Envisager notre communication sur le monde végétal conduit donc à réfléchir et analyser notre rapport à un vivant primordial des écosystèmes, et qui revêt une importance symbolique, environnementale, sociétale, économique, culturelle. Notre rapport aux plantes, aux algues, aux mousses, aux champignons, aux arbres, aux fleurs, aux forêts ouvre de multiples champs d’étude : au-delà de notre rapport à une nature verte, emblématique, c’est également notre rapport à la lumière, à la nourriture, à la fertilisation, à l’ombre, aux couleurs que nous observons.

Le colloque aura lieu Aix-en-Provence en France, dans les locaux de d’Aix-Marseille Université, les 25 et 26 mai 2022.

Argumentaire

L’émergence du vivant dans son entier capillarise, de proche en proche, les arènes publiques, de manière non linéaire et parfois non visible. Certaines luttes emblématiques, certains symboles cristallisent l’attention médiatique. Les ours polaires, les orangs-outans, les abeilles, les grands tigres ont bénéficié d’une sympathie publique, érigés en étendards de lutte des ONG contre des phénomènes beaucoup plus vastes, ceux du changement climatique ou de la déforestation. L’agenda et l’attention publique nous polarisent sur des espèces, soit menacées d’extinction, soit menaçantes (car invasives par exemple) avant de passer à d’autres urgences médiatiques. Ces « voix » non humaines font ainsi l’objet d’attentions parcellaires et isolées, voire elles sont absentes des dispositifs de médiation parce qu’elles nous sont « invisibles » (Wandersee, Schussler 2001 ; Morizot, Zhong Mengual 2018 ; Morizot 2020 ; Batke, Dallimore, Bostock, 2020).

Il n’empêche que cette émergence cognitive et compréhensive croît et se normalise via un combat parallèle législatif mené par des associations de lutte contre la maltraitance animale.

Une autre forme de vie pointe à la faveur de cette évolution de notre considération du vivant et en particulier du monde animal. Moins visible, moins médiatique, parfois plus intime aussi, le monde végétal est également reconsidéré, dans de multiples dimensions, entre instrumentalisation et contemplation, en suscitant une palette large de constructions de sens. Si la médiatisation est plus discrète, elle n’en est pas moins présente (Cholet, Catellani & Pascual Espuny, 2020).

Notre rapport aux plantes, aux algues, aux mousses, aux champignons, aux arbres, aux fleurs, aux forêts ouvre de multiples champs d’étude : au-delà de notre rapport à une nature verte, emblématique, c’est également notre rapport à la lumière, à la nourriture, à la fertilisation, à l’ombre, aux couleurs que nous observons.

Du jardin aux forêts mythologiques, de nos potagers à notre assiette, de la jungle à nos platanes urbains, de nos parcs à nos landes sauvages, notre rapport au temps change, s’adaptant au rythme des saisons et à des temps de croissances non humains. Notre rapport à l’espace évolue également : du séquençage microscopique de la pharmacopée à la gestion macro-économique des grands espaces agricoles et forestiers. Appréhender le végétal est une autre entrée réflexive pour envisager notre rapport au monde.

Des recherches en biologie et en écologie, mais aussi en philosophie, invitent à les percevoir sous un nouveau jour, notamment comme des êtres sensibles, mais aussi intelligents, voire conscients (Calvo, Keijzer, 2009 ; Gagliano, 2012 ; Mancuso, 2013 ; Trewavas, 2016 ; Tassin, 2016 ; Chamovitz, 2017 ; Calvo, Gagliano, 2020 ; Parise, 2020). Des livres à succès (Wohlleben 2015, 2019, 2021) et un certain nombre de documentaires et de couverture médiatique, dans le domaine de la vulgarisation notamment, montrent la présence d’un mouvement culturel qui semble modifier les fondations de notre vision des relations entre humain, animal et végétal.

Axes du colloque

Envisager notre communication sur le monde végétal nous conduit donc à réfléchir et analyser notre rapport à un vivant primordial des écosystèmes, et qui revêt une importance symbolique, environnementale, sociétale, économique, culturelle. Par l’étude de la communication, ce sont différents axes qui nous paraissent émerger, que nous suggérons comme liste non exhaustive pour les propositions de communication :

• L’évolution de la vision naturaliste (telle que théorisée par Philippe Descola)
• La question des récits du rapport au vivant
• La question des territoires et leurs stratégies de valorisation et de promotion des pratiques dites vertes
• La question des apports artistiques, dont nombre sont actuellement portés par des territoires et/ou la question du rapport au corps et aux émotions
• La remédiation de la culture par la nature
• Les questions de normalisation et d’institutionnalisation de notre rapport au vivant incluant les différents acteurs, tels que les Parcs Nationaux ou régionaux ou les ensembles transfrontaliers
• Les mutations du rapport à la norme et d’autorégulation dans le rapport au vivant
• Les questions d’édu-communication
• Les questions d’anthropisation
• Les questions politiques, associatives mais aussi marchandes.

Modalités de contribution

Les propositions de communication, en français ou en anglais, comprendront : prénom et nom, titres et fonctions, institutions de rattachement (p. ex. université, laboratoire), coordonnées de l’auteur (courriel) ; un résumé, de 500 et bibliographie exclue, en prenant soin de présenter la problématique et la méthodologie de recherche ; une bibliographie ; une courte biographie de l’auteur à la troisième personne du singulier (max. 1 000 caractères, espaces compris). Il est demandé aux auteurs de respecter les normes bibliographiques APA.

Un deuxième fichier devra inclure seulement une version entièrement anonymisée du résumé et de la bibliographie (vérifier que l’identité de l’auteur n’apparaisse pas dans les métadonnées).

Les résumés de contribution au colloque sont attendus pour le 31 janvier 2022,

via le site web du colloque et aussi par courriel aux adresses suivantes : celine.pascual@univ-amu. fr et andrea.catellani@uclouvain.be

Un e-mail accusant réception des propositions sera envoyé.

Si la proposition est retenue, les auteur.es en seront informés avant le 15 mars 2022. Une contribution économique pourrait être demandée aux auteur.es retenu.e.s.

Une publication scientifique est prévue, suite au colloque.

Comité organisateur

• Céline Pascual Espuny : Full Professor, Aix-Marseille Université, celine.pascual@univ-amu.fr
• Andrea Catellani : Full Professor, Université catholique de Louvain, andrea.catellani@uclouvain.be
• Daniel Raichvarg : Full Professor, Université de Bourgogne, Président d'honneur de la SFSIC (Société française des sciences de l'information et de la communication)
• Nicole d'Almeida : Full Professor, Université de la Sorbonne
• Catherine Loneux : Full Professor, Université de Rennes
• Amélie Coubault Lazzerini Associated professor, Université de Grenoble
• Nataly Botero : Associated professor, Université de Bourgogne
• Daphné Duvernay : Associated professor, Université de Toulon
• Anne Gagnebien : Associated professor, Université de Toulon

Sponsorship

This preconference has received endorsements from the ICA Environmental Communication divisions, as well as the French Society of Information and Communication Sciences (SFSIC)

Bibliographie

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