Lorsque les philosophes se penchent sur la folie c’est souvent pour en faire une image inversée de notre raison ordinaire qui permettrait de révéler, ou de subvertir, nos normes de rationalité. Si l’on quitte toutefois le terme singulier et supposément immuable de « folie », pour celui pluriel et historiquement déterminé de « psychoses », nous nous trouvons alors confrontés à un phénomène clinique et hétérogène, qui résiste aux usages philosophiques que l’on pourrait être tenté d’en faire. C’est cette tension, entre l’édification d’un concept monolithique et éternel de folie par la philosophie, et sa dissolution dans l’étude empirique de la réalité plurielle et historique des psychoses, que nous tenterons d’explorer cette année dans ce séminaire, à travers un dialogue entre historiens, anthropologues, psychiatres, psychanalystes et philosophes.

Présentation

Lorsque les philosophes se penchent sur la folie c’est souvent pour en faire une image inversée de notre raison ordinaire qui permettrait de révéler, ou de subvertir, nos normes de rationalité. Si l’on quitte toutefois le terme singulier et supposément immuable de « folie », pour celui pluriel et historiquement déterminé de « psychoses », nous nous trouvons alors confrontés à un phénomène clinique et hétérogène, qui résiste aux usages philosophiques que l’on pourrait être tenté d’en faire. De la schizophrénie à la paranoïa, en passant par la psychose hallucinatoire chronique et les troubles bipolaires, les psychoses présentent des visages multiples dont l’unité ne saurait aller de soi. On pourra certes toujours soutenir que cette diversité de formes (ou de certaines d’entre elles, comme la schizophrénie) n’est rien d’autre que la manifestation d’un noyau dur que la psychiatrie aurait pour tâche d’élucider. Ce serait toutefois occulter les évolutions radicales de ce même terme de « psychose » qui, de la psychiatrie à la psychanalyse, jusqu’à sa mise en cause aujourd’hui par les associations d’usagers, a endossé des rôles cliniques, institutionnels et thérapeutiques profondément différents. C’est cette tension, entre l’édification d’un concept monolithique et éternel de folie par la philosophie, et sa dissolution dans l’étude empirique de la réalité plurielle et historique des psychoses, que nous tenterons d’explorer cette année dans ce séminaire (Univ. Paris 1 / EXeCO), à travers un dialogue entre historiens, anthropologues, psychiatres, psychanalystes et philosophes.

Programme 2021-2022 : « Les psychoses »

Samedi 13 novembre – 10h30-12h30

• Ronan de Calan (université Paris 1 / EXeCO) : « Naissance des psychoses »

Samedi 11 décembre – 10h30-12h30

• Rosanna Wanberg (université Saint-Louis / EHESS) : « Le rétablissement, avec ou contre la psychanalyse ? »  

Samedi 8 janvier – 10h30-12h30

• Magali Molinié (université Paris 8 / Cornell University) : « Frayeur ou angoisse, qu’est-ce que cela change ? »  

Samedi 12 février – 10h30-12h30

• Hervé Guillemain (université Le Mans / TEMOS) : « Quelques propositions pour faire l'histoire des psychoses du point de vue des patients. »  

Samedi 12 mars – 10h30-12h30

• Dominique Couzinet (université Paris 1 / EXeCO) : « “Le métier de vivre”. La relation thérapeutique chez Salomon Resnik (1920-2017) »  

Samedi 9 avril – 10h30-12h30

• Samuel Lézé (ENS-Lyon/IHRIM) : « Les appuis conventionnels du délire »

Informations pratiques

Sorbonne, UFR de philosophie, escalier C, 1^er étage, droite, salle Lalande.