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Dé-boulonnages

Naissance, vie et mort des statues dans les Amériques (XVIIIe-XXIe siècle)

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Publié le mardi 23 novembre 2021

Résumé

Pendant l’été 2020, des dizaines de statues d’hommes illustres (découvreurs, conquistadors, évangélisateur) ont été vandalisées aux quatre coins du continent américain. Cette rencontre a pour objectif d’éclairer cette vague iconoclaste par une série d’études de cas en Amérique du nord, dans la Caraïbe et en Amérique latine.

Annonce

Présentation

Nous nous étions habitués à pique-niquer dans leur giron, à nous donner rendez-vous sur leurs marches, à passer devant sans les regarder ni même les voir, la plupart d’entre elles étant centenaires. Durant l’été 2020, des dizaines de statues de « grands hommes », conquérants, entrepreneurs, souverains et hommes politiques ont été décapitées, démembrées, déboulonnées ou bien grimées, accoutrées, taguées. Si les statues ont été attaquées, c’est bien qu’elles continuent à parler même si elles ne parlent pas de la même voix pour tout le monde. Ces actes éminemment politiques que certains éditorialistes se sont empressés de disqualifier en criant au vandalisme réactivent dans notre imaginaire collectif d’autres vagues iconoclastes qui accompagnaient pourtant des ruptures majeures dans l’histoire de l’humanité, des destructions des symboles de la monarchie pendant la Révolution française aux déboulonnages des statues de Lénine au début des années 1990 dans l’ancien bloc soviétique.

Les statues ne sont pas l’histoire, elles ne narrent qu’une version de l’histoire produite par certains acteurs à un moment donné. Restituer les contextes historiques et les cadres spatiaux qui les ont vus naître, vivre et mourir est une manière de mieux comprendre quels usages publics ont été faits du passé et comment l’histoire officielle s’est écrite et finalement figée dans le marbre. Comprendre les déboulonnages suppose de s’intéresser aussi à la fabrication – dimension matérielle et symbolique –, à l’érection et à l’inauguration des statues. Une statue n’est pas un mobilier urbain comme les autres, il implique des choix politiques, artistiques et urbanistiques, un piédestal qui la rehausse, une grille qui la protège, une esplanade qui la fait rayonner. Tous ces éléments peuvent être modifiés au cours du temps et la statue peut facilement migrer dans l’espace public, être régénérée ou mourir de ne pas être regardée. De la même manière, sa charge symbolique peut-elle être réactivée volontairement ou au gré des événements, détournée ou se dévitaliser.

Les Amériques offrent un vaste terrain d’étude pour observer la statuaire car les romans nationaux se fondent dans un moule commun, propice aux comparatismes, marqué par les conquêtes, l’esclavage et les indépendances. C’est ainsi par exemple que des statues de Christophe Colomb ont été édifiées aux quatre coins du continent certainement pour des raisons très différentes. Aujourd’hui, elles sont malmenées aussi bien à Boston, Mexico, Arica, La Paz ou San Salvador, sans doute là aussi pour des motifs distincts, c’est justement cela qui nous intéresse.

Programme

Jeudi 20 janvier

14h – Accueil par Caroline Rolland Diamond (Vice-Présidente du CA de l’UPN) et Diana Burgos (co-directrice de l’UR Études Romanes)

  • Conférence introductive par Emmanuel Fureix (Université Paris Est Créteil) : « Les Iconoclasmes dans l’histoire »

15h – 16h30 Présidence assurée par Armelle Enders

  • Audrey Celestine (Université de Lille/CERAPS/CIRESC), « La fin de Joséphine cou-coupé : enjeux locaux et transnationaux de la destruction d’une statue emblématique en Martinique ».
  • Yann Seyeux (CRIIA/Université Paris Nanterre), « Pour un vandalisme virtuel. Enjeux de la reconstruction 3D des statues vandalisées de la Plaza Baquedano à Santiago du Chili en 2019 ».
  • Sandra Assuncao (CRILUS/Université Paris Nanterre), « Le Monumento às Bandeiras: récits et contre-récits de l’identité paulista. Sao Paulo XXe siècle ».

17h – 18h30 Présidence assurée par Diana Burgos (CRIIA/Université Paris Nanterre)

  • Arnaud Exbalin (CEMCA-CNRS/Mondes Américains), « Chevaucher vers l’oubli. Les statues équestres de Charles IV et de Pizarro. Mexico-Lima, XVIIIe-XXIe siècles ».
  • Emmanuelle Perez Tisserant (Framespa/Toulouse2 Jean Jaurès), « La statue de Junipero Serra, un religieux canonisé - Californie ».
  • Marie Lecouvey et Emmanuelle Sinardet (CRIIA/Université Paris Nanterre), « Une décolombisationpolémique : les cas de Mexico et de Caracas ».

Vendredi 21 janvier

14h30 – 16h00 Présidence assurée par Pierre Ragon (ESNA//Université Paris Nanterre)

  • Diana Sarrade (CRIIA/Université de Bordeaux), « El monumento de Isabel La Católica en Quito : el pintarrajeo de la discordia, entre atentado al patrimonio y reconstrucción de la memoria histórica ».
  • Andrew Houck (CREA/Université Paris Nanterre), « No More White Supremacy” : le déboulonnage des monuments confédérés à l’épreuve de Black Lives Matter ».
  • Emmanuel Falguiere (EHESS/Paris), « Des obélisques sur les plaines : histoires locales et paysages ruraux dans l’Ouest états-unien (1900-1920) ».

16h30 – 18h00 Présidence assurée par Veronica Zárate Toscano (Instituto Mora, México)

  • Marcela Davalos (INAH México), « El monumento a los Indios Verdes en tres tiempos, tres contextos y tres interpretaciones, Ciudad de México siglo XX ».
  • Sebastián Vargas (Universidad del Rosario, Colombia), « Interviniendo monumentos, redefiniendo lugares. La memoria social y el espacio público durante el Paro Nacional, Colombia (2021) ».
  • José de Nordenflycht Concha, (Universidad de Playa Ancha, Valparaíso), « Historia de dos monumentos en Chile: el ascenso del héroe, la caída de un villano y el olvido de Rodin ».

Clôture par Maya Collombon, directrice du CEMCA

Informations pratiques

  • Nanterre, Université Paris Nanterre, Bâtiment Max Weber / Salle des séminaires
  • Mexico, Centre d’études mexicaines et centraméricaines en visioconférence

Organisateurs

Université Paris-Nanterre, CRIIA-UR Etudes romanes, ESNA, Mondes Américains (UMR 8168), Centre d’études mexicaines et centraméricaines (UMIFRE 16), CNRS

Avec l’appui de l’IDA – Institut des Amériques, et de la Comue UPL, Université Paris Lumières

Lieux

  • Bâtiment Max Weber - Université Paris Nanterre
    Nanterre, France (92)
  • en visioconférence - Rio Nazas 43
    Mexico, Mexique

Format de l'événement

Événement hybride sur site et en ligne


Dates

  • jeudi 20 janvier 2022
  • vendredi 21 janvier 2022

Mots-clés

  • statue, iconoclasme, Amérique, usage, politique, passé

Contacts

  • Emmanuelle Sinardet
    courriel : emmanuellesinardet [at] yahoo [dot] fr
  • Arnaud Exbalin
    courriel : arnaud [dot] exbalin [at] parisnanterre [dot] fr
  • Marie Lecouvey
    courriel : mlecouvey [at] parisnanterre [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Arnaud Exbalin
    courriel : arnaud [dot] exbalin [at] parisnanterre [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Dé-boulonnages », Colloque, Calenda, Publié le mardi 23 novembre 2021, https://doi.org/10.58079/17q7

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