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Veröffentlicht am Montag, 21. Februar 2022

Zusammenfassung

Cette journée d’étude se veut héritière des études trans encore peu reconnues dans le champ universitaire bien qu’impulsées dès les années 1990 aux États-Unis et en France. Elle valorise ainsi des travaux de recherche, en cours ou ayant fait l’objet d’une validation universitaire, portant sur les conditions d’existence des personnes trans : comme rapports sociaux objectifs, comme vecteurs d’action collective ou comme étant l’objet d’une construction sociale par les acteur·ices politiques.

Inserat

Journée d'étude organisée le 13 mai 2022, au Campus Condorcet (Aubervilliers)

Argumentaire

Cette journée d’étude se veut héritière des études trans encore peu reconnues dans le champ universitaire bien qu’impulsées dès les années 1990 aux États-Unis (Stone, 1991) et en France. Karine Espineira et Maud-Yeuse Thomas, chercheuses transféministes à qui nous devons la création d’espaces de réflexion comme les Cahiers de la Transidentité constatent encore qu’en 2019 : « Les études trans francophones sont en friche et peinent à faire valoir une épistémologie reconnue éclairant des inégalités, des effacements et des invisibilisations » (Espineira, Thomas, 2019). Il existe pourtant un foisonnement francophone de recherches trans, menées principalement dans le cadre de recherches de master et bénéficiant alors difficilement d’un fort réseau de diffusion et de légitimation (Baril, 2017).

Dans le prolongement des travaux féministes et épistémologiques (Haraway, 2007 [1991] ; Harding, 1995 ; Hartsock, 1998), l’épistémologie trans a pour ambition de sortir des études “sur” les personnes trans pour réaffirmer au contraire une étude “depuis” un point de vue situé trans, comme l’appelle de ses voeux Sandy Stone dès 1991 contre des pratiques académiques globalement déshumanisantes et cissexistes. Cette journée d’étude organisée par un collectif de jeunes chercheur-ses trans se présente dès lors comme une tentative d’aller contre l’injustice épistémique impactant la menée et la réception des travaux en études trans pour offrir au contraire l’occasion de présenter ces recherches et de les discuter (Espineira, Thomas, 2019). Ainsi, cette proposition s’inscrit-elle dans la continuité d’événements scientifiques ayant déjà pris place, notamment la journée d’études “Savoirs trans par les trans” de 2019 à l’ENS de Lyon (Clochec, Grunenwald, 2021).

Regrettant une littérature ayant réduit la condition trans à un prétexte d’étude des significations de genre de par son caractère subversif présupposé (Garfinkel, 1967; Butler, 1990) ou à une quête identitaire dépolitisée (Arpin, 2021), les outils analytiques du féminisme matérialiste permettent d’investir les conditions matérielles réelles des personnes trans en terme de rapports sociaux de sexe, de classe et de race (Clochec, Grunenwald, 2021). Viviane Namaste décrit ainsi, dès les années 2000, les conditions d’existence des personnes trans à partir de la matérialité de leurs transitions : obstacles à la prise en charge médicale, discrimination à l’entrée du marché du travail et recours au travail du sexe, conditions d’existence administrative (2000). 

Cette journée d’étude valorise ainsi des travaux de recherche, en cours ou ayant fait l’objet d’une validation universitaire, portant sur les conditions d’existence des personnes trans : comme rapports sociaux objectifs (Clochec, Grunenwald, 2021), comme vecteurs d’action collective (Murib, 2017) ou comme étant l’objet d’une construction sociale par les acteur-ices politiques (Tadlock, 2014). Les propositions de communication peuvent ainsi porter sur les éléments suivants — non exhaustifs : 

  • L’imbrication des rapports de sexe et de race dans les parcours de transition,
  • L’imbrication des rapports de sexe et du validisme dans les parcours de transition,
  • La fabrication des rapports de sexe par la sexualité dans les parcours de transition,
  • Le soutien intra-communautaire et l’organisation politique,
  • Les violences et discriminations à l’égard des personnes trans,
  • La construction sociale de la condition trans dans les discours publics et par les pouvoirs publics…

Modalités de soumission

L'appel à participation concerne tous-tes les chercheur·ses en sciences sociales et humaines, masterant-es ou récemment titulaires d’un master, participant au renouveau des études trans francophones et est inter-disciplinaire. Les propositions peuvent être soumises par mail à l’adresse journee.etudes.trans@gmail.com 

jusqu'au 25 février 2022 compris.

Chaque proposition devra comprendre un titre (255 caractères espaces compris), un résumé (2 000 caractères espaces compris), des mots clés (5 maximum) et une courte bio-bibliographie. Nous attendons des propositions de communication qu’elles fassent état de la position située de l’auteur·ice par rapport à son sujet d’étude.

Calendrier

  • Diffusion de l’appel à communication - 13/01/22
  • Clôture de l’appel à communication - 25/02/22
  • Évaluation des propositions - fin février
  • Annonce du programme définitif - début mars
  • Déroulement de la journée d’étude - 13 mai 2022

Coordination scientifique

Cette journée d’étude est organisée à l'initiative de cinq masterant-es et ancien-nes masterant-es ayant mené ou menant actuellement des recherches dédiées aux questions trans. Notre démarche s’inscrit dans le double contexte d’un isolement des jeunes chercheur-euses trans et d’une timide institutionnalisation des études trans. Elle concrétise également notre envie de contribuer à ce champ d’études : cette journée se donne pour ambition de mettre en avant des travaux de mémoire interrogeant les conditions sociales d’existence des personnes trans, pour en saisir les principaux résultats et limites. Les membres du collectif de coordination de la journée, réparti-es dans quatre établissements et trois disciplines, sont présenté-es ci-dessous :

  • Romarin Arnaud : Poursuivant ses études à l’ENS de Lyon et récemment diplômé d’un master en lettres modernes, Romarin Arnaud a soutenu en 2021 un mémoire en littérature comparée portant sur l’écriture de soi des hommes trans homosexuels. Il a également travaillé dans son mémoire de master 1 sur les personnages trans dans la littérature jeunesse en questionnant l’ambivalence des bonnes intentions des auteur-ices de ces ouvrages.
  • Zoé Boyer : Actuellement en deuxième année de Master Genre Égalité Politiques Sociales à l’Université Toulouse Jean-Jaurès, elle a soutenu en septembre 2021 son mémoire de M1 en sociologie du genre sur les violences faites aux femmes trans lesbiennes (parcours de transition, famille, école, logement et espace public) à l’intersection du patriarcat, de l’hétérosexisme et du cissexisme. Elle travaille cette année sur la prise en charge des femmes trans par la Justice, en questionnant d’un point de vue féministe leur accès à la Justice et leur criminalisation.
  • Calixte Lizet : Étudiant en Master 2 Recherche en Politique Comparée à Sciences Po, il compare la constitution du problème public trans en France et au Royaume Uni. En mobilisant les conflits théoriques de l’épistémologie trans, il étudie le pouvoir symbolique des idées en analysant les dynamiques de continuité des idées déployées par les acteur-ices politiques dans le débat public.
  • Nur Noukhkhaly : Poursuivant actuellement ses recherches en doctorat à l’ENS de Lyon, Nur Noukhkhaly a soutenu en 2021 un mémoire de sociologie portant sur les parcours de transition des personnes trans d’ascendance nord-africaine à l’intersection du cissexisme et du racisme en France. Il est par ailleurs titulaire d’un master en Littérature Comparée pendant lequel il a travaillé sur l'œuvre de Violette Leduc puis sur les femmes et le féminisme dans la culture punk littéraire et musicale.
  • Leda Raia : Dans le cadre d’un Master 1 Sociologie à l’EHESS, Leda Raia entame une recherche sur les parcours de santé des femmes trans à travers la prise d’hormones injectables en auto-médication. A partir de l’organisation de plateformes d’auto-support, ces femmes participent à l’extension de l’offre technique médicale dont les trajectoires s’inscrivent dans des enjeux de dynamique et de catégorisation des rapport sociaux.
  • Dans le cadre d’un Master 1 Sociologie à l’EHESS, Leda Raia entame une recherche sur les parcours de santé des femmes trans à travers la prise d’hormones injectables en auto-médication. A partir de l’organisation de plateformes d’auto-support, ces femmes participent à l’extension de l’offre technique médicale dont les trajectoires s’inscrivent dans des enjeux de dynamique et de catégorisation des rapport sociaux.

Bibliographie indicative

Arpin, Philippa. « Histoire critique de la notion d’identité de genre.» dans Clochec, Pauline, Grunenwald, Noémie (dir.) Matérialismes Trans, Paris : Hystériques et AssociéEs, 2021.

Beaubatie, Emmanuel. « Transfuges de sexe Genre, Santé et sexualité dans les parcours d’hommes et de femmes trans’ en France ». Thèse de Sociologie, sous la direction de Michel Bozon, Paris : EHESS, 2017.

Butler, Judith. Gender trouble : Feminism and the subversion of identity. New York : Routledge. 1990.

Clochec, Pauline, Grunenwald, Noémie (dir.) Matérialismes Trans, Paris : Hystériques et AssociéEs, 2021.

Danjé, Michaëla (dir.), Afrotrans, Nantes : Cases Rebelles, 2021.

Espineira, Karine & Thomas, Maud-Yeuse. « Études Trans Interroger les conditions de production et de diffusion des savoirs », Genre, sexualité & société, [En ligne], 2019. 

Garfinkel, Harold. Studies in Ethnomethodology. Englewood Cliffs : Prentice-Hall. 1967

Haraway, Donna. « Savoirs situés : la question de la science dans le féminisme et le privilège de la perspective partielle », dans Allard, Laurence, Gardey Delphine, Magnan Nathalie (dir.), Manifeste cyborg et autres essais: sciences, fictions, féminismes, Paris : Exils, 2007.

Harding, Sandra. « “Strong Objectivity”: A Response to the New Objectivity Question », Synthese, vol. 104. N° 3, 1995, pp. 331-349.

Hartsock, Nancy C. M. The Feminist Standpoint Revisited and Other Essays. Feminist Theory and Politics, Boulder, Colo : Westview Press. 1998.

Koyama, Emi. « The Transfeminist Manifesto », in Rory Dicker, Alison Pippmeier (éd.), Catching a Wave : Reclaiming Feminism for the Twenty-First Century, Boston : Northeastern University Press, 2003.

Murib, Zein. « Transgender : examining an emerging political identity using three political processes», Politics, Groups and Identities, vol.3. N°3, 2015, pp.381-397.

Namaste, Viviane. Invisible Lives: The Erasure ofTranssexual and Transgendered People, Chicago, Londres : The University of Chicago Press, 2000.

Serano, Julia. Manifeste d’une femme trans ...: et autres textes, traduction par Noémie Grunenwald. Lyon : Tahin-Party. 2014.

Stone, Sandy. « The Empire Strikes Back : A Post-Transsexual Manifesto », dans Epstein, Julia, Straub Kristina (dir.), Body Guards : The Cultural Politics of Gender Ambiguity, New York : Routledge, 1991, pp. 280-303.

Tadlock, Barry. « Issue Framing and Transgender Politics : An Examination of Interest Groups Websites and Media Coverage » dans Jami Taylor et Donald Haider-Markel (dir.) Transgender Rights and Politics. Groups, Issue Framing, and Policy Adoption. Ann Arbor : The University of Michigan Press.

Orte

  • Campus Condorcet - Batiment de recherche sud
    Aubervilliers, Frankreich (93)

Veranstaltungsformat

Hybridveranstaltung


Daten

  • Freitag, 25. Februar 2022

Schlüsselwörter

  • trans, rapport social, classe, race, genre, sexualité, handicap

Kontakt

  • Comité d'organisation
    courriel : archi-tizi [dot] colloque [at] ummto [dot] dz

Informationsquelle

  • Leda Raia
    courriel : leda [dot] raia2 [at] gmail [dot] com

Lizenz

CC0-1.0 Diese Anzeige wird unter den Bedingungen der Creative Commons CC0 1.0 Universell .

Zitierhinweise

« Journée d’études trans », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Montag, 21. Februar 2022, https://doi.org/10.58079/18cf

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