À l’heure de la démultiplication des techniques, des technologies et des réseaux véhiculant des images, la journée d’étude « la gravure : matrice et multiple » propose de réfléchir à la nature de la fabrique et de la diffusion des estampes en taille-douce aujourd’hui. Cette journée d’étude vise à stimuler une réflexion collective sur la gravure contemporaine, y accédant par des voies ciblées : qu’est-ce qu’une matrice ? Quelles relations entretient-elle avec le multiple qu’elle produit ? Quels sont les modes de diffusion de telles estampes ?

Journée d’étude organisée par l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Institut Acte (EA 7539), axe 5 « Plasticités » Ecole doctorale APESA

Argument

Le besoin toujours plus important d’images n’est pas chose récente. On peut même avancer qu’il est un acteur important sinon principal du développement de la taille-douce, dès son origine au XVème siècle. Que ce soit gravure originale ou gravure d’interprétation, elle permet de diffuser des images multipliables à l’identique, à volonté.

De quel identique s’agit-il ? Est-il distinct de celui que l’on comprend actuellement où la mécanique de l’image entraine jusqu’à sa dématérialisation ? Ses spécificités tiennent-elles à la matérialité persistante de l’estampe ? En aval de la production, concernant le tirage, le papier, l’encre, son essuyage ? En amont, à la nature même du travail de la matrice (considérant « un graveur s’exprimant directement par la pointe et l’acide » (Laboureur, 1928) ? Cela relève-t-il de la manualité le plus souvent au départ de chacune des étapes de sa création ?

Chacun pourra s’attacher à questionner la piste formulée par Gérard Titus-Carmel remarquant dans La leçon du miroir : « Aucune feuille, bien sûr, ne peut se prévaloir d’une quelconque différence (...) elle présente cependant, par-delà l’apparente similarité des épreuves d’un même tirage, le visage insécable de son identité » (Gérard Titus-Carmel, 1992).

Programme

9h10 : Accueil

• 9h30-9h50 : Introduction : Elisabeth Amblard (MCF Arts plastiques - Université Paris 1)
• 9h50-10h30 : Pierre Lancelin (Artiste et professeur de gravure et de lithographie aux Ateliers Beaux-Arts de la Ville de Paris) « La naissance de l’image en taille-douce »
• 10h30-11h10 : Giulia Leonelli (Artiste et docteure en Arts plastiques - Université Paris 1) « Imprimer la couleur : les voies du pictural en taille-douce »

11h10-11h20 : Pause 

• 11h20-12h00 : Christine Pinto (Doctorante en Arts plastiques – Université Paris 1) « Diviser la matrice : emplois et réemplois de fragments gravés »
• 12h00-12h40 : Marie Gispert (MCF HDR Histoire de l’art - Université Paris 1) « Visibilité et invisibilité de la matrice : l’exemple des autoportraits gravant »

Après-midi :   

• 14h30-15h10 : Nathalie Grall (Artiste, buriniste) « La matrice comme noyau dur », entretien avec Elisabeth Amblard
• 15h10-15h50 : Bernard Chauveau (Editeur d’art / Galerie 8+4 - Paris) « Expériences de collaborations avec des artistes de la galerie : la question du multiple, et de la gravure en particulier »
• 15h50-16h30 : Ivan Toulouse (Artiste, graveur, PR émérite - Université Rennes 2) « Grave ! »