InicioEt pourtant, elles migrent !

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Et pourtant, elles migrent !

Les migrations des plantes : modalités, ambivalences, enjeux

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Publicado el martes 24 de mayo de 2022

Resumen

Ces journées du Centre de recherches sur les arts et le langage et de l’École des hautes études en sciences sociales (CRAL, EHESS), pleinement interdisciplinaires, embarquent l’université au théâtre – et au jardin ! – et ont à cœur de brasser les mondes : monde universitaire et grand public ; sciences, sciences humaines et sociales, monde des arts et de la scène. Elles auront lieu les 24 et 25 juin 2022 au Théâtre du Parc (Parc Floral de Paris). Au programme : des communications, des discussions, des lectures, des photographies, des poèmes, des performances

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Présentation

Arrimée au sol par ses racines, la plante semble condamnée à l’immobilité. Et pourtant, de la plus humble fleur du bord des routes jusqu’aux forêts de chênes, les plantes aussi se déplacent. Elles le font simplement différemment, selon d’autres temporalités et d’autres modalités. Voyages à bec d’oiseau ou pelage de loup, au gré des vents ou des courants marins, en train ou en bateau, migrations provoquées ou « assistées » par ce grand migrateur qu’est l’être humain… Ces journées souhaitent éclairer quelques-unes des manières – multiples, parfois pleines d’imagination – qu’ont les plantes de se déplacer ; les manières aussi que nous avons de percevoir ces déplacements et d’en rendre compte, au travers d’une alliance entre les arts et les pensées de l’écologie. Elles entendent en même temps mettre au jour l’inévitable ambivalence du mouvement végétal et des façons de s’en saisir. Peut-on le célébrer, comme le signe et le symbole que rien dans le vivant n’est jamais véritablement enraciné ? Comment penser les peurs et les rejets que cristallisent les plantes voyageuses, décrétées « invasives » à coups d’arrêtés préfectoraux ? Peut-on même pour la plante parler de « migration », et quel est le sens ou la portée d’un geste qui viendrait inscrire ces déplacements dans les migrations plus vastes des vivants ? 

En suivant les plantes dans leurs voyages – de l’eucalyptus embarqué à bord du navire de James Cook à la berce de Perse « envahissant » l’Europe et le Canada, du séneçon resquilleur qui prend le train sans billet aux glycines indisciplinées de Jamaica Kincaid – nous les découvrirons agrippées à des enjeux et histoires multiples. Des histoires d’alliances et de sympoièses, puisque les plantes ne voyagent qu’accompagnées : radicalement dépendantes d’autres agents pour se déplacer, elles incarnent alors une forme d’agentivité singulière et viennent dire dans leurs migrations le caractère fondamentalement relationnel du vivant. Des histoires de violences, d’invasions et de remplacement : violences des expéditions coloniales et des flux de la mondialisation, dans lesquels les mouvements végétaux éclairent les logiques de trans-plantations au cœur du Plantationocène ; violence ambiguë dans la perception des plantes « invasives », et dans les métaphores guerrières ou virales qui entourent leur éradication. Mais aussi des histoires de résistances, puisque qu’au cœur même des dominations coloniales ou postcoloniales, des plantes marronnes se sont alliées aux luttes des opprimé·e·s ; puisqu’aussi, dans les interstices de nos villes, dans les délaissés urbains et sur les bords d’autoroutes, des plantes que nous ne voyons même pas reconquièrent des espaces de liberté, et dessinent un tiers-paysage qui déborde nos fantasmes de maîtrise absolue de l’espace. En fin de compte, du jardin aux friches et jusqu’à la Terre, des histoires de métamorphoses et de brassages, dans lesquelles les plantes participent des imprévisibles mélanges du « Jardin planétaire » et se dévoilent, peut-être, comme forces cosmogoniques à même de fabriquer des mondes.

Programme

Vendredi 24 juin 2022

9h30 – Accueil

10h00 - 10h15 – Ouverture des journées

  • Florence Goguel (Cie du Porte-Voix), Daniela Labbé Cabrera (collectif I am a bird now) & Cécile Mont-Reynaud (Cie Lunatic) : Geste d’accueil du théâtre
  • Marion Grange & Bronwyn Louw (CRAL, EHESS) : Mot d’introduction 

10h15 - 13h – Penser et nommer les modalités du mouvement végétal

  • 10h15 - 10h45 – Jacques Tassin (CIRAD - Montpellier) : « Le mouvement végétal en ajustement à l’hétérogénéité planétaire »
  • 10h45 - 11h15 – Marianne Roussier (chercheuse indépendante / animatrice nature) : « Plantes voyageuses ou plantes voyagées ? Comment ne pas “mal nommer” les espèces exotiques envahissantes dans le cadre de l’animation nature ? »

11h15 - 11h30 – Échanges & questions

11h30 - 11h45 – Pause-café

  • 11h45 - 12h15 – Arnaud Orain (IEE, Paris 8 Saint-Denis / CRH, EHESS) : « Migration des espèces et équilibre général du vivant : la physique œconomique (1740-1810), un savoir alternatif à l’économie politique »
  • 12h15 - 12h45 – Marine Fauché (CEFE / Université de Montpellier) : « La migration assistée : “exode climatique” ou “apprentie sorcellerie” ? Sous les métaphores, les désaccords éthiques et épistémologiques autour d’une nouvelle pratique de conservation »

12h45 - 13h00 – Échanges & questions

13h00 - 14h30 – Pause déjeuner

14h30-17h30 – Violences, ambiguïtés et résistances (post-) coloniales des migrations des plantes

  • 14h30 - 15h15 – Matthieu Duperrex (ENSA-Marseille), Claire Dutrait (CIELAM, Université d’Aix-Marseille) & Clément Verger (CHCSC, UVSQ Paris-Saclay / La Casa de Velazquez) : « Un voyage en eucalyptus »
  • 15h15 - 15h45 – Bastien Beaufort (CREDA, Paris 3 Sorbonne Nouvelle) : « La fabrique des plantes globales : une géographie de la mondialisation des végétaux du Nouveau Monde et particulièrement de l’Amazonie »

15h45 - 16h00 – Échanges & questions

16h - 16h15 – Pause-café

  • 16h15 - 16h45 – Lou Kermarrec (CEIAS, EHESS / Université du Québec à Montréal) : « L’exil se cache au jardin : la part botanique de la migration de l’engagisme indien vers la Guadeloupe »
  • 16h45 - 17h15 – Jamie Herd (LEGS, Paris 8 Saint-Denis) : « Que faire, que faire ? Rire avec les glycines de Jamaica Kincaid et Marie Ndiaye »

17h15 - 17h30 – Échanges & questions

Samedi 25 juin 2022

9h30 – Accueil

  • 10h00 - 10h15 Daniela Labbé Cabrera (collectif I am a bird now) : Lectures de Gilles Clément »

10h15-13h – Tiers-paysages et indisciplines végétales

  • 10h15 - 10h45 – Thierry Thevenin (paysan-herboriste) : « Plantes du chaos, l’exemple de la renouée du Japon »
  • 10h45 - 11h15 – Bénédicte Ramade (GRIVE, Université du Québec à Montréal) : « Les routes de la berce de Perse, entre intolérance et hospitalités »

11h15 - 11h30 – Échanges & questions

11h30 - 11h45 – Pause-café

  • 11h45 - 12h15 – Ralph Samuel Grossmann (Artiste / EHESS) : « Le Séneçon dit : et moi je prendrai le train pour aller de Berlin à Paris ! »
  • 12h15 - 12h45 – Sacha Bourgeois-Gironde (LEMMA,Université Paris 2 / ENS) & Isabelle Rabault-Mazières (Centre d’histoire du XIXe s., Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : « Étrangères en leur sol »

12h45 - 13h00 – Échanges & questions

13h00 - 14h30 – Pause déjeuner

14h30 - 17h30 – Brassages planétaires et métamorphoses végétales

  • 14h30 - 15h00 – Jeanne Peylet-Frisch (comédienne / créatrice d’hybrides) & Marine Mane (metteuse en scène) : « ATLAS - pièce pour 2 interprètes et lieux non-conventionnels »
  • 15h00 - 15h30 – Zoë Skoulding (poètesse) : « A Revolutionary Calendar : une migration botanique dans la bouche ». Traduction : Lénaïg Cariou (Paris 8) et Bronwyn Louw (EHESS).

15h30 - 15h45 – Échanges & questions

15h45 - 16h00 – Pause-café

  • 16h00 - 16h30 – Emanuele Coccia (CRAL, CEHTA, EHESS) : « Migrations végétales et brassage planétaire »
  • 16h30 - 17h00 – Isaline Dupond Jacquemard (photographe / plasticienne) : « Là où nous nous déployons »

17h00 - 17h15 – Échanges & questions 

17h15 - 17h30 – Clôture des journées

Cinq photographies d’Eugénie Denarnaud, issues de la série « Écosystème de la route » (2013), seront affichées dans le Théâtre du Parc lors des journées.

Modalités d’accès

Ouvert à tou·te·s dans la limite des places disponibles. Réservation conseillée ici, sur le site du Théâtre.

L’événement a lieu au Théâtre du Parc – Scène pour un jardin planétaire, situé dans le Parc Floral de Paris (Rte de la Pyramide, 75012 Paris) : M1 Château de Vincennes ; RER A Vincennes ; Bus 46 Parc Floral ; Velib’ Pyramide - Parc Floral

Il faut compter 20 minutes de marche entre le métro et le Théâtre. Plan d’accès au Théâtre ici.

Informations pratiques

Retrouvez toutes les informations ici.

Coordination 

  • Marion Grange (doctorante CRAL - EHESS)
  • Bronwyn Louw (doctorante CRAL - EHESS)

Comité scientifique

  • Jean-Marc Besse (EHESS – CNRS)
  • Marion Grange (EHESS)
  • Bronwyn Louw (EHESS)
  • Marielle Macé (EHESS – CNRS).

Journées organisées avec le concours de Marion Dupuis et Muriel Fuchs (CRAL - EHESS).

Lugares

  • Théâtre du Parc – Scène pour un jardin planétaire, situé dans le Parc Floral de Paris (Rte de la Pyramide)
    París, Francia (75012)

Formato del evento

Evento en presencial


Fecha(s)

  • viernes 24 de junio de 2022
  • sábado 25 de junio de 2022

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Palabras claves

  • migration végétale, écologie, paysage, humanité environnementale, étude postcoloniale

Contactos

  • Marion Grange
    courriel : grange [dot] marion51 [at] gmail [dot] com
  • Bronwyn Louw
    courriel : bronwyn [dot] louw [at] ehess [dot] fr

URLs de referencia

Fuente de la información

  • Marion Grange
    courriel : grange [dot] marion51 [at] gmail [dot] com

Licencia

CC0-1.0 Este anuncio está sujeto a la licencia Creative Commons CC0 1.0 Universal.

Para citar este anuncio

« Et pourtant, elles migrent ! », Jornada de estudio, Calenda, Publicado el martes 24 de mayo de 2022, https://doi.org/10.58079/18zm

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