La relation de l’école au folklore ne saurait être réductible ni à une galerie de portraits, ni même à la seule figure de l’instituteur-folkloriste. Sans s’interdire pour autant d’emprunter la voie biographique, c’est à élargir la perspective que ces journées d’études vont s’employer, de manière à explorer les autres déclinaisons possibles de la rencontre entre l’école et la discipline ainsi que leur évolution dans le temps, depuis la loi Guizot jusqu’à nos jours.

Argumentaire

Le propos est déjà familier du GARAE qui, voilà quelques années, avait organisé dans le cadre de son programme Archivethno une journée d’études consacrée aux instituteurs ethnographes. Ce faisant, la relation de l’école au folklore ne saurait être réductible ni à cette galerie de portraits, ni même à la seule figure de l’instituteur-folkloriste. Sans s’interdire pour autant d’emprunter la voie biographique, c’est à élargir la perspective que ces journées d’études vont s’employer, de manière à explorer les autres déclinaisons possibles de la rencontre entre l’école et la discipline ainsi que leur évolution dans le temps, depuis la loi Guizot jusqu’à nos jours.

Si leur situation d’entre deux mondes (entre les élites et les classes populaires) qui est leur lot porte les instituteurs à mettre à distance la réalité paysanne, à l’esthétiser et à l’appréhender sous l’angle du pittoresque, y pousse aussi l’incitation à rédiger des monographies communales ainsi que toutes les entreprises, en quête de correspondants, qui usent de la voie hiérarchique de l’Instruction publique pour aboutir jusqu’à eux.

L’étude de ces mobilisations à grande échelle du corps enseignant sera complétée en portant attention aux usages pédagogiques du folklore dans l’enseignement dans des disciplines telles que le chant, la musique, l’éducation physique, les langues.

Enfin, ces journées d’études ne peuvent faire l’impasse sur les expériences conduites en milieu scolaire qui, d’Antonin Perbosc jusqu’aux Ethnologues en herbe, visent à mettre les élèves eux-mêmes en situation d’enquêteurs.

Programme

Mardi 14 Septembre 2021

à 14 heures

Introduction Sylvie Sagnes, chargée de recherches CNRS, Héritages UMR 9022 (CYU, CNRS, MC), présidente Ethnopôle Garae                                                    

Portraits et autoportraits

• Serge Barranx, instituteur, homme de lettres et ethnographe, François Bordes archiviste, conservateur général honoraire du patrimoine, Malika Bordes-Boudellal, ethno-muséographe, consultante
• Ernest Pérochon, du roman à la scène avec l'ARCUP à la Marandière ; retour à La Tour Nivelle, de l’école au musée… Jany Rouger, directeur d’association culturelle retraité ; collecteur ; co-fondateur et membre de l’ARCUP ; président de la COFAC Nouvelle-Aquitaine ; vice-président du CESER de Nouvelle-Aquitaine. Jean-Michel Landry, président de l'association Les Amis du Musée de La Tour Nivelle
• Claudius Servettaz (1871-1926), instituteur et professeur de musique : une vie au service du "folk-lore" savoyard, Guillaume Veillet, responsable scientifique de l’association Terres d'Empreintes (Annecy)
• Ecriture et matérialité des enquêtes : les enquêtes ethnographiques de la Commission des recherches collectives de l’Encyclopédie française. Bertrand Müller, directeur de recherche CNRS, Centre Maurice Halbwachs

à 18 heures

• Conférence publique Dévoiler l'occitan : quelques expériences et réflexions pédagogiques des années 1940 aux années 1970, Yan Lespoux, maître de conférence HDR, ReSO, EA 4582, Université Paul Valéry - Montpellier 3

à 20 heures 30

Table-ronde illustrée L’ethnographie au service des pédagogies actives : de Comberouger à Embraud

avec

• Josiane Bru, ethnologue, LISST Centre d’anthropologie sociale, Toulouse,
• Georges Bellot, enseignant retraité du mouvement Freinet
• Claudie Guérin, bibliothécaire
• François Gasnault, conservateur du patrimoine, laboratoire InVisu (UAR 3103, CNRS-INHA)

Mercredi 15 Septembre 2021

de 9 heures à 13 heures

École, folklore et culture enfantine

• L'enquête Baucomont, le cas de Périgueux ou les limites de l'hétérogénéité, Thierry Charnay, ethno-sémioticien, Université de Lille-Sciences humaines et sociales, ALIHILA (Analyses Littéraires et Histoire de la Langue)
• L’enquête sur les traditions orales enfantines en Poitou, autour et à la suite de Christiane Pineau (années 70) : valorisations, restitutions, et démarches pédagogiques. Jany Rouger et Jean-François Miniot, professeur des écoles retraité, collecteur, coprésident de l'UPCP-Métive

Quand le folklore fait école                                                   

• Le chant de tradition orale à l'école, du temps des petites patries à la reconnaissance des langues régionales, Jean-Jacques Casteret, directeur de l'Ethnopôle CIRDOC-Institut occitan de Cultura
• Le folklore institutionnel : apprentissage en milieux scolaires et militaires aux XIX^e et XX^e siècles, Serge Boyer, docteur ès études occitanes, guide-conférencier
• Pourquoi enseigner la danse traditionnelle à des enfants ? Mône Guilcher, retraitée de l'ARIAM, Ile de France

à 14 heures

Les élèves sur le terrain

• Introduire l'enquête à l'école : retours d'expériences de l'association Les ethnologues en herbe, Fanny Urien, post-doctorante, Cermosem, Laboratoire PACTE (Université Grenoble-Alpes)
• Faire faire de l'ethnologie en milieu scolaire, Sofia Péquignot, et Caroline Laurent, doctorantes, Université Jean Jaurès, LISST/Cas, membres d'AtoupAs

Conclusion : François Gasnault, conservateur du patrimoine, laboratoire InVisu (UAR 3103, CNRS-INHA)

Infos pratiques

Inscription obligatoire, places limitées

Accès en visioconférence

Maison des Mémoires, 53 rue de Verdun, 11 000 Carcassonne

Tél 04 68 71 29 69 - ethnopolegarae.cbellan@orange.fr