AccueilUne histoire matérielle de la musique et des arts du spectacle

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Une histoire matérielle de la musique et des arts du spectacle

A material history of music and the performance arts

D’une économie domestique à une économie politique (XVIe-XXe siècle)

From a domestic economy to a political economy (16th-20th century)

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Publié le vendredi 01 octobre 2021

Résumé

Les ouvrages d’économie politique anciens réservent généralement une place aux arts dans les chapitres consacrés aux produits immatériels, à la consommation ou au luxe. Le séminaire interrogera la manière dont ces réflexions théoriques peuvent plus ou moins s’articuler avec les pratiques musicales et les arts de la scène. Pour la période qui a précédé l’émergence de l’économie politique comme discipline, on explorera notamment la notion d’économie domestique qui prévalait dans les maisons aristocratiques ainsi que dans celles de la haute bourgeoisie et est demeurée présente jusqu’au milieu du XXsiècle dans plusieurs domaines de l’économie artistique.

Annonce

Séminaire EHESS (2021-2022)

Argumentaire

Du xvie siècle au début du xxe siècle, la réflexion théorique a mis à profit un ensemble de notions (richesse, propriété, échange, travail, capital, production, consommation, etc.) qui ont servi à penser la manière dont les sociétés humaines s’organisaient, pour plier le monde naturel à leurs besoins et pour garantir un bon gouvernement. Ces discours se sont inscrits dans ce qu’on a appelé, à partir du xviiisiècle, l’économie politique.

Les ouvrages publiés dans ce domaine réservent une place aux arts, généralement abordés dans les chapitres consacrés aux produits immatériels, à la consommation ou au luxe. Les pratiques artistiques y sont le plus souvent associées aux polémiques sur les dépenses superflues et à la condamnation morale du luxe. La place secondaire de la musique et des arts du spectacle dans le discours de l’économie politique s’explique en partie par le manque de compétences artistiques des auteurs mais sans doute aussi parce que certains peinaient à envisager les activités économiques dans leur dimension concrète.

Le présent séminaire fait l’hypothèse qu’il est pertinent de s’interroger sur la manière dont savoir-faire et réflexions théoriques s’articulaient dans le domaine de la musique et des arts de la scène. Cette interrogation revêt une importance d’autant plus grande que les discours savants ont largement occulté les savoirs que mettaient en œuvre sur le terrain des acteurs sociaux formalisant leurs pratiques selon des modes extrêmement variés. En 2006, l’ouvrage collectif Écrire, compter, mesurer. Vers une histoire des rationalités pratiques, dirigé par Natacha Coquery, François Menant et Florence Weber, a montré l’intérêt d’une approche des réalités économiques d’Ancien Régime prenant en compte des techniques intellectuelles (écritures comptables, systèmes de mesure, etc.) non académiques.

Pour la période qui a précédé l’émergence de l’économie politique comme discipline, on explorera notamment la notion d’économie domestique. Elle prévalait dans les maisons aristocratiques ainsi que dans celles de la haute bourgeoisie et elle n’était pas alors dissociée de la charité, de la morale ou de la civilité. En adoptant une perspective de cinq siècles, du xvisiècle au milieu du xxsiècle, on pourra aussi évaluer jusqu’à quel point l’économie domestique est demeurée présente dans les pratiques et dans les formalisations modernes de l’économie artistique.

Le séminaire a pour but : 1. d’envisager la musique et les arts du spectacle dans des cadres différents de ceux auxquels on les rapporte d’ordinaire (cadres esthétique et formel, philologiques, techniques et professionnels, institutionnels, didactiques, etc.) ; 2. de considérer ces arts dans la longue durée ; 3. d’expliquer des phénomènes qui n’ont pas forcément été théorisés en leur temps ; 4. d’élaborer des outils d’analyse adaptés.

Pour ce faire, on envisagera un large éventail de sources ouvrages théoriques, essais, brochures polémiques, articles de presse, documents liés à la production de concerts et de spectacles, celles que l’on regroupe sous le vocable d’« écritures pratiques » tels que documents comptables, juridiques ou notariés, etc. La méthode consistera à procéder par études de cas en mettant en rapport un dossier documentaire avec une notion contemporaine, ou un ensemble de notions, puisées selon les époques dans des essais de théorisations ou dans des corpus théoriques constitués.

Les séances permettront à des spécialistes de diverses disciplines de présenter des recherches en cours et à des doctorants en histoire, en musicologie et en arts du spectacle de tester la pertinence des notions économiques pour leurs propres travaux.

Programme

8 séances de 3 heures, de 10h à 13h les vendredis

22 octobre 2021

  • Étienne Anheim (EHESS) – De la domesticité à la représentation politique : l'économie de l'office du maître de chapelle à la cour des papes (XIVe-début XVe s.)
  • discutante : Véronique Dominguez-Guillaume (Université de Picardie)

12 novembre

  • Philippe Canguilhem (Université de Tours / Centre d'études supérieures de la Renaissance) – Gagner sa vie par la musique dans l'Europe de la première modernité, une question économique et sociale
  • discutante : Florence Alazard (CESR)

17 décembre

  • Francesca Fantappiè (CESR) – Elementi di indagine sul sistema di produzione dello spettacolo a Firenze tra il XVI e il XVII secolo: le motivazioni della spesa (presunta o reale), tra limiti teorici, convinzioni ideologiche e pratiche economiche [Éléments d’enquête sur le système de production des spectacles à Florence entre le XVIe et le XVIIe siècle: les motivations de la dépense (supposée ou réelle), entre limites théoriques, convictions idéologiques et pratiques économiques]

discutante : Élodie Oriol (École française de Rome)

21 janvier 2022 

  • Christophe Charle – titre à venir
  • discutant : Rémy Campos (CNSMDP)

18 février

  • Martial Poirson (Université Paris 8) – Les théâtres de l'économie chez Molière : entre argent, morale et intérêt
  • discutant : Loïc Charles (Institut national d’études démographiques) 

25 mars

  • Rahul Markovits (ENS / Institut d’histoire moderne et contemporaine) – La Lettre à d’Alembert et l’économie politique républicaine des spectacles selon Rousseau
  • discutant : Arnaud Orain (Université Paris 8)

15 avril

  • Thierry Favier (Université de Poitiers) – L'économie de la fête : coût, financement et contrôle comptable des réjouissances publiques en France au début du XVIIIe siècle
  • discutante : Pauline Lemaigre-Gaffier (Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines / Université Paris-Saclay / Dypac)

3 juin

  • Pierre-Michel Menger (Collège de France / École des hautes études en sciences sociales) – Alfred Marshall et les artistes dans les Principes d’économie politique. Talent, risque, rente et inégalités
  • discutant : Gabriel Galvez-Behar (Université de Lille)

Lieux

  • 11bis rue de Vézelay
    Paris, France (75008)

Format de l'événement

Événement hybride sur site et en ligne


Dates

  • vendredi 22 octobre 2021
  • vendredi 12 novembre 2021
  • vendredi 17 décembre 2021
  • vendredi 21 janvier 2022
  • vendredi 18 février 2022
  • vendredi 25 mars 2022
  • vendredi 15 avril 2022
  • vendredi 03 juin 2022

Mots-clés

  • économie politique, économie domestique, musique, art du spectacle

Contacts

  • Rémy Campos
    courriel : remycampos [at] hotmail [dot] com

URLS de référence

Source de l'information

  • Rémy Campos
    courriel : remycampos [at] hotmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Une histoire matérielle de la musique et des arts du spectacle », Séminaire, Calenda, Publié le vendredi 01 octobre 2021, https://doi.org/10.58079/17al

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