AccueilLes « Big Tech », prédateurs ou arbitres du jeu démocratique ?

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Les « Big Tech », prédateurs ou arbitres du jeu démocratique ?

Big Tech, Raiders or Gatekeepers of Democratic Interplay?

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Publié le lundi 09 mai 2022

Résumé

Ce nouveau numéro des Cahiers Protagoras portera sur ce contexte discrétionnaire, dans lequel les acteurs politiques se heurtent aux nouvelles logiques de censure. Les contributeurs sont invités à se pencher sur la relation de dépendance d’une communication politique ayant graduellement investi ces réseaux, confrontée à l’opacité des politiques de modérations en vigueur et au risque de bannissement. De même, il s’agira d’appréhender en quoi ce pouvoir de « censure sur des motifs politiques » exercé par les acteurs de la Big Tech, renforce la dynamique de fragmentation du débat public en ligne et la constitution de chambres d’écho dissidentes.

Annonce

Argumentaire

Alphabet (Google), Meta (Facebook, Instagram), Twitter ou ByteDance (Tik-Tok) offrent aux acteurs politiques de nouvelles capacités de ciblage aux sources diverses, permettant d’accroitre le champ des possibles visant à la production d’un message politique (Eyriès, 2018 ; Chester & Montgomery, 2019 ; Pain & Masullo, 2019). Parallèlement, en investissant dorénavant la zone d’influence des prescripteurs traditionnels du champ médiatique, certaines plateformes furent graduellement contraintes à « prendre leurs responsabilités » et à modérer le contenu circulant sur leurs serveurs violant leurs « standards de communauté́ ». Un contexte où ces nouveaux intermédiaires numériques, profitant d’un relatif vide juridique et détenteurs d’un oligopole sur le Big Data, « savent, décident et décident qui décide » (Zuboff 2019). La « Big Tech » participe ainsi à l’avènement d’une nouvelle forme de gouvernance bâtie sur l’asymétrie observée entre l’expérience « gratuite » des utilisateurs et la plus-value générée par ses données délaissées aux entreprises numériques (Berns & Rouvroy, 2013 ; Berns & Reigeluth, 2021) à laquelle s’ajoute désormais le balisage d’un imaginaire politique par l’entremise d’un gatekeeping arbitraire (Thorson & Wells, 2016 ; Thorson et al., 2019).

Des recherches (Barrett & Kreiss, 2019 ; Gillespie, 2018) ont ainsi démontrées que les géants du Web opèrent des modifications fréquentes de leurs règles d’utilisation au gré de l’évolution du contexte socio-politique, mais également en raison de pressions extérieures tentant d’influencer le processus normatif des plateformes. Cette progressive prise de responsabilité́ des géants du web abouti à une situation de pluralisme sous tutelle. Certaines recherches vont jusqu’à pointer des doubles standards dans ce zèle interventionniste (Stjernfelt & Lauritzen, 2020) : de l’existence d’un biais idéologique dans les « choix éditoriaux » des modérateurs des plateformes, jusqu’à la suspension définitive de comptes officiels – à l’instar du bannissement numérique de l’ex-président américain Donald Trump en janvier 2021.

Ainsi, le prochain numéro des Cahiers Protagoras portera sur ce contexte discrétionnaire, dans lequel les acteurs politiques se heurtent aux nouvelles logiques de censure. Les contributeurs sont invités à se pencher sur la relation de dépendance d’une communication politique ayant graduellement investi ces réseaux, confrontée à l’opacité des politiques de modérations en vigueur et au risque de bannissement. De même, il s’agira d’appréhender en quoi ce pouvoir de « censure sur des motifs politiques » exercé par les acteurs de la Big Tech, renforce la dynamique de fragmentation du débat public en ligne et la constitution de chambres d’écho dissidentes. Certains leaders d’opinion – numériquement excommuniés – optant pour des solutions temporaires, voire « de secours » (à l’instar de plateforme comme Odysee) ou migrant en masse vers d'autres réseaux (par ex. : Telegram ou Gettr) garantissant à ces derniers une liberté́ d'expression totale.

Modalités de soumission

Les propositions (en format Word) devront comporter :

  1. Dans un fichier séparé : le nom, le statut professionnel ou académique, le rattachement institutionnel, les coordonnées du ou des auteurs (adresses électronique et postale).
  2. L’article ne doit pas excéder les 25.000 signes (notes, espaces et références inclus).
  3. Titre de l’article (maximum 180 caractères espaces comprises) : Times New Roman, taille 12, en gras et centré sur la page.
  4. Le nom de l’auteur est en maigre et centré sur la page. Il est suivi d’un appel de note. Laquelle reprend en 2/3 lignes les informations biographiques de l’auteur.
  5. Le texte (en ce compris les titres) est composé entièrement en Times New Roman taille 12, justifié et sans retrait d’alinéa.
  6. Merci de ne faire aucun effet de style : pas de saut de page ni de saut de section, pas de double passage à la ligne…
  7. Interlignage du document : 1,5.
  8. Marges : 2,5 cm partout. Mise en page standard.
  9. Hiérarchisation du document. 2 niveaux de titre.
    1. Ne pas numéroter les titres ni les sous-titres.
    2. Titre de chaque partie : en gras, droit et aligné à gauche.
    3. Titre de chaque sous partie : en maigre, italique et aligné à gauche.
  10. Veiller à toujours préciser les sigles utilisés.
  11. Supprimer tous les « bullet points » : merci de faire des phrases complètes.
  12. Utiliser des synonymes aussi souvent que possible.
  13. Réduire au maximum le nombre de notes de bas de page.
  14. Supprimer les doubles (ou triples) espaces entre les mots.
  15. Veiller à toujours respecter les espaces insécables avant (et après) les signes de ponctuation suivants : ? ! ; « »
  16. Vérifier toutes les citations de l’article, de même que la graphie des noms propres.
  17. Jusqu’à douze les nombres sont écrits en toutes lettres, en chiffres ensuite.
  18. Les siècles sont indiqués de la façon suivante : XVIIIe siècle, XIXe siècle…
  19. Les citations de moins de 4 lignes sont mises entre guillemets et restent dans le corps du texte.
  20. Celles de plus de 4 lignes sont placées entre guillemets en retrait du corps du texte. Elles restent en Times New Roman 12.
  21. Accentuer les capitales (À et É) en début de phrase.
  22. Placer les références bibliographies dans le corps du texte sous cette forme : (Mayeur 2017 : 1), (Lallemand 2004b : 234).
  23. Les références complètes doivent être indiquées en fin d’article :
    1. Pour un livre : Foret François, Légitimer l’Europe. Pouvoir et symbolique à l’ère de la gouvernance, Paris, Presses de Sciences Po, 2008. Pour un article : Bertoncini Yves et Chopin Thierry, « La Présidence française et les élections européennes : de la communication institutionnelle à l’information politique ? », Horizons stratégiques, 2007/4, n° 6, p. 23-45.
    2. Pour un article : Bertoncini Yves et Chopin Thierry, « La Présidence française et les élections européennes : de la communication institutionnelle à l’information politique ? », Horizons stratégiques, 2007/4, n° 6, p. 23-45.
    3. Avec un lien : ACHIN Catherine, DORLIN Elsa et RENNES Juliette, « Capital corporel identitaire et institution présidentielle : réflexions sur les processus d’incarnation des rôles politiques », Raisons politiques, 2008, n° 31, p. 5-17. En ligne : https://www.cairn.info/revue-raisonspolitiques-2008-3-page-5.htm.

Les propositions doivent nous parvenir par voie électronique à l’adresse suivante :  john.vandenhaute@protagoras.be

avant le 15 novembre 2022

Après un examen des propositions en double aveugle par le comité scientifique, le comité d’organisation remettra son avis aux auteurs d’ici le 30 novembre 2022.

Comité éditorial

  • Nicolas Baygert – IHECS-Protagoras, Sciences Po (IEP Paris) & Université Libre de Bruxelles.
  • Baptiste Buidin – IHECS-Protagoras Research Fellow.
  • Esther Durin – Applied Research Coordinator (IHECS), Université Paul-Valéry (Praxiling).
  • Adrien Jahier ­­­– IHECS-Protagoras Research Fellow, Visiting Professor (IHECS).
  • Élise Le Moing-Maas – President of the IHECS PR Section, Université Rennes 2 (PREFics).
  • Loïc Nicolas – Publications Director, IHECS-Protagoras Research Fellow.
  • John Vandenhaute – Research & Development Coordinator, IHECS-Protagoras.

À propos de Protagoras

Rattaché à l’Institut des Hautes Études des Communications Sociales (IHECS), le laboratoire d’idées PROTAGORAS est un pôle de recherche interuniversitaire et interdisciplinaire en communication publique et politique. PROTAGORAS vise à créer des ponts entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée, de même qu’entre chercheurs et praticiens de la communication publique et politique.

Site internet

Références

Barrett, B. et Kreiss, D. (2019). Platform transience: changes in Facebook’s policies, procedures, and affordances in global electoral politics. Internet Policy Review, 8(4).

Berns, T. & Reigeluth, T. (2021). Éthique de la communication et de l’information : Une initiation philosophique en contexte technologique avancé. Bruxelles : Éditions de l’Université Libre de Bruxelles.

Berns, T. & Rouvroy, A. (2013). Gouvernementalité algorithmique et perspectives d’émancipation. Réseaux, 1(177), 163-196.

Chester, J. & Montgomery, K. (2019). The digital commercialization of US politics – 2020 and beyond. Internet Policy Review, 8(4).

Eyriès, A. (2018). La twitt-politique : l’élection présidentielle française de 2017 sur les réseaux socionumériques. Pouvoirs, 164, 87-97. 

Gillespie, T. (2018). Custodians of the internet: Platforms, content moderation, and the hidden decisions that shape social media. Yale: Yale University Press.

Pain P. & Masullo Chen G. (2019). The President Is in: Public Opinion and the Presidential Use of Twitter. Social Media + Society.

Reigeluth, T. (2014). Why data is not enough: digital traces as control of self and self- control. Surveillance & Society,12(2), 243-354.

Stjernfelt F., & Lauritzen A.M. (2020) Facebook and Google as Offices of Censorship, in: Your Post has been Removed. Springer, Cham, p. 143.

Thorson, K., Cotter, K., Medeiros, M., & Pak, C. (2019). Algorithmic Inference, Political Interest, and Exposure to News and Politics on Facebook. Information, Communication & Society doi: https://doi.org/10.1080/1369118X.2019.1642934

Thorson, K. & Wells, C. (2016). Curated Flows: A Framework for Mapping Media Exposure in the Digital Age. Communication Theory, 26 (3), 309–328.

Zuboff, S. (2019). Le capitalisme de la surveillance – Un nouveau clergé, Esprit, 5, 63-77.


Dates

  • mercredi 30 novembre 2022

Mots-clés

  • political communication, social network, big tech, censorship, media, public communication, GAFAM, communication, governance, social media, democracy, influence, fake news, moderation, self-regulation

Contacts

  • John Vandenhaute
    courriel : john [dot] vandenhaute [at] protagoras [dot] be

Source de l'information

  • John Vandenhaute
    courriel : john [dot] vandenhaute [at] protagoras [dot] be

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les « Big Tech », prédateurs ou arbitres du jeu démocratique ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 09 mai 2022, https://doi.org/10.58079/18v1

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