AccueilLe contrôle social de la parentalité

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Publié le mercredi 30 mars 2022

Résumé

Le contrôle social de la parentalité se définit au sens large comme l’ensemble des dispositifs sociaux qui visent à réguler les pratiques de parentalité, plus précisément les pratiques de soin et d’éducation des enfants par les parents, via l’imposition et la diffusion de pratiques érigées en modèles à suivre. Depuis la fin des années 1990, la politique familiale dite « parentaliste » tend ainsi à faire des parents la clé de voûte et le relai privilégié de l’intervention des autorités publiques visant à réguler les pratiques familiales. La gestion néolibérale de la famille, caractéristique de cette période, a introduit une nouvelle norme de la parentalité, celle de la « parentalité responsable », individualisant la charge éducative. L’État, qui garde son droit d’intervention, responsabilise les parents en les incitant à optimiser leurs compétences, tout en continuant à réprimer les conduites qui dévieraient des normes édictées. Pour cela, les pouvoirs publics ont introduit des dispositifs qui visent à soutenir le travail éducatif des parents envers leurs enfants.

Annonce

Présentation

Le RT3 « Normes, déviances et réactions sociales » et le RT33 « Famille, vie privée, vie publique » proposent de se réunir le 8 avril 2022 dans le cadre d'une journée d'études consacrée au contrôle social de la parentalité. 

Cette journée est soutenue par l’Association Française de Sociologie et le CERLIS (Centre de recherche sur les liens sociaux, UMR 8070).

Argumentaire

Le contrôle social de la parentalité se définit au sens large comme l’ensemble des dispositifs sociaux qui visent à réguler les pratiques de parentalité, plus précisément les pratiques de soin et d’éducation des enfants par les parents, via l’imposition et la diffusion de pratiques érigées en modèles à suivre. Ces dispositifs ont une portée individuelle puisqu’ils ciblent l’exercice concret de la parentalité par l’inculcation et l’intériorisation de ces modèles par les parents. Ils ont également une portée collective en maintenant l’ordre social, et en limitant les conduites déviantes par l’intermédiaire d’un contrôle familial. Ciblant de façon précise certaines catégories de parents, ces dispositifs sont aussi diversement reçus, repris et négociés par les individus en question d’où l’importance de ne pas en mésestimer la portée et d’en documenter précisément les effets. Au-delà de la stricte définition juridique des droits et devoirs attribués aux parents, le contrôle social de la parentalité est consubstantiel à toute politique de soutien et d’aide des parents, par la standardisation et la hiérarchisation des pratiques qu’il opère.

Depuis la fin des années 1990, la politique familiale dite « parentaliste » (Martin, 2014) tend ainsi à faire des parents la clé de voûte et le relai privilégié de l’intervention des autorités publiques visant à réguler les pratiques familiales. La gestion néolibérale de la famille (Neyrand, 2014), caractéristique de cette période, a introduit une nouvelle norme de la parentalité, celle de la « parentalité responsable » (Ibid, p.), individualisant la charge éducative. L’État, qui garde son droit d’intervention, responsabilise les parents en les incitant à optimiser leurs compétences, tout en continuant à réprimer les conduites qui dévieraient des normes édictées. Pour cela, les pouvoirs publics ont introduit des dispositifs qui visent à soutenir le travail éducatif des parents envers leurs enfants (Ibid).

Trois dimensions ont été sélectionnées pour discuter des enjeux entourant les normes de parentalité : la construction et l'imposition des normes de la parentalité par les institutions (I) ; leur diffusion par les familles et la production des « bons parents » (II) ainsi que les transgressions de ces normes (III).

Références

Martin C., 2014, « Être un bon parent »  : une injonction contemporaine, Rennes, Presses de l’EHESP.

Neyrand G., 2014, « Visée sécuritaire et managériale ou soutien et accompagnement des parents : les paradoxes d’une gestion néolibérale de la famille », dans « Etre un bon parent », une injonction contemporaine, sous la direction de Claude Martin, Rennes Presses de l’EHESP, 2014, p.137-150.

Inscription

Le colloque a lieu le vendredi 8 avril 2022 dans les locaux de l’Université Paris Cité, en salle des thèses, au 45 rue des saints-pères (métro ligne 4, Saint Germain-des-Prés). Il est ouvert à toutes et tous gratuitement, dans la limite des places disponibles.

Pour les personnes souhaitant participer à la journée d’études « Contrôle social de la parentalité » en présentiel, merci de vous inscrire en cliquant sur le lien suivant : https://framaforms.org/je-controle-social-de-la-parentalite-presentiel-1647284020 

Pour les personnes souhaitant participer en visioconférence : merci de vous inscrire en cliquant sur le lien qui suit : https://u-paris.zoom.us/meeting/register/tZEkd-ChrzMsEt21RE2lnZsU3whYE7JaOEnz 

Après votre inscription, vous recevrez un e-mail de confirmation contenant les instructions pour rejoindre la réunion. 

Programme

8h45 : Accueil des participant·es

9h : Ouverture de la journée

9h30 – 11h00 : Session 1 – Famille et normes de parentalité

Discutante : Camille Roudaut 

  • Justine Castonguay-Payant (Université de Montréal) : Choisir une école secondaire à Montréal au Canada : une composante de la vision normative du « bon parent
  • Jessica Pothet (Université de Lorraine) : Des maternités « Instagrammables ». Diffusion d’un répertoire de pratiques maternelles et d’un ordre moral
  • Marie-Noëlle Dabestani (CIRCEFT-ESCOL, Université Paris 8) : Des normes de « bon parent » matérialisées dans des cahiers de maternelle

11h – 11h15 : Pause  

11h15 – 12h30 : Conférence plénière Manuel Boucher (Université de Perpignan, CORHIS) et Claude Martin (CNRS, EHESP, Arènes)

12h30 – 14h : Pause déjeuner 

14h – 15h30 : Session 2 – Institutions et normes de parentalité  

Discutante : Svetlana Russkikh

  • Victoria Chantseva (Experice, Université Sorbonne Paris Nord) :La « propreté » à la « bonne heure » : attentes institutionnelles contradictoires
  • Margaux Roberti-Lintermans (IACCHOS – Larhis, Cirfase, UC Louvain) : Intégrations et réceptions du positive parenting promu par le Conseil de l’Europe : pour une histoire croisée (France, Belgique, Royaume-Uni, 1990-2020)
  • Manon Laurent (Université Paris Cité et Concordia University) : Légiférer sur les pratiques parentales en Chine populaire

15h30 – 15h45 : Pause

15h45 – 17h15 : Session 3 – Déviance et normes de parentalité

Discutant : Mohammed Belqasmi

  • Anaïs Mary (Cerlis, Université Paris Cité, La ligue contre le cancer) : Être une mère déviante contre sa volonté : le cas des mères d’enfants en bas-âge (0-6 ans) « très malades » pendant un cancer
  • Chloe Cottrell (MIMMOC, Université de Poitiers) : « Incapables », « en difficultés », « indignes » et « absents » : La stigmatisation des jeunes pères au Royaume-Uni
  • Christelle Achard (Centre de recherche risques et vulnérabilités, Université de Caen) : La promotion de la bonne parentalité par les acteurs de la protection de l’enfance : tensions, ambivalences et paradoxes

17h15 – 17h30 : Conclusion de la journée

Comité d'organisation

Membres du bureau du RT 33 :

  • Maëlys BAR (Centre Max Weber, ENS Lyon)
  • Louise DÉJEANS (Université Paris Cité, CERLIS/INJEP)
  • Camille ROUDAUT (Université Paris Cité, CERLIS)
  • Svetlana RUSSKIKH (Université Paris Cité, CERLIS)

Membres du bureau du RT 3 :

  • Manuel BOUCHER (Université de Perpignan, CORHIS)
  • Lucile FRANZ (Université de Lausanne, LINES)
  • Giorgia MACILOTTI (Université Toulouse 1 Capitole, IDETCOM)

Comité scientifique

Le comité scientifique est composé des membres du comité d’organisation et de :

  • Christelle ACHARD (Université de Caen, CERREV)
  • Irem Nihan BALCI (ENS de Lyon, Triangle)
  • Mohamed BELQASMI (IRTS IDS Normandie, LERS)
  • Thibaut BESOZZI (Université de Bourgogne, LIR3S)
  • François BRASDEFER (Université libre de Bruxelles, CESDIP)
  • Julie COSTA (Université de Caen, CERREV)
  • Julie Alev DILMAC (Université Paris Cité, PHILéPOL)
  • Christophe GIRAUD (Université Paris Cité, CERLIS)
  • Éric MARLIERE (Université de Lille, CeRIES)
  • Isabelle RAFFESTIN (Université de Montréal, École de travail social)

Catégories

Lieux

  • L'évènement aura lieu en salle des thèses. Traversez le hall principal puis la cour et entrez dans le bâtiment jacob. La salle des thèses se trouve au 5è étage. En sortant de l’ascenseur prendre la porte d’en face sur la gauche. - 45 rue des Saints-Pères
    Paris, France (75006)

Format de l'événement

Événement hybride sur site et en ligne


Dates

  • vendredi 08 avril 2022

Mots-clés

  • parentalité, contrôle sociale, famille, institutions, déviance, normes

Source de l'information

  • Louise Déjeans
    courriel : louise [dot] dejeans [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le contrôle social de la parentalité », Journée d'étude, Calenda, Publié le mercredi 30 mars 2022, https://doi.org/10.58079/18mj

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