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La reconnaissance après la reconnaissance

Origine et développement d’une problématique moderne

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Publié le lundi 04 avril 2022

Résumé

Ce colloque vise à poursuivre le travail entamé par le volume La reconnaissance avant la reconnaissance. Archéologie d’une problématique moderne (dir. par F. Toto, T. Pénigaud de Mourgues, E. Renault, Lyon, ENS Éditions, 2017). Notre objectif est de donner suite à cette démarche théorique, en poursuivant la généalogie différentielle du concept de reconnaissance, à partir du moment historique où cet ouvrage s’était arrêté, la fin du XVIIIe siècle. Ainsi, le colloque constituera un ultérieur chantier d’analyse et de partage de recherches pour élargir le travail d’approfondissement sur l’histoire (ou bien les histoires) des théories contemporaines de la reconnaissance, au croisement de la philosophie et de la sociologie, afin de dessiner une nouvelle problématisation autour de la reconnaissance qui permettra de nourrir le débat contemporain.

Annonce

Présentation

Ce colloque vise à poursuivre le travail entamé par le volume, remarquable par son intelligibilité et la richesse de son contenu, La reconnaissance avant la reconnaissance. Archéologie d’une problématique moderne (dir. par F. Toto, T. Pénigaud de Mourgues, E. Renault, Lyon, ENS Éditions, 2017, publié également sur OpenEdition Books le 13 décembre 2017, DOI : 10.4000/books.enseditions.8072). Notre objectif est de donner suite à cette démarche théorique, en poursuivant la « généalogie différentielle » (ibid. p. 75) du concept de reconnaissance, à partir du moment historique où cet ouvrage s’était arrêté, la fin du XVIIIe siècle. Ainsi, le colloque constituera un premier chantier d’analyse et de partage de recherches pour élargir ce travail d’approfondissement sur la « préhistoire philosophique des théories de la reconnaissance » (ibid. p. 28) ; une préhistoire qui devient une histoire à part entière, car centrale pour nous sera la reconstitution du concept de reconnaissance après la reconnaissance, c’est-à-dire à partir de son origine moderne, située dans la philosophie allemande du début du XIXe siècle (Fichte et Hegel). Nous tiendrons compte du sens spécifique recouvert par la reconnaissance dans ce contexte – illustré par le terme allemand Anerkennung qui définit une conception de la reconnaissance à la fois relationnelle et évaluative, en tant que processus fondamental de constitution des relations intersubjectives qui implique la reconnaissance de la valeur des actes et de la personne par autrui (cf. ibid. p. 5) – précisément pour en mesurer la portée et faire ressortir d’autres histoires possibles de ce concept. En effet, il s’agira d’une part, de faire émerger les résonances de la signification moderne de la reconnaissance en examinant les réflexions des auteurs qui tout en s’inscrivant dans le sillage de la tradition hégélienne ne sont généralement pas associés à ce thème ; d’autre part, de porter un éclairage sur d’autres traditions possibles issues de la modernité, notamment en considérant les pensées d’auteurs associées à d’autres disciplines telles que les sciences sociales. Cela afin de dessiner une nouvelle problématisation autour de la reconnaissance qui permettra d’ailleurs de nourrir le débat contemporain. En fait, quelles que soient les hypothèses et les développements des théories de la reconnaissance élaborés dans les dernières années, ce qui semble les caractériser c’est l’intégration de la dimension anthropologique de la reconnaissance à une dimension sociologique, ce qui permettrait de parvenir à une nouvelle définition de la justice sociale, ainsi qu’à la mise en avant de la dimension éthique de la reconnaissance comme pilier pour la constitution d’une « vie bonne » non seulement à élaborer, mais à réaliser. Une partie des débats contemporains a également souligné la valeur explicative du concept de reconnaissance pour réfléchir à la nature de la conflictualité sociale qui caractérise les sociétés européennes depuis le XIXe siècle. Ces investigations, tout en se concentrant sur des revendications proprement matérielles, montrent également qu’il existe des demandes de reconnaissance qui touchent à l’importance de la contribution sociale d’individus et de groupes à la reproduction du tout social qui ne s’adressent pas seulement aux institutions, mais aussi en général aux groupes sociaux dominants. Il s’agit des thèmes que la philosophie et les sciences sociales du XIXe siècle avaient déjà commencé largement d’explorer pour rendre compte de l’incessante conflictualité qui traverse les sociétés démocratiques naissantes. Une telle enquête historique sur la reconnaissance est donc indispensable pour comprendre et situer les théories contemporaines, ainsi que pour interroger le potentiel critique et émancipateur du concept de reconnaissance aujourd’hui.

Programme

Mercredi 20 avril

Introduction (9h15-10h)

  • Emma Barettoni (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)
  • Mariannina Failla (Univ. Roma Tre) – à distance
  • Haud Guéguen (Cnam)
  • Valentina Santoro (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)

Première session : Reconnaissance, estime sociale et utilitarisme (10h-12h)

  • 10h-10h45. Francesco Toto (Univ. Roma Tre), « “The advantages attached to probity and esteem”. Bentham et la reconnaissance »
  • 10h45-11h30. Aurélie Knüfer (CRISES, Univ. Paul-Valéry), « Reconnaissance et représentation des minorités dans la philosophie de John Stuart Mill »

11h30-12h. Discussion animée par Emma Barettoni (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)

Déjeuner (12h-14h)

Deuxième session : Modalités de la reconnaissance en démocratie (14h-16h)

  • 14h-14h45. Geneviève Fraisse (CNRS), « D’une reconnaissance octroyée à une reconnaissance de soi »
  • 14h45-15h30. Philippe Chanial (CNRS, Univ. de Caen), « Reconnaissance et individualisme démocratique de Tocqueville à Weber »

15h30-16h. Discussion animée par Héloïse Facon (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)

Pause (16h-16h30)

Troisième session : La constellation hégélienne de la reconnaissance (16h30-18h30)

  • 16h30-17h15. Emmanuel Renault (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre), « Les lectures politiques de l'analyse hégélienne de la domination du maître sur son serviteur relèvent-elles du contresens ? »
  • 17h15-18h. Roberto Finelli (Univ. Roma Tre), « Le “concept pur de reconnaître”. Applications critiques d’un paradigme hégélien »

18h-18h30 : Discussion animée par Valentina Santoro (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)

Jeudi 21 avril

Accueil des participant.e.s (9h30-10h)

Quatrième session : La constellation post-hégélienne de la reconnaissance (10h-12h)

  • 10h-10h45. Jean-Philippe Deranty (Macquarie University), « La reconnaissance chez Feuerbach : une approche polysémique » – à distance
  • 10h45-11h30. Stefano Petrucciani (Univ. Roma-La Sapienza), « Dimensioni del riconoscimento in Marx »

11h30-12h. Discussion animée par Emmanuel Renault (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre) 

Déjeuner (12h-14h)

Cinquième session : La reconnaissance, entre groupes sociaux et institutions I (14h-16h)

  • 14h-14h45. Christian Lazzeri (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre), « Tarde : les “lois de l’imitation” et la théorie de l’estime sociale »
  • 14h45-15h30. Eva Debray (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre), « La contrainte de la règle : l’importance de la réprobation collective dans la pensée juridique et éducative d’Émile Durkheim »

15h30-16h. Discussion animée par Haud Guéguen (Cnam)

Pause (16h-16h30)

Sixième session : La reconnaissance, entre groupes sociaux et institutions II (16h30-18h30)

  • 16h30-17h15. Francesco Fistetti (Univ. di Bari), « Su alcuni paradossi della relazione tra riconoscimento ed emancipazione » – à distance
  • 17h15-18h. Federico Tarragoni (CRIPOLIS, Univ. Paris Cité), « Max Weber et Antonio Gramsci : domination, subjectivation et reconnaissance »

18h-18h30 : Discussion conclusive animée par Christian Lazzeri (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)

Informations pratiques

Le colloque s’appuie sur une collaboration entre le laboratoire Sophiapol de l’Université Paris Nanterre et l’Università Roma Tre. Il aura lieu en présence dans la grande salle du bâtiment Weber de l’Université Paris Nanterre et par vidéoconférence sur la platforme Microsoft Teams en cliquant ici. Les langues du colloque sont le français et l’italien.

Comité d’organisation

Emma BARETTONI, Mariannina FAILLA, Roberto FINELLI, Haud GUÉGUEN, Christian LAZZERI, Emmanuel RENAULT, Valentina SANTORO.

Partenaires

Université Paris Nanterre, Università Roma Tre, Université franco-italienne, Institut Universitaire de France

Lieux

  • Grande salle du bâtiment Weber - Université Paris Nanterre, 200 avenue de la République
    Nanterre, France (92)

Format de l'événement

Événement hybride sur site et en ligne


Dates

  • mercredi 20 avril 2022
  • jeudi 21 avril 2022

Mots-clés

  • théorie, reconnaissance, philosophie, sociologie, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Contacts

  • Valentina Santoro
    courriel : v [dot] santoro [at] parisnanterre [dot] fr
  • Emma Barettoni
    courriel : eb [dot] emmabarettoni [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Valentina Santoro
    courriel : v [dot] santoro [at] parisnanterre [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La reconnaissance après la reconnaissance », Colloque, Calenda, Publié le lundi 04 avril 2022, https://doi.org/10.58079/18l7

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