Argumentaire
Consacrés depuis le XIXème siècle par le monde universitaire, les Mélanges traduisent la reconnaissance, par des pairs et des disciples, des mérites scientifiques d’un maître à qui est dédié, en hommage à sa contribution à l’avancée du savoir dans son champ de compétence, un volume d’articles. Saisissant le prétexte du récent départ à la retraite du Professeur Salvador Eyezo’o qui, après 40 ans de service, prend congé de l’effervescence des amphithéâtres de l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé I où s’est déroulée l’ensemble de sa carrière universitaire, ses collègues, soucieux du champ de l’histoire des civilisations et des religions que Salvador Eyezo’o a longtemps arpenté, ont souhaité lui offrir ce volume de Mélanges.
Le thème choisi s’intitule : ‶Recherches historiques et pratiques professionnelles de Salvador EYEZO’O : dynamiques de la didactique du fait religieux dans l’enseignement supérieur″ Il s’inscrit dans les champs de l’histoire religieuse et de la didactique à la fois. Dans son dossier de candidature au grade de Maître de conférences, Salvador Eyezo’o souligne lui-même l’impression de ‶disparité apparente ″ que pourrait donner à voir, de prime abord, sa trajectoire scientifique ; tout en établissant un lien entre les deux axes de son parcours : professionnel de la recherche historique et professionnel de l’enseignement.
Titulaire d’un baccalauréat série ‶D″ (1976) Salvador EYEZO’O commence sa formation en 1978 après son concours d’entrée à l’ENS (École Normale Supérieure) de Yaoundé. Il suit concomitamment les cours du premier cycle de licence en Histoire au Département d’Histoire et de Géographie de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Yaoundé. Ce cursus estudiantin se solde en 2008 par une thèse de Doctorat d’État en Histoire, intitulée "Fronts, frontières et espaces missionnaires chrétiens au Cameroun de 1843 à 1960"[1] (sous l’encadrement du Pr. Claude Prudhomme de l’Université de Lyon 2 Lumière). Il faut rappeler qu’au passage, il a obtenu, en 1981, le Doctorat de 3ème cycle en soutenant, (sous l’encadrement du Pr. Fabien Kange Ewane), sur le thème intitulée « Les institutions missionnaires face aux réalités coloniales et postcoloniales : le cas de la Mission Adventiste du 7e jour au Cameroun (1926-1985) »[2].
Recruté comme Assistant au Département d’Histoire Géographie de l’Ecole Normale Supérieure l’Université de Yaoundé I (Annexe de Bambili), en 1993, il complètera sa formation didactique à l’Université de Montréal au Canada où il obtient le diplôme de 2e Cycle en éducation, spécialisation techno-pédagogie.
Ce parcours académique inaugure sa longue et riche carrière de recherche et d’enseignement au Cameroun et à l’étranger. En 2011, l’homme que Jean François Zorn qualifie de « modeste »[3], accède au grade de Professeur titulaire des Universités, il forme des générations d’enseignants des lycées et collèges, dont la plupart, suivant son exemple et bénéficiant de son encadrement, sont devenus des enseignants-chercheurs dans les différentes institutions universitaires au Cameroun et ailleurs.
Il est membre de plusieurs sociétés savantes au Cameroun et à l’étranger. Notamment l’Association Camerounaise d’Histoire et des Sciences Religieuses (A.C.H.R.S.), le Groupe Recherche en Histoire–Géographie et Éducation Civique (G.R.E.H.G.E.C) de l’ENS de l’Université de Yaoundé I, le Centre de Recherche et d’Échanges sur la Diffusion et l’Inculturation du Christianisme (CREDIC) ; l’Association des Chercheurs de la revue Histoire et Missions chrétiennes ; l’Équipe Religions, Sociétés et Acculturation (RESEA) du Laboratoire de Recherche Historique Rhône Alpe (LAHRA) de Lyon en France ; l’Association Francophone Œcuménique de Missiologie. Il accompagne par ailleurs l’Université Adventiste Cosandai de Nanga Eboko et le Sénat des Universités Adventistes d’Afrique Francophone dans la consolidation de leurs programmes d’enseignement.
Au plan administratif à l’ENS de l’Université de Yaoundé I, il est tour à tour, chargé de l’exécution de la sous-composante professionnalisation du Projet d’Ajustement de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Universitaire Camerounaise (PAESRUC) ; Chef de Service des Stages de télé-enseignement et de la Recherche pédagogique ; Chef de Division des Stages de la Formation Continue et de la Recherche Pédagogique. Depuis 2005, il est le tout premier Chef de Département d’Histoire de l’École Normale Supérieure de l’Université de Yaoundé I.
En écho à ses travaux reflétant ses connections avec les chercheurs du Cameroun et d’ailleurs, ces mélanges visent, non seulement à poursuivre des discussions avec un chercheur incisif, mais aussi à engager de nouvelles pistes de réflexion autour du fait religieux et son impact sur la vie politique, économique, socioculturelle et heuristique. Pour rendre compte d’une trajectoire aussi complexe, neuf (09) axes de réflexion ont été proposés :
1-Salvador Eyezo’o : orientations scientifiques et postures épistémologiques autour de l’activité missionnaire en Afrique
Les travaux de Salvador Eyezo’o, à la suite d’autres chercheurs (Prudhomme, Comby, Gadille, Deslille, Spindler, Truchet, Zorn…) ont enrichi l’historiographie religieuse, notamment celui du fait missionnaire chrétien en Afrique. Toutefois, le professeur s’est intéressé particulièrement à la compréhension de la balkanisation du christianisme en Afrique entre le XIXe et le XXe siècle, le phénomène de frontières qui en résulte, l’instrumentalisation et la réappropriation des espaces par les missionnaires et l’adoption des évangélisés. Il s’agit d’une part, de s’interroger sur les différentes orientations de l’historiographie religieuse et particulièrement de l’étude du fait missionnaire chrétien en Afrique et, d’autre part, aborder la rupture épistémologique que constitue l’approche de Salvador Eyezo’o à travers la lecture et l’analyse d’un fait religieux qui s’est laissé inscrire dans la longue durée de la sectorisation à la négociation d’une cohabitation possible des différentes confessions religieuses issus des missions religieuses occidentales en Afrique.
2-Christianisme post-missionnaire en Afrique : composition / reconstitution identitaire et la question des espaces.
Le début de l’ère post-missionnaire correspond étrangement avec les remous de la décolonisation de l’Afrique. Que ce soit autour de la conférence de toutes les Églises d’Afrique en 1958 à tendance œcuménique ou l’esprit du concile du Vatican II en 1962, l’objectif à atteindre est le même : décoloniser la théologie et l’action missionnaire. On s’engage donc inexorablement dans l’ère post-missionnaire. Évidemment, comme dans le cas de la décolonisation, le nouveau discours ecclésiologique s’éloigne souvent des réalités sur le terrain : la mission, lieu où est implantée la résidence persistante du missionnaire, est devenue une arène traversée de conflits où s’affrontent et s’offensent divers groupes stratégiques. Le contexte actuel se caractérise par une forte résurgence du repli identitaire. Les lieux de cultes en sont par ailleurs de véritables foyers et laboratoires. Si ce paysage clivé s’explique en partie par le rejet d’une globalisation acculturante, la raison est sans doute fondée dans l’histoire même de l’importation du christianisme en terre africaine : l’évangélisation de l’Afrique porte en elle les empreintes des conflits de l’histoire du christianisme occidental. Autrement dit, le christianisme « balkanisé », a importé en terre africaine ses querelles, qui se sont manifestées par des frontières que les évangélisateurs missionnaires et les évangélisés autochtones ont instrumentalisés et intériorisés.[4]
La question autour de cet axe est celle qui interroge la congruence du discours véhiculé par les notions d’inculturation d’une part et de contextualisation d’autre part. Autrement dit : quelle est la capacité du christianisme missionnaire à être à la fois universel et transculturel ? Questionner la territorialisation du christianisme, les incidences qui en ont découlé et l’impact sur les groupes ethniques en contexte post-missionnaire, seront autant de pistes d’analyse.
3-Dissymétrie de la présence missionnaire dans les Eglises issues des sociétés missionnaires en Afrique : conflits et cohabitation pacifique
Après plusieurs décennies d’apostolat en Afrique, les sociétés missionnaires ont donné naissance aux églises locales. Les premières décennies de leur existence, sont celles de la transition et du passage progressif du témoin entre les nationaux et les Occidentaux. Toutefois, les ambiguïtés sur les relations entre les deux entités pendant cette période sont perceptibles à cause de la divergence de vue sur l’avenir des églises autonomes. Pendant que les Occidentaux justifient leur présence par l’apport de leur expérience et le soutien financier aux Églises locales africaines, les églises locales estiment, quant à elles, que les missionnaires se retirent du champ missionnaire devenu indépendant, même si ces derniers apportent leur soutien financier. Cette présence dissymétrique des missionnaires au sein des Églises autonomes est à la fois source de conflits et aussi objet de la consolidation de l’œuvre entamée en Afrique. Les chercheurs pourraient analyser la problématique sur la question de la transition entre les missionnaires et les missionnés à travers des cas et des exemples précis, les dénouements en situation d’autochtonie et d’autonomie.
4-L’Afrique face à la mouvance charismatique
La mouvance charismatique s’est développée en Afrique au cours de ces dernières décennies, à la fois dans les communautés catholiques et protestantes traditionnelles. On note même, dans tous les pays de l’Afrique subsaharienne, des vagues de conversions à de nouvelles dénominations religieuses inspirées du revival. Ce phénomène trouve un terrain favorable dans les pays à revenus moyens et dont les conditions de vie sont précaires. Il s’y développe une profonde détresse morale qui induit un bigotisme rigide et apocalyptique. Les chercheurs pourraient s’intéresser aux différents cas de ce phénomène dans ces divers environnements religieux, le débat pour l’intégration de ces dénominations religieuses dans les organes œcuméniques nationales et internationales, leur impact dans la vie quotidienne en Afrique.
5- Les Églises locales africaines et la question du patrimoine en situation post- missionnaire.
Les différentes sociétés missionnaires ont développé d’importantes structures économiques et sociales pour accompagner l’action évangélique dans leurs zones d’influence dont le but était, non seulement de conquérir les cœurs des africains, mais aussi d’apporter aux Noirs les bienfaits de la civilisation occidentale. Cet héritage est légué aux nationaux qui en deviennent les administrateurs et les gestionnaires au sein des Églises locales. Toutefois, si ce patrimoine prospère dans certaines confessions religieuses, il n’en demeure pas moins que le suivi managérial de l’héritage missionnaire reste ambigu dans certaines églises locales. La situation désastreuse dans laquelle se trouve ce patrimoine matériel peut laisser à penser à une disparition de ces structures à la longue. La question est donc de savoir comment ces missionnaires ont préparé leur relève ? Dans quel contexte s’est passé le passage du témoin ? Les africains étaient-ils préparés à la prise en main de la gestion de cet héritage ?
En disposant d’un terroir communautaire, le missionnaire pose des actes d’appropriation. La question des biens (immobiliers en l’occurrence) se trouve soulevée lorsque survient doutes ou désaccord sur la propriété ou l’usage de certains biens. S’agissant du patrimoine foncier, une bataille sans fin est de plus en plus observée entre les héritiers de l’église et les communautés qui les lui ont léguées. Cette question pose en filigrane celle des relations entre les institutions religieuses et le pouvoir civil. Autour de cet axe se pose donc la question de la gestion des biens immobiliers en contexte post-missionnaire et la nécessité d’en faire l’état des lieux.
6- Églises locales africaines et islam : cohabitation heureuse/malheureuse dans un monde en crise politico-religieuse ?
L’évangélisation africaine a trouvé, dès l’origine, la présence d’un islam missionnaire bien implanté sur le continent, avec lequel il a fallu vivre et cohabiter. Ce vécu s’est accommodé des politiques administratives coloniales ou postcoloniales ; du dynamisme missionnaire des diverses communautés en cause ; de l’intérêt que les évangélisés (ou islamisés) possédaient de s’intégrer à l’un ou à l’autre courants. De plus en plus, dans le contexte de l’état post-indépendant, la cohabitation se heurte à un fondamentalisme islamique agressif et militarisé. Ceci pose la question de la compréhension de la cohabitation, la perception des divers groupes l’un de l’autre ; la géographie et la sociologie de leurs relations ; l’ingérence, (souvent militarisée, elle aussi) des administrations et des politiques. Mais cela pose aussi la question de la compréhension de l’évolution d’une telle sociologie, sur le plan historique, théologique et institutionnel.
7-La didactique des savoirs historiques à l’ère des TIC
L’historien se veut « bâtisseur de la cité ». Eyezo’o dit, dans cette optique, « qu’il doit permettre aux gestionnaires de la cité d’avoir une parfaite connaissance des organisations religieuses dont l’emprise sur la société africaine contemporaine est réelle, aider les décideurs des institutions ecclésiales et le peuple chrétien à maitriser l’histoire de leur propre religion. ».
Or la méconnaissance du passé commun ne réside pas seulement dans l’insuffisance des productions ou les orientations historiographiques de la première heure qui se voulaient assujettissantes, mais davantage dans la diffusion des travaux produits. En effet, à l’ère des TICs, il est de plus en plus urgent d’arrimer les nouvelles normes pédagogiques à la technologie. La techno-pédagogie est au fond, le fait d’enseigner la génération actuelle et faire en sorte que la technologie soit au service de l’apprentissage. Aussi est-il question autour de cet axe d’apprécier le rôle, l’avancée et l’usage effectif de cet outil dans la facilitation de la connaissance du passé.
8- Expérience d’enseignement en distanciel et défi de l’utilisation du numérique en contexte de crise :
Des cours par correspondance au MOOC (Massive Online Open Course), en passant par le pacte scolaire en 1958, la formation à distance a fait du chemin. Si elle fut surtout l’affaire des instituts privés, elle fit son entrée dans l’enseignement public (pacte scolaire en Belgique) pour des personnes en situation de précarité. Autrement dit, elle est la parente pauvre du système éducatif, notamment dans les pays de la sous région en proie à des crises budgétivores diverses.
Si la techno-pédagogie peut améliorer la qualité d’apprentissage dans une certaine perspective, celle à distance vise un tout autre but en situation de crise : opérer une mue pédagogique en vue d’élargir l’enseignement au plus grand nombre en temps réel, et davantage en situation de crise. Or, l’adéquation entre l’outil pédagogique et la stratégie qu’elle constitue pourrait représenter un blocus. En effet combien d’enseignants sont-ils formés pour utiliser les tics, mais surtout l’apprenant en situation pourrait-il disposer à suffisance de cet outil ? La soudaineté des crises et leur nature reptilienne n’ont guère favorisé cet état des choses.
Toutefois elle s’inscrit depuis les années 2000 comme une alternative réelle de l’enseignement au Cameroun, notamment au Supérieur. Si elle vise a priori, à créer une nouvelle génération de diplômes aptes à utiliser les TICs dans tous les secteurs d’activité elle devra désormais s’inscrire aux nombres des stratégies efficientes en vue d’une part de régler la question de l’enseignement du grand nombre par un corps d’enseignants insignifiants au regard du nombre d’apprenants (35/1), et d’autre part de palier à la mue pédagogique qui s’impose au regard des crises de tout genre qui menacent la sécurité nationale et internationale. Aussi, cet axe qui s’adresse aussi bien aux didacticiens qu’aux historiens est l’occasion d’examiner les enjeux et l’expérience de l’enseignement à distance au Cameroun face aux crises sociales engendrées depuis les premières attaques de Boko Haram au Nord-Cameroun, et sanitaires aussi surprenante que foudroyante telle que le COVID 19. Le binôme enseignement à distance et utilisation des Tics pourraient- ils être dans le domaine de l’enseignement, la panacée aux crises sanitaires et sociales ?
9- Christianisme et identité de la femme : de la marginalisation à l’émancipation ?
La femme est représentée selon la tradition biblique comme un être inférieur et mineur. La place qui lui est dévolue, conséquente à cette représentation, la soumet à l’autorité masculine. Malgré le discours sublimable - notamment à travers le culte marial et apologétique - de l’action libératrice des femmes missionnaires en rapport au statut de la femme africaine dans la société traditionnelle-, il demeure que le statut de la femme a été déprécié par l’action missionnaire. La condition de la femme dans la société victorienne a en effet été transposée en Afrique durant la période coloniale qui correspond incidemment à celle de l’évangélisation. La femme n’ayant accès dans l’église que dans l’arrière-cour, cette posture a davantage fragilisé sa possibilité d’avoir voix au chapitre. Toutefois, un autre esprit s’élève récemment et donne lieu à des ordinations de femme dans les églises de confession dites protestantes. Aussi la question au cœur de cet axe est celui de savoir s’il est possible d’envisager finalement une possible émancipation de la femme au sein des nouvelles églises locales ? Peut-on déconstruire véritablement l’approche de cette condition de la femme victime d’une transposition des représentations de la société victorienne ?
Direction scientifique
- Dr Léa KEMEGNE SIMO
- Dr Moise Valère EBENDENG ONDO
Comité scientifique
Pr Daniel ABWA, Université de Yaoundé I, Cameroun; Pr IDRISSOU, Université de Maroua, Cameroun; Pr René Joly ASSAKO ASSAKO, Université de Douala, Cameroun; Pr Robert KPWANG KPWANG, Université de Yaoundé I, Cameroun; Pr Louis Marie ONGUENE ESSONO, Université de Yaoundé I, Cameroun; Pr Emmanuel TCHUMTCHOUA, Université de Douala, Cameroun; Pr Célestin TSALA TSALA, Université de Yaoundé I, Cameroun; Pr Charles R. MBELLE, Université de Yaoundé I, Cameroun; Pr Gilbert André N’DOMBET, Université Omar Bongo, Gabon; Pr David MOKAM, Université de N’Gaoundéré, Cameroun; Pr MAMOUDOU Bouba, Université de Ngaoundéré; Pr Achille Elvice BELLA, Université de Yaoundé I; Pr Canute AMBE NGWA Université de Bamenda, Cameroun;; Pr Samuel EFFOUA MBO’OZO, Université de Yaoundé I Pr Mark BOLAK FUNTEH Université de Maroua, Cameroun; Pre Virginie WANYAKA, Université de Yaoundé I, Cameroun; Pre Nadeige Laure NGO LEND, Université de Douala, Cameroun; Pre Linda AKIAMBOM LAWYER, Université de Yaoundé I, Cameroun; Pre Hill KIMBERLEY, Université de Northampton, USA; Pr Agée Célestin LOMO MYAZIOM, Université de Strasbourg, France; Pr Édouard BOKAGNE BETOBO, Université de Bamenda, Cameroun; Pr Patrick KONGNUY, Université de Bamenda, Cameroun; Pr Nixon KAHJUM TAKOR; Université de Bamenda, Cameroun; Pr François WASSOUNI, Université de Maroua, Cameroun; Pr Christophe SIGNIE, Université de Yaoundé I, Cameroun; Pr Patrice PAIMI, Université de Maroua, Cameroun; Pr MOUSSA II, Université de Yaoundé I, Cameroun; Pr Charles NGADIFNA, Université de Douala, Cameroun; Pr Vivien MELI, Université de Dschang, Cameroun; Pr Michael KPUGHE LANG, Université de Bamenda, Cameroun; Pr Yves KRUNEMACKER Université de Lyon 3 Jean Moulin, France; Pr Claude PRUDHOMME, Université de Lyon 2 Lumière, France; Pr Roger Bernard ONOMO ETABA, Université de Yaoundé I, Cameroun; Pr Jean Paul MESSINA, Université catholique d’Afrique centrale, Cameroun, Cameroun; Pr Laurick ZERBINI, Université de Lyon 2, France; Pr Bernadette TRUCHET, Université de Lyon 3, France; Pr Jean Baptiste NZOGUE, Université de Douala, Cameroun; Pr Aimé MELINGUI, Université de Douala, Cameroun; Dr Henri TEDONGMO TEKO, Université de Yaoundé I, Cameroun; Dre Brenda DIANGHA LAWYER, Université de Douala, Cameroun; Dre Margaret NALOVA ENDELEY, University of Buea, Cameroon; Dre Lilly CHONGWAIN, University of Bamenda, Cameroon; Dr Ambroise NOBOUDEM, Université de Yaoundé I, Cameroun; Dr Alphonse ZOZIME TAMEKAMTA, Université de Yaoundé I, Cameroon.
Comite de relecture
Dr MESSINA MVOGO, Université de Douala, Cameroun; Dr Hervé ESSONO MEZUI, Maître de recherche CNRS, Gabon; Dr MESSI MENANG, Université Omar Bongo, Gabon; Dr Noé Serge LOBHE BILEBEL, Université de Douala, Cameroun; Dr Moïse Valère EBENDENG ONDO, Université de Douala, Cameroun; Dr Gertrude PALAYE, Université de Douala, Cameroun; Dr BISSOMO OTTOU, Université de Douala, Cameroun; Dr Yannick ZOBO’O, Université de Douala, Cameroun; Dr Paul Derrick DANG A GOUFAN, ENSET Ebolowa; Dr Alvine ASSEMBE, Université de Douala, Cameroun; Dr Chamberlain NENKAM, Université de Yaoundé I, Cameroun; Dr Rose Angeline ABISSI, Université de Douala, Cameroun; Dr Mireille MAWA, Université de Bamenda, Cameroun; Dr Bertrand IGUIGUI, Université de Douala; Dr NDO ABE, Université de Yaoundé I, Cameroun; Dr Edmond François NGAGOUM, SCH/CERDYM; Dr Patrick NKOLO FANGA, Institut Supérieur Presbytérien Camille Chazeaud, Cameroun.
Modalites de soumission des contributions
Les résumés (abstracts) des contributions devront parvenir au Comité Editorial dans l’une des deux langues officielles du Cameroun à savoir le français ou l’anglais. Ces résumés devront comporter une idée générale, une problématique et une démarche méthodologique bien précise.
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Les résumés des propositions de contributions de 12 lignes ou de 500 mots maximum sont attendus au plus tard le 20 septembre 2021 à 15h30 ;
- Les différents contributeurs seront notifiés de l’acceptation ou du refus justifié de leurs propositions, à partir 03 octobre 2021 ;
- La date limite d’envoi des textes complets est fixée au 20 décembre 2021
Le protocole de rédaction doit comporter les éléments ci-après :
- Titre de la communication : en Gras et centré majuscule en début de page ;
- Noms et prénoms de/des auteur(s) : en bas du titre de la communication ;
- Titres et grades académiques, institution d’attache et adresse : en italiques ;
- Article final : police (times new romans), taille (12), interligne (1,5).
NB : Les textes complets devront comporter un résumé en français et anglais, des mots clés et une brève biographie de l’auteur.
Les textes doivent être envoyés simultanément aux adresses suivantes : eyezoouvrage@gmail.com et ouvrageeyezo@yahoo.com.
Règles de présentation
Le texte doit être présenté de la manière la plus simple possible : texte justifié, en Times New Roman 12 pour le texte courant 10 pour les notes de bas de page ; interligne simple (1), retraits de paragraphes à 1 cm ; pas de sauts de paragraphes à l’intérieur des parties ; des sous-titres doivent être aéré (l’ouvrage comporte trois niveaux de titres). Les textes définitifs devront être compris entre 15 et 20 pages.
Des notes de bas de page
Toutes les notes doivent être mises en bas de page, après la ponctuation, en utilisant l’appel automatique (référence) de Word. Ne pas placer de note de référence dans les titres et sous-titres. Dans le texte des notes, on utilise voir et non cf. pour renvoyer à une référence.
Des notes de Références
La bibliographie est constituée des notes de bas de page et la bibliographie à la fin de l’article. On utilisera le modèle complet pour les premières références. Les autres références devront s’arrimer à la logique du short title (Titre court) lorsqu’il s’agira du même auteur et de la même référence. La ponctuation se place APRES le numéro de référence.
Pour les articles scientifiques et les chapitres d’ouvrages : Initiales du/des Prénom(s) de l’auteur en majuscule et Nom(s) en minuscules (les premières lettres en majuscule), titre de l’article entre guillemets, Titre de la revue (en italique), volume, numéro, année de publication, page.
Exemple Article scientifique : A. Diouf, « Afrique : l’intégration régionale face à la mondialisation », Politique étrangère, no 4, 2006, p. 785.
Exemple chapitres d’ouvrages : B. Mamoudou, « Sociologie des relations interlamidales et endoscopie des pratiques diplomatiques dans l’Adamawa au XIXème siècle », In Mamoudou B. et als, La Renaissance Africaine : de la Théorie à la Matérialisation à l’Horizon 2060. Mélanges Internationaux Offerts au Pr Samuel EFOUA MBOZO’O, Douala, Editions Cheikh Anta Diop, 2017, p. 140.
Pour les thèses et mémoires : Initiales du/des Prénom(s) et Nom de l’auteur « Titre de la thèse ou du mémoire », thèse de doctorat/Ph.D // ou du mémoire en…. (discipline), Université de soutenance, date, page(s).
Exemple : E. F. Ngagoum, « Le logiciel psychologique dans la parturition de l’Etat du Cameroun et la construction du champ politique local (1948-1922) », thèse de doctorat/Ph.D en Histoire, Université de Douala, 2020, p. 17.
Pour les ouvrages : Initiales du/des Prénom(s) de l’auteur en majuscule et Nom(s) en minuscules (les premières lettres en majuscule), Titre de l’ouvrage, Lieu d’édition, l’Éditeur, l’Année, la/les page (s). Exemple : J. M. Ela, Le cri de l’homme africain. Questions aux Eglises d’Afrique, Paris, L’Harmattan, 1993. p. 10.
- Pour les entretiens : Entretien avec X, âge de l’informateur, activité, lieu et date de l’entretien.
Bibliographie
Les références bibliographiques doivent être classées par rubriques selon les types de documents à utiliser, à savoir : les ouvrages, les articles de revues, les thèses et les mémoires.
Pour la présentation de la bibliographie, suivre le model suivant : Nom et Initiales du prénom en majuscules, le reste sans changement.
Articles scientifiques : Diouf A., « Afrique : l’intégration régionale face à la mondialisation », Politique étrangère, no 4, 2006, pp. 785-791.
Ouvrages : Batistella D., Théories des relations internationales, Paris, Presses de la Fondation Nationale de Science Politique, 2003.
Travaux académiques : Ngagoum E. F., « Le logiciel psychologique dans la parturition de l’Etat du Cameroun et la construction du champ politique local (1948-1922) », thèse de doctorat/Ph.D en Histoire, Université de Douala, 2020, p. 17.
NB :
- Les notes de pas pages sont en continu du début à la fin de l’article.
- Recourir au short title (Titre court) lorsqu’il s’agira du même auteur et de la même référence mais d’une deuxième ou nième occurrence.
- Le résumé en anglais tout comme les mots en langues spécifiques (anglais ou autre) sont en italique.
Références dans le texte
[1]S. Eyezo’o, « Fronts, frontières et espaces missionnaires chrétiens au Cameroun de 1843 à 1960 » T.1 et T.2 thèse de Doctorat d’Etat en Histoire, Université de Yaoundé I, 2008.
[2]S. Eyezo’o« Les institutions missionnaires face aux réalités coloniales et postcoloniales : le cas de la Mission Adventiste du 7e jour au Cameroun (1926-1985) », thèse de doctorat de 3e cycle, Université de Yaoundé, 1991.
[3] S. Eyezo’o et J.F. Zorn, L’autonomie et l’autochtonie des Eglises nées de la mission, XIXe et XXIe siècle, Paris, Karthala, 2015, pp. 19-31.
[4] Cela est bien précisé et analysé dans le premier tome de la thèse d’État en Histoire du Professeur Eyezo’o citée plus haut.
Argument
Instituted since the 19th century by the academic world, Collections are the recognition, by peers and disciples, of the scientific merits of a master to whom a volume of articles is dedicated, as a tribute to his contribution to the advancement of knowledge in his field of expertise. Taking advantage of the recent retirement of Professor Salvador Eyezo'o who, after 40 years of service, is taking leave of the effervescence of the amphitheatres of the Higher Teachers Training College of Yaoundé where his entire academic career took place, his colleagues, concerned with the field of the history of civilisations and religions that Salvador Eyezo'o has long surveyed, would like to offer him this blend of tributes.
The chosen theme is: Historical research and professional practices of Salvador EYEZO'O: Dynamics of the didactics of religious fact in higher education. It is part of the fields of both religious history and didactics. In his application for the rank of Associate Professor, Salvador Eyezo'o himself underlines the impression of "apparent disparity" that his scientific career might give at first sight, while establishing a link between the two axes of his career: professional historical research and professional teaching.
Salvador EYEZO'O holds a Baccalaureate “D” (1976) and began his training in 1978 after his entrance exam to HTTC (Higher Teachers Training College) in Yaoundé. At the same time, he attended the first cycle of the degree course in History at the Department of History and Geography of the Faculty of Letters and Humanities of the University of Yaoundé. In 2008, this student programme culminated in a PhD thesis in History, entitled “Fronts, frontières et espaces missionnaires chrétiens au Cameroun de 1843 à 1960”[5] (under the supervision of Prof. Claude Prudhomme of the University of Lyon 2 Lumière). It should be recalled that in 1981, he obtained a doctorate in post-graduate studies by defending his thesis (under the supervision of Prof. Fabien Kange Ewane) on the theme: “Les institutions missionnaires face aux réalités coloniales et postcoloniales: le cas de la Mission Adventiste du 7e jour au Cameroun (1926-1985) ”[6].
Recruited as an Assistant in the History and Geography Department of the University of Yaoundé I (Bambili Annex), in 1993, he completed his didactic training at the University of Montreal in Canada where he obtained a postgraduate diploma in education, specialising in techno-pedagogy.
This academic path began his long and rich career of research and teaching in Cameroon and abroad. In 2011, the man, whom Jean François Zorn described as “modest”[7], attained the rank of Full University Professor. He trained generations of teachers of high schools and colleges, most of whom, following his example and benefiting from his guidance, became teacher-researchers in various university institutions in Cameroon and elsewhere.
He is a member of several learned societies in Cameroon and abroad. Notably, the l’Association Camerounaise d’Histoire et des Sciences Religieuses (A.C.H.R.S.), the Groupe Recherche en Histoire–Géographie et Éducation Civique (G.R.E.H.G.E. C) of ENS of the University of Yaoundé I, the Centre de Recherche et d'Echanges sur la Diffusion et l'Inculturation du Christianisme (CREDIC) ; the Association des Chercheurs de la revue Histoire et Missions chrétiennes ; the Équipe Religions, Sociétés et Acculturation (RESEA) of the Laboratoire de Recherche Historique Rhône Alpe (LAHRA) of Lyon in France ; the Association Francophone Œcuménique de Missiologie. He also assists at the Cosandai Adventist University of Nanga Eboko and the Senate of Adventist Universities of French-speaking Africa in consolidating their teaching programmes.
At the administrative level at ENS of the University of Yaoundé I, he was successively in charge of the execution of the professionalization sub-component of the Cameroonian Higher Education and University Research Adjustment Project (PAESRUC); Head of the Department of Distance Learning Courses and Pedagogical Research; Head of the Division of Continuing Education Courses and Pedagogical Research. Since 2005, he is the very first Head of the History Department of the Higher Teachers Training College of the University of Yaoundé I.
Echoing his work reflecting his connections with researchers in Cameroon and elsewhere, this compilation aims not only to continue discussions with an incisive researcher, but also to initiate new avenues of thought around the religious reality and its impact on political, economic, socio-cultural and heuristic life. To account for such a complex trajectory, nine (09) trends of thought were proposed:
1 - Salvador Eyezo'o: Scientific Orientations and Epistemological Postures around Missionary Activity in Africa
The work of Salvador Eyezo'o, following other researchers (Prudhomme, Comby, Gadille, Deslille, Spindler, Truchet, Zorn, etc.), has enriched religious historiography, particularly that of Christian missionaries in Africa. However, the professor is particularly interested in understanding the balkanisation of Christianity in Africa between the 19th and 20th centuries, the resulting phenomenon of borders, the instrumentalisation and re-appropriation of spaces by missionaries as well as the adoption of the evangelised. On the one hand, it is a question of questioning the different orientations of religious historiography and particularly of the study of Christian missionary reality in Africa and, on the other hand, to embark on the epistemological break that constitutes the approach of Salvador Eyezo'o through the reading and the analysis of a religious fact that has allowed itself to be inscribed in the long duration from the sectorisation to the negotiation of a possible cohabitation of the different religious confessions resulting from the Western religious missions in Africa.
2 - Post-missionary Christianity in Africa: Composition / Reconstitution of Identity and the Question of Spaces.
The beginning of the post-missionary era strangely corresponds with the turmoil of the decolonisation of Africa. Whether it was around the ecumenical conference of all the Churches of Africa in 1958 or the spirit of the Vatican II Council in 1962, the same objective was to be achieved: to decolonise theology and missionary action. We are therefore inexorably moving into the post-missionary era. Obviously, as in the case of decolonisation, the new ecclesiological discourse is often far removed from the realities on the ground: the mission, the place where the missionary's persistent residence is located, has become a conflict-ridden arena where various strategic groups clash and offend each other. The current context is characterised by a strong resurgence of identity-based withdrawal. Places of worship are also veritable hotbeds and laboratories for this. If this divided landscape can be explained in part by the rejection of an acculturating globalisation, the reason is undoubtedly based on the very history of the importation of Christianity into Africa: the evangelisation of Africa bears the marks of the conflicts in the history of Western Christianity. In other words, “balkanised” Christianity imported its quarrels into African lands, which manifested themselves in borders that the missionary evangelisers and the indigenous evangelised people instrumentalised and internalised.[8]
The issue around this axis is one that questions the congruence of the discourse conveyed by the notions of inculturation on the one hand and contextualisation on the other. In other words: what is the capacity of missionary Christianity to be both universal and transcultural? Questioning the territorialization of Christianity, the consequences that followed and the impact on ethnic groups in a post-missionary context will be some of the avenues of analysis.
3 - Dissymmetry of Missionary Presence in the Churches of African Missionary Societies: Conflict and Peaceful Cohabitation
After several decades of apostolate in Africa, missionary societies gave birth to local churches. The first decades of their existence were those of transition and the gradual passing of the baton between nationals and the Westerners. However, ambiguities in the relationship between the two entities during this period are noticeable because of the divergence of views on the future of the autonomous churches. While the Westerners justified their presence by providing experience and financial support to the local African churches, the latter felt that the missionaries were withdrawing from the independent missionary field, even if they provided financial support. This asymmetrical presence of missionaries in the autonomous churches is both a source of conflict and an object of consolidation of the work started in Africa. Researchers could analyse the issue of the transition between missionaries and the commissioned through specific cases and examples, and the outcomes in situations of autochthony and autonomy.
4 - Africa and the charismatic movement
The charismatic movement has developed in Africa in recent decades, both in Catholic and traditional Protestant communities. There are even waves of conversions to new religious denominations inspired by the revival experience in all countries of sub-Saharan Africa. This phenomenon finds favourable ground in middle-income countries with precarious living conditions. There is a deep moral distress that leads to a rigid and apocalyptic bigotry. Researchers could look at the different cases of this phenomenon in different religious settings, the debate for the integration of these religious denominations in national and international ecumenical bodies and their impact on daily life in Africa.
5 - Local African churches and the Question of Heritage in a Post-Missionary Situation
The various missionary societies developed important economic and social structures to accompany the evangelical action in their zones of influence, with the aim of not only conquering the hearts of Africans, but also to bring the benefits of Western civilisation to Blacks. This heritage is bequeathed to nationals who become its administrators and managers within the local churches. However, while this heritage thrives in some denominations, the managerial follow-up of the missionary heritage remains ambiguous in some local churches. The disastrous situation in which this material heritage finds itself can lead to the assumption that these structures will disappear in the long run. The question is therefore, how did these missionaries prepare for their succession? In what context did the handover take place? Were the Africans prepared to take over the management of this heritage?
The missionaries acquired community land which was at their disposal. The question of property (real estate in this case) arises when there are doubts or disagreements about the ownership or use of certain goods. In the case of land, there is an endless battle between the heirs of the church and the communities that bequeathed it. This issue raises the question of the relationship between religious institutions and civil authorities. The question of the management of real estate in a post-missionary context and the need to take stock of the situation is therefore raised.
6 - Local African Churches and Islam: Happy/unhappy Cohabitation in a World in Political-Religious Crisis?
From the beginning, African evangelisation found the presence of a well implanted missionary Islam on the continent, with which it was necessary to live and cohabit. This experience was accommodated by colonial or post-colonial administrative policies; by the missionary dynamism of the various communities involved; by the interest that the evangelised (or Islamised) had in integrating with one or the other current. Increasingly, in the context of the post-independent state, cohabitation is pitted up against an aggressive and militarised Islamic fundamentalism. This raises the question of understanding cohabitation, the perception by the various groups of each other; the geography and sociology of their relations; the interference (often militarised, too) of administrations and politicians. But it also raises the question of understanding the evolution of such sociology, historically, theologically and institutionally.
7 - The Didactics of Historical Knowledge in the ICT Era
The historian is a “builder of the city”. Eyezo'o says, in this perspective, about the builder, that “he must enable the managers of the city to have a perfect knowledge of the religious organisations whose hold on contemporary African society is real, and help decision-makers of ecclesial institutions and the Christian people to master the history of their own religion.”
However, the lack of knowledge of the common past does not only lie in the inadequacy of the productions or the historiographic orientations of the early days, which were intended to be subjugating, but also and more so, in the dissemination of works produced. Indeed, in the age of ICTs, it is increasingly urgent to link new pedagogical standards to technology. Techno-pedagogy is basically the fact of teaching the current generation and making sure that technology is at the service of learning. It is also a question of assessing the role, progress and effective use of this tool in facilitating the knowledge of the past.
8 - Experience of Distance Learning and the Challenge of Using Digital Technology in a Crisis Context:
From correspondence courses to MOOC (Massive Online Open Course), via the School Pact in 1958, distance learning has come a long way. Although it was mainly a matter for private institutes, it was introduced into public education (School Pact in Belgium) for people in precarious situations. In other words, it is the poor relation of the education system, especially in the countries of the sub-region which are in the grip of various budgetary crises.
If techno-pedagogy can improve the quality of learning from a certain standpoint, distance learning has a completely different aim in a crisis situation: to bring about a pedagogical change with a view to extending education to as many people as possible in real time, and more so in a crisis situation. However, the adequacy between the pedagogical tool and the strategy it constitutes could represent a blockage. Indeed, how many teachers are trained to use ICTs, but above all, could the learner in a given situation have sufficient access to this tool? The suddenness of the crises and their reptilian nature have hardly favoured this state of affairs.
However, since the year 2000, it has become a real alternative in education in Cameroon, especially at the tertiary level. If it aims a priori, to create a new generation of certificate holders able to use ICTs in all sectors of activity, it should now be included in the number of efficient strategies, in part, in order to resolve the issue of teaching large numbers of people by a body of teachers insignificant in relation to the number of learners (35/1), and also to address the pedagogical change that is required in light of crises of all kinds that threaten national and international security. In addition, this axis, which is addressed to both didacticians and historians, is an opportunity to examine the challenges and experience of distance learning in Cameroon in the face of social crises generated since the first Boko Haram attacks in North Cameroon, and health crises as surprising as COVID 19. Could the combination of distance learning and the use of ICTs be a panacea for health and social crises in the field of education?
9 - Christianity and Women's Identity: From Marginalisation to Emancipation?
According to biblical tradition, women are represented as inferior and minor beings. The place assigned to the woman, consequent to this representation, submits her to male authority. In spite of uplifting discourse - especially through the Marian and apologetic cults - of the liberating action of missionary women in relation to the status of the African woman in traditional society, the status of the woman has been degraded by missionary action. The status of women in the Victorian society was in fact transposed to Africa during the colonial period, which incidentally corresponds to the period of evangelisation. Since women had access to the church only in the backyard, this posture further weakened their possibility of having a voice. However, another wave has recently arisen, resulting in women's ordinations in the so-called Protestant denominations. The question at the heart of this trend is therefore whether it is possible to finally envisage a possible emancipation of women within the new local churches? Can one really deconstruct the approach to the condition of women as victims of a transposition of the representations of the Victorian society?
References
[5]S. Eyezo’o, « Fronts, frontières et espaces missionnaires chrétiens au Cameroun de 1843 à 1960 » T.1 et T.2 thèse de Doctorat d’Etat en Histoire, Université de Yaoundé I, 2008.
[6]S. Eyezo’o, « Les institutions missionnaires face aux réalités coloniales et postcoloniales : le cas de la Mission Adventiste du 7e jour au Cameroun (1926-1985) », thèse de doctorat de 3e cycle, Université de Yaoundé, 1991.
[7]S. Eyezo’o et J.F. Zorn, L’autonomie et l’autochtonie des Eglises nées de la mission, XIXe et XXIe siècle, Paris, Karthala, 2015, pp. 19-31.
[8]This is well specified and analysed in the first volume of Professor Eyezo'o's PhD thesis in History cited above.