voyages européens, les Amériques deviennent un objet de description et un sujet d’écrits ; on peut à cet égard aussi bien citer Christophe Colomb qu’Americo Vespucci ou Jean de Léry. De Montaigne aux philosophes des Lumières, les penseurs européens nourrissent leurs réflexions sur la société à partir de l’expérience radicale de l’altérité (Mello Franco, 1937 ; Lestringant, 1994) que leur font éprouver les récits sur les Amériques. Au fil de la colonisation, la circulation et la production locale de livres ont été non seulement un enjeu majeur de gestion (dans le cas du Brésil par exemple, le livre arrive en provenance du Portugal après censure et l’impression et la publication sont interdits sur place jusqu’en 1808) (Hallewell, 2005), mais aussi un vecteur de circulation des idées pour le développement de ces territoires ultra-marins. L’influence des écrits du philosophe neuchâtelois Emer de Vattel dans le processus constitutionnel nord-américain (Richarson, 2012) témoigne de ces enjeux de circulation entre métropole et colonie. De l'époque coloniale jusqu'à aujourd'hui, de la destruction des codex aztèques à la commercialisation internationale des e-books, se concentrer sur l'histoire de l'objet livre dans (et sur) les Amériques, c'est donc se pencher sur les histoires imbriquées de l'écriture, de l'édition, de la lecture, sur les évolutions de ces pratiques socioculturelles (Amory et Hall, 2007).
Les contributions pourront suivre plusieurs pistes de réflexion. Un questionnement peut être mené autour de la constitution des bibliothèques privées comme publiques dans les Amériques (Midori Daecto, 2011 ; Martins, 2015), sans oublier les questions de sociologie et d’histoire de la lecture. Enfin, les nouvelles modalités de lecture et de réception du livre dans l’ère numérique ont, ces dernières années, fortement suscité le débat et mènent à s’interroger sur le rapport au livre qu’entretiennent les individus. Les GAFAM étant des acteurs majeurs de ce débat, la présence des Amériques y est évidente.
Il conviendrait également de s’interroger sur l’émergence et les transformations des maisons d’édition à capitaux locaux, sur la vie et le positionnement des auteur·es, éditeure s, libraires, bibliothécaires, lecteurs·ices, commentateurs·ices : tout un ensemble d’acteurs·rices qui font la production, la circulation, et le commentaire du livre vers, dans et depuis les Amériques (pour une analyse de l'impact de la révolution numérique sur l'industrie du livre à l'échelle mondiale, Thompson, 2021). Ainsi pourra-t-on aussi bien se pencher sur la constitution de champs littéraires et éditoriaux nationaux ou régionaux, comme le font Pierre Bourdieu (1998) ou Franco Moretti (2000), que sur la circulation du livre dans une logique bilatérale.
Parmi les interrogations soulevées par ce sujet, on retrouve aussi la formation de l’identité des sociétés américaines à travers le livre, les marchés éditoriaux, la place des géants internationaux comme Amazon, les initiatives populaires, telles que le mouvement des « cartoneros », qui cherchent à faire circuler la poésie à l’encontre des logiques commerciales. Sur le plan littéraire, les innovations d’une écriture inspirée par le développement des réseaux sociaux ou des moyens numériques sont des pistes ouvertes par un tel sujet qui nous semblent être au cœur d’enjeux centraux pour le devenir des sociétés, des économies et des pratiques artistiques dans les Amériques.
Il semble également nécessaire de penser le livre dans ses usages scolaires aussi bien que dans ses usages techniques, de l’envisager comme l’enjeu d’un commerce au service d’une clientèle captive d’écolier·es et d’étudiant·es, mais également comme un support de savoirs techniques et scientifiques dans des domaines divers (industriels, miniers, agricoles etc…).
Pour conclure, il reste essentiel d’observer que le livre est tout aussi bien un contenu que l’objet qui matérialise celui-ci dans sa circulation. Ainsi, nous accepterons des travaux issus de toute discipline des sciences humaines et sociales à même de dessiner une place du livre dans les Amériques.
Ainsi, à l’occasion de son quinzième numéro, RITA propose, dans sa section Théma, d’explorer les Amériques comme territoires du livre à travers les différentes approches mentionnées dans cet appel.
Modalités de contribution
Pour sa partie Théma, les textes attendus doivent respecter les critères suivants :
- 50 000 signes maximum (notes, bibliographie et espaces compris)
- Les articles peuvent être rédigés en français, anglais, espagnol ou portugais
- Ils doivent être accompagnés d’un résumé (1 000 signes env.) et de 3 à 5 mots-clefs.
Par ailleurs, comme à son habitude, en plus de sa partie thématique, le prochain numéro de RITA comportera une section non thématique, Champ libre, pour laquelle toute contribution est également la bienvenue. Cette section est divisée en cinq rubriques, comme suit :
- Les Notes de recherche sont des articles présentant une recherche en cours ou aboutie, dont le sujet ne correspond pas à la thématique du numéro. Elles doivent comporter une problématique, présenter une méthodologie claire et détaillée et prendre la forme d’une réflexion scientifique (40 000 signes maximum, notes, bibliographie et espaces compris)
- La Fabrique de la recherche a pour objectif de poser des questions d’ordre méthodologique ou de traiter spécifiquement d’outils théoriques (15 000 signes maximum, notes, bibliographie et espaces compris)
- Les Résumés de mémoire ou de thèse permettent de donner de la visibilité aux recherches les plus récentes dans une version concise (25 000 signes maximum, notes incluses, bibliographie et espaces non compris).
- Les Synthèses de recherche proposent des recensions d’ouvrages parus récemment et portant sur des thématiques américaines (35 000 signes maximum, notes, bibliographie et espaces compris).
- La rubrique Regards sur les Amériques offre l’opportunité de publier des textes dont l’expression et la forme sont plus libres tels que des récits d’expériences de terrain, des réflexions personnelles sur une thématique ou un objet d’étude singulier, ou des analyses littéraires (30 000 signes maximum, notes, bibliographie et espaces compris)
Les articles complets et respectant les normes de la rubrique choisie sont attendus à l’adresse suivante : revue.rita@gmail.com
jusqu’au 27 septembre 2021.
Nous rappelons que les articles peuvent être écrits en anglais, en espagnol, en français et en portugais.
Évaluation
Une première sélection des textes sera effectuée par le Comité de Rédaction qui informera les auteurs de l’acceptation ou du refus de leur article au cours du mois de novembre 2021.
Par la suite, les textes retenus pour les sections Théma et Champ libre seront évalués par des lecteurs·rices anonymes. Les articles pourront être refusés ou acceptés avec ou sans modifications.
Le numéro 15 de RITA sera publié au début du deuxième semestre 2022.
Nous rappelons que les articles doivent être inédits et non soumis simultanément à d’autres revues.
Comité de rédaction
- Marie Arias
- Nathalia Capellini
- Cléa Fortuné
- Bruno Hervé Huamani
- Clément Petitjean
- Céline Raimbert
- Antonio Ramos Ramírez
- Etienne Sauthier
- François Weigel
Références bibliographiques
Amory Hugh et Hall David D. (dir.) (2007). A History of the Book in America. Vol. 1: The Colonial Book in the Atlantic World. Chapel Hill: University of North Carolina Press.
Bourdieu Pierre (1998). Les règles de l’art, Genèse et structure du champ littéraire. Paris: Points Seuil.
Hallewell Laurence (2005). Historia do livro no Brasil. Sáo Paulo: EDUSP.
Lestringant Franck (1994). Le Cannibale : Grandeur et décadence. Ed. Perrin.
Martins Ana Luiza (2015). Gabinete de leitura. São Paulo: EDUSP.
Midori Daecto Marisa (2011). O Imperio dos Livros. São Paulo, EDUSP / FAPESP.
Mello Franco Affonso (de) (1937). O índio brasileiro e a Revolução Francesa; as origens brasileiras da teoria da bondade natural. Rio de Janeiro: José Olympio.
Moretti Franco (2000). Atlas du roman européen (1800-1900). Paris: Seuil.
Richardson Brian (2012). “The use of Vattel in the American Law of Nations”. The American Journal of International Law, Vol. 106, n°33: 547-57.
Thompson John B. (2021). Book Wars : The Digital Revolution in Publishing. Londres: Polity Press.
Argumentos
En 2020, la redacción de un proyecto de ley que proponía un nuevo impuesto a la industria editorial en Brasil (sector que había estado exento hasta entonces), impulsado por el ministerio de Economía, se encontró con el rechazo del sector y fue finalmente abandonado por la acción de los grupos evangélicos, quienes constituyen un apoyo constante al presidente Jair Bolsonaro. En un país donde la biblia continúa siendo uno de los libros más vendidos y los récords de ventas son alcanzados por editoriales religiosas, parece evidente que esta iniciativa no podía más que provocar un conflicto entre los editores de textos religiosos y el gobierno. Más allá de su dimensión anecdótica, este hecho plantea preguntas sobre el libro como objeto que, por más banal y cotidiano que nos pueda parecer, no resulta menos estratégico. Este objeto puede ser aprehendido en su materialidad, tal como lo expone Roger Chartier - observando su circulación, su almacenamiento, sus compraventas (oficiales o clandestinas) -, pero también en su contenido.
Las Américas aparecen entonces como un apasionante territorio para la circulación del libro como objeto de divulgación de pensamientos, ideas, aprendizajes, métodos, de historia y evasión. Con los grandes viajes europeos, las Américas se convirtieron en un objeto de descripción y en materia de escritos; en este sentido, podemos citar tanto a Cristóbal Colón como a Américo Vespucio o Jean de Léry. De Montaigne a los filósofos de la Ilustración, los pensadores europeos nutren sus reflexiones sobre la sociedad a partir de la experiencia radical de la alteridad (Mello Franco, 1937; Lestringant, 1994) que les hacen experimentar los relatos sobre el continente. Al hilo de la colonización, la circulación y la producción local de libros no solo han sido un desafío mayor de gestión (en el caso de Brasil, por ejemplo, el libro llega desde Portugal previa censura y la impresión y publicación in situ son prohibidas hasta 1808) (Hallewell, 2005), sino también un vector de propagación de ideas para el desarrollo de esos territorios ultramarinos. Así, la influencia de los escritos del filósofo suizo Emer de Vattel en el proceso constitucional norteamericano (Richarson, 2012) da testimonio de las implicaciones entre metrópolis y colonia. De la época colonial hasta la actualidad, de la destrucción de los códices mexicas a la comercialización internacional de e-books, concentrarse en la historia del objeto libro en (y sobre) las Américas significa, por lo tanto, estudiar las historias imbricadas de la escritura, la edición, la lectura y las evoluciones de estas prácticas socioculturales (Amory y Hall, 2007).
Las contribuciones podrán seguir varias pistas de reflexión. Por ejemplo, acercándose a la constitución de bibliotecas, tanto públicas como privadas, en las Américas (Midori Daecto, 2011; Martins, 2015), sin olvidar las cuestiones de sociología e historia de la lectura. Asimismo, las nuevas modalidades de lectura y de recepción del libro en la era digital de estos últimos años han suscitado un fuerte debate. Teniendo en cuenta la importante implantación de las GAFAM en las Américas, y su rol de actores mayores del debate, la temática también nos interpela sobre nuestra relación con el objeto.
Convendría igualmente interrogarse sobre la aparición y transformaciones de las editoriales de capital local, sobre la vida y posicionamiento de las/los autoras/es, editoras/es, libreras/os, bibliotecarias/os, lectoras/es y comentaristas: todo un conjunto de actrices/actores que se ocupan de la producción, circulación y discusión del libro hacía, en y desde las Américas (para un análisis del impacto de la revolución digital sobre la industria del libro a escala mundial, Thompson, 2021). Asimismo, se podría incidir en la constitución de campos literarios y editoriales nacionales o regionales, como lo hacen Pierre Bourdieu (1998) o Franco Moretti (2000), o sobre la circulación del libro en una lógica bilateral.
Entre las cuestiones que emergen con este tema, encontramos también la identidad de las sociedades americanas a través del libro, tales como el movimiento de los “cartoneros, movilizando la poesía en contra de las lógicas comerciales. En el plano literario, las innovaciones de una escritura inspirada por el desarrollo de las redes sociales o de los medios digitales son también pistas que nos parecen estar en el centro de los desafíos que encaran las sociedades, economías y prácticas artísticas en las Américas.
Parece igualmente necesario pensar el libro tanto en sus usos escolares como técnicos, de enfocarlo como el elemento clave de un comercio al servicio de una clientela cautiva de escolares y estudiantes, aunque también como un soporte de saberes científicos en diversos campos (industrial, minero, agrícola, etc.).
Para concluir, sigue siendo esencial observar que el libro es tanto un contenido como el objeto que materializa su circulación. De este modo, en esta convocatoria se aceptarán trabajos provenientes de todas las disciplinas de las ciencias humanas y sociales que traten de situar el lugar del libro en las Américas.
Modalidades de proposiciones de ponencias
En su decimoquinto número, RITA se propone explorar las Américas cómo territorios del libro a través de los diferentes enfoques mencionados en este llamado, en su sección Théma.
Para la sección Théma, les textos deberán respetar los siguientes criterios:
- 50 000 signos máximo (notas, bibliografía y espacios incluidos)
- Los artículos podrán ser redactados en francés, inglés, español o portugués.
- Los artículos deben acompañarse de un resumen (1 000 signos aprox.) y de 3 a 5 palabras clave.
Como es costumbre, además de su parte temática, el próximo número incluirá una sección no temática, Champ libre, para la cual toda contribución es igualmente bienvenida. Esta sección se divide en cinco rúbricas:
- Notas de investigación: artículos que exponen una investigación en curso o finalizada, cuyo objeto no corresponde a la temática del número. Deben incluir una problemática que presente una metodología clara y detallada y tener la forma de una reflexión científica (40 000 signos máximo, notas, bibliografía y espacios incluidos).
- Fábrica de la investigación: tiene por objetivo plantear preguntas de orden metodológico o tratar específicamente de herramientas teóricas (15 000 signos máximo, notas, bibliografía y espacios incluidos).
- Resúmenes de tesis: permiten visibilizar las investigaciones recientes en una versión concisa (25 000 signos máximo, notas incluidas, bibliografía y espacios no incluidos).
- Síntesis de investigación: reseñas de obras aparecidas recientemente y que tratan temáticas americanistas (35 000 signos máximo, notas, bibliografía y espacios incluidos).
- Miradas sobre las Américas da la oportunidad de publicar textos cuya expresión y forma son más libres tales como les escritos/relatos de experiencias de campo, reflexiones personales, una temática o un objeto de estudio singular, o análisis literarios (30 000 signos máximo, notas, bibliografía o espacios incluidos)
Los artículos completos y que respeten las normas de la rúbrica escogidaserán recibidos a la dirección: revue.rita@gmail.com
hasta el 27 de septiembre 2021.
Les recordamos que los artículos pueden ser escritos en inglés, español, francés y portugués.
Selección
Una primera selección de textos será efectuada por el Comité de redacción, que informará a los autores de la aceptación o no del artículo a lo largo del mes de noviembre de 2021.
A continuación, los textos seleccionados para las secciones Théma y Champ libre serán evaluados por lectores anónimos. Los artículos podrán ser rechazados o aceptados, con o sin modificaciones.
El número 15 de RITA será publicado a comienzos del segundo semestre de 2022.
Les recordamos que los artículos deben ser inéditos y no haber sido enviados simultáneamente a otras revistas.
Referencias bibliográficas
Amory Hugh et Hall David D. (dir.) (2007). A History of the Book in America. Vol. 1: The Colonial Book in the Atlantic World. Chapel Hill: University of North Carolina Press.
Bourdieu Pierre (1998). Les règles de l’art, Genèse et structure du champ littéraire. Paris: Points Seuil.
Hallewell Laurence (2005). Historia do livro no Brasil. Sáo Paulo: EDUSP.
Lestringant Franck (1994). Le Cannibale : Grandeur et décadence. Ed. Perrin.
Martins Ana Luiza (2015). Gabinete de leitura. São Paulo: EDUSP.
Midori Daecto Marisa (2011). O Imperio dos Livros. São Paulo, EDUSP / FAPESP.
Mello Franco Affonso (de) (1937). O índio brasileiro e a Revolução Francesa; as origens brasileiras da teoria da bondade natural. Rio de Janeiro: José Olympio.
Moretti Franco (2000). Atlas du roman européen (1800-1900). Paris: Seuil.
Richardson Brian (2012). “The use of Vattel in the American Law of Nations”. The American Journal of International Law, Vol. 106, n°33: 547-57.
Thompson John B. (2021). Book Wars : The Digital Revolution in Publishing. Londres: Polity Press.
Argument
In 2020, a project to introduce a tax on books in Brazil—the sector had so far enjoyed a tax-exempt status—, promoted by the Ministry of Economy, clashed with the country's publishing community and was finally buried by pressure from Evangelical circles, eternal supporters of the Bolsonaro government. In a country where the Bible is still the most widely read book, and where sales records are held by religious publishing houses, it is obvious that this could only represent an object of conflict. Beyond its anecdotal dimension, this fact raises questions about the book itself as an object. As trivial and mundane as it may seem, the book is still a strategic object, which can be apprehended in its materiality, as Roger Chartier does—by observing its circulation, its storage, its sales and purchases, whether official or underground—but also in its content.
The Americas then appear as fascinating territories of the book as a circulatory object and vector of thoughts, ideas, teachings, methods, know-how, or even story-telling and escape. With the European Age of Exploration, the Americas became an object of description and a subject of writings; one can in this respect quote Christopher Columbus as well as Amerigo Vespucci or Jean de Léry. From Montaigne to the Enlightenment philosophers, European thinkers fed their reflections on society with the radical experience of otherness that the stories of the Americas gave them (Mello Franco, 1937; Lestringant, 1994)). During colonization, the circulation and local production of books was not only a major management issue—in the case of Brazil, for example, books arrived from Portugal after censorship and printing and publishing were prohibited in the country until 1808 (Hallewell, 2005)—but also a vehicle for the circulation of ideas for the development of these overseas territories. The influence of the writings of the Neuchâtel philosopher Emer de Vattel in the North American constitutional process (Richarson, 2012) bears witness to these circulation issues between metropolis and colony. From the colonial era to the present day, from the destruction of the Aztec codices to the international marketing of e-books, focusing on the history of the book object in (and about) the Americas means looking at the intertwined histories of writing, publishing, and reading, and at the evolution of these socio-cultural practices (Amory and Hall, 2007).
Submissions may follow several lines of thought. One such thread could focus on the constitution of private and public libraries in the Americas (Midori Daecto, 2011; Martins, 2015), without forgetting questions around the sociology and history of reading. The new ways of reading and receiving books in the digital era have, in recent years, strongly aroused debate and lead to questions about the relationship that individuals have with books. The GAFAMs being major players in this debate, the presence of the Americas is obvious.
It would also be appropriate to question the emergence and subsequent transformations of publishing houses with local capital, the life and positioning of authors, editors, booksellers, librarians, readers, and commentators: a whole set of actors who make the production, circulation, and commentary of the book to, in and from the Americas (Thompson, 2021). Thus, submissions could examine the constitution of national or regional literary and editorial fields, as Pierre Bourdieu (1998) or Franco Moretti (2000) do, as well as the circulation of books in a bilateral logic.
Another issue at hand is the formation of the identity of American societies through the book, the publishing markets, the place of international giants such as Amazon, or popular initiatives, such as the "cartoneros" movement, which seeks to circulate poetry against commercial logic. On the literary level, the innovations brought about by social-network-, digital-technology-inspired writing are other fields of inquiry opened by such a subject which seem to be at the heart of central issues for the future of societies, economies and artistic practices in the Americas.
It also seems necessary to think of the book in its scholastic as well as technical uses, to see it as a central commodity in a business with captive customers (pupils, students), but also as a support of technical and scientific knowledge in various fields (industrial, mining, agricultural, etc…).
To conclude, it remains essential to observe that the book is as much a content as the object that materializes it in its circulation. Thus, we accept and encourage submissions from a range of disciplines which can explore further the place of the book in the Americas.
Submission guidelines
Thus, on the occasion of its fifteenth issue, RITA proposes, in its Thema section, to explore the Americas as territories of the book through the different approaches mentioned in this call for papers.
For its Thema section, the submitted manuscripts must respect the following criteria
- 50,000 characters maximum (including notes, bibliography and spaces)
- Articles can be written in French, English, Spanish, or Portuguese
- They must be accompanied by a 1,000-character abstract and 3 to 5 keywords.
As usual, in addition to its thematic section, the next issue of RITA will include a non-thematic section, Champ libre, for which all contributions are also welcome. This section is divided into five headings, as follows:
- Research Notes are articles presenting research in progress or completed, whose subject does not correspond to the theme of the issue. They must include a problematic, present a clear and detailed methodology and take the form of a scientific reflection (40,000 characters maximum, including notes, bibliography and spaces)
- The objective of the Research Factory is to raise methodological questions or to deal specifically with theoretical tools (15,000 characters maximum, including notes, bibliography and spaces)
- Dissertation Summaries give visibility to the most recent research in a concise version (25,000 characters maximum, notes included, bibliography and spaces not included).
- Research Syntheses offer reviews of recently published works on American themes (35,000 characters maximum, including notes, bibliography and spaces).
- The section Perspectives on the Americas offers the opportunity to publish texts with a freer expression and form, such as accounts of field experiences, personal reflections on a theme or a singular object of study, or literary compositions (30,000 characters maximum, including notes, bibliography and spaces).
Complete articles that respect the standards of the chosen rubric (for more details, consult: http://www.revue-rita.com/note-aux-auteurs/normes-de-presentation.html) are expected at the following address: revue.rita@gmail.com
until September 27, 2021.
We remind you that the papers can be written in English, Spanish, French, and Portuguese.
Selection
A first selection of the texts will be made by the Editorial Committee which will inform the authors of the acceptance or refusal of their article during the month of November 2021.
Subsequently, the texts selected for the Thema and Champ libre sections will be evaluated by anonymous readers. Articles may be rejected or accepted with or without modifications.
Issue 15 of RITA will be published at the beginning of the second semester 2022
We remind you that articles must be unpublished and cannot be submitted simultaneously to other journals
Bibliographical References
Amory Hugh et Hall David D. (dir.) (2007). A History of the Book in America. Vol. 1: The Colonial Book in the Atlantic World. Chapel Hill: University of North Carolina Press.
Bourdieu Pierre (1998). Les règles de l’art, Genèse et structure du champ littéraire. Paris: Points Seuil.
Hallewell Laurence (2005). Historia do livro no Brasil. Sáo Paulo: EDUSP.
Lestringant Franck (1994). Le Cannibale : Grandeur et décadence. Ed. Perrin.
Martins Ana Luiza (2015). Gabinete de leitura. São Paulo: EDUSP.
Midori Daecto Marisa (2011). O Imperio dos Livros. São Paulo, EDUSP / FAPESP.
Mello Franco Affonso (de) (1937). O índio brasileiro e a Revolução Francesa; as origens brasileiras da teoria da bondade natural. Rio de Janeiro: José Olympio.
Moretti Franco (2000). Atlas du roman européen (1800-1900). Paris: Seuil.
Richardson Brian (2012). “The use of Vattel in the American Law of Nations”. The American Journal of International Law, Vol. 106, n°33: 547-57.
Thompson John B. (2021). Book Wars : The Digital Revolution in Publishing. Londres: Polity Press.
Apresentação
Em 2020, no Brasil, um projeto do Ministério da Economia que visava à implementação de uma taxa sobre os livros (um setor até então isento), foi contestado pelas editoras do país e acabou sendo descartado. Em um país onde a Bíblia segue sendo um dos livros mais vendidos e onde recordes de venda são alcançados por editoras religiosas, essa taxa virou um objeto de conflito entre o Estado e grupos evangélicos, que se mobilizaram contra o projeto, apesar de comporem um setor que geralmente apoia as decisões do governo Bolsonaro. Para além da anedota, esse caso questiona o papel do livro na sociedade, que por mais insignificante e cotidiano que pareça, não deixa de ser estratégico. Esse objeto pode ser analisado em sua materialidade, na perspectiva de Roger Chartier – observando sua circulação, seu armazenamento, suas vendas e compras, oficiais ou clandestinas –, mas também em seu conteúdo.
As Américas se revelam então como relevantes territórios de livros, sejam eles considerados como objeto que circulam ou vetores de pensamentos, ideias, aprendizagens, métodos, práticas e até mesmo histórias ou meios de evasão. Com os grandes viajantes europeus, as Américas se tornam objeto de descrição e assunto de diversos escritos; podemos citar, nessa ótica, tanto Cristóvão Colombo quanto Américo Vespúcio ou Jean de Léry. Os pensadores europeus, de Montaigne aos filósofos iluministas, alimentam suas reflexões sobre a sociedade a partir da experiência radical da alteridade (Mello Franco, 1937; Lestringant, 1994) que eles descobrem nos relatos sobre as Américas. Ao longo da colonização, a circulação e a produção local de livros não foram apenas uma grande preocupação em termos de gestão (no caso do Brasil, por exemplo, os livros vinham de Portugal após passar por umacensura e, na colônia, eram proibidas a impressão e a publicação até 1808) (Hallewell, 2005), mas também um fator de circulação das ideias para o desenvolvimento desses territórios ultramarinos. A influência dos escritos do filósofo de Neuchâtel Emer de Vattel no processo constitucional norte-americano (Richardson, 2012) é emblemática dessas problemáticas ligadas à circulação entre metrópole e colônia. Observar a história do objeto livro nas (e em relação às) Américas – da época colonial até hoje, da destruição dos códigos astecas à comercialização internacional dos e-books –, equivale, pois, a debruçar-se sobre as histórias imbricadas da escrita, da edição e da leitura, assim como sobre as evoluções dessas práticas socioculturais (Amory e Hall, 2007).
As contribuições poderão seguir várias pistas de reflexão. Um questionamento poderá ser realizado em torno da constituição das bibliotecas particulares e públicas nas Américas (Midori Daecto, 2011; Martins, 2015), sem esquecer as questões de sociologia e de história da leitura. Mais recentemente, as novas modalidades de leitura e de recepção do livro na era digital suscitaram muitos debates, levando a uma interrogação sobre as relações que os indivíduos estabelecem com esse objeto. As GAFAM, gigantes da web, são atores-chaves desse debate e a presença das Américas também se vê nesse âmbito.
Seria também interessante interrogar-se sobre a emergência e as transformações de editoras locais, sobre a vida e o posicionamento dos autores, editores, donos de livraria, bibliotecários, leitores, comentadores: um conjunto de atores que são responsáveis pela produção, pela circulação e pelos discursos relativos ao livro em direção a, dentro de e a partir das Américas (Para uma análise do impacto da revolução numérica sobre a indústria do livro em escala mundial, Thompson, 2021). Assim, é possível interessar-se tanto pela constituição de campos literários e editoriais nacionais ou regionais, nas perspectivas de estudos oferecidas por Pierre Bourdieu (1998) ou Franco Moretti (2000), quanto pela circulação do livro em uma lógica bilateral.
Entre os diferentes questionamentos levantados por este assunto, encontramos também a formação das identidades das sociedades americanas através do livro, os mercados editoriais, o espaço ocupado pelos gigantes internacionais como Amazon, as iniciativas populares como o movimento dos “cartoneros”, que tentam fazer circular a poesia na contracorrente das lógicas comerciais. No âmbito literário, as inovações na escrita inspiradas pelo desenvolvimento das redes sociais ou dos meios digitais são perspectivas abertas por este assunto que nos parecem questões centrais para o futuro das sociedades, das economias e das práticas artísticas nas Américas.
Da mesma forma, seria necessário pensar o livro tanto em seus usos escolares quanto em seus usos técnicos, e apreendê-lo como um comércio a serviço de uma clientela específica de alunos e estudantes, mas também como um suporte de saberes técnicos e científicos em diversos setores (industriais, agrícolas, mineiros, etc.)
Para concluir, é necessário observar que o livro é ao mesmo tempo um conteúdo e um objeto que materializa este conteúdo por sua circulação. Assim, aceitaremos trabalhos vindo de todas as disciplinas humanas e sociais, capazes de delimitar melhor o espaço do livro nas Américas.
Submissão de propostas
Assim, em seu décimo e quinto número, a RITA, propõe a exploração das Américas como territórios do livro, através dos diferentes enfoques mencionados em essa chamada.
Para sua parte Théma, os textos devem respeitar os seguintes critérios:
- 50 000 signos no máximo (notas, bibliografia e espaços incluídos)
- Os artigos podem ser redigidos em francês, inglês, espanhol ou português
- Devem ser acompanhados de um resumo (cerca de 1 000 signos) e de 3 a 5 palavras-chaves.
Por outra parte, como sempre, além de sua parte temática, o próximo número de RITA incluirá uma secção não-temática, Champ Libre [Campo livre] para a qual toda contribuição é também bem-vinda. Essa secção é dividida em cinco rubricas:
- As Notes de recherche [Notas de pesquisa] são artigos apresentando uma pesquisa em curso ou já concluída, cujo assunto não corresponde com a temática do número. Devem comportar uma problemática, apresentar uma metodologia clara e detalhada, assim como adotar a forma de uma reflexão científica (40 000 signos no máximo, notas, bibliografia e espaços incluídos).
- A Fabrique de la recherche [Fábrica da pesquisa] tem como objetivo levantar questões de ordem metodológica ou que tratem especificamente de ferramentas teóricas (15 000 signos no máximo, notas, bibliografia e espaços incluídos).
- Os Résumés de mémoire ou de thèse [Resumos de Dissertação ou Tese] permitem dar visibilidade às pesquisas mais recentes, em uma versão mais concisa (25 000 signos no máximo, notas incluídas, mas com a bibliografia e os espaços não incluídos).
- As Synthèses de recherche [Sínteses de pesquisa] propõem resenhas de livros publicados recentemente e centrados em temáticas americanas (35 000 signos no máximo, notas, bibliografia e espaços incluídos).
- A rubrica Regards sur les Amériques [Olhares sobre as Américas] oferece a oportunidade de publicar textos em que a expressão e a forma são mais livres, tais como relatos de experiência de uma pesquisa de campo, reflexões pessoais sobre uma determinada temática ou um objeto de estudo singular, ou ainda textos mais literários (30 000 signos no máximo, notas, bibliografia e espaços incluídos)
Os artigos completos e respeitando as normas da rubrica escolhida são esperados, no seguinte endereço: revue.rita@gmail.com
até o 27 de setembro de 2021.
Lembramos que os artigos podem ser escritos em inglês, espanhol, francês ou português.
Seleção
Uma primeira seleção dos textos será efetuada pelo Comité de Redação que, durante o mês de novembro de 2021, informará os autores sobre a aceitação ou a recusa dos artigos.
Logo, os textos selecionados para as secções Théma e Champ libre serão avaliados por pareceristas anônimos. Os artigos poderão ser recusados, ou então aceitos com ou sem modificações.
O número 15 de RITA será publicado no início do segundo semestre de 2022.
Aviso importante: os artigos devem ser inéditos e não ser submetidos simultaneamente para a aprovação de outras revistas.
Referencias bibliográficas
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