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Les extensions récentes des villes algériennes
Espaces, pratiques et appropriations
Published on Wednesday, April 13, 2022
Summary
L’objet de ce colloque est d’interroger l’urbanisation massive des dernières années en rapport avec l’environnement politique, social et économique en Algérie. Le colloque tente de converger les différentes études de cas pour mettre en évidence le processus de fabrication / production des extensions récentes des villes algériennes et les pratiques foncières et urbanistiques sous-jacentes. Il s’agit aussi de mettre en exergue les caractéristiques de l’espace urbain produit et les pratiques socio-spatiales constatées. Enfin, l’occasion est d’aborder le devenir de nos villes face à cette urbanisation de plus en plus accélérée.
Announcement
Argumentaire
Après l’indépendance, l’Algérie a entamé une politique de développement économique au profit de la ville. Cette politique a eu pour effet d’accentuer les migrations, notamment l’exode rural. Si pendant les premières années la population urbaine a été « absorbée » par « les biens vacants » laissés par les européens après leur départ, il n’en était plus ainsi au cours des années 70. La ville devait répondre à des besoins énormes en matière de logements, d’équipements et d’emplois, ce qui a conduit les acteurs institutionnels à adopter une politique urbaine (Mutin, 1985 ; Bendjelid, Brulé, Fontaine, 2004) permettant de réaliser un programme d’habitat urbain dans le cadre de la procédure ZHUN (habitat collectif) et des lotissements résidentiels (habitat individuel). Ceci n’a pas empêché la prolifération d’une urbanisation incontrôlée (informelle, illicite…) dans les périphéries des villes. Parallèlement, au milieu des années 80, les anciens tissus urbains commencent à présenter l’image de la vétusté et de la dégradation. Les effets du temps et l’abandon de ce patrimoine ont entraîné de considérables destructions.
Accompagnée par deux instruments d’urbanisme (PDAU et POS), une politique de logement se manifeste, depuis la fin des années 90, par le désengagement partiel de l’Etat et la multiplication de nouvelles formules d’habitat (logement social participatif devenu logement promotionnel aidé, location-vente, logement public promotionnel, logement promotionnel libre, logement évolutif/RHP, coopératives immobilières, lotissements privés) qui accompagnent les anciennes formules (logement social locatif devenu logement public locatif...). Plusieurs intervenants dans la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre et le financement du logement ont été mis à contribution. Ainsi, l’AFL, la CNEP, l’ENPI (Ex. EPLF), l’OPGI, l’AADL, la CNL, les banques, les bureaux d’études (publics et privés), les promoteurs immobiliers et les entreprises (nationales et étrangères), ont concrétisé un gigantesque programme d’habitat provoquant un éclatement spatial des villes sur des sites vierges, souvent aux dépens de l’agriculture.
La principale caractéristique de cette urbanisation réside dans l’émergence de nouveaux espaces urbains fragmentés en rupture avec la ville existante engendrant des dysfonctionnements au niveau de la gestion de ces ensembles urbains. Les villes algériennes se voient alors marquées par des transformations considérables (Belguidoum, 2018) se traduisant par des reconfigurations socio-spatiales, une altération de l’identité urbanistique et des mutations urbaines qu’un faisceau de facteurs conjugués et complexes favorise.
L’extension urbaine impacte fortement, l’environnement, le climat et notre vie quotidienne en accentuant les risques. En 1998, le CNES (Conseil National Economique et Social) a édité un rapport alarmant sur la ville algérienne : une tendance lourde à la littoralisation, une urbanisation incontrôlée, un espace urbain éclaté, une dégradation des ressources naturelles, des pollutions urbaines, des services publics défaillants, des violences urbaines…Face aux conséquences de ce phénomène d’urbanisation démesurée, un deuxième rapport du CNES a été publié en 2003 axé sur la prévention contre les risques naturels (séismes, inondations, mouvements des terrains…) et industriels.
L’objet de ce colloque national est d’interroger l’urbanisation massive des dernières années en rapport avec l’environnement politique, social et économique en Algérie. Il tente de converger les différentes études de cas pour mettre en évidence le processus de fabrication / production des extensions récentes des villes algériennes et les pratiques foncières et urbanistiques sous-jacentes. Il s’agit aussi de mettre en exergue les caractéristiques de l’espace urbain produit et les pratiques socio-spatiales constatées. Enfin, l’occasion est d’aborder le devenir de nos villes face à cette urbanisation de plus en plus accélérée.
Objectifs du colloque
Dans une démarche pluridisciplinaire, le colloque fait appel à des chercheurs de diverses disciplines (urbanisme, architecture, géographie, sociologie…) à l’échelle nationale et vise les objectifs suivants :
- Ouvrir le débat sur les urbanisations en cours en Algérie et apporter des éclairages sur une problématique peu explorée ces dernières années ;
- Faire des comparaisons, visualiser des constantes et des singularités à partir d’études de cas ;
- Dégager les recommandations nécessaires pour une meilleure prise en charge des nouveaux espaces urbanisés.
Axes du colloque
Les contributions se feront sous forme de communications orales à partir d’études de cas. Chaque communication doit s’inscrire dans l’un des axes thématiques suivants :
Axe 1 : Espace conçu
Décrypter la conception urbaine des nouvelles urbanisations (instruments d’urbanisme, acteurs, logiques, enjeux, contraintes, normes, régulation…).
Axe 2 : Espace réalisé
- Mettre en évidence la problématique des extensions urbaines démesurées (prise en charge démographique, sociale, mobilité, gestion urbaine en rapport aux risques et vulnérabilités…).
- Saisir l’économie urbaine en rapport à la gestion et à la consommation des ressources foncières.
- Appréhender les pratiques urbanistiques et les formes urbaines et architecturales produites (respects des plans, contournements, anomalies, ségrégations, ruptures, dysfonctionnements, aménagements, qualité urbaine, cadre de vie…).
Axe 3 : Espace vécu
Étudier les pratiques socio-spatiales (logiques, actions, appropriations, inventions, adaptations, rapports au pouvoir, urbanités, reconfigurations, recompositions, vie urbaine…).
Axe 4 : Espace souhaité
Cet axe s’intéresse à des exemples locaux de réussites (relatives) d’extensions spatiales mieux réfléchis et présentant l’adhésion de la population. Il s’agit aussi de développer des idées pratiques (en se basant sur des exemples internationaux) sur le devenir de nos villes en fédérant les différents acteurs urbains pour une meilleure fabrication de l’espace urbain tout en s’interrogeant sur les métiers de l’urbain en Algérie.
Modalités de soumission
La tenue du colloque est en hybride ; en présentiel pour la plénière et à distance (visioconférences) pour les ateliers.
Les modalités de la publication des actes seront précisées ultérieurement.
Les propositions de communication sont à envoyer par courrier électronique à l’adresse suivante : colloque.erva@univ-usto.dz
avant le 30 mai 2022.
- L’appel à communication est ouvert aux chercheurs et doctorants qui s’intéressent aux études urbaines (Architectes, Urbanistes, Géographes, Sociologues…) ;
- Les contributions se feront sous forme de communications orales ;
- Les travaux soumis doivent être inédits et inscrits dans les thématiques du colloque ;
- Les propositions seront rédigées en français ou en arabe.
Consignes
Résumés
- Les résumés attendus seront sous format Word (en français : Times New Roman 12, interligne simple - en arabe : Sakkal Majalla 15, interligne simple) et ne dépasseront pas 500 mots.
- Ils sont suivis de six références bibliographiques et cinq à six mots clés au maximum.
- Ils doivent mettre en exergue la problématique centrale, les objectifs, les méthodes d’investigation et les principaux résultats.
- En haut de page : le titre de la communication, l’axe de l’intervention, l’auteur (maximum 2 auteurs), l’affiliation, l’adresse Mail, le numéro de téléphone.
Textes des communications
Les textes définitifs des communications seront de 12 à 15 pages au maximum (y compris la bibliographie, les tableaux et les illustrations). Ils seront rédigés sous format Word.
- En français : Marges 2 cm, Texte : Times New Roman 12, interligne 1,15 - Notes de bas de page : Times New Roman 10, interligne simple.
- Ou en arabe : Marges 2 cm, Texte : Sakkal Majalla 15, interligne simple - Notes de bas de page : Sakkal Majalla 12, interligne simple.
Échéancier
- Date limite de réception des résumés : 30 mai 2022
- Acceptation initiale : 14 juillet 2022
- Réception des textes : 15 novembre 2022
- Acceptation finale : 31 janvier 2023
- Réception des présentations (PPT) avec enregistrement audio (15 minutes) : 28 février 2023
- Tenue du colloque : 13 et 14 mars 2023
Lieu du colloque : Université des sciences et de la technologie d’Oran - Mohamed Boudiaf (USTO-MB) - Le site web
Présidents d’honneur du colloque
- Pr. Hammou Amine Bouziane (Recteur, USTO-MB), Pr. Nedjar Djamel (Doyen, FAGC, USTO)
Président, coordinateur du colloque
- Dr. Yamani Lakhdar (USTO-MB)
Comité d’organisation
- Yamani Lakhdar (USTO-MB)
- Rabia Mouloud (Chef de Département, USTO-MB)
- Kraba Mohamed Amine (USTO-MB)
- Benammar Abdelkrim (USTO-MB)
- Belbachir Amina Kaoutar (USTO-MB)
- Bendedouche Abdelali (USTO-MB)
Comité Scientifique
- Bekkouche Ammara (Professeure, CRASC, Oran),
- Biara Ratiba Wided (Professeure à l’université de Béchar)
- Bouchareb Abdelouahab (Professeur à l’université de Constantine 3)
- El-Djounid Hadjidj (Professeur à l’université d’Oran 2)
- Hadeid Mohamed (Professeur à l’université d’Oran 2)
- Kacemi-Maghfour Malika (Professeure à l’USTO-MB)
- Maachou Hadj (Professeur à l’université d’Oran 2)
- Naceur Farida (Professeure à l’université de Batna 1)
- Otmane Tayeb (Professeur à l’université d’Oran 2)
- Sassi Souad (Professeure à l’université de Constantine 3)
- Tabet Aoul Kheira Anissa (Professeure à l’université des E.A.U.)
- Trache Sidi Med (Professeur à l’université d’Oran 2)
- Boufenara khedidja (Maître de conférences à l’université de Annaba)
- Kharchi Oussama (Maître de conférences à l’université de Sétif 1)
- Kettaf Fadila (Maître de conférences à l’USTO-MB)
- Mouaziz-Bouchentouf Najet (Maître de conférences à l’USTO-MB)
- Rahal Farid (Maître de conférences à l’USTO-MB)
- Rezak Salima (Maître de conférences à l’USTO-MB)
- Senhadji Dalila (Maître de conférences à l’USTO-MB)
- Tahraoui Fatima (Maître de conférences à l’université d’Oran 2)
- Yamani Lakhdar (Maître de conférences à l’USTO-MB)
Bibliographie
Belguidoum S. (2018). « La ville algérienne dans tous ses états : transition urbaine et nouvelles urbanités », Revue Moyen-Orient, p. 62-68.
Bendjelid A. (dir.). (2010). Villes d’Algérie. Formation, vie urbaine et aménagement, Oran, Éd. CRASC, 214 pages.
Bendjelid A., Brulé J.C, Fontaine J. (2004). Aménageurs et aménagés en Algérie. Héritages des années Boumediene et Chadli, Paris, L’Harmattan, 420 pages.
Boumaza N. (dir.). (2005). Villes réelles, villes projetées. Fabrication de la ville au Maghreb, Paris, Maisonneuve et Larose, 691 pages.
CNES (Conseil national économique et social). (1998). La ville ou le devenir urbain du pays : avant-projet de rapport, CNES, Alger.
CNES (Conseil national économique et social). (2003). L’urbanisation et les risques naturels et industriels en Algérie : Inquiétudes actuelles et futures, Rapport de la 22e Session Plénière, Alger.
Noizet H., Clémençon A-S. (2021). Faire ville. Entre planifié et impensé, la fabrique ordinaire des formes urbaines, Vincennes, Ed. Presses universitaires de Vincennes, 350 pages.
Mangin D. (2004). La Ville Franchisée, formes et structures de la ville contemporaine, Paris, Ed. de la Villette, 480 pages.
Mutin G. (1985). « La politique urbaine algérienne », In Politiques urbaines dans le monde arabe, Lyon, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, p. 121-147.
Semmoud B., Aït-Amirat A. (2009). « Évolutions politiques et planification, production et gestion urbaines en Algérie », in Baduel P.-R. (dir), La ville et l’urbain dans le Monde arabe et en Europe. Acteurs, Organisations et Territoires, Tunis, IRMC, p. 135-146.
Sidi Boumedine R. (dir). (2013). L’urbanisme en Algérie. Échec des instruments ou instruments de l’échec ? Alger, Les Alternatives urbaines, 228 pages.
Sidi Boumedine R. et Taïeb M. (1996). La recherche urbaine n Algérie. Un état de la question, Pratiques urbaines, No.14, Groupe de recherche INTERURBA (CNRS/Paris) et URBAMA, Université de Tours.
Signoles P. (dir.). (2014). Territoires et politiques dans les périphéries des grandes villes du Maghreb, Paris, Karthala, 535 pages.
Signoles P., El kadi G., Sidi Boumedine R.(dir.). (1999). L’urbain dans le Monde arabe, Politique, Instruments et Acteurs, Paris, CNRS, 374 pages.
Souiah S-A., Chanson-Jabeur Ch. (dir). (2015). Villes et métropoles algériennes. Hommage à André Prenant, Paris, L’Harmattan, p. 159-175.
Subjects
- Urban studies (Main subject)
- Society > Geography > Urban geography
- Society > Sociology > Urban sociology
Places
- Université des sciences et de la technologie d'Oran - Mohamed Boudiaf (USTO-MB)
Oran, Algeria
Event format
Hybrid event (on site and online)
Date(s)
- Monday, May 30, 2022
Attached files
Keywords
- ville, urbanisation, extension urbaine
Contact(s)
- Lakhdar Yamani
courriel : lakhdar [dot] yamani [at] univ-usto [dot] dz
Reference Urls
Information source
- Lakhdar Yamani
courriel : lakhdar [dot] yamani [at] univ-usto [dot] dz
License
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To cite this announcement
« Les extensions récentes des villes algériennes », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, April 13, 2022, https://calenda.org/986494