Announcement
Argumentaire
Après deux journées d’études en 2019 et en 2021 organisées au sein du CELLAM (EA 3206), la revue Amerika propose d’interroger la question de la représentation des Limites dans les champs culturels des Amériques.
A la fin du XXe siècle, avec l’avènement d’espaces de libre circulations comme Schengen, la matérialisation de la frontière semblait appartenir au passé, du moins dans les imaginaires collectifs et les représentations. En 1989, la chute du Mur de Berlin abolissait une frontière symbolique, la représentation d’une limite par antonomase. Mais alors que ce mur-là tombait, d’autres étaient en gestation et commençaient à se matérialiser, le plus connu et médiatique étant celui entre le Mexique et les États-Unis, dont les premiers pans apparaissent dès le plan Guardian en 1994. Ce renforcement n’a fait qu’aller crescendo depuis les attentats de New-York en 2001.
Cette séparation, entre ce que l’on conçoit encore comme la première puissance mondiale et l’Amérique émergente, est devenue le symbole le plus courant de la limite entre deux territoires aux identités spécifiques, n’est qu’en fait la matérialisation d’une myriade de divisions territoriales et identitaires, et ce, sur toute une surface qui recouvrirait l’intégralité du sous-continent : communautés et quartiers fermés, espace public adapté à certains groupes de population en particulier, réserves indigènes, narco-cités, etc.
A l’heure où la construction fictionnelle se banalise dans ses formes et que les contenus et supports sont de plus en plus transmédia, il semble judicieux de s’interroger sur les narrations qui peuvent découler de la mise en perspective de ces limites, frontières et espaces fermés. Que disent-ils du rapport à l’espace, à l’identité, à l’Autre ?
Après une première JE en 2019, qui avait déjà exploré le rapport aux limites, notamment au Mexique et dans le Cône Sud, il nous a semblé intéressant de proposer une deuxième date pour approfondir le sujet.
L’on pourra interroger les pistes suivantes :
- Comment narrer la limite, sans tomber dans les stéréotypes et faire de la frontière/zone fermée/autre un simple décor? Quels personnages et structures narratives choisir ? Quelle place pour les différents types de récits (fantastique, testimonial, historique, etc.) ? Quels sont les objectifs ? Y-a-t-il une place spécifique pour les minorités visibles ? Sont-ils spécifiques à la littérature hispanophone d’Amérique ?
- La limite protège-t-elle ? La frontière est-elle, au-delà d’une restriction de circulation ou d’un facteur de ségrégation spatiale, une protection pour certaines cultures nationales, contre la mondialisation, menée -si l’on caricature- par les États-Unis ? De même, la vie en communautés fermées n’est-elle qu’un facteur de séparation spatiale face à une violence -réelle ou fantasmée-, ou bien peut-elle être aussi un choix intellectuel ?
- Dedans, dehors, qui écrit pour qui et comment ? Bornage culturel et entre-soi. La limite est-elle un moyen aussi, en cette époque mondialisée, de ne conquérir que les publics souhaités, en ne produisant que pour un certain public (sites internet de diffusion sous abonnement, distribution ultra-restrictive des textes) ? Peut-on aspirer à écrire/créer pour des groupes restreints et si oui, quel est l’intérêt, dans une économie culturelle mondialisée ? Quelle place ont ces écritures en Amérique Latine, et vers qui se tournent-elles ? Assiste-t-on à une recherche de « niches éditoriales » de la part de grands groupes audiovisuels et éditoriaux ?
- Quelle place pour ceux et celles qui sont en dehors des limites, c’est-à-dire les expatriés et les exilés ? Quels récits, quel rapports à l’espace et à la limite produisent-ils ? Quel rôle joue la pluriculturalité dans le rapport à la limite ?
Toute autre question n’ayant pas été abordée mais répondant aux problématiques énoncées plus haut pourra évidemment être soumise.
Modalités de contribution
Les résumés sont à envoyer à anais.fabriol@univ-rennes2.fr et à amerika@opendition.org,
avant le 20 octobre 2021 ;
les réponses seront données le plus rapidement possible pour un envoi des articles au 20 novembre 2021.
Les propositions d’articles doivent comporter un maximum de 1 000 signes. Elles peuvent être présentées en espagnol, français, anglais, portugais. Les normes pour la présentation des articles figurent dans notre revue Amerika, rubrique « Consignes aux auteurs ».
Nous acceptons également des contributions pour les rubriques Mélanges, Opinion/Varia, Entretiens et Comptes rendus.
Les articles peuvent être présentés dans l’une ou plusieurs des langues suivantes : espagnol, français, anglais, portugais. 40.000 signes maximum (bibliographie et notes de bas de page comprises). Ils peuvent être accompagnés d’illustrations, sous réserve que l’auteur ait les droits de diffusion.
Comité de sélection des articles
(Comité de Rédaction d'Amerika)
- Daniel Attala (MCF, Études hispano-américaines, Université de Lorient)
- Françoise Bouvet (PRAG, Littérature hispano-américaine, Université Rennes 2)
- Andrés Castro Roldán (MCF, Études hispano-américaines, Université Rennes 2)
- Nadège Centelles (MCF, Théâtre hispanophone contemporain, Université Rennes 2)
- Gaëlle Débeaux (MCF, Littérature Comparée, Université Rennes 2)
- Anaïs Fabriol (MCF, Littérature hispano-américaine, Université Rennes 2)
- Mireille Garcia (MCF, Littérature brésilienne, Université Rennes 2)
- Audrey Giboux (MCF, Littérature comparée, Université Rennes 2)
- Jimena Obregón Iturra (Professeure, Histoire, Université Rennes 2)
- Charline Pluvinet (MCF, Littérature Comparée, Université Rennes 2)
- Néstor Ponce (Professeur, Littérature et civilisation hispano-américaine, Université Rennes 2)
- Rodolphe Robin (MCF, Études latino-américaines, Université Rennes 2)
- Claire Sourp (MCF, Littérature hispano-américaine, Université Rennes 2)
- Anne Teulade (Professeure, littérature comparée, Université de Rennes 2)
Argumentos
Tras dos jornadas de estudios en 2019 y 2021, organizadas por el CELLAM (EA 3206, Universidad de Rennes 2), la revista Amerika propone interrogar la cuestión de la representación de los límites en los campos culturales de las Américas.
Fronteras y límites parecían haber pasado de moda a finales del siglo XX. Sin embargo, por gobiernos soberanistas, han vuelto a ocupar el escenario y la opinión pública en la última década. A pesar de esto, parece que el proceso actual de edificar muros y reforzar fronteras se está gestando desde más tiempo de lo que parece. La caída del Muro de Berlín, que abolió una frontera simbólica, precedió de poco la aparición y la densificación de otros muros y límites, siendo el de mayor mediatización el de la frontera entre México y EEUU. Esta densificación, que empezó desde los años noventa con el plan Guardian, no ha dejado de aumentar desde de los atentados del 11S.
Esta separación, entre lo que se sigue concibiendo como la primera potencia mundial y la América emergente, se ha convertido en el símbolo más habitual del límite entre dos territorios con aparentemente identidades muy marcadas. Sin embargo, tan solo es la materialización de una miríada de subdivisiones territoriales y culturales, en lo que cubriría la integralidad del subcontinente : comunidades y barrios cerrados, espacios públicos adaptados solo a algunos sectores de la población, reservas indígenas, narco-ciudades, comunidades religiosas, etc.
En un momento en el que el hecho de crear y difundir procesos narrativos, en unos contenidos cada vez más transmedia, parece interesante interrogarse sobre las narraciones que pueden surgir de la puesta en perspectiva de estos límites, fronteras y espacios cerrados. ¿Qué nos dirán de la relación al espacio, a la identidad, a la alteridad?
Después de una primera jornada de estudios en 2019, nos gustaría seguir abordando los siguientes temas:
- ¿Cómo narrar el límite sin caerse en los estereotipos y hacer de la frontera/límite algo más que una mera escenografía? ¿Qué personajes o estructuras narrativas elegir? ¿Qué espacio ocupan los diferentes tipos de relato (fantástico, testimonial, histórico), en un ámbito literario cada vez más dado a la hibridación? ¿Cuáles objetivos se persiguen? ¿Qué lugar ocupan las minorías visibles? ¿Habrá unas especificidades para la literatura de Latinoamérica?
- ¿Es posible pensar el límite como protección? Más allá de una restricción de circulación o de un factor de segregación espacial, será la frontera una entidad protectora para algunas culturas nacionales, contra la mundialización dirigida -si caricaturizamos- por EE UU? Si proseguimos, vivir en ámbitos cerrados podrá ser visto como una manera de protegerse de diversas formas de violencia -real o simbólica-, o puede ser una elección intelectual. Cabrá preguntarse cuáles pueden ser las finalidades creativas, ideológicas y narrativas de este tipo de postura.
- Dentro, fuera, ¿quién escribe y para quién? Límites culturales y comunidades. El límite puede también utilizarse, en esta época de mundialización, para conquistar solamente un público, produciendo y creando solamente para ése mismo (libros obra de arte, distribución ultra restrictiva de los textos, difusión por entregas en sitios de pago, etc.) ¿ Será posible aspirar a crear para grupos definidos, y de serlo, cuál es el interés en la actual economía cultural? ¿Qué espacio ocupan estas escrituras en Latinoamérica, y cuál es su público? ¿Buscarán los grandes grupos editoriales y audiovisuales conquistar sectores específicos, y con qué tipo de creaciones?
Toda cuestión que no haya sido mencionada pero que responda a las problemáticas enunciadas precedentemente podrá obviamente proponerse
Modalidades de proposiciones de ponencias
Los resúmenes se tienen que mandar a anais.fabriol@univ-rennes2.fr y a amerika@opendition.org,
antes del 20 de octubre de 2021 ;
las respuestas se darán lo más pronto posible, para un envío de los artículos el 20 de noviembre de 2021.
Las propuestas de artículos deben contar con un máximo de 1000 signos. Pueden estar en español, francés, inglés, portugués. Las normas de presentación figuran el rubro “Convocatorias” de la Revista.
También aceptamos propuestas para los demás rubros de la revista: Mélanges, Opinion/Varia, Entretiens y Comptes rendus.
Los artículos pueden presentarse en los siguientes idiomas : español, francés, inglés, portugués. Tienen que contar con un máximo de 40.000 signos (bibliografía y notas de pie de página incluidas). Pueden acompañarse con ilustraciones, bajo reserva que el autor tenga los derechos de difusión.
Argument
Borders and limits seemed to have gone out of style at the end of the 20th century. However, though sovereign governments, they have reoccupied the stage and public opinion in the last decade. Despite this, it seems that the current process of building walls and reinforcing borders has been taking place for longer than it seems. The fall of the Berlin Wall, which abolished a symbolic border, slightly preceded the appearance and the densification of other walls and limits, the most mediated being the border between Mexico and the United States. This densification, which began in the 1990s with the Guardian plan, has not stopped increasing since the 9/11 attacks.
This separation, between what is still conceived as the world's leading power and emerging America, has become the most common symbol of the boundary between two territories with apparently very marked identities. However, it is only the materialization of a myriad of territorial and cultural subdivisions, in which it would cover the entirety of the subcontinent: gated communities and private neighborhoods, public spaces adapted only to some sectors of the population, indigenous reserves, narco-cities, communities. religious, etc.
At a time when the fact of creating and disseminating narrative processes, in increasingly transmedia content, it seems provocative to question the narratives that can arise from putting these limits, borders and closed spaces into perspective. What will they tell us about the relationship with space, with identity, with otherness?
After a first day of studies in 2019, we would like to continue addressing the following topics:
- How to narrate the limit without falling into stereotypes and making the border something more than a mere scenery? What characters or narrative structures to choose? What space do the different types of stories occupy (fantastic, testimonial, historical), in a literary environment increasingly given to hybridization? What objectives are pursued? What place do visible minorities occupy? Will there be specificities for Latin American literature?
- Is it possible to think of a limit as a type of protection? Beyond a restriction of movement or a factor of spatial segregation, will the border be a protective entity for some national cultures, against globalization directed - if we caricature - by the United States? If we continue, living in closed environments may be contemplated as a means to protect oneself from various forms of violence - real or symbolic - or it may be an intellectual choice. One may wonder what the creative, ideological and narrative purposes of this type of position may be.
- Inside, outside, who writes? And for whom do they write? Cultural boundaries and communities. The limit can also be used, in this age of globalization, to conquer only one audience, producing and creating only for that audience (books, works of art, ultra-restrictive distribution of texts, delivery by delivery on paid sites, etc.) Will it be possible to aspire to create for defined groups, and if so, what is the interest in the current cultural economy? What space do these writings occupy in Latin America, and what is their audience? Will the large publishing and audiovisual groups seek to conquer specific sectors, and with what type of creations?
Any question that has not been mentioned but that responds to the problems listed above may be contemplated.
Submission guidelines
Abstracts must be sent to anais.fabriol@univ-rennes2.fr and amerika@opendition.org,
before October 20, 2021;
The answers will be given as soon as possible, for a submission of the articles on November 20, 2021.
Article proposals must have a maximum of 1000 characters. They can be in Spanish, French, English, Portuguese. The presentation rules appear in the heading "Calls" of the Journal.
Articles can be submitted in the following languages: Spanish, French, English, Portuguese. They must have a maximum of 40,000 characters (including bibliography and footnotes). They can be accompanied with illustrations, subject to the reservation that the author has the rights of diffusion.
Apresentação
Após duas jornadas de estudos em 2019 e em 2021 organizadas na CELLAM (EA 3206), a revista Amerika propõe interrogar a questão da representação dos limites nos âmbitos culturais das Américas.
No fim do século XX, com o advento dos espaços de livre circulação como Schengen, a materialização da fronteira parecia algo relegado ao passado, pelo menos nos imaginários coletivos e nas representações. Em 1989, a queda do muro de Berlim abolia uma fronteira simbólica, a representação de um limite por antonomásia. Enquanto aquele muro caía, outros estavam em gestação e começavam a se materializar, sendo o mais conhecido e mediático aquele entre o México e os Estados Unidos, cujos primeiros tijolos apareciam desde o plano Guardian em 1994. Esse reforço foi só aumentando desde os atentados de Nova Iorque em 2001.
Esse hiato, entre aquilo que continua sendo considerado como a primeira potência mundial e a América emergente, virou o símbolo mais comum do limite entre dois territórios com identidades peculiares, e é apenas a materialização de uma miríade de divisões territoriais e identitárias, numa área que cobriria a integralidade do subcontinente: comunidades e bairros fechados, espaço público adaptado para certos grupos da população em particular, reservas indígenas, narco-cidades, etc.
No momento em que a construção ficcional se populariza nas suas formas e que os conteúdos e suportes são cada vez mais transmídia, parece pertinente interrogar-se sobre as narrativas que podem decorrer da perspectivação desses limites, fronteiras e espaços fechados. O que eles dizem sobre a relação com o espaço, a identidade e o Outro?
Depois da primeira JE em 2019, que já tinha explorado a relação com os limites, nomeadamente no México e no Cone Sul, pareceu-nos interessante propor uma segunda data para aprofundar o assunto.
Poderíamos interrogar as seguintes questões:
- Como narrar o limite, sem cair nos estereótipos e fazer da fronteira/zona fechada/outra um simples cenário? Quais personagens e estruturas narrativas escolher? Que lugar para os diferentes tipos de narrativas (fantástico, testemunhal, histórico, etc.)? Quais são os objetivos? Será que existe um lugar específico para as minorias visíveis? São específicos à literatura da América hispanófona?
- O limite seria uma proteção? Será a fronteira, além de uma restrição de circulação ou de um fator de segregação espacial, uma proteção para certas culturas nacionais, contra a mundialização, conduzida – de forma caricatural – pelos Estados Unidos? Da mesma forma, a vida em comunidades fechadas não seria apenas um fator de separação espacial diante de uma violência – real ou imaginária –, ou poderia também ser uma escolha intelectual?
- Dentro, fora, quem escreve para quem e como? Demarcação cultural e entre si. Seria o limite um meio, nessa época mundializada, de conquistar apenas os espaços desejados, produzindo somente para certos públicos (sites internet de difusão com assinatura, distribuição ultra restritiva de textos?) Pode-se desejar escrever/criar para grupos restritos e, se for possível, qual seria o interesse, numa economia cultural mundializada? Qual é o lugar para essas escritas na América Latina, e para quem são voltadas? Estaríamos assistindo a uma pesquisa de “nichos editoriais” por parte dos grandes grupos audiovisuais ou editoriais?
- Que lugar para aqueles e aquelas que ficam fora dos limites, isto é, os expatriados e os exilados? Quais narrativas, quais relações com o espaço e o limite produzem? Qual é o papel da interculturalidade na relação com o limite?
Toda questão que não teria sido abordada, mas respondendo às problemáticas enunciadas acima poderá eventualmente ser submetida.
Submissão de propostas
Os resumos devem ser enviados para anais.fabriol@univ-rennes2.fr e à amerika@openedition.org,
antes do dia 20 de outubro de 2021;
as respostas serão dadas com maior rapidez caso os artigos sejam enviados até o dia 20 de novembro de 2021.
As propostas devem conter no máximo 1000 caracteres. Podem ser apresentadas em espanhol, francês, inglês, português. As normas para a apresentação dos artigos estão disponíveis no site da nossa revista Amerika, na seção “Consignes aux Auteurs”.
Os artigos podem ser apresentados numa ou em várias das seguintes línguas: espanhol, francês, inglês, português. 40 000 caracteres no máximo (bibliografia e notas de rodapé inclusas). Podem ser acompanhados por ilustrações, à condição que o autor tenha permissão de difusão.