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Textes, images, symboles : construire les légitimités politiques dans l’Espagne du XIXe siècle
Textos, imágenes, símbolos: construir legitimidades políticas en la España del siglo XIX
Cahiers de civilisation espagnole contemporaine
Published on Tuesday, February 15, 2022
Summary
D’un régime absolutiste en perte de vitesse à une monarchie libérale déstabilisée par la perte de son empire, l’Espagne du XIXe siècle est traversée par de multiples crises de légitimité politique, qui obligent chaque idéologie à se positionner et à construire son propre arsenal culturel, pour mieux convaincre et perdurer. C’est sous l’angle de la construction des cultures politiques que ce numéro des Cahiers de civilisation espagnole contemporaine se propose d’aborder les mouvements politiques qui ont vertébré le XIXe siècle espagnol. La réflexion collective visera à percer à jour les mythologies politiques ainsi constituées, à travers une approche globale de ces stratégies de persuasion et au-delà des cloisonnements entre les différents canaux de transmission employés (textuels, visuels, oraux, etc.).
Al pasar de un régimen absolutista en declive a una monarquía liberal desestabilizada por la pérdida de su imperio, la España del siglo XIX conoce múltiples crisis de legitimidad política, que obligan cada ideología a posicionarse y construir su propio arsenal cultural, para persuadir y perdurar. Y la perspectiva de la construcción de las culturas políticas es la que este número de los Cahiers de civilisation espagnole contemporaine se propone adoptar, para abordar los movimientos políticos que han vertebrado el siglo XIX español. La reflexión colectiva tendrá como meta desvelar las mitologías políticas así constituidas, a través de un enfoque global de las estrategias de persuasión y más allá de la compartimentación entre los diferentes canales de transmisión utilizados (textual, visual, oral, etc.).
Announcement
Coordination scientifique du numéro
Maud Le Guellec (Université de Lille, CECILLE ULR 4074)
Argumentaire
D’un régime absolutiste en perte de vitesse à une monarchie libérale déstabilisée par la perte de son empire, l’Espagne du XIXe siècle est traversée par de multiples crises de légitimité politique. Les formules de l’Ancien Régime sont contestées par le constitutionnalisme, le libéralisme modéré veut maintenir le cap face aux impatiences progressistes, le traditionalisme carliste s’oppose durablement et violemment au système en place, le républicanisme et l’anarchisme prétendent réinventer les fondements de la société : les idéologies, en temps de guerre ou de révolution comme en temps de paix, se répondent et s’affrontent.
Ainsi, au cours des six années que dure la guerre d’Indépendance, afrancesamiento et patriotisme, légitimisme et libéralisme sont brandis par les uns et les autres comme la clé de l’avenir du pays. Puis, de la montée effective de Ferdinand VII sur le trône à son décès, l’absolutisme prétend régner en maître et étouffer toute autre conception du pouvoir. Il y parvient, en grande partie, mais les élans libéraux subsistent et s’imposent, même, pendant les trois ans qui suivent le pronunciamiento de Rafael del Riego. À partir de 1833 – sous la régence de Marie Christine puis sous le règne d’Isabelle II –, la monarchie est contrainte d’évoluer et de se construire une nouvelle identité politique. Mais la mue du régime absolutiste est loin de faire l’unanimité. Les carlistes, qui considèrent ce virage comme une inadmissible trahison vis-à-vis des valeurs traditionnelles de l’Espagne, n’auront de cesse de tenter de l’annuler. Les progressistes de tous bords, eux, n’y verront qu’un simple vernis libéral et orchestreront publications, pétitions et grèves, et ce avec un poids croissant au fil des décennies. D’ailleurs la révolution de 1868 est la preuve incontestable que l’Espagne se retrouve dans une impasse politique : la monarchie d’Isabelle II n’a plus d’appuis, mais les options alternatives n’en ont pas beaucoup plus. Ainsi, pendant le Sexenio, le pouvoir prendra de multiples formes, sans qu’aucune ne parvienne à s’imposer. Après l’échec du règne d’Amédée Ier, après celui de la Première République, c’est donc de nouveau un Bourbon, Alphonse XII, qui prend la tête de l’Espagne. Mais si la Restauration réussit à réinstaurer une certaine stabilité de façade, elle n’en est pas moins confrontée à la montée des mécontentements sociaux et à la perte du poids de l’Espagne sur l’échiquier international.
Ces idéologies qui se côtoient ou se succèdent tout au long du siècle, donc, s’opposent en tout. Elles s’opposent quant aux conceptions qu’elles ont de l’Espagne, qu’elles veulent traditionnelle ou au contraire moderne. Elles s’opposent quant aux modes d’action qu’elles adoptent : un large spectre qui va des élections et promulgations de nouvelles lois aux soulèvements armés, en passant par l’incitation aux mouvements de protestation dans les villes et les campagnes. Elles s’opposent, aussi, quant au degré de succès et de pérennité dont elles jouissent. Et pourtant, au-delà de ces clivages, ces mouvements ont deux points communs. Le premier, c’est qu’ils prétendent tous incarner la seule et véritable solution aux problèmes de l’Espagne. Le second est que, pour convaincre la population de leur légitimité, ils vont tous mettre en place leur propre arsenal conceptuel et culturel.
Et c’est précisément sous l’angle de la construction des cultures politiques que ce numéro des Cahiers de civilisation espagnole contemporaine se propose d’aborder les idéologies qui ont vertébré le XIXe siècle espagnol. Il s’agira d’analyser comment chacun des différents mouvements en lice a élaboré un système de symboles et de valeurs, de représentations et de rituels : un système destiné à incarner des identités politiques différenciées et à tenter de conquérir les esprits, afin de s’imposer face aux courants de pensée concurrents. La réflexion collective visera à percer à jour les mythologies politiques ainsi constituées, à travers une approche globale de ces stratégies de persuasion et au-delà des cloisonnements entre les différents canaux de transmission employés (textuels, visuels, oraux, etc.).
Parmi les nombreuses questions qui pourront être soulevées par les contributeurs, on peut envisager que soient étudiés :
- la rhétorique adoptée : langage politique au lexique spécifique, métaphores, allégories, etc. ;
- les productions artistiques et culturelles de toute nature qui voient le jour : presse, théâtre, poésie, hymnes, monuments, etc. ;
- les concepts, codes et emblèmes qui sous-tendent l’ensemble de ces productions ;
- les voies de diffusion privilégiées, avec peut-être une préférence pour des formes de communication simples et persuasives ;
- les réussites et les échecs des forces politiques en présence, dans leur tentative de convaincre et de perdurer ;
- les phénomènes d’héritages, nationaux et internationaux, dont témoignent les cultures politiques traditionnelles comme les cultures politiques émergentes ;
- les rapports entre les différents imaginaires politiques mis en avant. Le répertoire symbolique auquel les rivaux font appel n’est en effet pas uniquement fait d’oppositions, contrairement à ce que l’on pourrait croire, mais également de parentés et de résurgences.
Dans ce travail de décryptage des tentatives d’endoctrinement qui se succèdent ou se superposent, les études pourront porter sur une idéologie et une période spécifiques mais elles pourront, aussi, interroger les variations du positionnement d’un groupe politique au fil des décennies, ou bien encore analyser les rapports de contradiction ou de surenchère entre les représentations issues des différents mouvements politiques.
Modalités de soumission
Les propositions d’article (entre 200 et 300 mots), en français ou en espagnol, ainsi qu’une courte notice bio-bibliographique de l’auteur.e, devront être envoyées par courriel avant le 30 avril 2022 à l’adresse suivante : maud.le-guellec@univ-lille.fr
Une fois la proposition acceptée, les articles devront être envoyés à la même adresse au plus tard le 1er septembre 2022. Ils devront se conformer aux normes de présentation des Cahiers de civilisation espagnole contemporaine, et seront soumis à évaluation en double aveugle.
Coordinación
Maud Le Guellec (Universidad de Lille, CECILLE ULR 4074)
Argumentos
Al pasar de un régimen absolutista en declive a una monarquía liberal desestabilizada por la pérdida de su imperio, la España del siglo XIX conoce múltiples crisis de legitimidad política. El constitucionalismo cuestiona las fórmulas del Antiguo Régimen, el liberalismo moderado quiere mantener el rumbo frente a las impaciencias progresistas, el tradicionalismo carlista se opone de forma duradera y violenta al sistema vigente, el republicanismo y el anarquismo tratan de reinventar los fundamentos de la sociedad: las ideologías, tanto en tiempos de guerra o revolución como en tiempos de paz, se responden y se enfrentan.
Así, durante los seis años de la Guerra de la Independencia, el afrancesamiento y el patriotismo, el legitimismo y el liberalismo fueron esgrimidos por los distintos bandos como la clave del futuro del país. Luego, desde la subida efectiva de Fernando VII al trono hasta su muerte, el absolutismo pretendió reinar de forma suprema y sofocar cualquier otra concepción del poder. En gran medida, lo consiguió, pero los impulsos liberales persistieron e incluso se impusieron, durante los tres años que siguieron el pronunciamiento de Rafael del Riego. A partir de 1833 –bajo la regencia de María Cristina y luego bajo el reinado de Isabel II–, la monarquía se vio obligada a evolucionar y a construir una nueva identidad política. Pero la transformación del régimen absolutista no fue acogida con entusiasmo general. Los carlistas, que consideraban este giro como una traición inaceptable a los valores tradicionales de España, no dejaron de intentar revertirlo. Los progresistas de todas las tendencias, en cambio, lo consideraron un mero barniz liberal y orquestaron publicaciones, peticiones y huelgas, que ganaron importancia a lo largo de las décadas. Y la revolución de 1868 es una prueba innegable de que España había llegado políticamente a un callejón sin salida: la monarquía de Isabel II ya no tenía ningún apoyo, pero las opciones alternativas tampoco tenían mucho más. Así, durante el Sexenio, el poder adoptó múltiples formas, sin que ninguna lograse imponerse. Tras el fracaso del reinado de Amadeo I, tras el de la Primera República, fue de nuevo un Borbón, Alfonso XII, quien asumió el liderazgo de España. Pero aunque la Restauración consiguió restablecer cierta estabilidad de fachada, se enfrentó al aumento del descontento social y a la pérdida de peso de España en el escenario internacional.
Estas ideologías, que coexistieron o se sucedieron a lo largo del siglo, se oponen por lo tanto en todo. Se oponen en cuanto a sus concepciones de España: tradicional o, por lo contrario, moderna. Se oponen en cuanto a los métodos de acción que adoptan: un amplio espectro que va desde las elecciones y la promulgación de nuevas leyes hasta los levantamientos armados, pasando por la incitación de movimientos de protesta en las ciudades y el campo. Se oponen también en cuanto al grado de éxito y sostenibilidad del cual gozan. Sin embargo, más allá de estas fracturas, estos movimientos tienen dos cosas en común. La primera es que todos pretenden encarnar la única verdadera solución a los problemas de España. La segunda es que, para convencer a la población de su legitimidad, todos van a establecer su propio arsenal conceptual y cultural.
La perspectiva de la construcción de las culturas políticas es precisamente la que este número de los Cahiers de civilisation espagnole contemporaine se propone adoptar, para abordar las ideologías que han vertebrado el siglo XIX español. El objetivo es analizar cómo cada uno de los diferentes movimientos implicados elaboró un sistema de símbolos y valores, de representaciones y rituales: un sistema destinado a encarnar identidades políticas diferenciadas y a tratar de conquistar las mentes, para imponerse frente a las corrientes de pensamiento rivales. La reflexión colectiva tendrá como meta desvelar las mitologías políticas así constituidas, a través de un enfoque global de las estrategias de persuasión y más allá de la compartimentación entre los diferentes canales de transmisión utilizados (textual, visual, oral, etc.).
Entre las muchas cuestiones que podrán plantear los contribuyentes, se puede contemplar el estudio de:
- la retórica adoptada: lenguaje político con un léxico específico, metáforas, alegorías, etc.;
- las producciones artísticas y culturales de todo tipo que florecen: prensa, teatro, poesía, himnos, monumentos, etc.;
- los conceptos, códigos y emblemas que comparten todas estas producciones;
- las vías de difusión privilegiadas, con una preferencia quizás por formas de comunicación sencillas y persuasivas;
- los éxitos y fracasos de las fuerzas políticas implicadas, en su intento de convencer y perdurar;
- los fenómenos de legados, nacionales e internacionales, que se reflejan en las culturas políticas tradicionales así como en las culturas políticas emergentes;
- las relaciones entre los diferentes imaginarios políticos en presencia. En efecto, el repertorio simbólico al que apelan los rivales no se compone únicamente de oposiciones, al contrario de lo que se podría pensar, sino también de parentescos y resurgimientos.
En esta labor de desciframiento de las tentativas de adoctrinamiento sucesivos o superpuestos, las contribuciones podrán centrarse en una ideología y un periodo específicos, pero también podrán cuestionar las variaciones en el posicionamiento de un grupo político a lo largo de las décadas, o analizar las relaciones de contradicción o sobrepuja entre las representaciones procedentes de los distintos movimientos políticos.
Modalidades de proposiciones de ponencias
Las propuestas de artículo (entre 200 y 300 palabras), en francés o en español, así como una breve nota bio-bibliográfica de la autora o el autor, se enviarán por correo electrónico antes del 30 de abril de 2022 a la dirección siguiente: maud.le-guellec@univ-lille.fr
Una vez aceptada la propuesta, los artículos se mandarán a la misma dirección a más tardar el 1 de septiembre de 2022. Se conformarán a las normas de presentación de los Cahiers de civilisation espagnole contemporaine, y se someterán a evaluación.
Subjects
- Representation (Main subject)
- Mind and language > Representation > Cultural history
- Society > Political studies > Political history
- Mind and language > Representation > History of art
- Mind and language > Representation > Visual studies
- Society > Political studies > Political and social movements
- Mind and language > Representation > Cultural identities
Date(s)
- Saturday, April 30, 2022
Keywords
- Espagne, XIXe siècle, représentation, culture politique, idéologie, España, siglo XIX, representacion, cultura política, ideologías
Contact(s)
- Maud Le Guellec
courriel : maud [dot] le-guellec [at] univ-lille [dot] fr
Information source
- Maud Le Guellec
courriel : maud [dot] le-guellec [at] univ-lille [dot] fr
License
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