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L’eau douce et ses patrimoines en Occitanie

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Veröffentlicht am Dienstag, 08. Februar 2022

Zusammenfassung

Pour son dix septième numéro, la revue Patrimoines du Sud a choisi une thématique très large, l’eau douce et les multiples patrimoines que la variété de ses usage ont suscités en Occitanie. Ce numéro s’inscrit dans la continuité de travaux de recherche menés au cours des dernières décennies par des chercheurs, historiens, historiens de l’art ou archéologues. Il entend apporter un éclairage sur la grande variété de ce patrimoine omniprésent en Occitanie par des contributions s’intéressant à des problématiques, des sites, des édifices ou des objets dont l’eau est le fil conducteur. 

Inserat

Argumentaire

L’eau douce est une ressource essentielle à la vie et l’homme, au fil des siècles, a toujours cherché à la contrôler pour pouvoir l’utiliser, mais aussi pour se protéger de ses excès. La maîtrise de l’eau est un enjeu essentiel pour les populations passées, présentes et futures, d’autant plus dans le contexte de changement climatique et de raréfaction de la ressource que nous connaissons aujourd’hui.

La région Occitanie est dominée par le bassin versant de la Garonne qui englobe la quasi-totalité de l’ancienne région Midi-Pyrénées et le nord de l’ancien Languedoc-Roussillon. Deux affluents du Rhône s’écoulent néanmoins en Lozère et dans le Gard tandis que le nord-est de la Lozère appartient au bassin versant de la Loire. Le point de partage des eaux entre ces trois bassins est situé au sommet de Planas en Lozère. La quasi-totalité des Hautes-Pyrénées et l’ouest du Gers font partie du bassin versant de l’Adour. La plaine littorale languedocienne est traversée par deux autres fleuves assez importants, l’Aude et la Têt, tandis que plusieurs fleuves côtiers, dont les principaux sont l’Hérault et l’Orb, ont un régime pluvial cévenol. Ces fleuves et leurs affluents structurent le réseau hydraulique de la région et ont été investis par l’activité humaine.

Les aménagements liés à l’eau contribuent à façonner les paysages et les « territoires de l’eau[1] ». Ce patrimoine peut être fragilisé et mis en danger par des catastrophes naturelles, mais aussi par l’action de l’homme qui continue à exploiter et donc entretenir, moderniser, voire radicalement transformer certains de ces aménagements. Les travaux induits par certaines directives publiques visant par exemple à la continuité écologique des cours d’eau ou à la gestion du risque d’inondations peuvent aussi entraîner la disparition d’une partie de ce patrimoine.

Le patrimoine hydraulique est très riche, omniprésent à la campagne, à la montagne et à la ville. Les plus monumentaux, comme le Canal du Midi, traversent l’ensemble de l’Occitanie. D’autres, ponctuels et vernaculaires comme les puits, les fontaines ou les lavoirs, sont disséminés sur l’ensemble du territoire. Le patrimoine lié à l’eau, monumental et mobilier, objet incessant de transformations et d’innovations, offre ainsi une grande diversité de formes et de problématiques que la revue Patrimoines du Sud souhaite explorer.

Ce numéro s’inscrit dans la continuité de travaux de recherche menés au cours des dernières décennies par des chercheurs, historiens, historiens de l’art ou archéologues. Il entend apporter un éclairage sur la grande variété de ce patrimoine omniprésent en Occitanie par des contributions s’intéressant à des problématiques, des sites, des édifices ou des objets dont l’eau est le fil conducteur. Le patrimoine de l’eau devra être le thème central de chacun des articles et non un prétexte à l’écriture.

Au quotidien, l’un des enjeux des sociétés humaines est l’approvisionnement en eau douce, pour la consommation domestique, les usages agricoles et industriels. Il peut être réalisé sur place, grâce notamment à des puits captant les eaux souterraines et à des citernes récoltant les eaux de pluie, mais aussi grâce aux stations de pompage dans les rivières. L’approvisionnement peut aussi être plus lointain et nécessiter un acheminement vers les zones d’utilisation (aqueducs) et un stockage provisoire de l’eau (châteaux d’eau). Le patrimoine de la distribution de l’eau prend différentes formes selon les besoins et les usages, comme des réseaux de fontaines urbaines ou des canaux d’irrigation. Après usage se pose la question de la gestion des eaux usées par des systèmes d’évacuation (égouts) et de traitement.

Dans la sphère domestique, l’eau permet d’étancher la soif des hommes et des animaux. Des aménagements spécifiques sont réalisés dans l’espace public (fontaines, abreuvoirs), mais aussi dans l’espace privé, jusqu’à l’intérieur de la maison (éviers), et ce bien avant le déploiement de l’eau courante dans tous les foyers. L’eau domestique est aussi l’eau qui lave, les hommes (bains douches), les draps (lavoirs), l’âme. L’eau purificatrice est utilisée dans de nombreux rituels religieux et liturgiques, qui ont pu laisser un patrimoine monumental (baptistères, mikvés). L’eau guérisseuse est celle des fontaines sacrées, des sources d’eau chaudes aménagées et des établissements thermaux de toute ampleur. C’est l’eau minérale mise en bouteille, vendue, exportée, qui peut être aussi l’eau non potable, polluée, dangereuse.

L’eau est également nourricière via son utilisation dans l’agriculture. Les canaux d’irrigation, les systèmes d’arrosage, les norias, sont autant de vestiges de son usage pour permettre et améliorer les cultures. L’eau est aussi au cœur des activités liées à la pêche et à l’élevage des poissons. Dans le domaine de l’artisanat et de l’industrie, elle est essentielle à de nombreuses activités, qu’elle soit utilisée ou non comme force motrice. Elle sert bien sûr au fonctionnement des moulins à eau, de certaines usines et des centrales hydro-électriques, mais elle est aussi utilisée pour d’autres activités industrielles comme les tanneries, les papeteries ou les draperies.

L’eau est mise en scène dans les parcs et les jardins qui accueillent des fontaines, des bassins, des jeux d’eaux. Un véritable génie hydraulique y est mis en œuvre et elle devient objet de contemplation. L’eau est aussi le lieu des loisirs lorsqu’elle est aménagée pour permettre le canotage, les sports nautiques et aquatiques (piscines). Elle peut alors prendre une dimension ludique avec certains aménagements de bases de loisirs ou d’espaces thermo-ludiques utilisant les eaux thermales naturellement chaudes.

L’eau est voyageuse, elle facilite le transport des marchandises et des hommes, des idées et des virus. La formation et le développement de la plupart des villes près des cours d’eau s’expliquent en grande partie par l’utilisation des rivières et des fleuves comme moyen de transport privilégié pendant plusieurs siècles. Cet usage a entraîné la construction de quais et de ports fluviaux, mais aussi de ponts ou d’autres aménagements liés au franchissement des rivières. Les travaux de mises en navigabilité de certaines rivières et la construction de canaux navigables s’inscrivent dans la continuité de l’usage des cours d’eau pour le transport.

L’eau protège, elle est utilisée comme barrière infranchissable défendant les cités et les châteaux des attaques ennemies (douves). Mais elle représente aussi un danger lorsqu’elle se déchaîne et devient immaîtrisable, obligeant à édifier des digues et à la canaliser pour limiter ses excès.

Ces usages variés de la ressource en eau ont pu être complémentaires les uns des autres. Ainsi les réseaux mis en place pour l’irrigation des domaines agricoles ont-ils souvent contribué conjointement à l’aménagement paysager du parc du château voisin. Dans d’autres cas au contraire, cette variété d’usage a pu susciter des tensions ou des conflits : la construction des centrales hydrauliques s’est ainsi fait souvent au détriment de certains sites de cascades.

Sans ambition d’exhaustivité, de nombreux sujets et types de patrimoine pourront être abordés :

  • agriculture et élevage : irrigation, arrosage, norias, installations halieutiques…
  • alimentation : de la source au robinet, glacières, usines de potabilisation, mines d’eau, puits, lavoirs, fontaines, citernes, stations de pompage, châteaux d’eau, égouts…
  • artisanat, industrie et énergie : tanneries, draperies, techniques d’exhaure de l’eau des mines, hydro-électricité, moulins à eau…
  • eau des jardins et aménagements paysagers : cascades, fontaines, miroirs d’eau, bassins et nymphées…
  • liturgie et rituels : baptistères, mikvés…
  • adaptations aux risques : conséquences des crues et des inondations, travaux d’entretien, soutien des étiages…
  • santé, hygiène et loisir : thermalisme, embouteillage, bains douches, piscines…
  • navigation, transport et circulation des marchandises : canaux, rivières aménagées, ouvrages d’art, ponts et bacs pour le franchissement des cours d’eau, flottage du bois…
  • urbanisme : réseaux, protection (douves)…
  • mémoires de l’eau : souvenir des catastrophes, des périodes de sécheresse…
  • muséographie de l’eau : centres d’interprétation, musées…
  • l’eau dans une histoire des techniques

Cet appel à contribution est volontairement large afin de dresser un état des lieux des travaux en cours autour des patrimoines de l’eau en Occitanie. Selon les propositions d’articles qui seront reçues, d’autres numéros de la revue Patrimoines du Sud pourront éventuellement être programmés dans les années à venir portant sur des thématiques plus précises. 

Modalités de soumission

Patrimoines du Sud ne publie que des contributions inédites.

Le présent appel à contributions est publié le 02 février 2022. Il s’adresse aux étudiants chercheurs, aux chercheurs, aux professionnels du patrimoine et aux associations. Le territoire de la région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée est le périmètre d’investigation de la revue Patrimoines du Sud, mais les approches comparées d’une autre région géographique avec celle d’Occitanie sont les bienvenues. Il n’y a pas de limites chronologiques imposées.

Il est à noter que les auteurs peuvent bénéficier de l’aide d’un photographe professionnel et d’une cartographe. S’agissant d’une revue numérique, il n’y a pas de limites de caractères. Un soin particulier est attendu pour les illustrations (cf. Recommandations aux auteurs).

Les propositions de contribution sont souhaitées pour le 18 mars 2022, dernier délai. Le projet d’article devra être exposé en une page maximum, comporter un titre provisoire ainsi qu’une ébauche de plan. Les auteurs recevront l’avis du comité de rédaction pour le 1er avril 2022.

Les propositions sont à envoyer à la rédactrice en chef de la revue :

  • Alice de la Taille (alice.delataille@laregion.fr), conservateur du patrimoine, Service connaissance et inventaire des patrimoines, région Occitanie.

Les auteurs dont les propositions ont été retenues devront rendre leur article avant le 31 octobre 2022, délai de rigueur.

La revue sera publiée le 1er mars 2023.

Coordination scientifique du numéro

Le pilotage scientifique de ce numéro est assuré par :

  • Virginie Serna, conservateur général du patrimoine, Mission de l’Inventaire général du patrimoine culturel, ministère de la Culture
  • Gilbert Larguier, professeur émérite d’histoire moderne, université Via Domitia, Perpignan

Bibliographie indicative

ABBÉ, Jean-Loup (dir.). Une longue histoire : La construction des paysages méridionaux. Nouvelle édition [en ligne]. Toulouse : Presses universitaires du Midi, 2012.

ABBÉ, Jean-Loup, BLANCHEMANCHE, Philippe, BERGER, Jean-François, LE ROY, Ludovic (dir.). Autour de l’étang de Montady. Espace, environnement et mise en valeur du milieu humide en Languedoc. Direction régionale des affaires culturelles, service régional de l’archéologie d’Occitanie, collection Duo [en ligne], 2022, 96 p.

AMOROS, Claude et PETTS, Geoffray E. (dir.). Hydrosystèmes fluviaux. Paris : Masson, collection d’écologie, 1993.

BALLUT, Christèle et FOURNIER, Patrick (dir.). Au fil de l’eau. Ressources, risques et gestion du Néolithique à nos jours. Clermont-Ferrand : Presses universitaires Blaise Pascal, collection Croisée des SHS, 2013.

DELPIRE, Laurent (dir.). Regards sur le patrimoine maritime, fluvial et balnéaire, Actes du colloque de l’ACAOAF tenu au Croisic en 2018. Arles : Actes Sud, 2019.

GARRI (Collectif). L'eau des Narbonnais, Histoire. s. l., 2012, 112 p.

GUILLERME, André. Les temps de l’eau. La cité, l’eau et les techniques, nord de la France, fin IIIe-début XIXe siècles. Seyssel : Champ Vallon, 2e édition, 1990.

L’eau dans la maison. Maisons Paysannes de France, n°193, automne 2014, p. 8-23.

L'eau, source d'architecture. La Pierre d'angle, Le magazine de l’ANABF, dossier n°78.

LARGUIER, Gilbert. Le canal du Languedoc en Roussillon. Projets et débuts de réalisation, XVIIe-XVIIIe siècles. In : Découvrir l’histoire du Roussillon XIIe-XXe siècle : Parcours historien [en ligne]. Perpignan : Presses universitaires de Perpignan, 2010.

LARGUIER, Gilbert. Herbe et prairies artificielles en Roussillon XVIe-XVIIIe siècle. In : Découvrir l’histoire du Roussillon XIIe-XXe siècle : Parcours historien [en ligne]. Perpignan : Presses universitaires de Perpignan, 2010.

LARGUIER, Gilbert. L'alimentation en eau d'une ville méridionale, Narbonne, XIVe-XVIIIe siècle, Archéologie du Midi Médiéval, tome 33, 2015, p. 39-54.

LÉVÊQUE, Christian. Quelles rivières pour demain ? Réflexions sur l’écologie et la restauration des cours d’eau. Versailles : éditions Quae, 2016.

LÉVÊQUE, Christian. La mémoire des fleuves et des rivières. Paris : Ulmer, 2019.

Patrimoine de l’hydraulique, Monumental 2019-2. Paris : éditions du patrimoine, 2019.

PICON, Guillaume. Les patrimoines de l’eau. Paris : éditions du patrimoine, Centre des monuments nationaux, 2019.

RIVALS, Cécile (coord.). Dossier spécial : Regards croisés sur la gestion de l’eau dans la ville médiévale et moderne, Actes du séminaire Terrae (Traces-Framespa) organisé le 18 avril 2014 à Toulouse. Archéologie du Midi Médiéval, t. 33, 2015, p. 3-113.

SERNA, Virginie. Nouveaux enjeux, nouveaux territoires : le fleuve à l’épreuve de l’Inventaire. L’Observatoire, la revue des politiques culturelles, n°45, hiver 2014-2015, p. 48-50.

SERNA, Virginie (dir.). Inventorier et décrire les constructions de l’eau : le vocabulaire des ports en milieu fluvial et estuarien. Ministère de la culture et de la communication, Direction générale des patrimoines, Mission de l’Inventaire général du patrimoine culturel, 2015.

Note

[1] - SERNA, Virginie. Nouveaux enjeux, nouveaux territoires : le fleuve à l’épreuve de l’Inventaire. L’Observatoire, la revue des politiques culturelles, n°45, hiver 2014-2015, p. 48-50. [https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LOBS_045_0048]


Daten

  • Freitag, 18. März 2022

Anhänge

Schlüsselwörter

  • eau douce, patrimoine, Occitanie, hydraulique, irrigation, thermalisme, navigation, canal, réseau, ouvrage d'art, jardin, fontaine, artisanat, industrie, énergie, moulin

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  • Alice de la Taille
    courriel : pds [at] laregion [dot] fr

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Zitierhinweise

« Ça coule de source ? », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Dienstag, 08. Februar 2022, https://doi.org/10.58079/1871

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