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Forms, expressions and consequences of identity claims in plural societies of composite populations

Formes, expressions et conséquences des revendications identitaires dans les sociétés plurielles de peuplement composite

Collective work

Ouvrage collectif

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Published on Monday, August 16, 2021

Abstract

L’histoire contemporaine de la société « mondialisée » est aussi celle de revendications d’identités et de communautarismes (ethniques, religieuses, culturelles, sociales, politiques) motivées par plusieurs raisons : la (re)conquête d’espaces réels ou symboliques, le désir de s’affirmer sur le plan politique, la quête d’autonomie, le rejet de l’« autre » à travers la valorisation de référents idéalisés, parfois extraterritoriaux ou coloniaux. L’ouvrage collectif objet du présent appel aura pour propos d’interroger la manière dont les peuples se perçoivent, construisent leurs identités et, sur cette base, tentent de se positionner dans des espaces territoriaux.

Announcement

Argumentaire

L’histoire contemporaine de la société « mondialisée » est aussi celle de revendications d’identités et de communautarismes (ethniques, religieuses, culturelles, sociales, politiques) motivées par plusieurs raisons : la (re)conquête d’espaces réels ou symboliques, le désir de s’affirmer sur le plan politique, la quête d’autonomie, le rejet de l’« autre » à travers la valorisation de référents idéalisés, parfois extraterritoriaux ou coloniaux. On peut également voir dans ces revendications, qui menacent de mettre en péril l’État-nation, l’échec du système-monde, de la construction d’un espace dont histoire se confond avec celle de l’émergence des échanges et des circulations humaines (Ghorra-Gobin, 2017). Si dès les années 1990 les altermondialistes contestaient déjà cette tendance visant la généralisation mondiale du néolibéralisme, de nombreuses voix se font entendre, depuis les années 2010, sur la démondialisation (Jacques Sapir, 2011 ; Bertrand Zuindeau, 2012 ; Emiliano Arpin-Simonetti, 2017 ; Laurent Carroué, 2020, etc.).

Les questions identitaires sont au cœur des nationalismes ethniques, religieux, culturels, sociaux et politiques. Depuis le fameux « connais-toi toi-même » de Chilon, que l’on retrouve chez Socrate, mais dont la finalité est plus morale qu’existentielle, ou encore Parménide, l’identité commence à désigner des vécus symboliques avec Erik Erikson (Laflamme, 2016 : 75-76). D’autres scientifiques invoqueront la notion en la rapprochant à l’ethnicité, et leurs travaux sont brillamment résumés dans Thierry Nootens (2008).

Pour Léon Kamga (2015 : 15), La politique, le social, la santé, la religion, la justice, l’économie, l’éducation, l’art et le savoir-vivre des nations ne possèdent de sens et de contenu que par rapport à un schéma culturel de référence. Il devient intéressant, dès lors, d’ausculter la mécanique de l’identité culturelle, thème central du collectif objet du présent appel. Partant du postulat que l’identité culturelle n’est pas une essence, mais un processus de découverte de soi qui dépend d’une relation à l’autre, Charaudeau (1985) observe que ce n’est qu’en percevant l’autre comme différent que peut naitre la conscience identitaire. Cette perception de la différence constitue d’abord la preuve de sa propre identité : Il est différent de moi, donc je suis différent de lui, donc j’existe. La perception de la différence déclenche chez le sujet un double processus d’attirance et de rejet vis-à-vis de l’autre :

  • D’attirance, d’abord, parce qu’il y a une énigme à résoudre, appelée « énigme du Persan » en référence à Montesquieu : Comment peut-on être différent de moi ? Découvrir qu’il existe « du différent de soi », c’est se découvrir incomplet, imparfait, inachevé. Personne ne peut supporter ce sentiment d’incomplétude, d’où cette force souterraine qui pousse vers la compréhension de l’autre, au sens étymologique de sa saisie, de sa maîtrise. Cette force peut aller jusqu’à son absorption, sa prédation.
  • L’attitude de rejet, ensuite, vient de ce que la différence est perçue comme une menace par le sujet, qui se demande si cette différence ferait que l’autre lui soit supérieur, plus parfait, qu’il aurait davantage de raisons d’être que lui. Cela justifie pourquoi peut se développer un jugement négatif, et il y va de la survie du sujet, comme s’il n’était pas supportable d’accepter que d’autres valeurs, d’autres normes, d’autres habitudes que les siennes propres soient meilleures, ou, tout simplement, existent. Lorsque ce jugement se durcit et se généralise, il devient ce que l’on appelle traditionnellement un stéréotype, un cliché, un préjugé (Charaudeau, 1985).

Charaudeau (2005), qui estime qu’il ne faut pas mépriser les stéréotypes, pense qu’ils sont nécessaires, car ils constituent d’abord une protection, une arme de défense contre la menace que représente l’autre dans sa différence et, de surcroît, ils servent à analyser les imaginaires des groupes sociaux. Les stéréotypes, issus des jugements négatifs, entraînent également une conséquence fâcheuse, car en jugeant l’autre négativement, on protège son identité, on caricature celle de l’autre, et du même coup la sienne, et l’on se persuade que l’on a raison contre l’autre.

En partant des observations de Charaudeau (1985 et 2005) ou d’autres théoriciens, l’ouvrage collectif aura pour propos d’interroger la manière dont les peuples se perçoivent, construisent leurs identités et, sur cette base, tentent de se positionner dans des espaces territoriaux. Autrement dit, compte tenu des effets inévitablement complexes du contact des peuples, des langues et des cultures dans les espaces où, pour des raisons géographiques, socioéconomiques ou politiques, les communautés sont amenées à se croiser, il apparaît important de tenter d’approcher la façon dont les individus se positionnent, se déterminent et se définissent :

  1. Comment est perçue l’appartenance à une culture ou à une communauté ?
  2. Comment se construit et se vit l’hybridité identitaire ou socioculturelle ?
  3. Le métissage culturel est-il source de tensions identitaires ?
  4. Comment les membres d’une communauté se perçoivent-ils et perçoivent l’autre/les autres dans des sociétés plurielles ?
  5. Comment les différences identitaires sont-elles exprimées ?
  6. Quels sont ou quels peuvent être les impacts sociologiques, anthropologiques, économiques, politiques et psychologiques des tensions identitaires ?

Dans une perspective pluridisciplinaire, l’on cherchera à comprendre les attitudes et les représentations, réelles, affirmées ou fantasmées des communautés, les conditions qui peuvent aboutir, dans des sociétés multiculturelles, plurilingues et pluriethniques, à l’exaltation de la communauté au détriment de la nation, du sous-groupe ou de l’infragroupe (au sens de Corbeil [1983]) au détriment du groupe.

Modalités de soumission

Les articles complets sont à envoyer au secrétariat technique à l’adresse suivante : assipolo@yahoo.fr.

Ils devront respecter les spécifications suivantes : le titre, un résumé de 500 mots (maximum) en français et en anglais et inversement si l’article est en anglais, cinq mots clefs dans les deux langues et une courte note bio-bibliographique (150 mots maximum).

Les langues de soumission sont l’anglais et le français.

Modalités d’évaluation

L’évaluation des articles se fera en double aveugle par des évaluateurs indépendants, membres du comité scientifique ou experts externes, et n’appartenant pas à la même institution que les auteurs.

Les critères d’acceptation sont les suivants :

  • L’ancrage scientifique et l’approche conceptuelle et méthodologique apparaissent clairement.
  • L’article présente de manière structurée le corpus ou les données, et les objectifs de la recherche.
  • Les analyses et les interprétations sont cohérentes.
  • Le discours scientifique est solide, fait référence aux auteurs du champ disciplinaire.
  • L’article a un apport original.
  • La qualité de la langue et du style est irréprochable.
  • Les consignes pour la mise en forme des articles sont respectées.

Les évaluateurs se prononcent en complétant une grille d’évaluation. Quatre types d’avis sont laissés à l’appréciation des experts :

  • Accepter pour publication, sans modifications.
  • Accepter sous condition de quelques aménagements.
  • Proposer révision avant de pouvoir être considéré comme publiable.
  • Refuser pour publication.

En cas de deux avis défavorables, l’article soumis est automatiquement rejeté.

En cas d’un avis défavorable et d’un avis favorable, l’article est soumis à une troisième évaluation anonyme.

En cas d’un avis défavorable et d’un avis assez favorable proposant des modifications avant de pouvoir être publié, l’auteur doit réviser son article en respectant les modifications proposées ; l’article une fois modifié est par la suite de nouveau expertisé par deux évaluateurs anonymes.

Deux avis favorables ou très favorables, sans modifications demandées, entraînent la publication de l’article.

Calendrier prévisionnel

  • Lancement de l’appel : 31 juillet 2021
  • Date limite de soumission des propositions : 20 mars 2022

Bibliographie indicative

Abouna, P. (2020). Peuples du Cameroun : anthropologie d’une fraternité méconnue. Connaissances et Savoirs.

Carroué, L. (mai 2020). Mondialisation et démondialisation au prisme de la pandémie de Covid-19. Le grand retour de l’espace, des territoires et du fait politiqueGéoconfluences. http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/eclairage/covid19-mondialisation-demondialisation. Consulté le 10 juillet 2021.

Charaudeau, P. (1985). Analyse du discours et pratique de l’interculturel. Dialogues et Cultures, revue de la FIPF. (27). http ://www.patrick-charaudeau.com/Analyse-du-discours-et-pratique-de.html. Consulté le 22 juin 2012.

___ (2005). Réflexions sur l’identité culturelle. Un préalable nécessaire à l’enseignement d’une langue. GABRY, J. et al. École, langues et modes de pensée. Académie de Créteil. http ://www.patrick-charaudeau.com/Reflexions-sur-l-identite,119.html. Consultée le 22 juin 2012.

Corbeil, J.-C. (1983). Éléments d’une théorie de la régulation linguistique. La norme linguistique. Textes présentés par É. Bédard et J. Maurais, Québec-Paris, Conseil de la langue française-Le Robert, 281-303.

Crémin, É. (2020). Construction de l’identité tribale et revendications territoriales des Miri-ising au Nord-est de l’Inde., Espace populations sociétés. DOI : https://doi.org/10.4000/eps.9781. Consulté le 10 juillet 2021.

Fay, C. (dir). (1995) Identités et appartenances dans les sociétés sahéliennes. Identity and belonging in Sahelian societies. Orstom.

Ghorra-Gobin, C. (décembre 2017). Mondialisation et globalisation. Géoconfluences. http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/notion-a-la-une/mondialisation-globalisation. Consulté le 10 juillet 2021.

James, H. (2018). Démondialisation et gouvernance internationale. L’Économie politique, 77, 8-22. https://doi.org/10.3917/leco.077.0008. Consulté le 10 juillet 2021.

Kamga, L. (2015). Dos kirdi ventre bantou. Les sources de l’exception culturelle Bamiléké et Tikar. Afrédit.

Laflamme, S. (2016). La notion d’identité dans les sciences sociales en Ontario français. Cahiers Charlevoix, 11, 73–112. https://doi.org/10.7202/1039283ar. Consulté le 10 juillet 2021.

Médéa, L. (2003). La construction identitaire dans la société réunionnaise. Journal des anthropologues, 92-93, 261-281.

Nootens, T. (2008). Un Individu « éclaté » à la dérive sur une mer de « sens » ? Une critique du concept d’identité. Revue d’histoire de l’Amérique française, 62, (1), 35-67.

Provost, M.-A., ALAIN, M., Leroux, Y. et Lussier, Y. (2017). Normes de présentation d’un travail de recherche (5e édition). Les éditions SMG.

Sapir, J. (2011). La démondialisation. Seuil.

Zuindeau, B. (2012). La démondialisation pour le développement durable ? Développement durable et territoires, 3 (1). http://journals.openedition.org/developpementdurable/9198 ; DOI : https://doi.org/10.4000/developpementdurable.9198. Consulté le 10 juillet 2021.

Comité scientifique

  • Pr Jean TABI MANGA (Université de Yaoundé I, Cameroun),
  • Pr. Achille MBEMBE (Université de Wittzwaterland, Afrique du Sud),
  • Pr Peter BLUMENTHAL (Université de Cologne, Allemagne),
  • Pr SINDJOUN POKAM (Cameroun),
  • Pr. Edmond BILOA (Université de Yaoundé I, Cameroun),
  • Pr Valère NKELZOK (Université de Douala, Cameroun),
  • Pr. Robert KPWANG (Université de Yaoundé I, Cameroun),
  • Pr Paul ZANG ZANG (Université panafricaine - Université de Yaoundé I, Cameroun),
  • Pr Jules ASSOUMOU (Université de Douala, Cameroun),
  • Pr Corinne BLANCHAUD (Université Cergy-Pontoise, France),
  • Pr Valentin FEUSSI (Université de Tours, France),
  • Pr Sergio VILLANI (Université de York, Canada),
  • Pr Mathias Éric OWONA NGUINI (Université de Yaoundé II, Cameroun),
  • Pr Oreste FLOQUET (Université « La Sapienza » de Rome, Italie),
  • Pr Mamoussé NDIAYE (Université Cheick Anta Diop, Sénégal),
  • Pr Flora AMABIAMINA (Université de Douala, Cameroun),
  • Pr, Alain Laurent ABOA ABIA (Université Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire),
  • Pr Jean-Jacques Rousseau TANDIA (Université de Buea, Cameroun),
  • Pr Germain Moïse EBA’A (Université de Yaoundé I, Cameroun),
  • Pr Umaru KIRO KALGO (Usmanu Danfodiyo University, Sokoto),
  • Pr Armand LEKA ESSOMBA (Université de Yaoundé I, Cameroun),
  • Pr. Paul ABOUNA (Université de Yaoundé I, Cameroun),
  • Pr Ferdinand NJOH KOME (Université de Douala, Cameroun),
  • Pr Venant ELOUNDOU ELOUNDOU (Université de Yaoundé I, Cameroun),
  • Pr Martine FANDIO (Université de Buea, Cameroun).

Comité de lecture

  • Dr Pierre Essengue (Université de Buea, Cameroun),
  • Dr Aristide Bitouga (Université de Douala, Cameroun),
  • Dr Akimou Tchagnaou (Université de Lomé, Togo),
  • Dr Medjo Elimbi Solange (Université de Douala, Cameroun),
  • Dr Joseph Ako Nyenty (Université de Douala, Cameroun),
  • Dr Jean Marie Yombo (Université de Ngaoundéré, Cameroun),
  • Dr Zakaria Nounta (Université de Ségou, Mali),
  • Dr Roméo Tchanga (Université de Douala, Cameroun),
  • Dr Denis Ghislain Mbessa (Université de Douala, Cameroun),
  • Dr Cédric Eyebe (Université de Douala, Cameroun),
  • Dr Alain Roger Boayeniak Bayo (Université de Douala, Cameroun),
  • Dr Djob Li Kana (Université de Douala, Cameroun),
  • Léon Kamga (Anthropologue, Cameroun).

Comité de rédaction

  • Pr Essiene Jean Marcel (Université de Douala, Cameroun),
  • Dr Laurain Assipolo (Université de Douala, Cameroun).

Places

  • Douala, Cameroon

Date(s)

  • Sunday, March 20, 2022

Keywords

  • identités, communautarismes, conflits ethniques, démondialisation, nationalismes

Contact(s)

  • Laurain Assipolo
    courriel : assipolo [at] yahoo [dot] fr

Information source

  • Laurain Assipolo
    courriel : assipolo [at] yahoo [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Forms, expressions and consequences of identity claims in plural societies of composite populations », Call for papers, Calenda, Published on Monday, August 16, 2021, https://calenda.org/902944

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