HomeL’interdiscours en langue et en littérature

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Published on Monday, February 21, 2022

Summary

Depuis ces trente dernières années l’interprétation des textes, qu’elle soit littéraire ou non, se heurte à une approche transversale et multidisciplinaire si bien qu’aujourd’hui les limites de son interprétation semblent être mises à rudes épreuves. Le débat que nous proposons dans ce colloque devenu tradition aura comme point d’orgue d’interroger l’ancrage historique et culturel qui se joue entre dialogisme bakhtinien appelé à être réhabilité et l’analyse du discours mue par le concept d’intersubjectivité discursive, celle du « déjà là », de cette impression d’un « déjà vu », qu’il soit de l’ordre du « discours rapporté », d’un dialogisme ou « sous la domination du complexe idéologique ».

Announcement

Argumentaire   

Depuis ces trente dernières années l’interprétation des textes, qu’elle soit littéraire ou non, se heurte à une approche transversale et multidisciplinaire si bien qu’aujourd’hui les limites de son interprétation semblent être mises à rudes épreuves. On parle en effet de plus en plus en termes d’interdiscours laquelle terminologie, faut-il le rappeler, demeure, depuis ses multiples tentatives définitionnelles relevées par Pêcheux (1975), entachée d’ambivalence dans les différentes acceptions qu’on peine encore à lui attribuer.

Pour débouter cette aporie, Gérard Genette a eu cette ingéniosité de proposer une taxonomie riche sur le plan épistémologique. Celle-ci a, certes, ouvert un débat polémique qui continue d’alimenter la recherche universitaire. Néanmoins, elle n’a pas manqué de laisser la porte ballante à une étanchéité entre les différentes catégories qu’elle propose pour cette approche intertextuelle qui n’est au fait que l’autre terme spécifique, et partant plus timide, pour parler de l’analyse interdiscurive. La transtextualité que Gérard Genette propose comme une délimitation moins rigide qui « met un texte en relation, manifeste ou secrète, avec un autre texte » (Introduction à l’architexte, 1979) en est la preuve factuelle. Car  si  l’auteur de Palimpsestes  a ouvert l’approche intertextuelle à une taxinomie qui dépasserait sa reconnaissance académique dans la coprésence d’un ou plusieurs intertextes  dans un texte,  d’autres avant lui l’ont inscrite dans « la pratique discursive sociale considérée comme un ensemble textuel » guidé  par « l’objectivité matérielle qui réside dans le fait que ‘’ça parle’’ toujours ‘’avant, ailleurs’’ et indépendamment , c’est-à-dire sous la domination des complexes des formations idéologiques ( Pêcheux 1975 :147) de manière à lever le voile sur « l’ensemble des discours possibles à partir d’un état défini des conditions de production » (Pêcheux 1969 : 16). Cette interdiscusivité appelée également « hétérogénéité constitutive » (Authier -Revuz J 1982) n’est, tout compte fait, que la voie de « la transtextualité  » reconnue par Genette comme une grande trajectoire de ces interactions textuelles (Genette 1983).

 « Le style c’est l’homme » disait Buffon, il ne serait être autrement. « Tout est dit d’avance et l’on vient trop tard » disait Jean de la Bruyère dans sa célèbre Préface aux Caractères. « La disposition des matières est nouvelle ; quand on joue à la paume, c’est d’une même balle dont joue l’un l’autre mais l’un la place mieux » (Pascal 1659 : fragment 22), retoque alors l’auteur moraliste. L’approche diachronique du texte ouvert vers l’universel atteste en effet que tout texte est « traversé par le discours d’autrui » et que son devenir ne peut se concevoir que dans une lecture renouvelée qui n’aura sans cesse de l’interroger dans ce rapport qui le lie aux textes qui l’on précédé de manière incessante, dans un « obscure mouvement » pour emprunter enfin un terme à Maurice Blanchot (Le livre à venir).

Interroger le concept de l’interdiscours semble aujourd’hui nécessaire de manière à réhabiliter l’approche stylistique que nous avons malheureusement abandonnée. Celle-ci déplacerait, pour reprendre une formule à Roland Barthes, « le pourquoi du monde dans un comment écrire » (Barthes, 1964). Son avantage critique nous mettrait donc sur les traces d’une sémiotique textuelle qui penserait la dichotomie hégélienne entre « manière » et « style » de façon beaucoup plus marquée. Elle pourrait alors dans ces conditions nous révéler « l’indice de la façon dont un texte lit l’histoire et s’insère en elle » (Julia Kristeva 1968 : 61). Le but étant, d’autre part, d’insuffler une nouvelle crédibilité aux approches théoriques dans lesquelles le concept d’interdiscours peut se lire aujourd’hui après une décennie marquée par un flou épistémologique le concernant.

Aussi, le débat que nous proposons dans ce colloque aura comme point d’orgue d’interroger l’ancrage historique et culturelle qui se joue entre dialogisme bakhtinien appelé à être réhabilité et l’analyse du discours mue par le concept d’intersubjectivité discursive, celle du « déjà là », de cette impression d’un « déjà vu » (Umberto Eco, 2003)  , qu’il soit  « de l’ordre du  discours rapporté, d’un dialogisme ou « sous la domination du complexe idéologique » (Pêcheux 1955 : 147).

Axes de recherche   

  • Axe 1 : De l’interdiscours dans la littérature 
  • Axe 2 : L’ironie intertextuelle 
  • Axe 3 : Le Stéréotype et interdiscours  
  • Axe 4 : La sémiotique et interculculturalité dans le discours numérique  
  • Axe 5 : Interdiscours et médias numériques
  • Axe 6: Rhétorique et analyse du discours médiatique  
  • Axe 7: Interdiscours et enseignement du texte littéraire 

Calendrier et modalités de soumission

  • Date du colloque ; les 21 et 22 mai 2022
  • Date limite d’envoi des propositions de communication : 15 avril (à minuit)
  • Notification d’acceptation ou de refus des propositions : 30 avril 2021 (à minuit)  

Le résumé sera accompagné d’une page de renseignements pratiques comprenant : nom, prénom, affiliation, téléphone, adresse électronique. Il ne doit pas dépasser 500 mots et en format Word. Il est souhaitable de préciser l’axe de recherche dans lequel s’inscrit la proposition. Les propositions de communication sont à envoyer à l’adresse suivante :    

  • Larslam.publication@gmail.com   

Les articles retenus  seront, par ailleurs, publiés dans la revue du larslam 

Coordonnateur du colloque   

  • SLAMTI Sad laboratoire LaRSLAM, Université IBN Zohr

Comité d’organisation  

  • Adil ELMADHI  
  • Ismail Madani Alaoui 
  • Abdelhak MOUNIR 

Doctorants Larslam 

Comité scientifique  

  • Abdelhak MOUNIR, Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc
  • Abdeljalil ELIDRISSI, Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc
  • Abdellah ELACHHAB, Université de Nantes, France
  • Abourjeili SUZANNE Université Libanaise, Liban
  • Adil EL MADHI, Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc
  • Aicha Yacoubi , Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc
  • Azelarab TOUDA, Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc
  • Aziza CHOUAIBI Université Ibn Zohr, Maroc
  • Bouchra CHAKIR, Dar El Hadith HASSANIA, Rabat, Maroc  
  • Chakib TAZI Université Sidi Mohammed Ben Abdellah, Maroc
  • Claude CORTIER Université de Lyon, France
  • Comlan FANTOGNON Université de Grenoble Alpes, France
  • Donald NZE–WAGHE ALPHONSE, École supérieure, Libreville, Gabon.
  • Faïza GUENNOUN. HASSANI,  Université Sidi MOHAMED BEN ABDELLAH, Fès, Maroc  
  • Hafid KHATAB, Université Hassan 1, Settat , Maroc  
  • Hassan BELGRA, Centre de formation des Inspecteurs de l’EnseignementRabat  
  • Imane JALLOUL, Université Abdelmalek ESSADI, Tanger, Maroc.
  • Ismail MADANI Alaoui, Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc
  • Jaouad BENNIS, Université Hasan II, Casablanca, Maroc
  • Kenza KASSIMI, Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc
  • Lahoucine AIT SAGH, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
  • Malika ABENTAK, Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc  
  • Mohamed BERNOUSSI, Université Moulay Smail, Meknès, Maroc
  • Mostafa BEN FARES, Institut Teccart, Québec, Canada
  • Najemeddine SOUGAHTI Université Ibn Tofail, Maroc
  • Randa NABOULSSI Université Libanaise, Liban
  • Rédouane Bouchareb, Université Hassan 1er Settat.
  • Sad SLAMTI, Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc.
  • Yassamine FERTAHI Université Ibn Zohr, Maroc  

Références bibliographique  

Adam J.-M. 2005. La linguistique textuelle, Paris, A. Colin .

Colin. Adam J.-M. 2006. « Intertextualité et interdiscours : filiations et contextualisation de concepts hétérogènes », Tranel 44-RERO DOC.

 Althusser L. 1993 [1966]. Écrits sur la psychanalyse. Paris, Stock/IMEC. 

André V. 2005, « Oui non : une pratique discursive sous influence », in Marges linguistiques9.

Authier-Revuz J. 1982, « Hétérogénéité montrée et hétérogénéité constitutive », Documentation et recherche e n linguistique allemande contemporain - Vincennes, n°26,

Bakhtine, Mikhaïl. 1978, Esthétique et théorie du roman, Paris, Gallimard, Coll, Tel, 1978 .

Blanchot (1959), Le livre à venir Paris, Gallimard.

Barthes Roland. 1964, Essais critiques, Paris, Seuil. 

Calvino Italo .1993, La machine littéraire, Trad, Paris Seuil.

Compagnon Antoine. 1979, La seconde main ou le travail de la citation, Paris, qSeuil ?  

Courtine J.-J. 1982,  « Définition d'orientations théoriques et construction de procédures en analyse du discours ». Philosophiques. IX-2 :  239-264.

 Culioli A., Fuchs C., Pêcheux M. 1970, Considérations théoriques à propos du traitement, formel du langage, Paris, Dunod.

Ecco Umberto. 2003, De la littérature, Paris, Flammarion. 

Genette Gérard .1979, L’architexte, Paris, Seuil.

Genette Gérard, 1983, Palimpsestes, Paris, seuil .

Kristeva J. 1969, Semeiotike, Paris , Seuil.

 Kristeva J. 1968. ,« Discours et texte. Le texte comme pratique signifiante » dans Linguistique et littérature, Colloque de Cluny, La nouvelle critique. 

Kristeva J. 1970. Le texte du roman. Approche sémiologique d’une structure discursive transformationnelle. The Hague-Paris-New York : Mouton publishers [thèse de 1966- 1967]. 

Maldidier D. (prés.). 1990. L’inquiétude du discours. Textes de M. Pêcheux, Edition des Cendres . 

Mangueneau .2002, Le discours littéraire, Parois, Armand Collin. 

Moirand S. 2007, Le discours de la presse quotidienne, Paris : PUF. 

Pêcheux M. 1969, Analyse automatique du discours, Paris, Dunod.

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Rabau S. 2002, . L’intertextualité, Pari, Garnier-Flammarion.

Riffaterre Michel.1981, « La trace de l’intertexte », Paris, La pensée N 215. 

Samoyault T. 2001, L’intertextualité. Mémoire de la littérature, Paris, Nathan université . Rédouane Bouchareb, Faculté des Sciences et Techniques, université Hassan 1er Settat. Laboratoire (LIDEAL)

Places

  • Espace des Humanités - Faculté des Lettres et des Sciences Humaines
    Agadir, Kingdom of Morocco (80000)

Event format

Full on-site event


Date(s)

  • Friday, April 15, 2022

Attached files

Keywords

  • littérature, interdiscours, discours, média, enseignement

Contact(s)

  • Adil Elmadhi
    courriel : elmadhi [dot] adil [at] gmail [dot] com

Information source

  • Adil Elmadhi
    courriel : elmadhi [dot] adil [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« L’interdiscours en langue et en littérature », Call for papers, Calenda, Published on Monday, February 21, 2022, https://calenda.org/967131

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