AccueilCirculations des savoirs et reconfiguration des frontières du métier dans la globalisation contemporaine

AccueilCirculations des savoirs et reconfiguration des frontières du métier dans la globalisation contemporaine

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Publié le lundi 25 octobre 2021

Résumé

Cette journée d’étude a pour but de mettre en contact des spécialistes des SHS ainsi que des représentant·es du monde de l’art autour de la question du métier, de ses frontières, et de ses recompositions à l’aune des circulations de savoir-faire. La thématique part du postulat que, dans un monde globalisé où l’information circule de plus en plus rapidement, où des artisan·es peuvent perfectionner leurs techniques en regardant des vidéos sur youtube, où des technologies indiennes se retrouvent commercialisées et reproduites en Afrique, les frontières du métier ne sont plus les mêmes qu’à l’époque où la transmission de maître à élève était la seule possible. Quelles nouvelles possibilités et nouvelles concurrences fait émerger cette circulation des savoirs accélérés, qu’elle le soit dans l’axe Nord-Sud ou Sud-Sud ?

Annonce

Argumentaire

Cette journée d’étude a pour objectif d’examiner les rapports de pouvoir qui structurent la production des marchandises (oeuvres d’art, verre, métaux recyclés, médicaments…) par l’angle du métier, de ses frontières (Bajard, 2018) et de sa reproduction en termes de possession du savoir-faire dont la transmission forme la base de la communauté de pratiques (Wenger, 1998), socialisation concrète de l’exercice du métier. Pour ce faire, elle propose d’analyser le métier en ce qu’il est façonné par circulations de savoir et savoir-faire nécessaires. La circulation est comprise comme un phénomène continu et organique et non pas en termes de « transfert » unidirectionnel. 

Quels en sont les acteurs et les processus principaux, à l’instar des artistes, mais aussi des artisans, ingénieurs et recycleurs ? Comment ces savoirs sont-ils appropriés et réinventés dans l’imaginaire collectif ? De quelle manière les circulations de savoirs rendent-elles compte les asymétries socio-économiques d’un métier ? Dans quelle mesure, par exemple, des fragmentations sociales transparaissent-elles dans ces circulations, en particulier dans le passage de l’esprit à la main (Sennett, 2010), des métiers de la conception à ceux de la réalisation ?

Axe 1. Normes globales, et recomposition du métier

Il s’agit donc d’interroger à la fois les processus de construction et d’apparition des normes autour d’un métier et leurs circulations et leurs réinterprétations dans les usines, les ateliers ainsi que les commerces individuels. Cela nécessite de comprendre aussi quels sont les impacts des normes des instances gouvernementales et commerciales (le ministère de l’environnement, les chambres du commerce et de l’industrie et autres associations d’industriels et d’artisans) sur la construction des savoirs. Comment ces normes nationales et internationales sont-elles construites ? Comment sont-elles retranscrites dans la création, la fabrication des artefacts ? Comment leur réappropriation par les artisans, artistes et recycleurs peut-elle conduire à l’instauration de savoirs communs globalisés ? Comment certaines normes et certaines idées sont reprises par les acteurs étatiques ? Et quel est ici le rôle des états, et quelles sont face à ces instances les demandes, les marges de manœuvre, les remises en cause ou les transformations dans les processus d’implantation des politiques d’état (par exemple la mise en place des règles environnementales autour du recyclage) ? 

Axe 2. Les règles du métier : reconnaissance par les pairs constitution des communautés de pratiques

Aussi, la reconnaissance des savoirs dits autochtones, populaires, locaux… est passée par leur prise en compte par les instances gouvernementales et entre les pratiquants d’un métier. Elle a été accompagnée par la mise en place d’encadrements intramétier par les pairs, ensuite juridiques, de programmes et d’opérations instaurant des normes en vue de leur intégration dans les développements économiques, politiques et sociaux. Cela conduit d’une part à des conflits sociaux sur les terrains où elles opèrent, à des controverses au sein du métier sur les règles du métier (Cru, 2016) et la définition de ces savoirs localisés. Comment reconfigurent-elles les rapports sociaux et transforment les mécanismes de reproduction ? 

Axe 3 : Métiers sans frontières ? Flux de savoirs et recomposition des frontières du métier

Dans cet axe, il conviendra de considérer la manière dont l’accélération des flux de savoir dans la globalisation contemporaine recompose les frontières du métier. Ces circulations aboutissent à l’instauration de dispositifs de valorisation marchande (standards, certifications, labellisation) influençant ainsi les espaces de fabrication des biens marchands, les modes d’organisation de leurs circulations, ainsi que les pratiques de consommation. Enfin, il convient de considérer les limites des mécanismes de circulation. Les connexions globales et nationales sont plus ou moins concentrées ou diffuses selon les lieux et les périodes. Ainsi, existent-elles des structures autonomes, dues à des formes variées de résistances ou à la distance symbolique ou physique aux centres où se concentrent les circulations ? Dans quelle mesure peut-on observer au-delà des productions hégémoniques, d’autres types de circulation conduisant à la production des savoirs et de savoir-faire alternatifs ? Dans quelle mesure ces idées, normes et savoirs sont-ils à leur tour marginalisés ou repris dans les initiatives mainstream ?

Nous sommes ouverts à toute proposition rentrant dans les thématiques abordées. Nous suggérons néanmoins quelques thèmes indicatifs. 

  • Quel est le rôle des circulations de savoir dans la reconfiguration de la conscience artistique et artisanale ?
  • Quelles articulations entre circulations de savoir, low techs et économie du recyclage ?
  • Les tiers lieux sont-ils des hubs dans la fluidification et la démocratisation des circulations de savoirs ?
  • Les savoirs et savoir-faire peuvent-ils devenir un commun ?
  • Comment les circulations de savoirs façonnent-elles les trajectoires de petits entrepreneurs, notamment dans les Suds ?

Modalités de soumission

Merci d’envoyer avant le 10 novembre vos propositions (500 mots maximum) à :

  • arnaud.kaba@gmail.com
  • gayatri.rathore@sciencespo.fr

Comité scientifique

  • Rémi de Bercegol, CR CNRS, laboratoire PRODIG, Paris
  • Dr Christian Strümpell, Wissenschaftl Mitarbeiter, Deutsche Forschung Gemeinschaft, Hamburg Universität.

Lieux

  • Maison des Sciences de l'Homme Paris Nord - 20 Av. George Sand
    Saint-Denis, France (93210)

Dates

  • mercredi 10 novembre 2021

Mots-clés

  • métier, circulation des savoirs, low-tech, art, artisanat, recyclage, entrepreneuriat

Contacts

  • Kaba Arnaud
    courriel : arnaud [dot] kaba [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Arnaud Kaba
    courriel : arnaud [dot] kaba [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Circulations des savoirs et reconfiguration des frontières du métier dans la globalisation contemporaine », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 25 octobre 2021, https://doi.org/10.58079/17de

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