Violence in modernity
La violence dans la modernité
Published on Wednesday, October 13, 2021
Abstract
Depuis sa création, les travaux de l’UR 3071 étudient les processus subjectifs et leur construction dans la société contemporaine. De nombreuses recherches témoignent des effets des transformations idéologiques, économiques, juridiques et scientifiques sur les modalités du vivre ensemble. Lors de cette journée doctorale, nous vous proposons d’échanger et d’interroger les transformations concernant la notion de violence et leurs effets dans notre modernité. Qu’est-ce que la violence dans la société contemporaine ? Que représente-elle pour l’homme moderne ? Quelles problématiques (psychiques, sociales, juridiques, historiques…) peut-elle révéler ? Comment est-elle pensée, parlée, réprimée ? À ces fins, nous vous invitons à un travail de réflexion commun sur ce qu’elle convoque au sein de notre contexte moderne via les réponses politiques, sociales et cliniques qui lui sont proposées.
Announcement
Présentation
Depuis sa création, les travaux de l’UR 3071 étudient les processus subjectifs et leur construction dans la société contemporaine. De nombreuses recherches témoignent des effets des transformations idéologiques, économiques, juridiques et scientifiques sur les modalités du vivre ensemble. Lors de cette journée doctorale, nous vous proposons d’échanger et d’interroger les transformations concernant la notion de violence et leurs effets dans notre modernité : Qu’est-ce que la violence dans la société contemporaine ? Que représente-elle pour l’homme moderne ? Quelles problématiques (psychiques, sociales, juridiques, historiques…) peut-elle révéler ? Comment est-elle pensée, parlée, réprimée ?
Violence
Autrefois restreinte au registre du fait, celui de l’acte brutal volontairement commis et devant être réprimé, la notion de violence semble aujourd’hui s’étendre à toutes les sphères de l’espace social. S’appuyant sur le registre expérientiel, la dénonciation des multiples faits de violences (institutionnelle, économique, technologique, intégriste, obstétricale…) traverse la société française contemporaine. Ainsi nous entendons régulièrement l’expression « ça me fait violence » et nous voyons l’appellation « violence » être de plus en plus convoquée. Mais la violence n’est-elle qu’à percevoir sur un versant négatif ? Doit-elle être réprimée, anticipée, effacée par tous les moyens possibles au sein de la société ? Au-delà des considérations sociales, la lecture psychanalytique inscrit la violence dans l’intersubjectivité et la considère comme inhérente aux premiers investissements relationnels (Aulagnier, 1975). J. Bergeret parle également d’une violence fondamentale, celle de l’enfant qui sans mot pour exprimer ce qu’il ressent va s’en prendre à son environnement. Elle est dite fondamentale car elle représente une solution immédiate qui aidera le sujet angoissé se sentant attaqué à se tourner vers l’autre (Bergeret 2000 ; Houari, 2015). Ainsi, l’approche psychanalytique, au-delà de l’étude des processus de criminalisation, envisage certaines formes de violence comme une création-solution de l’individu afin d’éviter l’anéantissement du Moi.
Modernité
Dans le domaine de la santé d’abord, la production et le vécu de violence nous semble au cœur de notre contemporanéité. En effet, la médecine en se focalisant sur la technique a pris le risque d’oublier le malade et apparaît à cet endroit déshumanisante (Mino, 2012). La perte de l’illusion d’immortalité, l’effroi ou l’incapacité à penser l’impensable nous montrent comme l’annonce d’une maladie et le parcours de soin peuvent être source de violence pour les patients. C’est également de violence dont parlent parfois les soignants lorsqu’ils évoquent les pratiques hospitalières actuelles, au-delà de la brutalité ou de la violence qui peuvent leur être adressées de la part des patients. Dans le registre familial ensuite, l’accroissement du vécu de violence est souvent décrit dans l’espace social. Les dépôts de plainte pour violences conjugales et sexuelles sont ainsi en forte hausse. Dans son bilan annuel de la délinquance, l’état note une augmentation accrue des violences intrafamiliales. Derrière ces chiffres, certains chercheurs émettent l’hypothèse que l’évolution de notre société -avec notamment la mise à l’épreuve des liens de filiation- entraînerait un manque de repères symboliques et un affaiblissement de ce qui faisait autorité (Théry, 1998 ; Douville, 2006, Flavigny, 2007, Lucksch, 2014). D’autres situent cette défaillance symbolique au regard de notre rapport à l’objet contemporain, basé sur le « tout est possible » (Sauret, 2009). Pour autant, les phénomènes violents d’aujourd’hui auraient-ils été qualifiés ainsi à d’autres moments, dans un autre contexte ? Quelles réponses ont les différents champs des sciences humaines pour répondre à ces différentes formes de violence ? Comment penser et prendre en charge ces nouvelles violences et leur vécu subjectif ? Notre brève présentation met en évidence les diverses résonances que peut avoir cette notion et la nécessité de la penser de façon transdisciplinaire. À ces fins, nous vous invitons à un travail de réflexion commun sur ce qu’elle convoque au sein de notre contexte moderne via les réponses politiques, sociales et cliniques qui lui sont proposées.
Programme
9h00 - Accueil 9h15 - Introduction - Amphi Viaud
9h30 - 10h30
- Franck Steve Kamdem Joutsa, Doctorant en philosophie, de la religion Technique et violence. Prométhée définitivement déchaîné ? Discutant : Maxime Lallemant
- Adolphe Badiel, Doctorant en anthropologie, La souffrance au travail comme forme de violence de la monnaie. Discutant : Maxime Lallemant
11h00 - 12h00
- Mélissa Wolff, Doctorante en psychologie et psychopathologie cliniques, Violence, adolescence et répétition : l’acte violent pour certain(e)s adolescent(e)s comme solution afin de faire face à la crise pubertaire ? Discutante : Stéphanie Hertzog
- Marina Binet, Doctorante en psychologie et psychopathologie cliniques, Violences conjugales : apports croisés du contexte social et de l’écoute subjective pour une levée possible du silence. Discutant : Boris Lassagne
12h00 - 14h00 Pause déjeuner
14h00 - 15h00
- Lucie Kiledjian, Doctorante en psychologie et psychopathologie cliniques, Appréhender la violence sexuelle en contexte interculturel, enjeux épistémologiques et socio-historiques. L’exemple de Mayotte. Discutant : Boris Lassagne
- Salimatou Ouattara, Doctorante en psychologie et psychopathologie cliniques, Les violences intrafamiliales : quels destins pour les enfants ? Discutante : Marie Ngo Nkana
15h30 - 16h30
- Stéphanie Hertzog, Doctorante en psychologie et psychopathologie cliniques, Les douleurs chroniques : quand la modernité fait de la prise en charge une violence. Discutant : Valentin Insardi
- Jennifer Mertz, Doctorante en psychologie et psychopathologie cliniques, La Sédation Profonde et Continue Maintenue jusqu’au Décès (SPCMD). Discutante : Yasmine Chemrouk
16h30 - 16h45 Conclusion et fermeture
Modalités pratiques
La journée doctorale se tiendra le 16 octobre 2021 de 9h00 à 17H00
Amphithéâtre Viaud - Faculté de Psychologie,
12 rue Goethe 67000 Strasbourg
Pass sanitaire obligatoire.
Subjects
- Psyche (Main category)
- Society > Science studies > Sociology of science
- Society > Science studies > Philosophy of science
Places
- Amphithéâtre Viaud - 12 rue Goethe faculté de psychologie
Strasbourg, France (67)
Event attendance modalities
Full on-site event
Date(s)
- Saturday, October 16, 2021
Attached files
Keywords
- violence, modernité, psychanalyse, psychologie
Contact(s)
- comité d'organisation
courriel : CongresSPHM2025 [at] gmail [dot] com
Reference Urls
Information source
- Marina Binet
courriel : jdsulisom [at] gmail [dot] com
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Violence in modernity », Study days, Calenda, Published on Wednesday, October 13, 2021, https://doi.org/10.58079/17fg